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Archive pour le mot-clef ‘St Paul’

Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

mardi 25 janvier 2022

[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] Paul, comme un vase d’argile, se laissa façonner et reformer par ma Bonté, sans aucune résistance. Quand je le frappai, il n’eut de parole que pour dire : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? Dites-moi ce qu’il vous plaît que je fasse et je le ferai ! Je l’enseignai donc, en proposant à ses regards le Christ crucifié, en le revêtant de la doctrine de ma Vérité ; je l’éclairai parfaitement par la lumière d’un véritable repentir fondé sur mon amour qui effaça son péché. Dès lors, il ne connut plus d’autre doctrine que celle du Christ crucifié.

Il s’y attacha si étroitement que rien désormais ne l’en put séparer, ni les assauts du démon, ni les tentations de la chair auxquelles il demeurait en butte par une permission de ma bonté, qui par ces combats voulait le faire grandir encore en mérite et en grâce et le conserver dans l’humilité, après l’avoir fait jouir de la sublimité de ma Trinité. Jamais plus il ne dépouilla ce vêtement, jamais il ne s’en sépara ne fût-ce qu’un instant. Persécutions, supplices, tribulations, il endura tout plutôt que de renoncer à la doctrine de la Croix. Il se l’était si bien incorporée qu’il sacrifia sa vie plutôt que de s’en dépouiller et que c’est avec ce vêtement qu’il retourna à moi, le Père éternel.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

Saint Luc, évangéliste et compagnon de Paul

lundi 18 octobre 2021

Lorsque, après avoir abandonné les ténèbres de l’erreur pour adhérer à l’amour de Dieu, Paul se joint au nombre des disciples, Luc l’accompagne partout et devient son compagnon de voyage (Ac 16,10s). (…) Il s’accorde si bien avec lui, il lui est si familier et il partage à tel point toutes ses grâces que Paul, lorsqu’il écrit aux croyants, appelle Luc son bien-aimé (Col 4,14). Depuis Jérusalem et toute sa contrée jusqu’en Dalmatie (Rm 15,19), il a prêché avec lui l’Évangile. Depuis la Judée jusqu’à Rome, il partage avec lui les mêmes chaînes, les mêmes travaux, les mêmes peines, les mêmes naufrages. Il voulait recevoir avec lui la même couronne pour avoir pris part aux mêmes labeurs.

Après avoir acquis avec Paul le talent de la prédication et avoir gagné et conduit tant de nations à l’amour de Dieu, Luc apparaît bien comme le disciple aimant et aimé du Sauveur ainsi que l’évangéliste qui a écrit son histoire sacrée ; car il avait jadis suivi le Maître (cf Lc 10,1), il avait recueilli les témoignages de ses premiers serviteurs (Lc 1,1) et il avait reçu l’inspiration d’en haut. C’est lui l’évangéliste qui a raconté le mystère du messager Gabriel envoyé à la Vierge pour annoncer la joie au monde entier. C’est lui qui a raconté clairement la naissance du Christ : il nous montre le nouveau-né couché dans une crèche et décrit les bergers et les anges proclamant la joie. (…) Il rapporte les enseignements donnés en paraboles en plus grand nombre que les autres évangélistes. Et de même qu’il nous fait connaître la descente du Verbe, la Parole de Dieu, sur la terre, de même il nous décrit son Ascension dans le ciel et son retour au trône du Père (24,51). (…)

Mais en Luc, la grâce ne se borne pas à cela. Sa langue ne se limite pas au service du seul Évangile. Après la fin des miracles du Christ, il raconte aussi les Actes des Apôtres. (…) Luc n’est pas seulement spectateur de tout cela, mais il y participe vraiment. Et c’est pourquoi il met tant de soin à nous en instruire.

Vie anonyme byzantine de saint Luc (11e siècle)

 

 

Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, patronne principale de la France

dimanche 15 août 2021

Si sainte Marie-Madeleine — qui a été pécheresse et de qui le Seigneur a expulsé sept démons — a mérité d’être glorifiée par lui au point que sa louange demeure toujours dans l’assemblée des saints, qui pourra mesurer à quel point « les justes jubilent devant la face de Dieu et dansent de joie » au sujet de sainte Marie, qui n’a pas connu d’homme ? (…) Si l’apôtre saint Pierre — qui non seulement n’a pas été capable de veiller une heure avec le Christ, mais qui est même allé jusqu’à le renier — a obtenu par la suite une telle grâce que les clés du Royaume des cieux lui ont été confiées, de quels éloges sainte Marie n’est-elle pas digne, elle qui a porté dans son sein le roi des anges en personne, que les cieux ne peuvent contenir ? Si Saul, qui « ne respirait que menaces et carnages à l’égard des disciples du Seigneur » (…), a été l’objet d’une telle miséricorde (…) qu’il a été ravi « jusqu’au troisième ciel, soit en son corps soit hors de son corps », il n’est pas étonnant que la sainte Mère de Dieu — qui a demeuré avec son fils dans les épreuves qu’il a endurées dès le berceau — ait été enlevée au ciel, même en son corps, et exaltée au-dessus des chœurs angéliques.

S’il y a de la « joie au ciel devant les anges pour un seul pécheur qui fait pénitence », qui dira quelle louange joyeuse et belle s’élève devant Dieu au sujet de sainte Marie, qui n’a jamais péché ? (…) Si vraiment ceux qui « jadis ont été ténèbres » et sont devenus par la suite « lumière dans le Seigneur » « brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père », qui sera en mesure de raconter « le poids éternel de gloire » de sainte Marie, qui est venue en ce monde « comme une aurore qui se lève, belle comme la lune, choisie comme le soleil », et de qui est née « la lumière véritable qui illumine tout homme venant en ce monde » ? Par ailleurs, puisque le Seigneur a dit : « Celui qui me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur », où pensons-nous que soit sa mère, elle qui l’a servi avec tant d’empressement et de constance ? Si elle l’a suivi et lui a obéi jusqu’à la mort, nul ne s’étonnera qu’à présent, plus que quiconque, elle « suive l’Agneau partout où il va ».

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167)

(Références bibliques : Lc 8,2; Ps 149,1; Ps 67,4; Lc 1,34; Mt 26,40.70; Mt 16,19; Ac 9,1; 1Co 7,25; 2Co 12,2; Lc 22,28; Lc 15,7; Ep 5,8; Mt 13,43; 2Co 4,17; Ct 6,9; Jn 1,9; Jn 12,26; Ap 14,4)

 

 

 

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité

mardi 29 juin 2021

Laissons ces exemples [de persécution dans l’Ancien Testament] pour en venir aux athlètes les plus proches de nous ; évoquons les exemples vaillants de notre génération. La jalousie et l’envie ont déchaîné les persécutions contre les piliers de l’Église les plus hauts et les plus justes, qui ont lutté jusqu’à la mort. Regardons les saints apôtres : Pierre, à cause d’une jalousie injuste, a subi, non pas une ou deux, mais de nombreuses souffrances ; après avoir rendu ainsi son témoignage, il s’en est allé au séjour de gloire qu’il avait mérité. La jalousie et la discorde ont permis à Paul de montrer comment on remporte le prix réservé à la constance. Sept fois emprisonné, banni, lapidé, devenu prédicateur de l’Évangile en Orient et en Occident, il a reçu la renommée qui correspondait à sa foi. Après avoir enseigné la justice au monde entier jusqu’aux limites de l’Occident, il a rendu son témoignage devant les autorités ; c’est ainsi qu’il a quitté ce monde pour s’en aller au séjour de la sainteté. Suprême modèle de courage ! À ces hommes qui ont mené une vie sainte est venue se joindre une grande foule d’élus qui, par suite de la jalousie, ont subi toutes sortes de mauvais traitements et de supplices, et qui ont donné parmi nous un exemple magnifique…

Nous vous écrivons tout ceci, mes bien-aimés, non seulement pour vous avertir, mais pour nous exhorter nous-mêmes. Car nous sommes dans la même arène ; le même combat nous attend. Laissons donc nos vains soucis inutiles pour suivre la règle glorieuse et vénérable de notre tradition. Ayons les yeux fixés sur ce qui est beau, ce qui est agréable aux yeux de celui qui nous a faits, ce qui est propre à le toucher. Fixons nos regards sur le sang du Christ et comprenons combien il a de valeur pour Dieu son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a apporté au monde entier la grâce de la conversion.

Saint Clément de Rome

 

 

« Je trouve ma gloire en eux. »

mardi 18 mai 2021

« Le Père et moi, disait le Fils, nous viendrons chez lui », c’est-à-dire chez l’homme qui est saint, « nous irons demeurer auprès de lui ». Et je pense que le prophète n’a pas parlé d’un autre ciel, lorsqu’il a dit : « Tu habites chez les saints, toi la gloire d’Israël ! » Et l’apôtre Paul dit clairement : « Par la foi, le Christ habite en nos cœurs ». Il n’est donc pas surprenant que le Christ se plaise à habiter ce ciel-là. Alors que pour créer le ciel visible il lui a suffi de parler, il a lutté pour acquérir celui-là ; il est mort pour le racheter. C’est pourquoi, après tous ses travaux, ayant réalisé son désir, il dit : « Voici le lieu de mon repos à tout jamais, c’est là le séjour que j’avais choisi ». Et bienheureuse celle à qui il est dit : « Viens, mon épouse choisie », je mettrai mon trône en toi.

« Pourquoi, maintenant, te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ? » Penses-tu trouver en toi aussi une place pour le Seigneur ? Et quelle place en nous est digne d’une telle gloire, et suffit-elle à recevoir sa Majesté ? Puissé-je seulement l’adorer aux lieux où se sont arrêtés ses pas ? Qui m’accordera de pouvoir au moins suivre les traces d’une âme sainte « qu’il s’est choisie pour son domaine » ? Cependant puisse-t-il aussi daigner répandre en mon âme l’onction de sa miséricorde, si bien que je sois capable de dire, moi aussi : « Je cours dans la voie de tes volontés, car tu mets mon cœur au large ». Je pourrai peut-être, moi aussi, montrer en moi, sinon « une grande salle toute prête, où il puisse manger avec ses disciples », du moins « un endroit où il puisse reposer sa tête ». (…)

Il est nécessaire que l’âme grandisse et s’élargisse pour être capable de Dieu. Or, sa largeur, c’est son amour, comme dit l’apôtre Paul : « Élargissez-vous dans la charité ». Car, bien que l’âme n’ait aucune dimension spatiale puisqu’elle est esprit, la grâce lui confère ce que sa nature exclut. (…) La grandeur de chaque âme est donc à la mesure de sa charité. Si bien que celle qui a beaucoup de charité est grande, celle qui en a peu est petite, celle qui n’a rien est néant. Saint Paul affirme en effet : « Si je n’ai pas l’amour, je suis rien .»

Saint Bernard (1091-1153)

 

(Références bibliques : Jn 14,23; Ps 21,4; Ep 3,17; Jn 1,3; Ps 131,14; Ct 2,10; Ps 41,6; Ps 32,12; Jn 14,23; Ps 118,32; Mc 14,15; Mt 8,20; 2Co 6,13; 1Co 13,3)

« Tout le jour j’ai tendu les mains vers un peuple qui refuse et s’oppose. » (Is 65,2; Rm 10,21)

vendredi 26 mars 2021

« Je vous supplie par la miséricorde de Dieu » (Rm 12,1) : Paul fait une demande, ou plutôt à travers Paul, Dieu fait une demande, lui qui veut davantage être aimé que craint. Dieu fait une demande, parce qu’il veut moins être Seigneur que Père. (…) Écoute le Seigneur demander [par son Fils] : « Tout le jour, dit-il, j’ai tendu les mains. » N’est-ce pas en tendant les mains que d’habitude on demande ? « J’ai tendu les mains. » Vers qui ? « Vers le peuple. » Vers quel peuple ? Un peuple non seulement incroyant, mais « rebelle ». « J’ai tendu les mains » : il ouvre ses bras, dilate son cœur, présente sa poitrine, offre son sein, fait de tout son corps un refuge, pour montrer par cette supplication à quel point il est père. Écoute Dieu demander ailleurs : « Mon peuple, que t’ai-je fait ou en quoi t’ai-je attristé ? » (Mi 6,3) Ne dit-il pas : « Si ma divinité vous est inconnue, ne reconnaîtrez-vous pas ma chair ? Voyez, voyez en moi votre corps, vos membres, vos entrailles, vos os, votre sang ! Et si vous craignez ce qui est à Dieu, pourquoi n’aimez-vous pas ce qui est à vous ? Si vous fuyez le Seigneur, pourquoi ne courez-vous pas vers le Père ?

« Mais la grandeur de la Passion de mon Fils, dont vous êtes la cause, vous couvre peut-être de confusion. Ne craignez pas ! Cette croix n’est pas mon gibet, mais celui de la mort. Ces clous ne fixent pas la douleur en moi, mais ils enfoncent plus profondément en moi l’amour que j’ai pour vous. Ces blessures ne m’arrachent pas des cris, elles vous introduisent davantage au fond de mon cœur. L’écartèlement de mon corps vous donne une plus large place en mon sein, il n’accroît pas mon supplice. Je ne perds pas mon sang, je le déverse pour payer le vôtre.

« Venez donc, revenez, reconnaissez en moi un père que vous voyez rendre le bien pour le mal, l’amour pour l’injustice, une telle tendresse pour de telles blessures. »

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

lundi 25 janvier 2021

Ô Trinité éternelle et unique Déité ! Déité, essence unique en trois personnes ! Pourrai-je te comparer à une vigne à trois rameaux ? Tu fis l’homme à ton image et ressemblance pour qu’il fût marqué à l’empreinte de ta Trinité et de la Déité, par les trois facultés qu’il possède dans l’âme unique. Et par là non seulement il te ressemble, mais encore il s’unit à Toi. (…)

Ô grand saint Paul, tu avais pénétré cette vérité toi qui savais si bien d’où tu venais, où tu allais et par quel chemin. C’est que tu avais connu ton principe et ta fin, comme aussi l’itinéraire à suivre. Par cette considération, les trois facultés de ton âme se sont unies aux trois personnes divines. Ta mémoire adhérait au Père par le souvenir très net qu’il est le principe d’où procèdent toutes choses : non seulement ce qui est mais aussi les divines personnes. Dès lors, tu ne pouvais pas ne pas voir qu’il est ton propre principe. Ton intelligence, unie au Fils, au Verbe, scrutait à fond l’ordre disposé par la sagesse du Verbe, selon lequel les créatures font retour à leur fin, qui s’identifie à leur principe. Ta volonté, tu l’avais unie au Saint Esprit en aimant à plein cœur cet amour, cette clémence, qui, tu le savais, est la cause de toute la création, de toutes les grâces qui furent ton lot, sans aucun mérite préalable de ta part. Tu savais qu’en toutes ses œuvres, la divine clémence n’avait qu’un but : ta béatification.

C’est pourquoi à pareil jour, ramené que tu fus par le Verbe, de l’erreur à la vérité, après avoir reçu la faveur d’un ravissement où tu as contemplé la divine essence en trois personnes, revenu à ton corps, ou mieux, à tes sens, tu ne retins que la vision du Verbe incarné : mais tu en étais tout imprégné.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

La foi, fondement de notre vie intérieure

jeudi 3 décembre 2020

La foi est une vertu fondamentale. (…) La foi est , en nous, le commencement, le fondement, la racine de notre vie d’enfant de Dieu. (…) Si la foi est requise pour éveiller la vie surnaturelle, elle est nécessaire encore pour en assurer la croissance et l’épanouissement. La foi est très véritablement le fondement et la racine de la vie intérieure.

Dans une bâtisse, quelle est la raison des fondations ? Non seulement elles permettent de commencer la construction, mais n’est-ce pas d’elles qu’à tout instant dépend la stabilité, l’équilibre, la durée même de l’édifice ? Ainsi en est-il de la foi face à toute existence chrétienne. Seule, l’assise solide des croyances affermit l’espérance, donne l’essor à la charité et permet à la prière de monter vers Dieu. Au moment de l’épreuve, comme au cours de l’existence normale, d’où nous vient l’appui constant, d’où recevons-nous les motifs d’action les plus efficaces, sinon de la foi ? C’est pourquoi saint Paul demandait aux Colossiens de demeurer « fondés sur la foi » (Col 1,23). (…) Telle est l’importance primordiales des certitudes de la foi. Leur influence ne cesse de s’exercer : elles ennoblissent l’existence et fortifient l’âme ; grâce à elles, le chrétien (…), sous le choc des puissances du mal, ne doute jamais de la victoire (cf. 1 Jn 5,4).

Saint Paul s’est plu à renfermer dans une très brève formule toute cette doctrine qui lui était chère : « Le juste vit de la foi » (cf. Ga 3,2 ; Rm 1,17 ; He 10,38). Retenons-en la portée éminemment pratique, car, plus notre foi sera ferme, plus notre vie entière sera régénérée, et, par elle, les liens de notre adoption divine se resserreront.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

Le Fils de l’homme tire sa gloire de sa croix

samedi 26 septembre 2020

Certains tirent gloire de leur savoir ; mais l’apôtre Paul trouve la connaissance suprême dans la croix. « Non, dit-il, je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ et Jésus Christ crucifié » (1Co 2,2). La croix n’est-elle pas l’accomplissement de toute la loi, et tout l’art de bien vivre ? À ceux qui se glorifient de leur puissance, Paul peut répondre qu’il tient de la croix une puissance sans égale : « Le langage de la croix est en effet folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu » (1Co 1,18). Tirez-vous gloire de la liberté que vous avez acquise ? C’est de la Croix que Paul tient la sienne : « L’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui, afin que nous ne soyons plus esclaves du péché » (Rm 6,6).

D’autres personnes encore tirent leur gloire d’être élus membres de quelque groupe illustre ; mais nous par la croix du Christ nous sommes conviés à l’assemblée des cieux. « Réconciliant tous les êtres, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix » (Col 1,20). Certains se glorifient enfin des insignes du triomphe accordés aux victorieux ; la croix est l’étendard triomphal de la victoire du Christ sur les démons : « Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle à la face du monde, en les traînant dans son cortège triomphal » (Col 2,15)…

De quoi l’apôtre Paul veut-il se glorifier avant tout ? De ce qui peut l’unir au Christ ; ce qu’il désire, c’est être avec le Christ

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274)

 

 

 

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité

lundi 29 juin 2020

[Le Christ] Médiateur (…) « n’a pas commis de péché et sa bouche n’a pas prononcé de mensonge » (1P 2,22). Comment oserais-je m’approcher de lui, moi pécheur, très grand pécheur, dont les péchés sont plus nombreux que le sable de la mer ? Il est tout ce qu’il y a de plus pur, et moi, de plus impur… C’est pour cela que Dieu m’a donné ces apôtres, qui sont des hommes et des pécheurs, et de très grands pécheurs, qui ont appris en eux-mêmes et par leur propre expérience à quel point ils devaient être miséricordieux envers les autres. Coupables de grandes fautes, ils accorderont aux grandes fautes un pardon facile et ils nous rendront la mesure qui a servi pour eux (cf Lc 6,38).

L’apôtre Pierre a commis un grand péché, peut-être même n’y en a-t-il pas de plus grand. Il en a reçu un pardon aussi prompt que facile, à tel point qu’il n’a rien perdu du privilège de sa primauté. Et Paul, qui avait déchaîné une fureur sans borne contre l’Église naissante, est amené à la foi par l’appel du Fils de Dieu lui-même. En retour de tant de maux, il est comblé de si grands biens qu’il devient « l’instrument choisi pour porter le nom du Seigneur devant les nations, les rois et les enfants d’Israël » (Ac 9,15)…

Pierre et Paul sont nos maîtres : ils ont pleinement appris du seul Maître de tous les hommes les chemins de la vie, et ils nous instruisent encore aujourd’hui

Saint Bernard (1091-1153)