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Archive pour la catégorie ‘Prière des âmes’

Jésus, tu nous connais si bien !

vendredi 5 janvier 2024

Jésus, ami du cœur solitaire,

Tu es mon havre,

Tu es ma paix,

Tu es mon seul secours,

Tu es le calme dans mes combats et dans l’océan de mes doutes.

Tu es le lumineux rayon qui éclaire la route de ma vie.

Tu es tout pour l’âme solitaire.

Tu comprends l’âme, même quand elle se tait.

Tu connais nos faiblesses, comme un bon médecin –

Tu consoles et soignes, ménageant les souffrances,

parce que Tu nous connais bien. (…)

Jésus, j’ai confiance en Toi, j’ai confiance en l’océan de Ta miséricorde,

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Ô moment présent, tu m’appartiens tout entier !

vendredi 15 décembre 2023

Ô mon Dieu,

Lorsque je regarde l’avenir, la peur me prend.
Mais pourquoi sonder le futur ?
Pour moi, ce n’est que le moment présent qui est cher,
Car l’avenir ne s’établira peut-être pas dans mon âme.

Le temps passé n’est plus en mon pouvoir,
Pour changer quelque chose, corriger ou ajouter.
Car ni le sage, ni les prophètes ne sont parvenus à le faire,
Donc, il faut remettre à Dieu ce que contenait le passé.

Ô moment présent, tu m’appartiens tout entier.
Je désire tirer profit de toi selon mes possibilités,
Et bien que je sois faible et petite,
Tu me donnes la grâce de Ta toute-puissance.

Et donc avec confiance en ta miséricorde,
J’avance dans la vie comme un petit enfant,
Et chaque jour je Te fais le sacrifice de mon cœur
Brûlant d’amour pour Ta plus grande gloire.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Persévérer par la prière

samedi 2 décembre 2023

Pour vous montrer, mes frères, le pouvoir de la prière et les grâces qu’elle vous attire du ciel, je vous dirai que ce n’est que par la prière que tous les justes ont eu le bonheur de persévérer.

La prière est à notre âme ce que la pluie est à la terre. Fumez une terre, tant que vous voudrez ; si la pluie manque, tout ce que vous ferez ne servira de rien. De même, faites des bonnes œuvres tant que voudrez ; si vous ne priez pas souvent et comme il faut, jamais vous ne serez sauvés ; parce que la prière ouvre les yeux de notre âme, lui fait sentir la grandeur de sa misère, la nécessité d’avoir recours à Dieu, elle lui fait redouter sa faiblesse. Le chrétien compte pour tout sur Dieu seul, et rien sur lui-même. Oui, mes frères, c’est par la prière que tous les justes ont persévéré. (…)

Mes frères, ne voyons-nous pas nous-mêmes que dès que nous négligeons nos prières, nous perdons de suite, le goût des choses du ciel : nous ne pensons plus qu’à la terre ; et si nous reprenons la prière, nous sentons renaître en nous la pensée et le désir des choses du ciel. Oui, mes frères, si nous avons le bonheur d’être dans la grâce de Dieu, ou nous aurons recours à la prière, ou nous sommes sûrs de ne pas persévérer longtemps dans le chemin du ciel.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

 

Quand l’âme se transfigurera en éternité…

samedi 25 novembre 2023

L’homme qui suit la voie de la folie et méprise la sagesse créatrice se condamne lui-même : n’ayant plus aucune limite dans le mal, il ignore la vie future. Il ne veut pas même savoir s’il existe une autre vie, et il refuse de scruter attentivement les causes de sa propre nature changeante. Cet homme peut encore comprendre son enfance, son adolescence, sa jeunesse et sa maturité, mais il est incapable de comprendre ce qu’il devient dans sa décrépitude et le sens de cette transformation de son être. La raison lui montre qu’il a un commencement, mais il est incapable de savoir, de comprendre comment il est possible que l’âme soit immortelle et qu’elle n’ait pas de fin… (…)

Tant qu’il est dans son corps, les pensées de l’homme se multiplient, comme se multiplient sans qu’on puisse les dénombrer les échos de la louange angélique. La pensée anime déjà la jeunesse, on la formule ensuite par la voix de sa raison et on agit en la suivant. Mais son action ne tient pas sa vie d’elle-même : elle a un commencement. L’éternité seule tire d’elle-même la vie et jamais ne faiblit : avant que le temps n’existe, elle était déjà éternelle vie. Quand l’âme se transfigurera en éternité, elle changera de nom : elle n’agira plus dans l’homme par la mode de la pensée, mais aura pour séjour les louanges des anges qui sont esprit. Si elle s’appellera alors esprit, c’est qu’elle ne peinera plus avec le corps, avec la chair. L’homme portera le nom de vie, car il est déjà vie en ce monde tant qu’il vit par le souffle de l’esprit, mais il se transfigurera en immortalité par la mort charnelle, il sera pleinement dans la vie. Après le jugement dernier, c’est par son corps et son âme qu’il sera éternellement vie.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

 

 

 

« Jésus pleura sur la ville. »

jeudi 23 novembre 2023

Notre âme est destinée à aller passer son éternité dans le sein de Dieu même. Disons tout en un mot, mes frères : notre âme est quelque chose de si grand, de si précieux, qu’il n’y a que Dieu seul qui la surpasse. (…) D’après cela seul, mes frères, je vous laisse à penser si nous devons nous étonner que Dieu, qui en connaît si bien le mérite, pleure si amèrement la perte d’une âme. Je vous laisse à penser quel est le soin que nous en devons prendre pour lui conserver toutes ses beautés. (…)

Trois choses sont capables de nous faire pleurer ; mais il n’y en a qu’une seule qui soit capable de rendre nos larmes méritoires, qui est lorsque nous pleurons nos péchés ou ceux de nos frères. (…) Pleurer la mort spirituelle de son âme, l’éloignement de Dieu, la perte du ciel : « Ô larmes précieuses, mais que vous êtes rares ! » Et pourquoi, mes frères, sinon parce que vous ne sentez pas la grandeur de votre malheur, pour le temps et pour l’éternité ? (…)

Hélas ! Mes frères, c’est la crainte de cette perte qui a dépeuplé le monde, pour remplir les déserts et les monastères de tant de chrétiens ; c’est qu’ils comprenaient bien mieux que nous que, si nous perdons notre âme, tout est perdu et qu’il fallait donc qu’elle fût d’un grand prix, puisque Dieu lui-même en faisait tant de cas. Oui, mes frères, les saints ont tant souffert pour conserver leur âme pour le ciel !

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

Comment attirer la miséricorde de Dieu ?

lundi 20 novembre 2023

Dieu voyant l’homme déchu, entouré de faiblesses, sujet à la tentation, à la merci de ses inclinations qui changent avec le temps, les saisons, la santé, l’entourage, l’éducation, est touché de cette misère, comme si c’était la sienne propre ; ce mouvement divin qui incline le Seigneur vers notre misère pour la soulager, c’est la miséricorde.

Si profonde est notre misère qu’elle peut être comparée à un abîme, qui appelle l’abîme de la miséricorde divine (cf. Ps 41,8) ; mais elle ne l’appelle qu’autant que cette misère est reconnue, avouée ; et ce cri, c’est l’humilité qui le fait pousser. L’humilité est l’aveu pratique et continuel de notre misère, et cet aveu attire les regards de Dieu. Les haillons et les plaies des pauvres sont leur plaidoyer ; cherchent-ils, en effet, à les cacher ? Bien au contraire ; ils les étalent, afin de toucher les cœurs. De même, nous ne devons pas chercher à éblouir Dieu par notre perfection, mais plutôt à attirer sa miséricorde par l’aveu de notre faiblesse. Chacun de nous a une somme de misères suffisante pour attirer les regards miséricordieux de notre Dieu. Ne sommes-nous pas tous comme ce pauvre voyageur gisant sur la route de Jéricho, dépouillé de ses vêtements, couvert de plaies ? (…)

C’est une excellente prière que de montrer à Notre-Seigneur toutes nos misères, toutes les laideurs qui défigurent encore notre âme. « Oh ! mon Dieu, voilà cette âme que vous avez créée, rachetée ; voyez combien elle a été déformée, combien elle est remplie d’inclinations qui déplaisent à vos regards ; ayez pitié ! » Cette prière-là va droit au cœur du Christ.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

« Quand vous priez, dites : Père ! »

mercredi 11 octobre 2023

L’Apôtre prouve que nous sommes fils de Dieu par le fait que nous avons en nous l’Esprit Saint ( Gal 4, 4). Jamais, dit-il, nous n’oserions dire : « Notre Père qui es aux cieux… » sans la conscience de l’Esprit Saint habitant en nous et criant par la voix puissante de l’intelligence et de la foi : « Abba, Père ». (…) Il faut remarquer que, dans l’Écriture sainte, le mot ‘cri’ signifie non l’intensité de la voix, mais la force de la pensée et de la vérité exprimée. C’est ainsi que dans l’Exode, le Seigneur répond à Moïse : « Pourquoi cries-tu vers moi ? » (Ex 14, 15) alors que Moïse n’avait prononcé auparavant aucune parole. L’Écriture appelle donc ‘cri’ son cœur contrit et gémissant avec larmes sur le peuple. (…)

« Ainsi tu n’es plus serviteur, mais fils. Et si tu es fils, tu es aussi héritier de par Dieu. » (Gal 4,7) En ayant, dit-il, l’Esprit du Fils de Dieu qui crie en vous « Abba, Père », vous avez cessé d’être des serviteurs pour devenir des fils. Auparavant, vous ne différiez en rien d’un serviteur, bien que vous apparteniez à la nature de Dieu ; mais vous viviez comme de tout petits, sous la puissance de tuteurs et de maîtres. Si maintenant vous êtes devenus fils, l’héritage vous est dû en conséquence. (…)

Étant passés de la servitude à la liberté, il faut que vous héritiez avec l’héritier du Père, le Christ Jésus qui, dans la nature humaine qu’Il a assumée, dit dans le psaume : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré ; demande-moi et je te donnerai les nations en héritage. » (Ps 2, 7-8) Or ce que nous disons ici au singulier doit s’entendre de tout le genre humain, car nous tous qui croyons, nous sommes un dans le Christ Jésus, membres de son Corps et destinés à l’état d’homme parfait, nous avons le Christ pour chef, parce que le Christ est le chef de l’homme (1 Cor 11,2).

Saint Jérôme (347-420)

 

 

 

 

 

 

 

Le bonheur de la prière

mardi 10 octobre 2023

Oui, mes frères, si nous aimions bien le bon Dieu, nous nous ferions une joie et un bonheur de venir passer quelques instants pour l’adorer, pour lui demander la grâce de nous pardonner : nous regarderions ces moments comme les plus beaux de notre vie. Ah ! que les instants passés avec ce Dieu de bonté sont doux et consolants !

Êtes-vous dans le chagrin ? venez un instant vous jeter à ses pieds et vous vous sentirez tout consolé. Êtes-vous méprisé du monde ? venez ici, et vous trouverez un bon ami qui ne vous manquera jamais de fidélité. Êtes-vous tenté ? oh ! c’est ici que vous allez trouver des armes fortes et terribles pour vaincre votre ennemi. Craignez-vous le jugement formidable qui a fait trembler les plus grands saints ? profitez du temps que votre Dieu est le Dieu de miséricorde, et qu’il est si aisé d’en avoir votre grâce. Êtes-vous opprimé par la pauvreté ? venez ici, vous y trouverez un Dieu infiniment riche et qui vous dira que tous ses biens sont à vous, non dans ce monde, mais dans l’autre : « C’est là que je te prépare des biens infinis ; va, méprise ces biens périssables, et tu en auras qui ne périront jamais ». Voulons-nous commencer à goûter le bonheur des saints ? venons ici et nous en éprouverons les heureux commencements.

Ah ! qu’il fait bon, mes frères, jouir des chastes embrassements du Sauveur ! Ah ! vous ne les avez jamais goûtés ! Si vous aviez eu ce bonheur, vous ne pourriez plus en sortir. Ne soyons plus étonnés de ce que tant de saintes âmes ont passé leur vie dans sa maison et le jour et la nuit ; elles ne pouvaient plus se séparer de sa présence.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

« Il s’approcha et pansa ses blessures. » (Lc 10, 34)

lundi 9 octobre 2023

Je me suis éloigné, Ami de l’homme, j’ai séjourné dans le désert,
je me suis caché de toi, mon doux Maître,
plongé dans la nuit des soucis de la vie
où j’ai subi mainte morsure et mainte blessure,
d’où je remonte, l’âme marquée de mainte plaie,
et je crie dans ma douleur et la souffrance de mon cœur :
Aie pitié de moi, fais-moi miséricorde, à moi le pécheur !

Médecin qui seul aime les âmes, seul aime la miséricorde,
qui guéris gratuitement les malades et les blessés,
sois le médecin de mes meurtrissures, de mes blessures !
Distille l’huile de ta grâce, mon Dieu,
étends-la sur mes plaies, étanche mes ulcères,
cicatrise et revigore mes membres
déliquescents, et efface-en toutes les cicatrices, Sauveur,
redonne-moi totale et parfaite santé, comme auparavant. (…)

Je me suis relâché, Maître, pour avoir compté sur moi-même ;
je me suis laissé entraîner par le souci des choses sensibles
et j’ai succombé, malheureux, à la préoccupation des choses de la vie.
Comme le fer une fois refroidi, je suis devenu noir
et, à force de traîner par terre, j’ai contracté la rouille.

Voilà pourquoi je crie vers toi, pour être à nouveau purifié,
je t’en prie, Ami de l’homme, et pour être ramené
à ma beauté première, et jouir de ta lumière
maintenant et toujours et dans tous les siècles. Amen.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

 

« Allez ! Voici que je vous envoie. » (Lc 10, 3)

jeudi 5 octobre 2023

« Allez… » nous dites-vous à tous les tournants de l’Évangile.
Pour être dans votre sens, il faut aller,
même quand notre paresse nous supplie de demeurer.

Vous nous avez choisis pour être dans un équilibre étrange.
Un équilibre qui ne peut s’établir et tenir
que dans un mouvement
que dans un élan.
Un peu comme un vélo qui ne tient pas debout sans rouler,
un vélo qui reste penché contre un mur
tant qu’on ne l’a pas enfourché,
pour le faire filer bon train sur la route.

La condition qui nous est donnée c’est une insécurité universelle,
vertigineuse.
Dès que nous nous prenons à la regarder,
notre vie penche, se dérobe.

Nous ne pouvons tenir debout que pour marcher, que pour foncer,
dans un élan de charité. (…)

Vous vous refusez à nous fournir une carte routière.
Notre cheminement se fait la nuit.
Chaque acte à faire à tour de rôle s’illumine
comme des relais de signaux.
Souvent la seule chose garantie c’est cette fatigue régulière
du même travail chaque jour à faire,
du même ménage à recommencer,
des mêmes défauts à corriger,
des mêmes bêtises à ne pas faire.

Mais en dehors de cette garantie,
tout le reste est laissé à votre fantaisie
qui s’en donne à l’aise avec nous.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)