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Attente

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Pour de nombreux chrétiens, l’Avent n’est-il pas devenu une simple préparation à  Noël, comme si l’on attendait encore la venue de Jésus dans la chair de notre humanité et dans la pauvreté de Bethléem ? Naïve régression dévote qui appauvrit l’espérance chrétienne ! (…) Un temps dépourvu de direction et d’orientation, quel sens peut-il avoir et quelles espérances peut-il ouvrir ?
L’Avent est donc, pour le chrétien, un temps fort, durant lequel on s’exerce à l’attente du Seigneur, à la vision dans la foi des réalités invisibles (cf. 2 Cor 4, 18), au renouvellement de l’espérance du Royaume, dans la conviction que nous cheminons aujourd’hui par la foi et non par la vue (cf. 2 Cor 5, 6-7) et que nous n’expérimentons pas encore le salut comme une vie qui n’est plus menacée par la mort, par la maladie, par les pleurs, par le péché. Il y a un salut, apporté par le Christ, que nous connaissons dans la rémission des péchés, mais le salut plein, le nôtre, celui de tous les hommes et de tout l’univers, n’est pas encore venu.
Pour cela aussi, l’attente du chrétien devrait être une manière de vivre la communion avec l’attente des juifs qui, comme nous, croient au « jour du Seigneur », au « jour de la libération », c’est-à-dire au « jour du Messie ». (…) En ces jours d’Avent, il s’agit donc de nous interroger : nous autres chrétiens, ne nous comportons-nous pas comme si Dieu était resté derrière nous, comme si nous ne trouvions Dieu que dans l’enfant né à Bethléem ? Savons-nous chercher Dieu dans notre avenir, comme des sentinelles impatientes que vienne l’aurore, en ayant au cœur l’urgence de la venue du Christ ? Et nous devons nous laisser interpeller par ce cri plus actuel que jamais de Teilhard de Chardin : « Chrétiens, chargés de garder toujours vivante sur terre la flamme du désir, qu’avons-nous fait de l’attente du Seigneur ? ».
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Frère Enzo Bianchi, prieur de la communauté monastique, mixte et œcuménique de Bose, en Italie.
croire.com

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