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Archive pour la catégorie ‘Prière des âmes’

Seigneur, c’est toi seul que j’aime

mercredi 4 septembre 2024

Désormais, Seigneur, c’est toi seul que j’aime, à toi seul que je m’attache, toi seul que je cherche, toi seul que je suis prêt à servir, parce que c’est toi seul qui commandes avec justice. À tes ordres je désire me soumettre ; commande, je t’en prie, commande ce que tu veux, mais guéris-moi, ouvre mes oreilles, afin que je puisse entendre tes paroles…

Reçois-moi comme un fugitif, Seigneur, ô Père très bon. J’ai souffert assez longtemps ; assez longtemps j’ai été asservi à tes ennemis et le jouet des mensonges. Reçois-moi comme ton serviteur qui veut s’éloigner de toutes ces choses vaines… Je sens qu’il me faut revenir à toi ; je frappe, ouvre-moi la porte, enseigne-moi comment on parvient jusqu’à toi… C’est vers toi que je veux aller, donne-moi donc les moyens d’arriver jusqu’à toi. Si tu t’éloignes, nous périssons ! Mais tu n’abandonnes personne, parce que tu es le souverain bien ; tous ceux qui te cherchent avec droiture te trouvent. C’est toi qui nous montres comment te chercher avec droiture. Ô mon Père, fais donc que je te cherche, délivre-moi de l’erreur, ne permets pas que, dans ma recherche, je trouve autre chose que toi. Si je ne désire rien d’autre que toi, fais que ce soit toi seul que je trouve, ô mon Père.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

Donne-moi la grâce de Te plaire par mon talent !

samedi 31 août 2024

Je fus semblable au mauvais serviteur,
Qui pour les talents confiés ne gagna rien ;
Et même je l’ai surpassé,
Parce que j’ai perdu le don de la grâce.

Je n’ai pas fait doubler ton talent,
Ni quadrupler les deux, ni décupler les cinq,
En sorte que je règne complètement
Sur les dix villes du sensible.

Mais j’ai enfoui sous terre l’unique talent,
En l’empaquetant dans le voile des vices ;
Je n’ai pas placé l’argent à la banque
De sorte que Tu en demandes l’intérêt. (…)

À Toi, ô Sauveur de mon âme,
Je veux en pleurant adresser ces paroles :
« Puisqu’il est encore en mes mains de faire le bien,
Donne-moi la grâce de Te plaire par lui. »

Ainsi j’entendrai la sentence joyeuse
Comme le serviteur fidèle :
« Entre dans la maison céleste,
Dans la joie de ton Seigneur ! »

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

Le royaume est comparable à un maître qui embaucha des ouvriers pour sa vigne…

mercredi 21 août 2024

J’ai été invité à l’aube
dès le début, à mon entrée dans le monde,
Pour travailler dans la vigne du commandement,
Contre un denier portant ton effigie.

Quant à moi, j’ai entendu celui qui invitait,
En entrant seulement dans la vigne ;
Mais j’ai été négligent dans la mise en pratique de la parole,
C’est pourquoi, je n’espère pas de récompense.

Mais ô Seigneur libéral en tout,
Donne-moi gratis le présent de ta grâce,
À l’exemple des ouvriers de la Onzième heure,
Entrant dans la vigne, dans le paradis d’Éden.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

Ô Toi, Trésor céleste !

mercredi 31 juillet 2024

Je n’ai pas vendu ce qui est périssable,
Lorsque j’ai trouvé le trésor dans le champ ;
Mon ennemi l’a volé
Et en échange il m’a donné ce dont je puis être dépouillé.

Toi qui est le Trésor céleste,
Je Te supplie de tout mon cœur ;
Donne-moi la sagesse de placer mon trésor au ciel,
Et de maintenir là-haut la pensée de mon cœur.

Trésor qui par le voleur nocturne
N’est pas emporté en secret,
Mais est gardé avec vigilance en sûreté,
Suivant ton commandement lumineux.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

« Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique. »

mardi 30 juillet 2024

« L’Église est sainte : aux yeux de la foi, l’Église…est indéfectiblement sainte. En effet le Christ, Fils de Dieu qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé « seul saint », a aimé l’Église comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier, il se l’est unie comme son corps et l’a comblée du don de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu. » L’Église est donc « le peuple saint de Dieu », et ses membres sont appelés « saints » (Lumen gentium, 39,12 ; 1Co 6,1)… Par le Christ et en lui l’Église devient aussi sanctifiante… C’est en elle que « nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu »… En ses membres, la sainteté parfaite est encore à acquérir…

« Tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les péchés du peuple, n’a pas connu le péché, l’Église, elle, qui renferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement. » (LG 42) Tous les membres de l’Église, ses ministres y compris, doivent se reconnaître pécheurs. En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au bon grain de l’Évangile jusqu’à la fin des temps.

L’Église rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie de sanctification : « L’Église est sainte tout en comprenant en son sein des pécheurs, parce qu’elle n’a elle-même d’autre vie que celle de la grâce. C’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ; c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans les péchés et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C’est pourquoi elle souffre et fait pénitence pour ces fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses enfants par le sang du Christ et le don de l’Esprit Saint. »

Catéchisme de l’Église catholique

 

 

 

 

« Que votre règne vienne ! »

jeudi 20 juin 2024

Dans la deuxième demande [de la prière du « Notre Père »], l’âme très pure exprime le vœu de voir arriver bientôt le règne de son Père.

Elle peut viser par là d’abord le règne inauguré chaque jour par le Christ dans l’âme des saints. C’est ce qui se produit, lorsque le diable une fois chassé de notre cœur avec les vices dont il l’infectait, et son empire évanoui, Dieu entre chez nous en souverain, en même temps que s’y répand la bonne odeur des vertus. La fornication vaincue, c’est la chasteté qui règne dans notre âme ; la fureur surmontée, la tranquillité ; la superbe foulée aux pieds, l’humilité.

Elle peut aussi avoir en vue celui qui a été promis pour un temps marqué d’avance à tous les parfaits d’une manière générale, à tous les enfants de Dieu. C’est alors que le Christ doit leur dire : « Venez, les bénis de mon Père ; entrez en possession du royaume qui vous a été préparé dès avant la création du monde. » (Mt 25,34) L’âme tient ses regards ardemment fixés sur cet heureux terme, pleine de désir et d’attente, et elle s’écrie : « Que votre règne arrive ! » Elle sait bien, car sa conscience lui en rend témoignage, que, dès qu’il aura paru, elle entrera en partage de ce royaume.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Dirige mon âme vers le ciel !

vendredi 14 juin 2024

Moi, doublement atteint
Par les flèches mortifères du Mauvais,
Je crie comme l’infirme :
« Impose le remède à la blessure profonde de mon âme. »

Ôte des yeux de mon esprit la poussière des vices,
Celle de l’intérieur et celle de l’extérieur,
Afin que je voie clairement au ciel
La face de l’Archétype.

Et au lieu d’entendre la parole commune
Dans le réceptacle de mon ouïe,
Imprime en lui la parole de la sainte Écriture,
Du Testament où parle Dieu.

Place une sentinelle auprès des lèvres de ma bouche,
Pour que je ne parle pas au détriment de l’âme,
Mais que je prenne la parole toujours selon ta volonté,
Pour l’édification et le profit de l’auditeur.

Accorde à mes mains actives la grâce
D’accomplir le bien durable ;
De ne pas s’appliquer aux plaisirs,
Aux choses palpables, nuisibles.

Et si ces sens venaient à glisser et à scandaliser,
Fais que j’imite, selon le commandement,
Celui qui a préféré se sacrifier,
Afin de ne pas subir totalement le châtiment.

Dirige les pas de mon âme vers le ciel,
Et affermis-les sur le Roc inébranlable,
Afin qu’ils ne soient pas pour tout mon être
Une occasion de tomber dans le feu.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

 

La contagion de la paix

mardi 11 juin 2024

À tous les tournants de rues il y a de petites guerres, comme à tous les tournants du monde il y a de grandes guerres.
À tous les tournants de notre vie nous pouvons faire la guerre ou faire la paix.
Et c’est pour faire la guerre que nous nous sentons dangereusement bâtis.
Très vite notre voisin devient notre ennemi,
s’il n’est pas notre frère. (…)

C’est pourquoi il n’y a que les enfants de Dieu qui soient totalement des pacifiques.
Pour eux la terre est une maison de leur Père du Ciel.
Tout ce qui est sur la terre est à lui et le sol lui-même.
Oui, vraiment, la terre est une petite maison de leur Père.
Ils n’en dédaignent aucune pièce, ni aucun continent, ni aucune île minuscule, ni aucune nation, ni aucune courette, aucune de ces pièces que sont les places, les trottoirs, les bureaux, les magasins, les quais, les gares…
Ils ont à y faire l’esprit de famille. (…)

Les yeux des pacifiques sont bienveillants et leurs compagnons de route s’y réchauffent comme au coin du feu.
Ils ne trouvent jamais de motif à combattre, car ils se savent comptables seulement de la paix, et la paix ne se défend pas par des batailles.
Ils savent que la division d’un seul atome peut déclencher des guerres cosmiques.
Ils savent aussi qu’il y a une chaîne entre les humains et que
lorsqu’une cellule humaine se déchire dans une colère,
une rancune, une amertume,
le ferment de guerre peut rebondir jusqu’au bout de l’univers.

Mais parce qu’ils croient à la diffusion de l’amour, ils savent que
là où se fait un peu de paix s’établit une contagion de paix
assez forte pour envahir toute la terre.
Aussi vont-ils dans une double joie :
celle d’un avènement de paix tout autour d’eux ;
et celle d’écouter une voix ineffable qui dit « Père » au fond de leur cœur.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

 

L’âme innocente et pleine d’enfantine confiance est une adoration agréable à Dieu

samedi 25 mai 2024

Sois adoré notre Créateur et Seigneur.
Univers entier, loue humblement Ton Seigneur,
Remercie ton Créateur autant que tes forces le permettent.
Et loue Son inconcevable miséricorde divine.

Viens toute la terre verdoyante,
Viens aussi toi, mer insondable,
Que ta gratitude se change en un chant agréable
Et chante comme est grande la miséricorde divine.

Viens beau et rayonnant soleil,
Viens devant Lui, limpide aurore,
Unissez-vous en un hymne, que vos voix pures
Chantent harmonieusement la grande miséricorde divine.

Venez, montagnes et plaines, bois bruyants et fourrés,
Venez, ravissantes fleurs matinales,
Que votre parfum unique
Glorifie et adore la miséricorde divine.

Venez, toutes les beautés de la terre,
Dont l’homme ne s’étonnera jamais assez,
Venez adorer Dieu en harmonie,
Louez l’inconcevable miséricorde divine.

Viens, beauté impérissable de toute la terre,
Et adore très humblement ton Créateur,
Car tout est contenu dans Sa miséricorde,
Tout dit d’une voix puissante combien est grande la miséricorde de Dieu.

Mais au-dessus de toutes ces beautés,
Une âme innocente et pleine d’enfantine confiance,
Qui par la grâce s’unit étroitement avec Lui,
Est une adoration plus agréable à Dieu.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

« Si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je vienne, est-ce ton affaire ? Toi, suis-moi. »

samedi 18 mai 2024

Je suis tienne, pour toi je suis née,
Que veux-tu faire de moi ?
Majesté souveraine,
Éternelle Sagesse,
Bonté si bonne pour mon âme,
Toi, Dieu, Altesse, Être unique, Bonté,
Vois mon extrême bassesse,
Moi qui te chante aujourd’hui mon amour.
Que veux-tu faire de moi ?
Je suis tienne, puisque tu m’as créée,
Tienne, puisque tu m’as rachetée,
Tienne, puisque tu me supportes,
Tienne, puisque tu m’as appelée,
Tienne, puisque tu m’as attendue,
Tienne puisque je ne suis pas perdue,
Que veux-tu faire de moi ?
Que veux-tu donc, Seigneur très bon,
Que fasse un si vil serviteur ?
Quelle mission as-tu donnée
A cet esclave pécheur ?
Me voici, mon doux amour,
Doux amour, me voici.
Que veux-tu faire de moi ?
Voici mon cœur,
Je le dépose dans ta main,
Avec mon corps, ma vie, mon âme,
Mes entrailles et tout mon amour.
Doux Époux, mon Rédempteur,
Pour être tienne, je me suis offerte,
Que veux-tu faire de moi ?
Donne-moi la mort, donne-moi la vie,
La santé ou la maladie
Donne l’honneur ou le déshonneur,
La guerre ou la plus grande paix,
La faiblesse ou la pleine force,
À tout cela, je dis oui :
Que veux-tu faire de moi ? …
Je suis tienne, pour toi je suis née,
Que veux-tu faire de moi ?

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)