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Archive pour le mot-clef ‘pauvreté’

« Faites-vous des trésors dans le ciel ! »

vendredi 19 juin 2015

Seigneur, aide-moi à aspirer à un trésor durable. Je veux le ciel et tout ce qu’il promet. Dirige mes attitudes, mes aspirations, mes envies et mes désirs de sorte que je cherche à chaque instant à posséder le trésor du ciel.

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Toi, qu’es-tu ? riche ou pauvre ? Beaucoup me disent : je suis pauvre, et ils disent vrai. Je vois des pauvres qui possèdent quelque chose ; j’en vois qui sont complètement indigents. Mais en voici un chez qui abondent l’or et l’argent — oh ! s’il savait combien il est pauvre ! Il le reconnaîtra s’il regarde le pauvre qui est près de lui. D’ailleurs quelle que soit ton opulence, toi qui es riche, tu n’es qu’un mendiant à la porte de Dieu.

Voici l’heure de la prière… Tu fais des demandes ; la demande n’est-elle pas un aveu de ta pauvreté ? En effet, tu dis : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Toi donc qui demandes ton pain quotidien, es-tu riche ou pauvre ? Et pourtant le Christ ne craint pas de te dire : « Donne-moi ce que je t’ai donné. De fait, qu’as-tu apporté en venant en ce monde ? Tout ce que tu as trouvé dans la création, c’est moi qui l’ai créé. Tu n’as rien apporté, tu n’emporteras rien. Pourquoi ne me donnes-tu pas de ce qui est mien ? Tu es dans l’abondance et le pauvre dans le besoin, mais remontez au commencement de votre existence : tous deux vous êtes nés complètement nus. Même toi, tu es né nu. Ensuite tu as trouvé ici-bas de grands biens ; mais aurais-tu par hasard apporté quelque chose avec toi ? Je demande donc ce que j’ai donné ; donne et je te rendrai.

« Tu m’as eu pour bienfaiteur ; rends-moi ton débiteur, à un taux élevé… Tu me donnes peu, je te rendrai beaucoup. Tu me donnes les biens de ce monde, je te rendrai les trésors du ciel. Tu me donnes des richesses temporelles, je t’établirai sur des possessions éternelles. Je te rendrai à toi, quand j’aurai pris possession de toi ».

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 123

 

 

Intentions de prière du pape François – mai 2015

jeudi 30 avril 2015

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Prendre soin de ceux qui souffrent

Pour que, refusant la culture de l’indifférence, nous puissions prendre soin des personnes qui souffrent, en particulier des malades et des pauvres.

La disponibilité à la mission

Pour que l’intercession de Marie aide les chrétiens vivant dans des contextes sécularisés à se rendre disponibles pour annoncer Jésus.

 

 

« C’est à moi que vous l’avez fait »

lundi 23 février 2015

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T’imagines-tu que la charité ne soit pas obligatoire mais libre ? Qu’elle ne soit pas une loi, mais un simple conseil ? Je le voudrais bien moi aussi et le penserais volontiers. Mais la main gauche de Dieu m’effraie, là où il a placé les boucs pour leur adresser ses reproches, non parce qu’ils ont volé, pillé, commis l’adultère ou perpétré d’autres délits de cet ordre, mais parce qu’ils n’ont pas honoré le Christ dans la personne de ses pauvres.

Si vous voulez m’en croire, vous les serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers, tant qu’il n’est pas trop tard, visitons le Christ, servons le Christ, nourrissons le Christ, vêtons le Christ, accueillons le Christ, honorons le Christ, et non pas seulement en lui offrant un repas comme certains, ou du parfum comme Marie Madeleine, ou une sépulture comme Joseph d’Arimathie, ou les devoirs funèbres comme Nicodème, ou de l’or, de l’encens et de la myrrhe comme les mages.

« C’est la miséricorde et non les sacrifices » (Mt 9,13) que désire le Seigneur de l’univers, la compassion plutôt que des milliers d’agneaux gras. Présentons-la-lui donc par la main de ceux qui sont abattus par la misère, et le jour où nous quitterons ce monde, ils nous « recevront dans les tentes éternelles » (Lc 16,9), dans le Christ lui-même, notre Seigneur à qui appartient la gloire pour l’éternité.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque et docteur de l’Église
Sermon 14, sur l’amour des pauvres, 27, 28, 39-40 ; PG 35, 891s (trad. Orval ; cf bréviaire 3e samedi de Carême)

 

 

 

« Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple. »

mercredi 5 novembre 2014

ste_th10Ma sœur chérie, comment pouvez-vous me demander s’il vous est possible d’aimer le Bon Dieu comme je l’aime ?… Mes désirs du martyre ne sont rien, ce ne sont pas eux qui me donnent la confiance illimitée que je sens en mon cœur. Ce sont, à vrai dire, les richesses spirituelles qui rendent injuste, lorsqu’on s’y repose avec complaisance et que l’on croit qu’ils [sic] sont quelque chose de grand… Je sens bien que…ce qui plaît au Bon Dieu dans ma petite âme c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde. Voilà mon seul trésor…

Ô ma sœur chérie…, comprenez que pour aimer Jésus…plus on est faible, sans désirs, ni vertus, plus on est propre aux opérations de cet Amour consumant et transformant. Le seul désir d’être victime suffit, mais il faut consentir à rester pauvre et sans force, et voilà le difficile car « Le véritable pauvre d’esprit, où le trouver ? Il faut le chercher bien loin », a dit le psalmiste. Il ne dit pas qu’il faut le chercher parmi les grandes âmes, mais « bien loin », c’est-à-dire dans la bassesse, dans le néant.

Restons donc bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher ; si loin que nous soyons il nous transformera en flammes d’amour. Oh, que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens ! C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour. La crainte ne conduit-elle pas à la Justice ? (À la justice sévère telle qu’on la représente aux pécheurs mais pas de cette justice que Jésus aura pour ceux qui l’aiment.) Puisque nous voyons la voie, courons ensemble. Oui, je le sens, Jésus veut nous faire les mêmes grâces, il veut nous donner gratuitement son Ciel.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Lettre 197 du 17/09/1896 (OC, Cerf DDB 1996, p. 552)

 

 

 

« Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres. »

mardi 4 novembre 2014

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Le pauvre n’a pas faim seulement de pain, il a aussi terriblement faim de dignité humaine. Nous avons besoin d’amour et d’exister pour quelqu’un d’autre. C’est là que nous commettons une erreur lorsque nous repoussons les gens sur le bas-côté. Non seulement nous avons refusé aux pauvres un morceau de pain mais, en les considérant comme rien, en les abandonnant à la rue, nous leur refusons cette dignité qui est la leur, de plein droit, en tant qu’enfants de Dieu. Le monde, aujourd’hui, est affamé non seulement de pain, mais d’amour ; il a faim d’être désiré, d’être aimé. Les gens ont faim de sentir la présence du Christ. Dans beaucoup de pays, on dispose de tout en abondance, sauf de cette présence, de cette bienveillance.

En chaque pays il y a des pauvres. Il est des continents où la pauvreté est plus spirituelle que matérielle, une pauvreté faite de solitude, de découragement, d’une absence de sens. Mais j’ai vu aussi, en Europe ou en Amérique, des gens dans le plus grand dénuement dormir sur des cartons, des chiffons, dans les rues. Paris, Londres ou Rome connaissent cette forme de pauvreté. Il est si simple de parler ou de se préoccuper des pauvres qui sont au loin. Il est plus difficile, et peut-être un plus grand défi, de prêter attention et de se soucier du pauvre qui vit à deux pas de chez nous.

Le riz, le pain, que je donne à l’affamé ramassé dans la rue apaiseront sa faim. Mais celui qui vit dans l’exclusion, le manque d’amour et une grande peur, combien il sera difficile de combler cette faim-là. Vous qui habitez en Occident, bien plus que la pauvreté matérielle, vous connaissez la pauvreté spirituelle, et c’est pour cela que vos pauvres sont parmi les plus pauvres. Parmi les riches, il y a souvent des personnes spirituellement très pauvres. Je trouve qu’il est facile de nourrir un affamé ou de fournir un lit à un sans-abri, mais consoler, effacer l’amertume, la colère et l’isolement qui viennent de l’indigence spirituelle, cela demande beaucoup plus de temps.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love, p. 93

 

 

 

Intentions de prières du Pape François – septembre 2014

dimanche 31 août 2014

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Universelle – Les personnes déficientes mentales
Prions pour que les personnes souffrant d’une déficience mentale reçoivent l’amour et l’aide dont elles ont besoin pour une vie digne.

Pour l’évangélisation – Le service des pauvres
Pour qu’inspirés par la Parole de Dieu, les chrétiens s’engagent au service des pauvres et de ceux qui souffrent.

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Mes enfants, je vous demande de poursuivre vos prières pour vous-mêmes et surtout pour tous ceux qui vous entourent et qui ont besoin de votre aide. Priez surtout pour toutes les personnes qui n’ont pas les moyens physiques ou mentaux de pouvoir s’approprier une prière ou s’approprier une manière de parler pour autrui. Soyez fiers, mes enfants, de connaitre, d’entendre, et de jouir de la beauté de la prière et des ressentiments chaleureux qu’elle apporte. 

Marie Mère des hommes – juillet 2014

« Dieu regarde le cœur. » (1S 16,17)

jeudi 20 mars 2014

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Est-ce que ce pauvre a été reçu par les anges à cause du seul mérite de sa pauvreté ? Et le riche a-t-il été livré aux tourments par la seule faute de sa richesse ? Non : comprenons-le bien, c’est l’humilité qui a été honorée dans le pauvre, et l’orgueil condamné dans le riche.

Voici, en bref, la preuve que ce ne sont pas les richesses mais l’orgueil qui a valu au riche son châtiment. Le pauvre a donc été porté dans le sein d’Abraham ; mais l’Écriture dit d’Abraham qu’il avait beaucoup d’or et d’argent et qu’il était riche sur terre (Gn 13,2). Si tout riche est envoyé dans les tourments, comment Abraham a-t-il pu devancer le pauvre pour le recevoir dans son sein ? C’est qu’Abraham, au milieu de ses richesses, était pauvre, humble, respectueux et obéissant à tous les ordres de Dieu. Il tenait ses richesses pour si peu de choses que, lorsque Dieu le lui a demandé, il a accepté d’offrir en sacrifice son fils à qui il destinait ces richesses (Gn 22,4).

Apprenez donc à être pauvres et dans le besoin, soit que vous possédiez quelque chose en ce monde, soit que vous ne possédiez rien. Car on trouve des mendiants remplis d’orgueil et des riches qui confessent leurs péchés. « Dieu résiste aux orgueilleux », qu’ils soient couverts de soie ou de haillons, « mais il donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6), qu’ils possèdent ou non les biens de ce monde. Dieu regarde l’intérieur ; c’est là qu’il pèse, là qu’il examine.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 85 ; CCL 39, 1178 (trad. Orval rev.)

 

 

 

 

Tout quitter pour le suivre

mardi 4 mars 2014

pauvresLes richesses, qu’elles soient matérielles ou spirituelles, peuvent nous asphyxier si on n’en a pas un juste usage. Car Dieu lui-même ne peut rien placer dans un cœur déjà plein à craquer. Un jour ou l’autre, inévitablement, il en ressort un appétit d’argent et une avidité de tout ce que l’argent peut procurer — la recherche du superflu, du luxe pour ce qui est de se nourrir, se vêtir ou s’amuser. Les besoins vont alors croissant, une chose appelant l’autre. Mais au terme on trouve un sentiment incontrôlable d’insatisfaction. Demeurons aussi vides que possible afin que Dieu puisse nous remplir.

Notre Seigneur en est un vivant exemple : dès le premier jour de son existence humaine, il a connu une pauvreté dont aucun être humain ne fera jamais l’expérience car, « étant riche, il se rendit lui-même pauvre » (2Co 8,9). Le Christ s’est vidé lui-même de toute sa richesse. C’est là que surgit la contradiction : si je veux être pauvre comme le Christ qui est devenu pauvre alors qu’il était riche, que dois-je faire ? Ce serait une honte pour nous d’être plus riches que Jésus qui à cause de nous a enduré la pauvreté.

Sur la croix, le Christ a été privé de tout. La croix elle-même lui avait été donnée par Pilate ; les clous et la couronne, par les soldats. Il était nu. Quand il est mort, on l’a dépouillé de la croix, on lui a retiré les clous et la couronne. Il a été enveloppé dans un morceau de toile, donné par une âme charitable, et il a été enterré dans un tombeau qui ne lui appartenait pas. Et cela, alors que Jésus aurait pu mourir comme un roi ou même s’épargner la mort. Mais il a choisi la pauvreté car il savait que c’est le vrai moyen de posséder Dieu et d’apporter son amour sur la terre.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love, p. 95 (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 102 rev.)

 

 

 

Tout à vous

lundi 25 novembre 2013

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« Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains » (Lc 23,46). C’est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-aimé. Puisse-t-elle être la nôtre. Et qu’elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants : « Mon Père, je me remets entre vos mains ; mon Père, je me confie à vous ; mon Père, je m’abandonne à vous. Mon Père, faites de moi ce qu’il vous plaira ; quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie ; merci de tout. Je suis prêt à tout, j’accepte tout, je vous remercie de tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, mon Dieu, pourvu que votre volonté se fasse en toutes vos créatures, en tous vos enfants, en tous ceux que votre cœur aime ; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre en vos mains sans mesure. Je me remets entre vos mains avec une infinie confiance, car vous êtes mon Père. »

Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara
Méditations sur l’Évangile au sujet des principales vertus (1896)

 

 

 

Être levain dans la pâte

mardi 29 octobre 2013

Est-il rien de plus dérisoire qu’un chrétien qui ne se soucie pas des autres ? Ne prends pas comme prétexte ta pauvreté : la veuve qui a mis deux petites pièces dans le tronc du Temple (Mc 12,42) se lèverait contre toi ; Pierre aussi, qui disait au boiteux : « Je n’ai ni or ni argent » (Ac 3,6), et Paul, si pauvre qu’il avait souvent faim. N’objecte pas ta condition sociale, car les apôtres étaient humbles aussi et de basse condition. N’invoque pas ton ignorance, car ils étaient des hommes sans lettres. Même si tu étais esclave ou fugitif, tu pourrais toujours faire ce qui dépend de toi. Tel était Onésime dont Paul fait l’éloge (Phl; Col 4,9). Serais-tu de santé fragile ? Timothée l’était aussi. Oui, qui que nous soyons, n’importe qui peut être utile à son prochain, s’il veut vraiment faire ce qu’il peut.

Vois-tu combien les arbres de la forêt sont vigoureux, beaux, élancés ? Et cependant, dans nos jardins, nous préférons des arbres fruitiers ou des oliviers couverts de fruits. De beaux arbres stériles…, tels sont les hommes qui ne considèrent que leur propre intérêt…

Si le levain ne fait pas lever la pâte, il n’est pas un vrai ferment. Si un parfum n’embaume pas ceux qui approchent, pouvons-nous l’appeler un parfum ? Ne dis donc pas qu’il est impossible d’avoir une bonne influence sur les autres, car si tu es vraiment chrétien, il est impossible qu’il ne se passe rien ; cela fait partie de l’essence même du chrétien… Il serait aussi contradictoire de dire qu’un chrétien ne peut pas être utile à son prochain que de dénier au soleil la possibilité d’éclairer et de réchauffer.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur les Actes des apôtres, n° 20 (trad. cf AELF)

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