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Archive pour le mot-clef ‘Ste Marie Madeleine’

« Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? » (Ct 3,3)

mardi 29 mars 2016
www.heqiarts.com GOSPEL VIEW FROM CHINA He Qi first saw Jesus’ face in an old magazine. Now he paints his own images of the biblical  story. "Artwork has no national boundary, but an artist always has his nationality," says He Qi  (pronounced ho-chee) of China. Though a fine-art citizen of the world, He chooses to continue living in his native country.  "I love my homeland because my life, my rejoicing, and my suffering have been closely linked  with it." He also loves something more than his homeland. During the Cultural Revolution, He was in  the countryside painting images of Mao Zedong. One day he saw Raphael’s Madonna and Child in  an old magazine. "I was very moved by the softness of the Virgin’s smile," he told William  McGurn of Far Eastern Economic Review (Feb. 26, 1998). "Everywhere around me people claimed  to be seeking truth but had their knives out." Raphael’s painting alone did not convert He, although it did capture his imagination. "There  are two different ways in China for people to become a Christian," he says. "One is by the  strong influence from his family background; another way is by his own choice—‘step by  step.’ I belong to the second way." He has done doctoral studies in Europe and has been an artist in residence in the United  States. Currently he is artist in residence and professor at Nanjing Theological Seminary. www.heqiarts.com

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GOSPEL VIEW FROM CHINA

« Pourquoi pleures-tu ? » C’est toi qui es cause de tes larmes, toi qui te fais pleurer… Tu pleures parce que tu ne crois pas au Christ : crois et tu le verras. Le Christ est là, il ne fait jamais défaut à ceux qui le cherchent. « Pourquoi pleures-tu ? » Ce n’est pas les larmes qu’il faut, mais une foi alerte et digne de Dieu. Ne pense pas aux choses mortelles et tu ne pleureras pas… Pourquoi pleurer ce qui réjouit les autres ?

« Qui cherches-tu ? » Ne vois-tu pas que le Christ est la force de Dieu, que le Christ est la sagesse de Dieu, que le Christ est sainteté, que le Christ est chasteté, que le Christ est pureté, que le Christ est né d’une vierge, que le Christ est du Père et auprès du Père et dans le Père toujours ; né et pourtant non pas crée, non pas déchu, toujours aimé, vrai Dieu de vrai Dieu ? « On a enlevé le Seigneur du tombeau et je ne sais où on l’a mis. » Tu te trompes, femme ; tu penses que le Christ a été enlevé du tombeau par d’autres et non pas ressuscité par sa propre puissance. Mais personne n’enlève la puissance de Dieu, personne n’enlève la sagesse de Dieu, personne n’enlève la vénérable chasteté. Le Christ n’est pas enlevé du tombeau du juste ni de l’intime de la vierge et du secret de son âme fidèle ; et même s’il en est qui veulent le ravir, ils ne peuvent l’enlever.

Alors le Seigneur lui dit : « Marie, regarde-moi ». Tant qu’elle ne croit pas, c’est « une femme » ; quand elle commence à se tourner vers lui elle est appelée Marie. Elle reçoit le nom de celle qui a enfanté le Christ ; car c’est l’âme qui enfante spirituellement le Christ. « Regarde-moi », dit-il. Qui regarde le Christ se corrige ; on s’égare quand on ne voit pas le Christ. Aussi, se retournant, elle le voit et dit : « Rabbi, ce qui veut dire Maître ». Qui regarde se tourne ; qui se tourne saisit plus complètement ; qui voit progresse. Aussi appelle-t-elle Maître celui qu’elle croyait mort ; elle a trouvé celui qu’elle croyait perdu.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sur la virginité, 17-21(trad. Solesmes 1980 p. 167 rev.)

 

 

 

Sainte Marie Madeleine, disciple du Seigneur, mémoire

mercredi 22 juillet 2015

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Il faut mesurer avec quelle force l’amour avait embrasé l’âme de cette femme qui ne s’éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l’avaient quitté. Elle recherchait celui qu’elle ne trouvait pas, elle pleurait en le cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui qu’elle croyait enlevé. C’est pour cela qu’elle a été la seule à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l’efficacité d’une œuvre bonne tient à la persévérance, et la Vérité dit cette parole : « Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (Mt 10,22)…

Car l’attente fait grandir les saints désirs. Si l’attente les fait tomber, ce n’étaient pas de vrais désirs. C’est d’un tel amour qu’ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. C’est pourquoi David dit : « Mon âme a soif du Dieu vivant : quand pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? » (Ps 41,3) Et l’Église dit encore dans le Cantique des cantiques : « Je suis blessée d’amour » et plus loin : « Mon âme a défailli » (Ct 2,5). « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » On lui demande le motif de sa douleur, afin que son désir s’accroisse, pour qu’en nommant celui qu’elle cherche, elle rende plus ardent son amour pour lui.

« Jésus lui dit : Marie ». Après le mot banal de « femme », il l’appelle par son nom. C’est comme s’il lui disait : « Reconnais celui qui te connaît. Je ne te connais pas en général, comme toutes les autres, je te connais d’une façon personnelle. » Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son Créateur et elle l’appelle aussitôt « Rabbouni, c’est-à-dire maître », parce que celui qu’elle cherchait extérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le chercher.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur l’Evangile, 25,1-2.4-5 ; PL 76, 1189-1193 (trad. bréviaire)

 

 

 

Lundi Saint

lundi 30 mars 2015

En ce Lundi Saint, la Liturgie de l’Eglise nous fait contempler le Verbe Incarné suppliant Dieu Son Père de Lui venir à son aide (Introït de la Messe : « Jugez, Seigneur, ceux qui me persécutent ; désarmez ceux qui m’attaquent; Prenez vos armes et votre bouclier, et levez-vous pour venir à mon secours, ô Seigneur, ma force et mon salut »). Six jours avant la Pâque, Jésus-Christ sait parfaitement que son heure est proche. Tandis que Marie de Béthanie répand le parfum (« pistis » = « fides ») très pur sur ses pieds, Il la loue pour ce geste plein de tact, et blâme Judas, dont le cœur est plein de haine. Prions : « Seigneur Jésus, tout au long de cette semaine, à l’exemple de Marie de Béthanie, nous voulons demeurer auprès de Vous. Nous voulons nous décentrer de nous-mêmes pour nous préoccuper seulement de Vous et de Vous seul, Vous offrir le peu que nous avons mais Vous le donner totalement et sans réserve. Nos cœurs ainsi tout ouvert à Votre présence nous permettrons d’accueillir sans réserve le don de Votre Salut. Ainsi soit-il ».

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« Marie, prenant une livre de parfum de nard pur, d’un grand prix, le répandit sur les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. » Voilà le fait historique, cherchons le symbole. Qui que tu sois, si tu veux être une âme fidèle, répands avec Marie un parfum précieux sur les pieds du Seigneur. Ce parfum, c’est la droiture… Répands du parfum sur les pieds de Jésus ; suis les traces du Seigneur par une vie sainte. Essuie ses pieds avec tes cheveux : si tu as du superflu, donne-le aux pauvres et tu auras ainsi essuyé les pieds du Seigneur… Peut-être que les pieds du Seigneur sur la terre sont dans le besoin. N’est-ce pas de ses membres, en effet (Ep 5,30), qu’il dira à la fin du monde : « Ce que tu as fait pour le plus petit des miens, c’est à moi que tu l’as fait » (Mt 25,40).

« Et la maison fit remplie de l’odeur du parfum. » C’est-à-dire, le monde a été rempli de la bonne renommée de cette femme, car la bonne odeur, c’est la bonne renommée. Ceux qui associent le nom de chrétiens à une vie malhonnête font injure au Christ…; si le nom de Dieu est blasphémé par ces mauvais chrétiens, il est, au contraire, loué et honoré par les bons, « car nous sommes en tous lieux la bonne odeur du Christ » (2Co 2,14-15). Il est dit aussi dans le Cantique des Cantiques : « Ton nom est un parfum répandu » (1,3).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°50, 6-7

 

 

 

« C’est à moi que vous l’avez fait »

lundi 23 février 2015

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T’imagines-tu que la charité ne soit pas obligatoire mais libre ? Qu’elle ne soit pas une loi, mais un simple conseil ? Je le voudrais bien moi aussi et le penserais volontiers. Mais la main gauche de Dieu m’effraie, là où il a placé les boucs pour leur adresser ses reproches, non parce qu’ils ont volé, pillé, commis l’adultère ou perpétré d’autres délits de cet ordre, mais parce qu’ils n’ont pas honoré le Christ dans la personne de ses pauvres.

Si vous voulez m’en croire, vous les serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers, tant qu’il n’est pas trop tard, visitons le Christ, servons le Christ, nourrissons le Christ, vêtons le Christ, accueillons le Christ, honorons le Christ, et non pas seulement en lui offrant un repas comme certains, ou du parfum comme Marie Madeleine, ou une sépulture comme Joseph d’Arimathie, ou les devoirs funèbres comme Nicodème, ou de l’or, de l’encens et de la myrrhe comme les mages.

« C’est la miséricorde et non les sacrifices » (Mt 9,13) que désire le Seigneur de l’univers, la compassion plutôt que des milliers d’agneaux gras. Présentons-la-lui donc par la main de ceux qui sont abattus par la misère, et le jour où nous quitterons ce monde, ils nous « recevront dans les tentes éternelles » (Lc 16,9), dans le Christ lui-même, notre Seigneur à qui appartient la gloire pour l’éternité.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque et docteur de l’Église
Sermon 14, sur l’amour des pauvres, 27, 28, 39-40 ; PG 35, 891s (trad. Orval ; cf bréviaire 3e samedi de Carême)

 

 

 

« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

mardi 18 novembre 2014

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Non content de nous appeler à lui par sa grâce, et de nous fournir tous les moyens pour nous sanctifier, voyez comment Jésus Christ court après ses brebis égarées ; voyez comment il parcourt les villes et les campagnes pour les chercher, et les ramener dans le lieu de sa miséricorde. Voyez comment il quitte ses apôtres pour aller attendre la Samaritaine auprès du puits de Jacob, où il savait qu’elle viendrait (Jn 4,6s)… Voyez-le dans la maison de Simon le lépreux : ce n’est pas pour y manger qu’il y va ; mais il savait qu’il y viendrait une Madeleine pécheresse (Mc 14,3s)… Voyez-le prendre la route de Capharnaüm pour aller trouver un autre pécheur dans son bureau : c’était saint Matthieu ; c’est pour en faire un zélé apôtre (Mt 9,9).

Demandez-lui pourquoi il prend la route de Jéricho : il vous dira qu’il y a un homme nommé Zachée, qui passe pour un pécheur public, et qu’il veut aller voir s’il pourra le sauver. Afin d’en faire un parfait pénitent, il fait comme un bon père qui a perdu son enfant, il l’appelle : « Zachée, lui crie-t-il, descendez ; car c’est chez vous que je veux aller loger aujourd’hui. Je viens vous accorder votre grâce. » C’est comme s’il lui disait : « Zachée, quittez cet orgueil et cet attachement aux biens de ce monde ; descendez, c’est-à-dire, choisissez l’humilité et la pauvreté. » Pour bien le faire comprendre, il dit à tous ceux qui étaient avec lui : « Cette maison reçoit aujourd’hui le salut. » Ô mon Dieu ! que votre miséricorde est grande pour les pécheurs !…

D’après tout ce que nous voyons que Jésus Christ a fait pour nous sauver, comment pourrions-nous désespérer de sa miséricorde, puisque son plus grand plaisir est de nous pardonner ? De sorte que, quelque multipliés que soient nos péchés, si nous voulons les quitter et nous en repentir, nous sommes sûrs de notre pardon.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars
Sermon pour le 3e dimanche après la Pentecôte

 

Ste Marie Madeleine, disciple du Seigneur (Ier siècle)

mardi 22 juillet 2014

 

« Lève-toi, Marie, prends ces fleurs. Ce seront celles de tes noces spirituelles. Sois douce comme le fruit de l’amandier, pure comme sa fleur et lumineuse comme l’huile que l’on extrait de son fruit quand on l’allume, et parfumée comme cette huile quand saturée d’essences on la répand dans les banquets ou sur la tête des rois, parfumée par tes vertus. Alors vraiment tu répandras sur ton Seigneur le baume qui Lui sera infiniment agréable. »

De l’Evangile selon Maria Valtorta

 

Marie-Madeleine

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arie-Marie-Madeleine, sœur de Marthe et de Lazare, était d’une famille distinguée de Béthanie. Après la mort de ses parents, Marie vivait dans les plaisirs au point qu’elle devint le scandale de toute la Galilée, et qu’on ne la connut bientôt que sous le nom de la Pécheresse. En punition de ses débordements, elle fut possédée du démon jusqu’au jour où le Sauveur, lui remettant ses péchés, la délivra de la domination de Satan. Dieu avait fait naître en ce cœur coupable le désir de voir Jésus ; ce désir devait être son salut, car le Sauveur voulait donner en Marie-Madeleine un exemple frappant de Sa miséricorde infinie en même temps que de la plus parfaite pénitence.

C’est elle qui, ayant un jour suivi le Seigneur chez Simon le Pharisien, versa sur les pieds de Jésus un vase de parfum précieux, les arrosa de ses larmes et les essuya avec ses cheveux, et qui entendit ensuite cette parole : « Beaucoup de péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé. »

Nous la rencontrons, depuis lors, très souvent dans l’Évangile ; elle contemple Jésus et L’écoute, dans la maison de Béthanie, pendant que sa sœur Marthe s’occupe seule du service de la maison : « Marie, dit le Sauveur, a choisi la meilleure part. »

Une autre fois, dans les derniers jours de sa vie, Jésus voit Marie-Madeleine répandre un parfum délicieux sur cette tête divine qui bientôt sera couronnée d’épines. Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à Sa mort et à Sa sépulture, et bientôt reçoit l’une des premières visites du Christ ressuscité : « Marie ! » s’écrie le Sauveur. Et Marie, reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d’amour : « Ô mon Maître ! »

D’après une tradition française, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de nombreuses conquêtes. Quant à Marie-Madeleine, elle s’enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus angélique qu’humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et d’amour.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

 

« Va trouver mes frères ! »

mardi 22 avril 2014

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L’obscurité régnait au-dehors, il ne faisait pas encore jour, mais ce caveau était plein de la lumière de la résurrection. Marie a vu cette lumière par la grâce de Dieu : son amour pour le Christ a été rendu plus vif, et elle a eu la force de voir des anges… Ils lui ont dit alors : « Femme, pourquoi pleures-tu ? C’est le ciel que tu vois dans ce caveau ou plutôt un temple céleste à la place d’un tombeau creusé pour être une prison… Pourquoi pleures-tu ? »…

Au-dehors, le jour est encore indécis, et le Seigneur ne fait pas paraître cet éclat divin qui l’aurait fait reconnaître au cœur même de la souffrance. Marie ne le reconnaît donc pas… Quand il a parlé et qu’il s’est fait reconnaître…, même alors, tout en le voyant vivant, elle n’a pas eu l’idée de sa grandeur divine mais s’est adressée à lui comme à un simple homme de Dieu… Dans l’élan de son cœur, elle veut alors se jeter à ses genoux, et toucher ses pieds. Mais il lui dit : « Ne me touche pas…, car le corps dont je suis maintenant revêtu est plus léger et plus mobile que le feu ; il peut monter au ciel et même auprès de mon Père, au plus haut des cieux. Je ne suis pas encore monté vers mon Père, parce que je ne me suis pas encore montré à mes disciples. Va les trouver ; ce sont mes frères, car nous sommes tous enfants d’un seul Père » (cf Ga 3,26)…

L’église où nous sommes est le symbole de ce caveau. Elle en est même mieux que le symbole : elle est pour ainsi dire un autre Saint Sépulcre. Là se trouve l’endroit où l’on dépose le corps du Maître…; là se trouve la table sacrée. Celui donc qui court de tout son cœur vers ce divin tombeau, véritable demeure de Dieu…, y apprendra les paroles des livres inspirés qui l’instruiront à la manière des anges sur la divinité et l’humanité du Verbe, la Parole de Dieu incarné. Et il verra ainsi, sans erreur possible, le Seigneur lui-même… Car celui qui regarde avec foi la table mystique et le pain de vie déposé sur elle, y voit dans sa réalité le Verbe de Dieu qui s’est fait chair pour nous et a établi sa demeure parmi nous (Jn 1,14). Et s’il se montre digne de le recevoir, non seulement il le voit mais il participe à son être ; il le reçoit en lui pour qu’il y demeure.

Saint Grégoire Palamas (1296-1359), moine, évêque et théologien
Homélie 20, sur les huit évangiles du matin selon saint Jean ; PG 151, 265 (trad. Année en fêtes, Migne 2000, p. 369 rev.)

 

 

 

Ste Marie Madeleine, disciple du Seigneur (Ier siècle)

lundi 22 juillet 2013

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M

arie-Marie-Madeleine, sœur de Marthe et de Lazare, était d’une famille distinguée de Béthanie. Après la mort de ses parents, Marie vivait dans les plaisirs au point qu’elle devint le scandale de toute la Galilée, et qu’on ne la connut bientôt que sous le nom de la Pécheresse. En punition de ses débordements, elle fut possédée du démon jusqu’au jour où le Sauveur, lui remettant ses péchés, la délivra de la domination de Satan. Dieu avait fait naître en ce cœur coupable le désir de voir Jésus ; ce désir devait être son salut, car le Sauveur voulait donner en Marie-Madeleine un exemple frappant de Sa miséricorde infinie en même temps que de la plus parfaite pénitence.

C’est elle qui, ayant un jour suivi le Seigneur chez Simon le Pharisien, versa sur les pieds de Jésus un vase de parfum précieux, les arrosa de ses larmes et les essuya avec ses cheveux, et qui entendit ensuite cette parole : « Beaucoup de péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé. »

Nous la rencontrons, depuis lors, très souvent dans l’Évangile ; elle contemple Jésus et L’écoute, dans la maison de Béthanie, pendant que sa sœur Marthe s’occupe seule du service de la maison : « Marie, dit le Sauveur, a choisi la meilleure part. »

Une autre fois, dans les derniers jours de sa vie, Jésus voit Marie-Madeleine répandre un parfum délicieux sur cette tête divine qui bientôt sera couronnée d’épines. Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à Sa mort et à Sa sépulture, et bientôt reçoit l’une des premières visites du Christ ressuscité : « Marie ! » s’écrie le Sauveur. Et Marie, reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d’amour : « Ô mon Maître ! »

D’après une tradition française, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de nombreuses conquêtes. Quant à Marie-Madeleine, elle s’enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus angélique qu’humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et d’amour.

 

 

 

 

 

« Je crois ! Viens au secours de mon incroyance. »

lundi 20 mai 2013

La vertu que notre Seigneur récompense, la vertu qu’il loue, c’est presque toujours la foi. Quelquefois, il loue l’amour, comme dans Magdeleine (Lc 7,47) ; quelquefois l’humilité, mais ces exemples sont rares ; c’est presque toujours la foi qui reçoit de lui récompense et louanges. Pourquoi ? Sans doute parce que la foi est la vertu, sinon la plus haute (la charité passe avant), du moins la plus importante, car elle est le fondement de toutes les autres, y compris la charité, et aussi parce qu’elle est la plus rare.

Avoir vraiment la foi, la foi qui inspire toutes les actions, cette foi au surnaturel qui dépouille le monde de son masque et montre Dieu en toutes choses ; qui fait disparaître toute impossibilité ; qui fait que ces mots d’inquiétude, de péril, de crainte, n’ont plus de sens ; qui fait marcher dans la vie avec un calme, une paix, une joie profonde, comme un enfant à la main de sa mère ; qui établit l’âme dans un détachement si absolu de toutes les choses sensibles dont elle voit clairement le néant et la puérilité ; qui donne une telle confiance dans la prière, la confiance de l’enfant demandant une chose juste à son père ; cette foi qui nous montre que, « hors faire ce qui est agréable à Dieu, tout est mensonge » ; cette foi qui fait voir tout sous un autre jour — les hommes comme des images de Dieu, qu’il faut aimer et vénérer comme les portraits de notre Bien-Aimé et à qui il faut faire tout le bien possible ; les autres créatures comme des choses qui doivent, sans exception, nous aider à gagner le ciel, en louant Dieu à leur sujet, en nous en servant ou en nous en privant — cette foi qui, faisant entrevoir la grandeur de Dieu, nous fait voir notre petitesse ; qui fait entreprendre sans hésiter, sans rougir, sans craindre, sans reculer jamais, tout ce qui est agréable à Dieu : oh, que cette foi est rare ! Mon Dieu, donnez-la-moi ! Mon Dieu, je crois, mais augmentez ma foi ! Mon Dieu, faites que je croie et que j’aime.

Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara
Méditations sur les évangiles (Gigord 1957, p. 38)

 

 

 

« Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »

mardi 2 avril 2013

« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Saints anges, vous connaissez pourtant bien celui qu’elle pleure et qu’elle cherche. Pourquoi donc raviver ses larmes en le rappelant à sa mémoire ? Mais Marie peut donner libre cours à toute sa peine et à ses pleurs, car la joie d’une consolation inespérée approche. « Elle se retourne et voit Jésus debout, mais ne le reconnaît pas. » Scène remplie de charme et de bonté, où celui qui est désiré et cherché se montre et pourtant se cache. Il se cache pour être cherché avec plus d’ardeur, trouvé avec plus de joie, retenu avec plus de soin, jusqu’à ce qu’il soit introduit, pour y rester, dans la demeure de l’amour (cf Ct 3,4). Voilà comment la Sagesse « mène son jeu sur la surface de la terre, elle qui se plaît chez les enfants des hommes » (Pr 8,31).

« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Tu as celui que tu cherches, et tu l’ignores ? Tu as la vraie joie éternelle, et tu pleures ? Tu l’as en toi, celui que tu cherches dehors. Vraiment tu te tiens dehors tout en larmes près d’une tombe. Ma tombe, c’est ton cœur ; je n’y suis pas mort, mais j’y repose, vivant pour l’éternité. Ton âme est mon jardin. Tu avais raison de penser que je suis jardinier. Nouvel Adam, je cultive mon paradis et je le garde. Tes larmes, ton amour et ton désir sont mon ouvrage. Tu me possèdes en toi sans le savoir : voilà pourquoi tu me cherches au dehors. Je vais donc t’apparaître là aussi pour te faire rentrer en toi-même afin que tu trouves à l’intérieur celui que tu cherches dehors.

Homélie monastique anonyme du 13e siècle
Méditation sur la Passion et la Résurrection du Christ, 38 ; PL 184, 766 (trad. Orval)