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Archive pour le mot-clef ‘disciples’

« Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages…, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume. »

mardi 8 juillet 2014

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La présence des chrétiens dans les groupes humains doit être animée de cet amour dont Dieu nous a aimés, qui veut que nous aussi nous nous aimions les uns les autres du même amour de charité (1Jn 4,11). La charité chrétienne s’étend véritablement à tous les hommes, sans aucune distinction de race, de condition sociale ou de religion. Elle n’attend aucun profit ni aucune reconnaissance. Dieu nous a aimés d’un amour gratuit ; de même, les fidèles doivent être préoccupés dans leur charité de l’homme lui-même, en l’aimant du même mouvement que celui dont Dieu nous a cherchés. Le Christ « parcourait toutes les villes et les villages en guérissant toutes les maladies et infirmités », en signe de l’avènement du Règne de Dieu. De même l’Église est, par ses enfants, en liaison avec les hommes de quelque condition qu’ils soient, mais surtout avec les pauvres et ceux qui souffrent… Elle participe à leurs joies et à leurs souffrances, elle connaît les aspirations et les problèmes de leur vie, elle compatit avec eux dans les angoisses de la mort. À ceux qui cherchent la paix, elle désire répondre dans un dialogue fraternel, en leur apportant la paix et la lumière qui viennent de l’Évangile.

Les chrétiens doivent donc travailler et doivent collaborer avec tous les autres à organiser de manière droite les affaires économiques et sociales. Ils se dévoueront avec un soin particulier à l’éducation des enfants et des jeunes… Ils assumeront leur part dans les efforts des peuples qui, en luttant contre la faim, l’ignorance et les maladies, s’appliquent à créer des conditions de la vie meilleures et à affermir la paix dans le monde…

Mais l’Église ne veut en aucune manière s’ingérer dans le gouvernement de la cité terrestre. Elle ne revendique pour elle-même d’autre forme d’autorité que celui d’être au service des hommes, avec l’aide de Dieu.

Concile Vatican II
Décret sur l’activité missionnaire de l’Église « Ad Gentes », § 12

 

 

 

Pentecôte, solennité

dimanche 8 juin 2014

Pentecoste_BChers frères et sœurs!

Le jour de la Pentecôte, l’Esprit Saint descendit avec puissance sur les Apôtres ; ainsi commença la mission de l’Église dans le monde. Jésus avait lui-même préparé les Onze à cette mission en leur apparaissant plusieurs fois après sa résurrection (cf. Ac 1, 3). Avant son ascension au Ciel, il leur donna l’ordre de « ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (cf. Ac 1, 4-5) ; il leur demanda en fait de demeurer ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Ils se réunirent en prière avec Marie au Cénacle, dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14).

Demeurer ensemble fut la condition posée par Jésus pour accueillir le don de l’Esprit Saint ; la condition nécessaire pour l’harmonie entre eux fut une prière prolongée. Une formidable leçon pour toute communauté chrétienne est présentée ici. On pense parfois que l’efficacité missionnaire dépend essentiellement d’une programmation attentive, suivie d’une mise en œuvre intelligente à travers un engagement concret. Le Seigneur demande certes notre collaboration, mais avant toute réponse de notre part, son initiative est nécessaire : le vrai protagoniste de l’Église est son Esprit. Les racines de notre être et de notre action se trouvent dans le silence sage et prévoyant de Dieu.

Les images utilisées par saint Luc pour indiquer l’irruption de l’Esprit Saint – le vent et le feu – rappellent le Sinaï, où Dieu s’était révélé au peuple d’Israël et lui avait accordé son alliance (cf. Ex 19, 3sq). La fête du Sinaï, qu’Israël célébrait cinquante jours après Pâques, était la fête du Pacte. En parlant de langues de feu (cf. Ac 2, 3), saint Luc veut représenter la Pentecôte comme un nouveau Sinaï, comme la fête du nouveau Pacte, dans lequel l’Alliance avec Israël est étendue à tous les peuples de la Terre. L’Église est catholique et missionnaire depuis sa naissance. L’universalité du salut est démontrée de manière significative par la liste des nombreuses ethnies auxquelles appartiennent ceux qui écoutent la première annonce des Apôtres (cf. Ac 2, 9-11).

Le Peuple de Dieu, configuré pour la première fois, au Sinaï, est aujourd’hui élargi au point de ne plus connaître aucune frontière de race, de culture, d’espace ou de temps. Contrairement à ce qui s’était produit avec la tour de Babel (cf. Gn 11, 1-9), lorsque les hommes, désireux de construire de leurs mains un chemin vers le ciel, avaient fini par détruire leur capacité même de se comprendre les uns les autres, à la Pentecôte, l’Esprit, à travers le don des langues, montre que sa présence unit et transforme la confusion en communion. L’orgueil et l’égoïsme de l’homme créent toujours des divisions, dressent des murs d’indifférence, de haine et de violence. L’Esprit Saint, en revanche, rend les cœurs capables de comprendre les langues de tous, car il rétablit le pont de la communication authentique entre la Terre et le Ciel. L’Esprit Saint est Amour.

Mais comment entrer dans le mystère de l’Esprit Saint, comment comprendre le secret de l’Amour ? La page de l’Évangile nous conduit aujourd’hui dans le Cénacle où, la dernière Cène étant terminée, un sentiment de désarroi rend les Apôtres tristes. La raison en est que les paroles de Jésus suscitaient en effet des interrogations inquiétantes : Il parle de la haine du monde envers Lui et envers les siens, il parle de son mystérieux départ, et de nombreuses choses restent encore à dire, mais pour le moment les Apôtres ne sont pas en mesure d’en porter le poids (cf. Jn 16, 12). Pour les réconforter, il explique la signification de son départ : il partira, mais reviendra ; en attendant, il ne les abandonnera pas, il ne les laissera pas orphelins. Il enverra le Consolateur, l’Esprit du Père, et ce sera l’Esprit qui fera savoir que une œuvre du Christ est une œuvre d’amour : amour de Celui qui s’est offert, amour du Père qui l’a donné.

Tel est le mystère de la Pentecôte : l’Esprit Saint éclaire l’esprit humain et, en révélant le Christ crucifié et ressuscité, il indique la voie pour devenir davantage semblables à Lui, c’est-à-dire être « expression et instrument de l’amour qui émane de Lui » (Deus caritas est, n. 33). Recueillie avec Marie, comme lors de sa naissance, l’Église prie aujourd’hui :   « >>>Veni Creator Spiritus !– Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles et embrase-les du feu de ton amour ! ». Amen

Homélie du Pape Benoît XVI

Place Saint-Pierre
Dimanche 4 juin 2006

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

« Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création ! »

samedi 26 avril 2014

peinture-Arcabas-Pelerins-d-emmaus L’évangélisation obéit au mandat missionnaire de Jésus : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,19s)… Le Ressuscité envoie les siens prêcher l’Évangile en tout temps et en tout lieu, pour que la foi en lui se répande partout sur la terre.

Dans la Parole de Dieu apparaît constamment ce dynamisme de « la sortie » que Dieu veut provoquer chez les croyants. Abraham a accepté l’appel à partir vers une terre nouvelle (Gn 12,1) ; Moïse a écouté l’appel de Dieu : « Va, je t’envoie » (Ex 3,10), et a fait sortir le peuple vers la terre promise ; à Jérémie il dit : « Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai » (Jr 1,7)… Nous sommes tous appelés à cette nouvelle « sortie » missionnaire. Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de notre propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile.

La joie de l’Évangile qui remplit la vie de la communauté des disciples est une joie missionnaire. Les soixante-dix disciples en font l’expérience, eux qui reviennent de la mission pleins de joie (Lc 10,17). Jésus l’a vu et exulte de joie dans l’Esprit Saint… Cette joie est un signe que l’Évangile a été annoncé et donne du fruit. Mais elle a toujours la dynamique de l’exode et du don, du fait de sortir de soi, de marcher et de semer toujours de nouveau, toujours plus loin. Le Seigneur dit : « Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, afin que j’y prêche aussi, car c’est pour cela que je suis sorti » (Mc 1,38)… Fidèle au modèle du maître, il est vital qu’aujourd’hui l’Église sorte pour annoncer l’Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur.

Pape François
Exhortation apostolique « La Joie de l’Evangile / Evangelii Gaudium » §19-23 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

St Marc, évangéliste (Ier siècle) – Fête

vendredi 25 avril 2014

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arc était probablement de la race d’Aaron ; il était né en Galilée. Il semble avoir fait partie du groupe des soixante-douze disciples du Sauveur ; mais il nous apparaît surtout dans l’histoire comme le compagnon fidèle de l’apostolat de saint Pierre.

C’est sous l’inspiration du chef des Apôtres et à la demande des chrétiens de Rome qu’il écrivit l’Évangile qui porte son nom. Marc cependant ne suivit pas saint Pierre jusqu’à son glorieux martyre ; mais il reçut de lui la mission spéciale d’évangéliser Alexandrie, l’Égypte et d’autres provinces africaines.

Le disciple ne faillit pas à sa tâche et porta aussi loin qu’il put, dans ces contrées, le flambeau de l’Évangile. Alexandrie en particulier devint un foyer si lumineux, la perfection chrétienne y arriva à un si haut point, que cette Église, comme celle de Jérusalem, ne formait qu’un cœur et qu’une âme dans le service de Jésus-Christ. La rage du démon ne pouvait manquer d’éclater.

Les païens endurcis résolurent la mort du saint évangéliste et cherchèrent tous les moyens de s’emparer de lui. Marc, pour assurer l’affermissement de son œuvre, forma un clergé sûr et vraiment apostolique, puis échappa aux pièges de ses ennemis en allant porter ailleurs la Croix de Jésus-Christ. Quelques années plus tard, il eut la consolation de retrouver l’Église d’Alexandrie de plus en plus florissante.

La nouvelle extension que prit la foi par sa présence, les conversions nombreuses provoquées par ses miracles, renouvelèrent la rage des païens. Il fut saisi et traîné, une corde au cou, dans un lieu plein de rochers et de précipices. Après ce long et douloureux supplice, on le jeta en prison, où il fut consolé, la nuit suivante, par l’apparition d’un ange qui le fortifia pour le combat décisif, et par l’apparition du Sauveur lui-même.

Le lendemain matin, Marc fut donc tiré de prison ; on lui mit une seconde fois la corde au cou, on le renversa et on le traîna en poussant des hurlements furieux. La victime, pendant cette épreuve douloureuse, remerciait Dieu et implorait sa miséricorde. Enfin broyé par les rochers où se heurtaient ses membres sanglants, il expira en disant : « Seigneur, je remets mon âme entre vos mains. »

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Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

 

 

« Alors ils jeûneront. »

vendredi 7 mars 2014

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« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur avait répondu : « Les invités à la noce peuvent-ils être en deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’époux leur aura été enlevé : c’est alors qu’ils jeûneront. » Le temps du carême, en effet, nous rappelle que l’époux nous a été enlevé. Il a été enlevé, arrêté, emprisonné, souffleté, flagellé, couronné d’épines, crucifié. Le jeûne du carême est l’expression de notre solidarité avec le Christ… « Mon amour a été crucifié, et la flamme du désir pour les choses matérielles est éteinte en moi », écrivait saint Ignace, évêque d’Antioche [au tournant des 1er et 2e siècles]…

La nourriture et la boisson sont indispensables à l’homme pour vivre. Il s’en sert et il doit s’en servir, mais il ne lui est pas permis d’en abuser d’une façon ou d’une autre. L’abstention traditionnelle de nourriture et de boisson a non seulement pour but de donner à la vie de l’homme l’équilibre qui lui est nécessaire, mais aussi de le détacher de ce que l’on pourrait appeler « la mentalité de consommation ». Cette mentalité est devenue aujourd’hui une des caractéristiques de la civilisation et, en particulier, de la civilisation occidentale… L’homme orienté vers les biens matériels…en abuse bien souvent.

Il ne s’agit pas ici que de nourriture et de boisson. Lorsque l’homme est orienté exclusivement vers la possession et l’usage des biens matériels, c’est-à-dire vers les choses, c’est alors toute la civilisation qui est mesurée selon la quantité et la qualité des choses qu’elle peut fournir à l’homme, et non selon l’homme, à la mesure de l’homme. Cette civilisation, en effet, fournit les biens matériels non seulement pour qu’ils servent à l’homme, à ses activités créatrices et utiles mais, et toujours plus, pour satisfaire et exciter ses sens, pour le plaisir d’un instant, pour des sensations de plus en plus multiples, [par exemple, par] les médias audiovisuels… L’homme d’aujourd’hui doit donc jeûner c’est-à-dire s’abstenir non seulement de nourriture et de boisson, mais de beaucoup d’autres moyens de consommation, de stimulations et de satisfactions des sens.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Audience générale du 21/03/1979 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Est-ce qu’il marche avec nous ?

mercredi 26 février 2014

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Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter brièvement sur un des termes avec lesquels le Concile Vatican II a défini l’Église, celui de « Peuple de Dieu »… Que veut dire être « Peuple de Dieu » ? Tout d’abord cela veut dire que Dieu n’appartient de manière propre à aucun peuple, parce que c’est lui qui nous appelle, nous convoque, nous invite à faire partie de son peuple, et cette invitation est adressée à tous, sans distinction, parce que la miséricorde de Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,4).

Jésus ne dit pas aux apôtres ni à nous de former un groupe exclusif, un groupe d’élite. Jésus dit : Allez et faites de tous les peuples des disciples (Mt 28,19). Saint Paul affirme que dans le peuple de Dieu, dans l’Église, « il n’y a ni juif ni grec…, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28). Je voudrais dire aussi à qui se sent éloigné de Dieu et de l’Église, à qui est craintif ou indifférent, à qui pense ne pouvoir jamais changer : le Seigneur t’appelle toi aussi à faire partie de son peuple et il le fait avec beaucoup de respect et d’amour ! Il nous invite à faire partie de ce peuple, peuple de Dieu.

Comment devient-on membre de ce peuple ? Ce n’est pas à travers la naissance physique, mais à travers une nouvelle naissance. Dans l’Évangile, Jésus dit à Nicodème qu’il faut naître d’en haut, de l’eau et de l’Esprit pour entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3,3s). C’est à travers le baptême que nous sommes introduits dans ce peuple, à travers la foi dans le Christ, don de Dieu qui doit être nourri et qu’il faut faire croître toute notre vie. Demandons-nous : comment puis-je faire grandir la foi que j’ai reçue de mon baptême ? Comment puis-je faire croître cette foi que j’ai reçue et que le peuple de Dieu possède ?

Pape François
Audience générale du 12/06/2013 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

Discerner les temps où nous sommes

vendredi 25 octobre 2013

15 août Mas Dieu

Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de notre temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. En effet, leur communauté croît en rassemblant des hommes unis dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’ils doivent proposer à tous. C’est pourquoi la communauté des chrétiens se reconnaît réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire… Le deuxième Concile du Vatican n’hésite donc pas à s’adresser, non seulement aux enfants de l’Eglise et à tous ceux qui invoquent le nom du Christ, mais à tous les hommes…
Pour accomplir sa tâche, l’Église a le devoir à tout moment de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future… Il est donc nécessaire de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique… Marqués par la situation complexe du monde actuel, un très grand nombre de nos contemporains ont beaucoup de mal à discerner les valeurs permanentes ; en même temps, ils ne savent pas comment les harmoniser avec les découvertes récentes. Partagés entre l’espoir et l’angoisse, s’interrogeant sur l’évolution actuelle du monde, ils sont en proie à l’inquiétude. Cette évolution appelle l’homme à apporter une réponse ; bien plus, elle l’oblige à y répondre…

L’Église, elle, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, la lumière et la force pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation… Elle croit aussi que la clé, le centre et la fin de toute l’histoire humaine se trouvent en son Seigneur et Maître.

Concile Vatican II
Constitution sur l’Eglise dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 1-2, 4, 10

 

 

 

 

Saint Luc, compagnon et collaborateur des apôtres

vendredi 18 octobre 2013

St-LucQue Luc ait été inséparable de Paul et son collaborateur dans la prédication de l’Évangile, lui-même le montre avec évidence, non pour se glorifier mais poussé par la vérité elle-même. En effet, lorsque Barnabé et Jean, surnommé Marc, se sont séparés de Paul et se sont embarqués pour Chypre, Luc écrit : « Nous sommes venus à Troas » (cf Ac 16,8.11)…; puis il décrit en détail tout leur voyage, leur venue à Philippes, et comment ils y ont annoncé la parole pour la première fois… Il relate dans l’ordre tout son voyage avec Paul dont il raconte les circonstances avec toute la précision possible… Ayant été présent à tous ces événements, Luc les a consignés de façon précise ; on ne peut surprendre chez lui ni mensonge ni orgueil, car tous ces faits étaient connus…

Que Luc ait été non seulement le compagnon, mais encore le collaborateur des apôtres, de Paul surtout, Paul le dit clairement lui-même dans ses lettres : « Demas m’a abandonné et s’en est allé à Thessalonique, Crescens en Galatie, Tite en Dalmatie, Luc seul est avec moi » (2 Tm 4,11). Cela prouve bien que Luc a toujours été uni à Paul, de façon inséparable. De même dans la lettre aux Colossiens, on lit : « Luc, le médecin bien-aimé, vous salue » (Col 4,14)…

D’autre part, nous connaissons beaucoup d’événements de l’Évangile — et des plus importants — par Luc seul… Qui sait, d’ailleurs, si Dieu n’a pas fait en sorte que beaucoup de traits de l’Évangile aient été révélés par Luc seul…, pour que tous se laissent guider par le témoignage qu’il apporte ensuite [dans son deuxième livre] sur les actes et la doctrine des apôtres, et qu’en gardant ainsi inaltérée la règle de la vérité, tous puissent être sauvés. Ainsi le témoignage de Luc est vrai ; l’enseignement des apôtres est manifeste, solide et ne cache rien… Telles sont les voix de l’Église, d’où toute l’Église tire son origine.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les Hérésies, III, 14-15 ; SC 34 (trad. cf Cerf 1984, p. 337s)

Pour un approfondissement : &
>>> Livre des Actes des Apôtres
>>> Évangile selon saint Luc

 

 

 

 

 

 

 

Fête de St Matthieu, apôtre et évangéliste

samedi 21 septembre 2013

045[amolenuvolette.it]1300 vers saint matthieu l'evangéliste détrempe sur bois ohrid macédoine galerie de l'église saint clément« Jésus vit un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. Il lui dit : ‘ Suis-moi. ’ » Il l’a vu non pas tant avec les yeux du corps qu’avec le regard intérieur de sa miséricorde… Il a vu le publicain, et parce qu’il l’a vu d’un regard qui prend pitié et qui choisit, « il lui dit : ‘ Suis-moi ’ », c’est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il l’invitait moins à marcher derrière lui qu’à vivre comme lui ; car « celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché » (1Jn 2,6)…

Matthieu « se leva et le suivit ». Rien d’étonnant que le publicain, au premier appel du Seigneur, si empreint d’autorité, ait abandonné sa recherche de profits terrestres et que, délaissant les biens de ce monde, il ait choisi celui qu’il voyait dépourvu de toute richesse. C’est que le Seigneur qui l’appelait extérieurement par sa parole le touchait au plus intime de son âme, en y répandant la lumière de la grâce spirituelle. Cette lumière devait faire comprendre à Matthieu que celui qui l’appelait à quitter les biens matériels sur la terre était en mesure de lui donner un trésor impérissable dans le ciel (cf Mt 6,20)…

« Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples » : la conversion d’un seul publicain a ouvert la voie de la pénitence et du pardon à beaucoup de publicains et de pécheurs… Quel beau présage ! Au moment de sa conversion, celui qui devait être plus tard apôtre et enseignant parmi les païens entraîne à sa suite tout un groupe de pécheurs sur le chemin du salut !

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735), moine, docteur de l’Église
Homélies sur les évangiles I, 21 ; CCL 122, 149 (trad. Orval rev. ; cf bréviaire 21/09)

 

 

 

 

« Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes. »

vendredi 20 septembre 2013

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Il est particulièrement émouvant de méditer sur l’attitude de Jésus envers la femme. Il a fait preuve d’une audace surprenante pour son temps : dans le paganisme, la femme était considérée comme un objet de plaisir, une marchandise, un capital de travail ; dans le judaïsme, elle était marginalisée, avilie. Jésus a toujours manifesté la plus grande estime, le plus grand respect pour la femme, pour toute femme ; et il a été particulièrement sensible à sa souffrance. Passant outre aux barrières religieuses et sociales de son temps, il a rétabli la femme dans sa pleine dignité de personne humaine, devant Dieu et devant les hommes.

Comment ne pas rappeler ses rencontres avec Marthe et Marie, avec la Samaritaine, avec la veuve de Naïm, avec la femme adultère, avec la femme qui souffrait d’hémorragies, avec la pécheresse dans la maison de Simon le Pharisien ? Le seul rappel de ces rencontres fait vibrer le cœur d’émotion. Et comment ne pas rappeler surtout que Jésus a voulu associer certaines femmes aux Douze, elles qui l’accompagnaient, qui le servaient, qui ont été pour lui un réconfort sur la route douloureuse jusqu’au pied de la croix ? Et après sa résurrection, Jésus apparaît aux saintes femmes et à Marie Madeleine, en la chargeant d’annoncer sa Résurrection aux disciples. Lorsqu’il s’est incarné et qu’il est entré dans notre histoire humaine, Jésus a voulu avoir une mère, la très sainte Vierge Marie ; il a ainsi élevé la femme à l’admirable et suprême dignité de Mère du Dieu Incarné, Reine immaculée du ciel et de la terre, montée au ciel.

C’est pourquoi vous, les femmes chrétiennes, comme Marie Madeleine et les autres femmes de l’Évangile, vous devez annoncer, témoigner que le Christ est vraiment ressuscité, qu’il est notre vraie et unique consolation. Veillez donc sur votre vie intérieure.

(Références bibliques : Lc 10,38-42; Jn 4,1-42; Lc 7,11-17; Jn 8,3-9; Mt 9,20-22; Lc 7,36-50; Lc 8,2-3; Mt 28,8)

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Discours du 29/04/1979 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)