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Archive pour le mot-clef ‘trésor’

« Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte. »

lundi 19 octobre 2015

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« Que vais-je faire ? » Il y avait une réponse toute prête : « Je comblerai les âmes des affamés ; j’ouvrirai mes greniers et j’inviterai tous ceux qui sont dans le besoin… Je ferai entendre une parole généreuse : Vous tous qui manquez de pain, venez à moi ; chacun selon ses besoins, prenez votre part des dons accordés par Dieu qui coulent comme d’une fontaine publique ». Mais toi, homme riche insensé, tu es bien loin de là ! Pour quelle raison ? Jaloux de voir les autres jouir de richesses, tu te livres à des calculs misérables, tu t’inquiètes de savoir non pas comment distribuer à chacun l’indispensable, mais comment ramasser le tout et priver tous les autres de l’avantage qu’ils pouvaient en tirer…

Et vous, mes frères, prenez garde de ne pas connaître le même sort que cet homme ! Si l’Écriture nous offre cet exemple, c’est pour que nous évitions de nous comporter pareillement. Imite la terre : comme elle, porte des fruits et ne te montre pas plus mauvais qu’elle, elle qui est pourtant dépourvue d’âme. Elle donne ses récoltes non pour sa propre jouissance, mais pour te rendre service, à toi. Au contraire, tout le fruit de la bienveillance que tu montres, tu le recueilles pour toi-même, puisque les grâces que font naître les œuvres bienfaisantes retournent à ceux qui en sont les dispensateurs. Tu as donné à celui qui avait faim, et ce que tu as donné reste à toi, et même te revient avec un supplément. Comme le grain de blé tombé dans la terre profite à celui qui l’a semé, le pain donné à celui qui a faim sera d’un profit surabondant pour toi plus tard. Que la fin de tes labours soit pour toi le commencement de semailles dans le ciel.

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie 6, sur la richesse ; PG 31, 261s (trad. Luc commenté, DDB 1987, p. 110 rev.)

 

 

 

Recevoir le centuple dès maintenant, au temps présent

mardi 18 août 2015

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Il faut que nous vivions détachés de nos possessions et de notre volonté propre, si nous voulons suivre celui qui n’avait « pas d’endroit où reposer la tête » (Lc 9,58) et qui est venu « non pour faire sa volonté, mais pour faire la volonté de celui qui l’a envoyé » (Jn 6,38)… Aussitôt nous connaîtrons par expérience ce que la Vérité promet à quiconque abandonne tout et marche à sa suite : « Il recevra le centuple…, et il aura en héritage la vie éternelle » (Mc 10,30). En effet, le don du centuple nous est un réconfort pour la marche, et la possession de la vie éternelle fera notre bonheur pour toujours dans la patrie céleste.

Mais quel est ce centuple ? Simplement, les consolations de l’Esprit doux comme le miel, ses visites et ses premiers fruits. C’est le témoignage de notre conscience, c’est l’heureuse et très joyeuse attente des justes, c’est la mémoire de la bonté surabondante de Dieu, c’est aussi, en vérité, l’immensité de sa douceur. Ceux qui ont fait l’expérience de ces dons n’ont pas besoin qu’on leur en parle, et qui pourrait les décrire avec de simples mots à ceux qui ne l’ont pas faite ?

Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l’Église
Sermon 9 ; PL 144, 549-553 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p.499)

 

 

« Tu auras un trésor dans les cieux. »

lundi 17 août 2015

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Que personne, lorsqu’il voit certains quitter de grands biens, ne se dise : « Je voudrais bien imiter ceux qui se détachent ainsi du monde, mais qu’est-ce que je peux abandonner ? Je ne possède rien. » Vous abandonnez beaucoup, mes frères, lorsque vous renoncez aux désirs de ce monde. En effet, nos biens extérieurs, si petits soient-ils, suffisent aux yeux du Seigneur. C’est le cœur qu’il regarde, et non la fortune ; il ne regarde pas combien nous lui sacrifions, mais combien d’amour nous incite à faire notre sacrifice… Le Royaume de Dieu n’a pas de prix, et cependant il te coûte exactement ce que tu as… Il a coûté à Pierre et à André l’abandon de leur barque et de leurs filets ; il a coûté à la veuve deux piécettes d’argent (Lc 21,2) ; il a coûté à quelqu’un d’autre un verre d’eau fraîche (Mt 10,42). Le Royaume de Dieu, avons-nous dit, te coûte ce que tu as. Voyez donc, mes frères, quoi de plus facile à acquérir et quoi de plus précieux à posséder ?

Mais peut-être que tu n’as même pas un verre d’eau fraîche à offrir au pauvre qui en a besoin ? Même dans ce cas la Parole de Dieu nous apaise… : « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » (Lc 2,14). En effet, aux yeux de Dieu, la main n’est jamais vide de présents si le fond du cœur est rempli de bonne volonté… Même si je n’ai rien d’extérieur à t’offrir, mon Dieu, je trouve cependant en moi-même ce que je déposerai sur l’autel à ta louange… : tu te plais aux offrandes du cœur (Ps 55,13).

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur l’Évangile, n°5 ; PL 76, 1093

 

 

 

« Faites-vous des trésors dans le ciel ! »

vendredi 19 juin 2015

Seigneur, aide-moi à aspirer à un trésor durable. Je veux le ciel et tout ce qu’il promet. Dirige mes attitudes, mes aspirations, mes envies et mes désirs de sorte que je cherche à chaque instant à posséder le trésor du ciel.

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Toi, qu’es-tu ? riche ou pauvre ? Beaucoup me disent : je suis pauvre, et ils disent vrai. Je vois des pauvres qui possèdent quelque chose ; j’en vois qui sont complètement indigents. Mais en voici un chez qui abondent l’or et l’argent — oh ! s’il savait combien il est pauvre ! Il le reconnaîtra s’il regarde le pauvre qui est près de lui. D’ailleurs quelle que soit ton opulence, toi qui es riche, tu n’es qu’un mendiant à la porte de Dieu.

Voici l’heure de la prière… Tu fais des demandes ; la demande n’est-elle pas un aveu de ta pauvreté ? En effet, tu dis : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Toi donc qui demandes ton pain quotidien, es-tu riche ou pauvre ? Et pourtant le Christ ne craint pas de te dire : « Donne-moi ce que je t’ai donné. De fait, qu’as-tu apporté en venant en ce monde ? Tout ce que tu as trouvé dans la création, c’est moi qui l’ai créé. Tu n’as rien apporté, tu n’emporteras rien. Pourquoi ne me donnes-tu pas de ce qui est mien ? Tu es dans l’abondance et le pauvre dans le besoin, mais remontez au commencement de votre existence : tous deux vous êtes nés complètement nus. Même toi, tu es né nu. Ensuite tu as trouvé ici-bas de grands biens ; mais aurais-tu par hasard apporté quelque chose avec toi ? Je demande donc ce que j’ai donné ; donne et je te rendrai.

« Tu m’as eu pour bienfaiteur ; rends-moi ton débiteur, à un taux élevé… Tu me donnes peu, je te rendrai beaucoup. Tu me donnes les biens de ce monde, je te rendrai les trésors du ciel. Tu me donnes des richesses temporelles, je t’établirai sur des possessions éternelles. Je te rendrai à toi, quand j’aurai pris possession de toi ».

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 123

 

 

« Il a porté du fruit au centuple. »

samedi 20 septembre 2014

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Tu es le serviteur du Dieu saint, un gérant en faveur de tes compagnons de service. Ne crois pas que tous les biens que tu possèdes sont destinés à ta propre consommation… Imite la terre, homme ; porte des fruits comme elle ; ne te montre pas plus dur qu’une matière inanimée. La terre ne mûrit pas ses fruits pour en jouir elle-même, mais pour être utile à ton service. Et toi, c’est toi en fait qui recueilles les fruits de ta générosité, puisque la récompense des bonnes actions retombe sur ceux qui les accomplissent. Tu as donné à manger à l’affamé ; ce que tu as donné revient vers toi, avec des intérêts.

Comme le grain jeté dans le sillon profite au semeur, de même le pain tendu à l’affamé te rapporte un gain immense, plus tard. Quand donc le temps des moissons arrive sur la terre, c’est le moment pour toi de semer là-haut dans le ciel : « Faites-vous des semailles selon la justice » (Os 10,12). Pourquoi tant d’inquiétude  ? Pourquoi ces soucis et cet empressement à enfermer ton trésor derrière le mortier et les briques ? « Le bon renom est plus désirable que de grandes richesses » (Pr 22,1).

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie 6, sur la richesse ; PG 31, 262s (trad. coll. Icthus, t. 6, p. 70 rev.)

 

 

 

« Il va vendre tout ce qu’il possède. »

mercredi 30 juillet 2014

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« La pauvreté rend l’homme humble », dit l’Écriture, et le Christ commence ses Béatitudes par celle-ci : « Heureux les pauvres en esprit »… Voulez-vous entendre l’éloge de la pauvreté ? Jésus Christ l’a embrassée lui-même, lui qui « n’avait pas d’endroit où reposer sa tête », et il disait à ses disciples : « Ne vous procurez ni or, ni argent, ni deux tuniques. » Paul son apôtre disait : « Nous sommes comme si nous ne possédions rien et néanmoins nous possédons tout », et Pierre dit : « Je n’ai pas d’or ni d’argent »… Que personne donc ne regarde la pauvreté comme un déshonneur, car comparés à la vertu, tous les biens de ce monde ne sont que paille et poussière. Si nous voulons posséder le Royaume des cieux, aimons donc la pauvreté : « Vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel »…

Personne n’est plus riche que ceux qui embrassent la pauvreté volontairement et de grand cœur…; ils sont plus riches qu’un roi. Les rois ont de grands besoins, ils craignent de manquer de ressources ; alors qu’aux pauvres dont nous parlons, rien ne manque, ils ne craignent rien. Je vous le demande, en effet, des deux qui est le plus riche, celui qui s’inquiète pour amasser toujours plus…, ou celui qui jouit de peu comme s’il était dans l’abondance ?… L’argent rend esclave : « Les dons et les présents aveuglent les yeux des sages », dit l’Écriture… Partagez donc vos biens avec les pauvres, cherchez et suivez Jésus Christ…, et un jour vous entendrez cette parole bienheureuse : « Venez, les bénis de mon Père ; venez recevoir en héritage le Royaume préparé pour vous depuis le commencement du monde. »

(Références bibliques : Pr 10,4 LXX; Mt 5,2; 8,20; 10,9; 2Co 6,10; Ac 3,6; Mt 19,21; Si 20,29; Mt 25,34)

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie 18 sur la lettre aux Hébreux

 

 

« Celui qui a recevra encore ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. »

jeudi 30 janvier 2014

trésorHeureux le serviteur qui fait hommage de tout bien au Seigneur. Celui au contraire qui en revendique une part pour lui-même, celui-là cache au fond de lui-même l’argent du Seigneur Dieu, et ce qu’il croyait posséder en propre lui sera enlevé (Mt 25,18.28).

Heureux le serviteur qui, lorsqu’on le félicite et qu’on l’honore, ne se tient pas pour meilleur que lorsqu’on le traite en homme de rien, simple et méprisable. Car tant vaut l’homme devant Dieu, tant vaut-il en réalité, sans plus…

Heureux le religieux qui ne prend plaisir et joie que dans tout ce que le Seigneur a fait, et qui s’en sert pour porter les hommes à l’amour de Dieu en toute joie… Heureux le serviteur qui ne parle pas pour se faire valoir, qui ne fait pas étalage de sa valeur et qui n’est pas toujours avide de prendre la parole, mais qui s’exprime et répond avec sagesse et réflexion. Malheur au religieux qui, au lieu de garder en son cœur les grâces dont le Seigneur le favorise, et au lieu d’en faire profiter les autres par ses actions, s’empresse en discours de les étaler aux yeux des hommes pour se faire valoir. Il en obtient la mesquine récompense qu’il convoitait, mais ceux qui l’écoutent n’en retirent que peu de fruit…

Heureux le serviteur qui amasse, mais dans le ciel (Mt 6,20), le trésor de grâces que le Seigneur lui offre et qui ne cherche pas, pour se faire valoir, à les manifester aux hommes ; car c’est le Très-Haut lui-même qui manifestera ses propres œuvres à qui il lui plaira. Heureux le serviteur qui conserve en son cœur les secrets du Seigneur.

Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Admonitions, 19-22.28 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 50s)

 

 

 

Les paraboles du trésor et de la perle

mercredi 31 juillet 2013

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Les deux paraboles du trésor et de la perle enseignent la même chose : qu’il faut préférer l’Évangile à tous les trésors du monde… Mais il y a quelque chose de plus méritoire encore : il faut le préférer avec plaisir, avec joie et sans hésiter. Ne l’oublions jamais : renoncer à tout pour suivre Dieu, c’est gagner plutôt que perdre. La prédication de l’Évangile est cachée dans ce monde comme un trésor caché, un trésor inestimable.

Pour se procurer ce trésor…, deux conditions sont nécessaires : le renoncement aux biens de ce monde et un courage solide. Il s’agit, en effet, « d’un négociant en recherche de perles fines qui, en ayant trouvé une de grand prix, s’en va vendre tout ce qu’il possède pour l’acheter ». Cette perle unique, c’est la vérité, et la vérité est une, elle ne se divise pas. Possèdes-tu une perle ? Toi, tu connais ta richesse : elle est renfermée dans le creux de ta main ; tout le monde ignore ta fortune. Il en est de même avec l’Évangile : si tu l’embrasses avec foi, s’il reste enfermé dans ton cœur, quel trésor ! Toi seul en as la connaissance : les incroyants, qui ignorent sa nature et sa valeur, n’ont aucune idée de ta richesse incomparable.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°47, 2