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Thérèse et la « petite voie »

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Thérèse trouve sa joie à se laisser porter par son Dieu sur une voie toute droite qui n’est plus « le rude escalier de la perfection ». Sa joie est ce « laisser-faire » en Jésus qui s’abaisse vers elle et la comble de son amour. Son seul mérite est de ne pas en avoir. La reconnaissance de son impuissance lui enlève tout désir d’héroïsme, d’extases, de choses extraordinaires qui remplissent si souvent l’âme d’orgueil. Novice, elle écrivait à sœur Agnès, bien avant sa découverte de la petite voie : « (…) Quel bonheur d’être si bien cachée que personne ne pense à vous !… d’être inconnue même aux personnes qui vivent avec vous » (Lettre 106).

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Cette petite voie découverte dans les Écritures est faite spécialement pour ceux et celles qui comprennent de l’intérieur que l’acceptation de leur misère attire la miséricorde divine. Thérèse enseignera cette petite voie avec l’autorité de celle qui ouvre un nouveau chemin dans le domaine de la vie spirituelle. Elle réalise très tôt que sa petite voie se distingue de celle des grands saints par l’utilisation des moyens ordinaires et des vertus de l’enfance spirituelle : simplicité, humilité, abandon, droiture, audace et joie.

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(…) La petite voie thérésienne, qu’on a appelée « voie d’enfance spirituelle », n’est pas réservée à une élite, aux parfaits. C’est une voie que l’on emprunte dès le début de la vie spirituelle, avec la certitude que la miséricorde divine veut se répandre en ceux et celles qui se livrent à elle. Cette petite voie bien droite mène progressivement vers les sommets de l’abandon et de l’amour, à ce point culminant du désir de Jésus d’aimer et d’être aimé. Elle monte doucement à la mesure de notre confiance. Plus on la prend, plus on apprend l’abandon, et plus on s’abandonne à cette « science d’amour », plus on s’ouvre à la miséricorde divine qui veut tout envahir.

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(…) Dans notre monde en proie à tant de peurs et de suspicions, Thérèse ne cesse de nous exhorter à tout miser sur la confiance et la miséricorde. Elle remplace l’image du Dieu justicier, que l’on devait satisfaire par d’innombrables sacrifices et bonnes œuvres, par l’image d’un Dieu miséricordieux qui élève la petite âme par l’ascenseur de l’amour. La tentation est ainsi moins grande de nous justifier par nos bonnes actions, de penser acheter le salut par la perfection, de nous enorgueillir des dons reçus comme s’ils nous appartenaient. Aucune action ou forme extérieure ne peut définir la sainteté, si ce n’est l’amour miséricordieux et ce qui en résulte : l’abandon, la confiance, l’espérance, la reconnaissance.

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(…) On le voit bien, la « petite voie » de l’enfance spirituelle n’a rien à voir avec l’infantilisme, avec les caprices de l’enfant. Ce n’est pas être crédule, passif, innocent, mais accueillir la miséricorde, s’émerveiller des actions du Seigneur, tout attendre de lui. Cela ne veut pas dire que l’on ne fait rien et qu’on se résigne au péché ; au contraire, on travaille à la transformation du monde et on s’unit à la Croix de Jésus. N’est-ce pas lui, le doux et humble de cœur, qui a balisé pour nous le chemin.

Extraits de « La petite voie de Térèse de Lisieux »
jacquesgauthier.com

 

 

 

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