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Archive pour le mot-clef ‘St curé d’Ars’

Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, solennité

dimanche 18 juin 2017

saint110

Si l’on pouvait bien comprendre tous les biens renfermés dans la sainte Communion, il n’en faudrait pas davantage pour contenter le cœur de l’homme.

Notre Seigneur a dit : « Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon Nom, Il vous l’accordera. » (Jn 16,23b) Jamais nous n’aurions pensé à demander à Dieu son propre Fils. Mais ce que l’homme n’aurait pu imaginer, Dieu l’a fait. Ce que l’homme ne peut pas dire ni concevoir, et qu’il n’eût jamais osé désirer, Dieu, dans son Amour, l’a dit, l’a conçu et l’a exécuté.

Sans la divine Eucharistie, il n’y aurait point de bonheur en ce monde, la vie ne serait pas supportable. Quand nous recevons la sainte Communion, nous recevons notre joie et notre bonheur. Le Bon Dieu, voulant se donner à nous dans le Sacrement de son Amour, nous a donné un désir vaste et grand que Lui seul peut satisfaire… À côté de ce beau Sacrement, nous sommes comme une personne qui meurt de soif à côté d’une rivière ; elle n’aurait cependant qu’à courber la tête !… Comme une personne qui reste pauvre à côté d’un trésor ; elle n’aurait qu’à tendre la main !

Si l’on pouvait bien comprendre tous les biens renfermés dans la sainte Communion, il n’en faudrait pas davantage pour contenter le cœur de l’homme.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars
Pensées choisies du saint Curé d’Ars (J. Frossard, Éds Tequi 2007, p. 83-86, rev.)

 

 

 

 

« Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

jeudi 3 novembre 2016

berger

La conduite que Jésus Christ tenait pendant sa vie mortelle nous montre la grandeur de sa miséricorde pour les pécheurs. Nous voyons qu’ils viennent tous lui tenir compagnie ; et lui, bien loin de les rebuter ou du moins de s’éloigner d’eux, au contraire, il prend tous les moyens possibles pour se trouver parmi eux, afin de les attirer à son Père. Il va les chercher par les remords de conscience ; il les ramène par sa grâce et les gagne par ses manières amoureuses. Il les traite avec tant de bonté, qu’il prend même leur défense contre les scribes et les pharisiens qui veulent les blâmer, et qui semblent ne pas vouloir les souffrir auprès de Jésus Christ.

Il va encore plus loin : il veut se justifier de la conduite qu’il tient à leur égard par une parabole qui leur dépeint, comme l’on ne peut pas mieux, la grandeur de son amour pour les pécheurs, en leur disant : « Un bon pasteur qui avait cent brebis, en ayant perdu une, laisse toutes les autres pour courir après celle qui s’est égarée, et, l’ayant retrouvée, il la met sur ses épaules pour lui éviter la peine du chemin. Puis, l’ayant rapportée à son bercail, il invite tous ses amis à se réjouir avec lui d’avoir retrouvé la brebis qu’il croyait perdue ». Il ajoute encore cette parabole d’une femme qui, ayant dix drachmes et en ayant perdu une, allume sa lampe pour la chercher dans tous les coins de sa maison, et l’ayant retrouvée, elle invite toutes ses amies pour s’en réjouir. « C’est ainsi, leur dit-il, que tout le ciel se réjouit du retour d’un pécheur qui se convertit et qui fait pénitence. Je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs ; ceux qui sont en santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui sont malades » (Lc 5,31-32).

Nous voyons que Jésus Christ s’applique à lui-même ces vives images de la grandeur de sa miséricorde envers les pécheurs. Quel bonheur pour nous de savoir que la miséricorde de Dieu est infinie ! Quel violent désir ne devons-nous pas sentir naître en nous d’aller nous jeter aux pieds d’un Dieu qui nous recevra avec tant de joie !

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars
Sermon pour le 3ème dimanche après Pentecôte, 1er sur la miséricorde

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,51-58.

dimanche 16 août 2015

mariejesuseucharistJESUS disait à la foule : « Moi, JE suis le pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie. »

JESUS avait dit: « Amen, amen JE vous le dis, celui qui croit en moi, a la vie éternelle »

Aujourd’hui JESUS dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en Moi, et moi en lui. »

La première condition pour « accepter d’écouter JESUS, est déjà d’avoir fait la démarche de le rencontrer et de mettre sa confiance en LUI. Il faut déjà être dans cette attitude d’humble écoute pour entendre avec les oreilles du cœur, ce que JESUS veut nous dire :

« MOI, JE SUIS le pain vivant qui est descendu du ciel.  »

Il faut d’abord rencontrer JESUS pour LE connaître ; puis croire en Lui, et reconnaître qu’il est la Vie, selon ce qu’IL a dit de lui-même : « JE suis le chemin, la Vérité et la Vie.  »
Ensuite il faut LE manger, LUI le pain vivant descendu du ciel, pour entrer dans le mystère où DIEU nous fait pénétrer par la foi . Les juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ?  » Pour accueillir un tel discours, ne faut-il pas déjà avoir répondu à cet appel.

« Venez mes fils écoutez-moi que je vous enseigne la crainte de DIEU qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur.  » (Psaume 33)

C’est seulement celui qui cherche le bonheur et la vie qui peut écouter et accepter d’entendre de telles paroles…cet homme-là n’a t-il pas un langage nouveau ? C’est une grâce de vouloir écouter sans comprendre avec son intelligence mais seulement avec son cœur. D’ailleurs JESUS le dira :
« Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi.  »

Les juifs qui n’avaient pas reconnu leur Messie en JESUS ne pouvaient pas croire dans les paroles de JESUS qui s’adressent non pas à l’intelligence rationnelle, non pas à l’intelligence des Ecritures, mais à l’œuvre extraordinaire de Vie où chaque homme est convié par le SEIGNEUR JESUS. La foi est une grâce à demander qui jaillit de la rencontre. Alors le Saint Esprit est à l’œuvre et l’inimaginable se produit : DIEU livre son Corps et son Sang pour la vie du monde. Et nous sommes  » sauvés par pure grâce « . Le pain vivant descendu du ciel, nous fera monter au ciel, car dès aujourd’hui par la foi, DIEU se donne à nous sous des apparences ordinaires du pain et du vin !…La vie éternelle est le cadeau de participation à la vie du Père et du Fils :

« De même que le Père qui est Vivant m’a envoyé, et que Moi JE vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. Tel est le pain qui descend du ciel.  »

C’est dans l’adoration que nous pouvons contempler le SEIGNEUR de gloire qui se donne à nous par ce PAIN VIVANT. Oui c’est bien un Corps Vivant qui nous est donné dans la foi. C’est le corps de JESUS MORT ET RESUSCITE…livré pour notre Vie Eternelle. JESUS insiste dans son discours pour nous dire que son Corps est vraiment une nourriture, et son Sang, une vraie boisson, qui viennent intimement reconstituer notre corps mortel.

A quel mystère et à quelle grandeur l’homme est destiné ! Le SEIGNEUR veut nous faire partager Sa Gloire et Sa Vie dès ici-bas. Ainsi dès aujourd’hui le SEIGNEUR nous fait participer, en mangeant son Corps, à la Vie qu’IL nous a acquise par Sa Croix.
« Goûtez et voyez comme est bon le SEIGNEUR.  »

 

A LUI, LA GLOIRE ETERNELLEMENT !

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« Si on savait ce que c’est que communier, on mourrait de bonheur.  » Curé d’Ars

 

 

 

 

 

 

St Jean-Marie Vianney, curé d’Ars (1786-1859)

mardi 4 août 2015

Cure d'ArsChers frères et sœurs, […]
Jean-Marie Vianney naît dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d’humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l’époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l’enfance et de l’adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu’à l’âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l’on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles.

Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l’ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l’aide de sages prêtres, qui ne s’arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l’horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier.

Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l’âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d’échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l’autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.

Le saint curé d’Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: « Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu’une fois au Ciel… si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d’effroi mais d’amour! » (Abbé Monnin, Esprit du Curé d’Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: « Si j’étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d’âmes » (Abbé Monnin, Procès de l’ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu’extraordinairement fécond, ce curé anonyme d’un village isolé du sud de la France parvint si bien à s’identifier à son ministère, qu’il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11).

A l’exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s’arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.

Au centre de toute sa vie, il y avait donc l’Eucharistie, qu’il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l’accomplissement logique et naturel de l’apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (cf. Jn 20, 23).

Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant « d’un même mouvement intérieur, de l’autel au confessionnal », où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique.

Les méthodes pastorales de Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d’aujourd’hui pourrait-il l’imiter, dans un monde qui a tant changé? S’il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d’Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l’avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s’appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu’il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. […]

Les Pères du Concile œcuménique Vatican II avaient bien présents à l’esprit cette « soif de vérité » qui brûle dans le cœur de tout homme, lorsqu’ils affirmèrent que c’est aux prêtres, « comme éducateurs de la foi », qu’il revient de former « une authentique communauté chrétienne » capable de « frayer la route à tous les hommes vers le Christ » et d’exercer « une véritable maternité » à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas « un chemin vers le Christ et son Église » et « pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel » (cf. Presbyterorum ordinis, n. 6).

L’enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d’Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu’il faut cultiver et accroître jour après jour. C’est seulement s’il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu’il pourra toucher les cœurs des personnes et les ouvrir à l’amour miséricordieux du Seigneur. C’est seulement ainsi, par conséquent, qu’il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par l’intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Église de saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et d’aider leur ministère.

Pour un approfondissement biographique :
>>> Sanctuaire du Saint Curé d’Ars
>>> Saint Jean-Marie Vianney, Curé D’Ars [PDF]

Extraits de la Catéchèse de Benoît XVI

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

 

 

 

Lourdes 2015 : 2ème message (22 avril 2015)

samedi 25 avril 2015

 

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St Jean-Marie Vianney, curé d’Ars († 1859)

dimanche 4 août 2013

 

Chers frères et sœurs,   […]

saint_jean_marie_vianneyJean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d’humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l’époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l’enfance et de l’adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu’à l’âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l’on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles.

Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l’ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l’aide de sages prêtres, qui ne s’arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l’horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier.

Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l’âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d’échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l’autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.

Le saint curé d’Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: « Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu’une fois au Ciel… si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d’effroi mais d’amour! » (Abbé Monnin, Esprit du Curé d’Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: « Si j’étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d’âmes » (Abbé Monnin, Procès de l’ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu’extraordinairement fécond, ce curé anonyme d’un village isolé du sud de la France parvint si bien à s’identifier à son ministère, qu’il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11).

A l’exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s’arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.

Au centre de toute sa vie, il y avait donc l’Eucharistie, qu’il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l’accomplissement logique et naturel de l’apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (cf. Jn 20, 23).

Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant « d’un même mouvement intérieur, de l’autel au confessionnal », où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique.

Les méthodes pastorales de Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d’aujourd’hui pourrait-il l’imiter, dans un monde qui a tant changé? S’il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d’Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l’avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s’appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu’il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. […]

Les Pères du Concile œcuménique Vatican II avaient bien présents à l’esprit cette « soif de vérité » qui brûle dans le cœur de tout homme, lorsqu’ils affirmèrent que c’est aux prêtres, « comme éducateurs de la foi », qu’il revient de former « une authentique communauté chrétienne » capable de « frayer la route à tous les hommes vers le Christ » et d’exercer « une véritable maternité » à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas « un chemin vers le Christ et son Église » et « pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel » (cf. Presbyterorum ordinis, n. 6).

L’enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d’Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu’il faut cultiver et accroître jour après jour. C’est seulement s’il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu’il pourra toucher les cœurs des personnes et les ouvrir à l’amour miséricordieux du Seigneur. C’est seulement ainsi, par conséquent, qu’il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par l’intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Église de saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et d’aider leur ministère.

Pour un approfondissement biographique :
>>>Sanctuaire du Saint Curé d’Ars
>>>Saint Jean-Marie Vianney, Curé D’Ars [PDF]
Extraits de la Catéchèse de Benoît XVI
5 août 2009

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

 

« Il était perdu, et il est retrouvé. »

dimanche 10 mars 2013

« J’ai bien mal fait d’avoir abandonné mon père qui m’aimait tant ; j’ai dissipé tout mon bien en menant une mauvaise vie ; je suis tout déchiré et tout sale, comment est-ce que mon père pourra me reconnaître pour son fils ? Mais je me jetterai à ses pieds, je les arroserai de mes larmes ; je lui demanderai de me mettre seulement au nombre de ses serviteurs »… Son père, qui pleurait depuis bien longtemps sa perte, le voyant venir de loin, oublia son grand âge et la mauvaise vie de ce fils, il se jeta à son cou pour l’embrasser. Ce pauvre enfant, tout étonné de l’amour de son père pour lui, s’écrie… : « Je ne mérite plus d’être appelé votre fils, mettez-moi seulement au nombre de vos serviteurs. —Non, non, mon fils, s’écrie le père…, tout est oublié, ne pensons plus qu’à nous réjouir. Qu’on lui apporte sa première robe pour l’en revêtir…; qu’on tue le veau gras et qu’on se réjouisse ; car mon fils était mort et il est ressuscité, il était perdu et il est retrouvé ».

Belle figure, mes frères, de la grandeur de la miséricorde de Dieu pour les pécheurs les plus misérables !… Ô mon Dieu, que le péché est quelque chose d’affreux ! Comment peut-on le commettre ? Mais tout misérables que nous sommes, dès que nous prenons la résolution de nous convertir…, les entrailles de sa miséricorde sont touchées de compassion. Ce tendre Sauveur court, par sa grâce, au-devant des pécheurs, il les embrasse en les favorisant des consolations les plus délicieuses… Ô moment délicieux ! Que nous serions heureux si nous avions le bonheur de le comprendre ! Mais hélas, nous ne correspondons pas à la grâce, et alors, ces heureux moments disparaissent. Jésus Christ dit au pécheur par la bouche de ses ministres : « Que l’on revête ce chrétien qui est converti de sa première robe, qui est la grâce du baptême qu’il a perdue ; qu’on le revête de Jésus Christ, de sa justice, de ses vertus et de tous ses mérites » (cf Ga 3,27). Voilà, mes frères, la manière dont Jésus Christ nous traite quand nous avons le bonheur de quitter le péché pour nous donner à lui. Ah, quel sujet de confiance pour un pécheur, quoique bien coupable, de savoir que la miséricorde de Dieu est infinie !

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars
1er sermon sur la miséricorde de Dieu pour le 3ème dimanche après la Pentecôte

 

 

St Jean-Marie-Baptiste Vianney, prêtre († 1859)

samedi 4 août 2012

C’est le 13 février 1818 que M. Vianney est arrivé dans le petit village. Dès le début il se fit remarquer par sa bonté, sa gaieté, sa vertu et sa grande piété.

L’ambition du nouveau curé était de faire du village une terre de sainteté. Ses efforts pour rechristianiser le village restèrent d’abord sans résultats, puis son charisme fit des miracles.

Mlle d’Ars écrira : « Nous sommes les enfants gâtés de la Providence. Je n’ai pas connu de prêtre aussi pieux que lui ; il est continuellement à l’église, offrant à Dieu l’encens de ses prières ; à l’autel, c’est un ange, un séraphin ; en chaire, ce n’est pas un vrai orateur comme M. Berger, mais c’est un homme pénétré de l’amour de Dieu. Il ne mange presque rien ; je crains que ce genre de vie n’abrège ses jours. Priez Dieu qu’il le soutienne et nous le conserve longtemps ».

Lors de ses remplacements dans les paroisses voisines il se fit vite une réputation de sainteté, son confessionnal était toujours assiégé. « Ce prêtre a de grandes vues ; il donne de sages conseils, sa direction est douce et ferme ; mais il faut se soumettre et se résigner. Ce petit curé d’Ars a été impitoyable pour les soirées et les bals de la sous-préfecture. Au reste, il a raison, et je tâcherai de lui obéir », dira le sous-préfet.

Il est bien évident qu’il fut l’objet de critiques, d’ironies de la part d’autres prêtres, d’accusation qui ne le laissèrent pas insensible, et d’enquêtes de l’Évêché.

Jean-Marie Vianney disait : « J’étais tourmenté le jour par les hommes, la nuit par le démon, et cependant j’éprouvais une grande paix, une grande consolation ».

Les tourments du grappin

Il se dévouait sans compter pour son prochain, il faisait des intérims et des missions dans les paroisses d’alentour, il se mortifiait pour sauver les âmes. La nuit il était tourmenté par le démon qu’il appela le « grappin ».
C’est en 1824 que sont apparus les premiers bruits. Plusieurs prêtres furent les témoins de cette lutte qui n’effrayait nullement M. Vianney. « La cure trembla, les vitres des fenêtres résonnèrent ; tout le monde se leva, effrayé, et on courut à la chambre de M. Vianney. Ils le trouvèrent couché dans son lit, qui était au milieu de la chambre. « C’est, leur dit-il en souriant, le grappin qui a traîné mon lit jusque là ! » Il les rassura, en leur disant : « N’ayez aucune crainte ! » Ses confrères cessèrent de le plaisanter à ce sujet et de lui faire des reproches ».

La « Providence »

Monsieur le Curé Vianney, malgré toutes ses privations et son état de santé chancelante était débordant d’activité et toujours à la recherche du bien qu’il pouvait faire. C’est ainsi que l’éducation des enfants lui tenait particulièrement à cœur. C’est grâce à sa ténacité et à la bonne volonté de quelques personnes que la première école allait voir le jour.
Il transformera la « Providence » en orphelinat et en maison d’accueil pour « les jeunes pauvresses abandonnées ». Il trouvera toujours au bon moment l’argent nécessaire, mais non sans crainte, pour faire les travaux et nourrir ces pauvres enfants.
Dieu répondra toujours à son appel à l’aider dans l’accomplissement de sa tâche.

« Une prière bien agréable à Dieu, c’est de demander à la Sainte Vierge d’offrir au Père Éternel son divin Fils, tout sanglant, tout déchiré, pour la conversion des pécheurs : c’est la meilleure prière que l’on puisse faire… Mes enfants, écoutez bien : toutes les fois que j’ai obtenu une grâce, je l’ai demandée de cette manière ; cela n’a jamais manqué. »

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« Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

jeudi 3 novembre 2011

La conduite que Jésus Christ tenait pendant sa vie mortelle nous montre la grandeur de sa miséricorde pour les pécheurs. Nous voyons qu’ils viennent tous lui tenir compagnie ; et lui, bien loin de les rebuter ou du moins de s’éloigner d’eux, au contraire, il prend tous les moyens possibles pour se trouver parmi eux, afin de les attirer à son Père. Il va les chercher par les remords de conscience ; il les ramène par sa grâce et les gagne par ses manières amoureuses. Il les traite avec tant de bonté, qu’il prend même leur défense contre les scribes et les pharisiens qui veulent les blâmer, et qui semblent ne pas vouloir les souffrir auprès de Jésus Christ.

Il va encore plus loin : il veut se justifier de la conduite qu’il tient à leur égard par une parabole qui leur dépeint, comme l’on ne peut pas mieux, la grandeur de son amour pour les pécheurs, en leur disant : « Un bon pasteur qui avait cent brebis, en ayant perdu une, laisse toutes les autres pour courir après celle qui s’est égarée, et, l’ayant retrouvée, il la met sur ses épaules pour lui éviter la peine du chemin. Puis, l’ayant rapportée à son bercail, il invite tous ses amis à se réjouir avec lui d’avoir retrouvé la brebis qu’il croyait perdue. » Il ajoute encore cette parabole d’une femme qui, ayant dix drachmes et en ayant perdu une, allume sa lampe pour la chercher dans tous les coins de sa maison, et l’ayant retrouvée, elle invite toutes ses amies pour s’en réjouir. « C’est ainsi, leur dit-il, que tout le ciel se réjouit du retour d’un pécheur qui se convertit et qui fait pénitence. Je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs ; ceux qui sont en santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui sont malades » (Lc 5,31-32).

Nous voyons que Jésus Christ s’applique à lui-même ces vives images de la grandeur de sa miséricorde envers les pécheurs. Quel bonheur pour nous de savoir que la miséricorde de Dieu est infinie ! Quel violent désir ne devons-nous pas sentir naître en nous d’aller nous jeter aux pieds d’un Dieu qui nous recevra avec tant de joie !

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars
Sermon pour le 3ème dimanche après Pentecôte, 1er sur la miséricorde

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St Jean-Marie Vianney

jeudi 4 août 2011

D’une humble famille paysanne, Jean-Marie Vianney se distingue très tôt par son sens développé de la charité et ses propensions à la prière. Admis à la prêtrise à l’âge de 30 ans, il devient le curé d’Ars, ville particulièrement déchristianisée par la Révolution. Là, il s’occupe des plus pauvres et fonde un orphelinat. Sa bonté, sa vie ascétique des plus rigoureuses et la simplicité de ses prédications suscitent peu à peu le respect de ses paroissiens. Mais c’est au confessionnal, où il passe plus de 15 heures par jour, qu’il se révèle aux yeux de tous comme un éminent canal de la miséricorde divine et comme un guide spirituel.

Manque de confiance, excès d’humilité ? Toujours est-il que celui qui procure la paix de l’âme se sent parfois indigne de sa mission sacerdotale et tente à plusieurs reprises de fuir sa paroisse. Mais le poids de sa mission et de sa fatigue physique largement alimentée par le harcèlement démoniaque dont il est inlassablement l’objet, ne font qu’attiser son désir profond de sauver les âmes. « Quand j’ai pris un peu de nourriture et dormi deux heures, je peux recommencer mon ouvrage tout de nouveau », dira-t-il courageusement durant 41 ans, avant de mettre un terme à sa mission terrestre, littéralement exténué…
Ainsi, des heures durant, le saint homme écoute, conseille, apaise ou au contraire, bouscule les consciences. Doué de clairvoyance, il adapte son langage et le ton de sa voix selon la demande profonde de l’âme qui le sollicite. Lorsque la souffrance d’une personne provient de la négativité qu’elle a « choisi » de détourner sur elle par Amour d’autrui ou pour sa propre élévation, il l’encourage de tout son Amour. « On ne doit pas enlever la croix à des épaules qui savent si bien la porter » dira-t-il simplement, démontrant ainsi que l’Amour divin est indissociable du respect du libre arbitre. En revanche, si la souffrance résulte de la négativité de la personne, il l’exhorte avec vigueur à s’ouvrir à la miséricorde divine toute puissante et libératrice. « J’ai vu Dieu dans un homme » dira un des milliers de pèlerins de France et d’ailleurs qui viennent désormais chercher le soulagement de l’âme et la guérison du corps. On ne compte plus les prodiges et conversions spirituelles ainsi accomplis par le saint ! Hommes d’église, politiciens… tous font appel aux prières, aux conseils et aux prophéties du saint curé.
Un maître spirituel dont le portrait serait incomplet si nous omettions de mentionner ses deux âmes sœurs qui vivaient en lui. Celle de Saint Jean-le-Baptiste qui l’avait inondé de sa présence dès sa petite enfance et avec lequel il n’a cessé de converser, et celle de Ste Philomène, martyre des premiers siècles de l’Église avec laquelle il vécut un mariage mystique.

Canonisé et proclamé protecteur de tous les prêtres, Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney est le témoin vivant de l’Amour divin, celui qui s’adapte et se donne sans limite pour l’accomplissement et la gloire de ses créatures.