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« David lui-même le nomme Seigneur. »

Sois attentif au mystère du Christ ! Du sein de la Vierge il est né, à la fois Serviteur et Seigneur ; Serviteur pour œuvrer, Seigneur pour commander, afin d’enraciner dans le cœur des hommes un Royaume pour Dieu. Il a une double origine mais il est un seul être. Il n’est pas autre quand il vient du Père et autre quand il vient de la Vierge. C’est lui, le même, né du Père avant les siècles, qui a pris chair de la Vierge dans le cours du temps. Voilà pourquoi il est appelé et Serviteur et Seigneur : à cause de nous, Serviteur ; mais en raison de l’unité de la substance divine, Dieu de Dieu, Principe du Principe, Fils égal en tout au Père, son égal. Le Père, en effet, n’a pas engendré un Fils étranger à lui-même, ce Fils dont il a déclaré : « En lui j’ai mis tout mon amour » (Mt 3,17). (…)

Le Serviteur conserve partout les titres de sa dignité. Dieu est grand, et grand est le Serviteur : en venant dans la chair, il ne perd pas cette « grandeur qui n’a pas de limite » (Ps 144,3). (…) « Lui qui était dans la condition de Dieu n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu, mais au contraire il s’est dépouillé lui-même en prenant la condition de Serviteur » (Ph 2,6-7). (…) Il est donc égal à Dieu, comme Fils de Dieu ; il a pris la condition de Serviteur en s’incarnant ; « il a goûté la mort » (He 2,9), lui dont « la grandeur n’a pas de limites ». (…)

Elle est bonne, cette condition de Serviteur, qui nous a fait tous libres ! Oui, elle est bonne ! Elle lui a valu « le nom qui est au-dessus de tout nom » ! Elle est bonne, cette humilité ! Elle a obtenu qu’ « au nom de Jésus, tout être vivant tombe à genoux aux cieux, sur terre et dans l’abîme et que toute langue confesse : Jésus est le Seigneur dans la gloire de Dieu le Père » (Ph 2,10-11).

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

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