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« Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants. »

La soif spirituelle du Christ aura une fin. Voici sa soif : son désir intense d’amour envers nous qui durera jusqu’à ce que nous en soyons témoins au jugement dernier. Car les élus qui seront la joie et le bonheur de Jésus durant toute l’éternité sont encore en partie ici-bas, et, après nous, il y en aura d’autres jusqu’à ce dernier jour. Sa soif ardente est de nous posséder tous en lui, pour son grand bonheur — c’est ce qu’il me semble, du moins. (…)

En tant que Dieu, il est la béatitude parfaite, bonheur infini qui ne saurait être augmenté ni diminué. (…) Mais la foi nous enseigne que, par son humanité, il a voulu subir sa Passion, souffrir toutes sortes de douleurs et mourir par amour pour nous et pour notre bonheur éternel (…). En tant qu’il est notre Tête, le Christ est glorifié et il ne saurait plus souffrir ; mais puisqu’il est aussi le Corps qui unit tous ses membres (Ep 1,23), il n’est pas encore complètement glorieux et impassible. C’est pourquoi il éprouve toujours ce désir et cette soif qu’il ressentait sur la croix (Jn 19,28) et qui étaient en lui de toute éternité, il me semble. Et ainsi en est-il maintenant et en sera-t-il jusqu’à ce que la dernière âme sauvée soit entrée en cette béatitude.

Oui, aussi véritablement qu’il y a en Dieu la miséricorde et la pitié, il y a en lui cette soif et ce désir. En vertu de ce désir qui est dans le Christ, nous aussi nous le désirons : sans cela aucune âme ne parvient au Ciel. Ce désir et cette soif procèdent, il me semble, de la bonté infinie de Dieu, comme sa miséricorde (…) ; et cette soif persistera en lui, tant que nous serons dans le besoin, nous attirant à sa béatitude

Julienne de Norwich (1342-après 1416)

 

 

 

 

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