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Archive pour le mot-clef ‘disciples’

« Celui qui est bien formé sera comme son maître. »

vendredi 13 septembre 2013

oeil-zoe-meilleur-autoportrait_10707« Le disciple n’est pas au-dessus de son maître. » Pourquoi juges-tu, alors que le Maître ne juge pas encore ? Car il n’est pas venu juger le monde, mais lui faire grâce (Jn 12,47). Entendue dans ce sens, la parole du Christ devient : « Si je ne juge pas, ne juge pas non plus, toi qui es mon disciple. Il se peut que tu sois coupable de fautes plus graves que celui que tu juges. Quelle ne sera pas ta honte quand tu en prendras conscience ! »

Le Seigneur nous donne le même enseignement dans la parabole où il dit : « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ? » Il nous convainc par des arguments irréfutables de ne pas vouloir juger les autres, et de scruter plutôt nos cœurs. Ensuite il nous demande de chercher à nous libérer des désirs déréglés qui y sont installés, en demandant cette grâce à Dieu. C’est lui, en effet, qui guérit ceux qui ont le cœur brisé et nous délivre de nos maladies spirituelles. Car si les péchés qui t’accablent sont plus grands et plus graves que ceux des autres, pourquoi leur fais-tu des reproches sans te soucier des tiens ?

Tous ceux qui veulent vivre avec dévotion, et surtout ceux qui ont la charge d’instruire les autres, tireront nécessairement profit de ce précepte. S’ils sont vertueux et sobres, donnant par leurs actions l’exemple de la vie vécue selon l’Évangile, ils reprendront avec douceur ceux qui ne sont pas encore résolus à agir de même.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 6 ; PG 72, 601 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 402 rev.)

 

 

 

 

Salaire

mercredi 21 août 2013

 

« Allez, vous aussi, à ma vigne »

Il est bien évident que cette parabole vise la conversion des hommes à Dieu, les uns dès leur jeune âge, d’autres un peu plus tard, et enfin quelques-uns seulement dans leur vieillesse. Le Christ réprime l’orgueil des premiers appelés pour les empêcher de faire des reproches à ceux de la onzième heure, en leur montrant que la récompense est la même pour tous. En même temps il stimule le zèle de ces derniers en leur montrant qu’ils peuvent mériter le même salaire que les premiers. Le Sauveur venait de parler du renoncement aux richesses, du mépris de tous les biens, de vertus qui demandent un grand cœur et du courage. Il fallait pour cela stimuler l’ardeur d’une âme pleine de jeunesse ; le Seigneur rallume donc en eux la flamme de la charité et fortifie leur courage en leur montrant que même ceux qui sont arrivés les derniers reçoivent le salaire de toute la journée…

Pour parler plus clairement, certains pouvaient en abuser et tomber dans l’indifférence et le relâchement. Les disciples verront clairement que cette largesse est un effet de la miséricorde de Dieu, qui seule les soutiendra pour mériter une récompense si magnifique… Toutes les paraboles de Jésus, celles des vierges, du filet, des épines, de l’arbre stérile, nous invitent à montrer notre vertu dans nos actes… Il nous exhorte à une vie pure et sainte. Une vie sainte coûte plus à notre cœur que la simple pureté de la foi, car c’est une lutte continuelle, un labeur infatigable.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°64, 4

 

 

 

Guérisons

mercredi 24 juillet 2013
Jésus Christ
.
L’un de vous m’a demandé: « Mais comment je guérirai en ton nom? » Guérissez d’abord l’esprit. Promettez aux infirmes le Royaume de Dieu s’ils savent croire en Moi et, après avoir vu en eux la foi, commandez à la maladie de s’en aller, et elle s’en ira. Et agissez ainsi pour ceux qui ont l’esprit malade. Allumez tout d’abord la Foi. Par une parole assurée communiquez l’Espérance. Je viendrai à mon tour mettre en eux la divine Charité, comme je l’ai mise dans votre cœur après que vous avez cru en Moi et espéré en ma Miséricorde. Et n’ayez peur ni des hommes ni du démon. Ils ne vous feront pas de mal. Les seules choses que vous devez craindre, ce sont la sensualité, l’orgueil, la cupidité. Par elles, vous pourriez vous livrer à Satan et aux hommes-satans, qui existent aussi. Allez donc en me précédant sur les routes du Jourdain. Arrivés à Jérusalem, allez rejoindre les bergers dans la vallée de Bethléem, et venez me trouver avec eux à l’endroit que vous savez. Ensemble, nous célébrerons la fête sainte en revenant ensuite plus affermis que jamais à notre ministère. Allez avec la paix. Je vous bénis au Nom Saint du Seigneur.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

 

« Le Seigneur les envoya devant lui dans toutes les localités où lui-même devait aller. »

dimanche 7 juillet 2013

croix

Comblé déjà des grâces de l’Esprit Saint, le bienheureux François a prédit à ses frères ce qui allait leur arriver. Dans le bois voisin de la chapelle de Sainte-Marie de la Portioncule, où ils avaient l’habitude de se retirer pour faire oraison, il a réuni ces six frères qu’il avait alors et leur a dit : « Frères très chers, comprenons bien notre vocation : dans sa miséricorde, Dieu ne nous a pas seulement appelés pour notre propre profit, mais aussi pour le service et même le salut de beaucoup d’autres. Allons donc par le monde ; exhortons et montrons aux hommes et aux femmes, par notre parole et notre exemple, à faire pénitence de leurs péchés et à se remettre en mémoire les commandements de Dieu qu’ils ont si longtemps tenus dans l’oubli ».

Puis il a ajouté : « Soyez sans crainte, petit troupeau (Lc 12,32), mais faites confiance au Seigneur. Ne vous demandez pas l’un à l’autre : ‘ Et comment donc allons-nous prêcher, ignorants et illettrés comme nous sommes ? ‘ Rappelez-vous plutôt les paroles du Seigneur à ses disciples : ‘ En fait, ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit de votre Père qui parlera en vous ‘ (Mt 10,20). C’est donc le Seigneur lui-même qui vous communiquera son Esprit et sa sagesse pour exhorter et prêcher aux hommes et aux femmes la voie et la pratique de ses commandements ».

Vie de saint François d’Assise dite « Anonyme de Pérouse » (13ème s.)
§ 18 (trad. Debonnets et Vorreux, p. 763)

 

 

 

 

Sts Pierre et Paul, Apôtres

samedi 29 juin 2013

Sts Pierre et Paul

Extraits de l’Homélie du Bx Jean-Paul II

(Jeudi 29 juin 2000)

« Mais pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15)

Cette question sur son identité, Jésus la pose aux disciples, alors qu’il se trouve avec eux en haute Galilée. Il était arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui posent des questions à Jésus ; désormais, c’est Lui qui les interpelle. Il pose une question précise, qui attend une réponse. C’est Simon-Pierre qui prend la parole au nom de tous : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). La réponse est extraordinairement lucide. La foi de l’Église s’y reflète de façon parfaite. Nous aussi, nous nous y reflétons. De façon particulière, dans les paroles de Pierre se reflète l’Évêque de Rome, par volonté divine son indigne successeur. […]

« Tu es le Christ ! »
À la confession de Pierre, Jésus répond : « Tu es heureux Simon, fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17).
Tu es heureux, Pierre ! Heureux, car cette vérité, qui est centrale dans la foi de l’Église, ne pouvait naître dans ta conscience d’homme que par l’œuvre de Dieu. « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Nous réfléchissons sur cette page de l’Évangile particulièrement riche : le Verbe incarné avait révélé le Père à ses disciples ; à présent est venu le moment où le Père lui-même leur révèle son Fils unique. Pierre accueille l’illumination intérieure et proclame avec courage : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». Ces paroles sur les lèvres de Pierre proviennent du plus profond du mystère de Dieu. Elles révèlent l’intime vérité, la vie même de Dieu. Et Pierre, sous l’action de l’Esprit divin, devient témoin et confesseur de cette vérité surhumaine. Sa profession de foi constitue ainsi la base solide de la foi de l’Église « Sur toi je bâtirai mon Église » (cf. Mt 16, 18). Sur la foi et sur la fidélité de Pierre est édifiée l’Église du Christ. La première communauté chrétienne en était bien consciente, elle qui, comme le rapportent les Actes des Apôtres, lorsque Pierre se retrouva en prison, se recueillit pour élever à Dieu une prière implorante pour lui (cf. Ac 12, 5). Elle fut écoutée, car la présence de Pierre était encore nécessaire à la communauté qui accomplissait ses premiers pas : le Seigneur envoya son ange le libérer des mains des persécuteurs (cf. ibid., 12, 7-11). Il était écrit dans les desseins de Dieu que Pierre, après avoir confirmé longuement ses frères dans la foi, souffrirait le martyre ici à Rome, avec Paul, l’Apôtre des Nations, ayant lui aussi échappé plusieurs fois à la mort.

« Le Seigneur lui, m’a assisté et m’a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu’il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2 Tm 4, 17)
Ce sont les paroles de Paul au fidèle disciple. Elles témoignent de l’œuvre qui a été accomplie en lui par le Seigneur, qui l’avait choisi comme ministre de l’Évangile, « le saisissant » sur la route de Damas (cf. Ph 3, 12). Enveloppé dans une lumière fulgurante, le Seigneur s’était présenté à lui, disant : « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4), tandis qu’une puissance mystérieuse le jetait à terre (cf. Ac 9, 5). « Qui es-tu, Seigneur ? », avait demandé Saoul. « Je suis Jésus que tu persécutes ! » (Ac 9, 5). Telle fut la réponse du Christ. Saoul persécutait les fidèles de Jésus et Jésus lui faisait savoir que c’était Lui-même qui était persécuté à travers eux. Lui, Jésus de Nazareth, le Crucifié, que les chrétiens affirmaient être ressuscité. Si, à présent, Saoul en ressentait la puissante présence, il était clair que Dieu l’avait réellement ressuscité des morts. C’est véritablement Lui le Messie attendu par Israël, c’était Lui le Christ vivant et présent dans l’Église et dans le monde ! Saoul aurait-il pu par sa seule raison comprendre tout ce qu’un tel événement comportait ? Certainement pas ! Cela faisait partie en effet des desseins mystérieux de Dieu. Ce sera le Père qui donnera à Paul la grâce de connaître le mystère de la rédemption, opérée par le Christ. Ce sera Dieu qui lui permettra de comprendre la réalité merveilleuse de l’Église, qui vit pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ. Et lui, participant à cette vérité, ne cessera de la proclamer inlassablement jusqu’aux extrémités de la terre. De Damas, Paul commencera son itinéraire apostolique qui le conduira à diffuser l’Évangile dans tant de parties du monde alors connu. Son élan missionnaire contribuera ainsi à la réalisation du mandat du Christ aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). […]

 

 

 

 

« Va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »

vendredi 14 juin 2013

C’est l’unique et même Christ qui est présent dans le pain eucharistique en tout lieu de la terre. Cela signifie que nous ne pouvons le rencontrer qu’avec tous les autres. Nous ne pouvons le recevoir que dans l’unité. N’est-ce pas ce que nous a dit l’apôtre Paul…? Écrivant aux Corinthiens, il affirme : « Puisqu’il y a un seul pain, à plusieurs nous sommes un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain » (1Co 10,17). La conséquence est claire : nous ne pouvons pas communier avec le Seigneur, si nous ne communions pas entre nous. Si nous voulons nous présenter à lui, nous devons également nous mettre en mouvement pour aller à la rencontre les uns des autres. C’est pourquoi il faut apprendre la grande leçon du pardon : ne pas laisser notre âme être rongée par le ressentiment, mais ouvrir notre cœur à la magnanimité de l’écoute de l’autre, ouvrir notre cœur à la compréhension de l’autre…

L’eucharistie, répétons-le, est le sacrement de l’unité. Mais malheureusement, les chrétiens sont divisés, précisément dans le sacrement de l’unité. Soutenus par l’eucharistie, nous devons d’autant plus nous sentir incités à tendre de toutes nos forces à cette pleine unité que le Christ a ardemment souhaitée au Cénacle (Jn 17,21-22)… Je voudrais réaffirmer ma volonté de prendre l’engagement fondamental d’œuvrer avec toute mon énergie à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ. Je suis conscient que les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas pour cela. Il faut des gestes concrets qui entrent dans les âmes et qui secouent les consciences, sollicitant chacun à cette conversion intérieure qui est le présupposé de tout progrès sur la route de l’œcuménisme.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Homélie du 29/05/2005 au Congrès eucharistique de Bari (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

« M’aimes-tu ?… Sois le pasteur de mes brebis »

vendredi 17 mai 2013

Imitons la conduite des apôtres, et nous ne leur serons inférieurs en rien. En effet ce ne sont pas leurs miracles qui les ont fait apôtres, c’est la sainteté de leur vie. C’est à cela qu’on reconnaît un disciple du Christ. Cette marque, le Seigneur lui-même nous l’a clairement donnée : lorsqu’il a voulu tracer le portrait de ses disciples et révéler le signe qui distinguerait ses apôtres, il dit : « Voici à quoi les hommes reconnaîtront que vous êtes mes disciples ». Quel signe ? Faire des miracles ? Ressusciter les morts ? Pas du tout. Mais à quoi donc ? « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13,35).
L’amour n’est pas un miracle, mais une œuvre : « L’amour est l’accomplissement parfait de la Loi » (Rm 13,10)… Ayez donc l’amour en vous et vous serez parmi les apôtres, même au premier rang parmi eux. Voulez-vous une autre preuve de cet enseignement ? Voyez comment le Christ s’adresse à Pierre : « Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il n’y a rien qui nous fasse obtenir le Royaume des cieux comme d’aimer le Christ comme il le mérite… Que ferons-nous pour l’aimer plus que les apôtres ?… Écoutons le Christ, celui-là même que nous devons aimer : « Si tu m’aimes plus que ceux-ci, sois le berger de mes brebis »… Le zèle, la compassion, le soin, ce sont des actes, non des miracles.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
2e Homélie sur l’inscription du livre des Actes des apôtres

 

 

 

« Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais. »

mercredi 15 mai 2013

Les chrétiens ne se distinguent pas des autres hommes par leur pays, ni par leur langue, ni par l’habillement. Car ils n’habitent pas de villes qui leur soient propres, ils n’emploient pas un dialecte spécial, et leur genre de vie n’a rien de singulier. Leur doctrine n’est pas sortie de l’imagination fantaisiste d’esprits excités ; ils ne se font pas, comme tant d’autres, les champions d’une doctrine humaine quelconque.

Ils habitent donc, selon les circonstances, des villes grecques ou barbares ; ils se conforment aux usages locaux pour ce qui est des vêtements, de la nourriture, des coutumes. Et cependant, ils témoignent clairement d’une manière de vivre qui sort de l’ordinaire. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais ils y sont comme des gens de passage. Ils s’acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, mais ils supportent tout comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie une terre étrangère… Ils vivent dans la chair, mais pas selon la chair (cf 2Co 10,3; Rm 8,12-13). Ils passent leur vie sur la terre, mais leur cité est dans les cieux (Ph 3,20; He 11,16; 13,14). Ils obéissent aux lois établies, mais leur façon de vivre va bien au-delà de la loi.

Ils aiment tous les hommes, et pourtant tous les persécutent. Ils sont méconnus, condamnés, tués ; et c’est ainsi qu’ils viennent à la vraie vie. Pauvres, ils enrichissent un grand nombre ; manquant de tout, ils surabondent en toutes choses. On les méprise et dans ce mépris ils trouvent leur gloire ; on les calomnie et ils y trouvent leur justification. Insultés, ils bénissent ; outragés, ils honorent les autres… Pour tout dire : ce que l’âme est dans le corps, voilà ce que les chrétiens sont dans le monde.

La Lettre à Diognète (v. 200)
§ 5-6 ; PG 2, 1174 (trad. Orval, bréviaire 5e merc. Pâques et SC 33 bis, p. 63)

 

 

 

Que leur unité soit parfaite

dimanche 12 mai 2013

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,20-26. 


À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi.
Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un :
moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant même la création du monde.
Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. »

« Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. »

dimanche 28 avril 2013

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres »… Celui qui écoute ce commandement, ou plutôt qui y obéit, est renouvelé non par n’importe quel amour mais par celui que le Seigneur a précisé en ajoutant, afin de le distinguer de l’affection purement naturelle : « Comme je vous ai aimés »… « Tous les membres du corps ont souci les uns des autres. Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est à l’honneur, tous les membres se réjouissent avec lui » (1Co 12,25-26). Ils entendent, en effet, et ils observent cette parole : « Je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer les uns les autres », non pas comme font les débauchés, ni ceux qui s’aiment simplement parce qu’ils ont une même nature, mais comme s’aiment ceux qui sont tous « des dieux » (Jn 10,35) et « les fils du Très-Haut » (Lc 6,35), pour devenir ainsi les frères de son Fils unique. Ceux-là s’aiment les uns les autres parce que lui-même les a aimés, pour les conduire à la fin qui les comblera, là où leur désir pourra se rassasier de tous les biens. En effet, tous les désirs seront comblés lorsque Dieu sera « tout en tous » (1Co 15,28)…

Celui qui aime son prochain d’un amour pur et spirituel, qu’aimera-t-il en lui si ce n’est Dieu ? C’est cet amour que le Seigneur veut séparer de l’affection purement naturelle lorsqu’il ajoute : « Comme je vous ai aimés ». Qu’est-ce qu’il a aimé en nous, si ce n’est Dieu ? Non pas Dieu tel que nous le possédons déjà mais tel qu’il veut que nous le possédions là où « Dieu sera tout en tous ». Le médecin aime ses malades à cause de la santé qu’il veut leur donner, non à cause de la maladie. « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » C’est pour cela qu’il nous a aimés : afin qu’à notre tour nous nous aimions les uns les autres.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°65 (trad. cf bréviaire 4e jeu. de Pâques)