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La foi de la Cananéenne

« Ô femme, grande est ta foi ! Qu’il te soit fait comme tu le souhaites » (Mt 15, 28). Oui, la Cananéenne possède une bien grande foi. Ne connaissant ni les anciens prophètes ni les récents miracles du Seigneur, ni ses commandements ni ses promesses, et de plus repoussée par lui, elle persévère dans sa demande et elle ne se lasse pas de frapper chez celui que seule la renommée lui avait indiquée comme le Sauveur. Aussi sa prière est exaucée de manière éclatante. (…)

Lorsque l’un d’entre nous a la conscience entachée par l’égoïsme, l’orgueil, la vaine gloire, le dédain, la colère, la jalousie ou quelque autre vice, il a bel et bien, comme cette femme de Canaan, « une fille cruellement tourmentée par un démon ». Qu’il coure donc supplier le Seigneur de la guérir. (…) Qu’il le fasse avec une humble soumission ; qu’il ne se juge pas digne de partager le sort des brebis d’Israël, c’est-à-dire des âmes pures, et qu’il se considère comme indigne des récompenses du ciel. Que le désespoir, cependant, ne le pousse pas à relâcher l’insistance de sa prière mais que son cœur ait une confiance inébranlable en l’immense bonté du Seigneur. Car celui qui a pu faire du larron un confesseur (Lc 24,39s), du persécuteur un apôtre (Ac 9), et de simples cailloux des fils d’Abraham (Mt 3,9), celui-là est aussi capable de transformer un petit chien en brebis d’Israël.

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735)

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