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Archive pour le mot-clef ‘St Cyrille de Jérusalem’

Fête de la Croix Glorieuse

jeudi 14 septembre 2023

Celui-ci a été crucifié pour nos fautes – réellement –. Que si tu veux le nier, ce lieu illustre te confond, ce bienheureux Golgotha où justement nous voici rassemblés en raison de celui qui y fut crucifié. Ajoute que du bois de la croix divisé en fragments, toute la terre est désormais remplie. Or il a été crucifié non pas pour des fautes personnelles, mais afin que nous soyons délivrés, nous, de nos fautes à nous. Et il a été alors méprisé par les hommes, et, en tant qu’homme, souffleté ; mais il a été, en tant que Dieu, reconnu par la création : car le soleil, à la vue de son Maître outragé, s’éclipsa en tremblant, incapable de supporter ce spectacle. (…)

Ne rougissons pas de la croix du Christ ; même si un autre la cache, toi marque-la apparemment sur ton front afin que les démons à la vue de ce signe royal s’enfuient au loin, terrifiés. Trace ce signe au moment de manger et de boire, de t’asseoir, de te lever, de parler, de marcher, bref en toute action. Car celui qui a été crucifié ici, est en haut dans les cieux.

Si en effet, après sa crucifixion et son ensevelissement, il est resté dans la tombe, nous aurions à rougir ; bien au contraire, crucifié sur notre Golgotha, il s’est, de la montagne du Levant, du mont des Oliviers, élevé dans le ciel. En effet, descendu de notre terre aux enfers et remonté ensuite vers nous, il est monté encore de chez nous dans le ciel, tandis que le Père l’acclamait en disant : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis un escabeau sous tes pieds » (Ps 109,1).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

 

« Veillez car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. »

jeudi 31 août 2023

Le monde visible passera et celui que nous attendons viendra, plus beau que lui ; mais que nul ne se mêle de savoir la date « car il ne nous appartient pas, dit Jésus Christ, de connaître les temps ou moments que le Père a fixés dans sa puissance » (Ac 1,7). N’aie donc ni l’audace de mettre en avant une date pour ces évènements, ni la négligence de te rendormir, car : « Veillez, dit le Christ ; c’est à l’heure où vous ne vous y attendez pas que viendra le Fils de l’homme » (Mt 24,42-44).

Mais il fallait que nous connussions les signes de la fin ; de plus, nous attendons le Christ ; alors, pour nous éviter de mourir déçus et d’être égarés par l’Antichrist menteur, les apôtres, mus par un choix divin, viennent, selon le plan salvifique, trouver le Maître véridique et le questionnent : « Dis-nous quand ces évènements se produiront et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du siècle » (Mt 24, 3). Nous attendons ton retour, mais Satan se transforme en ange de lumière. Fixe-nous donc, pour que nous n’en adorions pas un autre au lieu de toi !

Et lui, ouvrant sa bouche divine et bienheureuse, de dire : « Prenez garde que nul ne vous égare » (Mt 24,4). Et vous, auditeurs, qui des yeux de l’intelligence le voyez en quelque sorte, écoutez-le vous répéter à vous aussi : « Prenez garde que nul ne vous égare ! » (…) « Beaucoup en effet viendront en mon nom, disant : c’est moi qui suis le Christ, et ils en égareront un grand nombre » (Mt 24,4.5). (…) « Veillez donc, dit le Seigneur, parce que vous ne savez pas quel jour le Seigneur viendra » (Mt 24,42).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Crois au Christ, vrai Dieu et vrai homme !

lundi 7 août 2023

Crois que le Fils unique engendré de Dieu, à cause de nos fautes est descendu des cieux sur la terre, en prenant cette humanité capable d’éprouver les mêmes choses que nous, et en naissant de la Sainte Vierge et du Saint-Esprit, car l’incarnation s’est faite, non en apparence et en imagination, mais réellement ; il n’a pas non plus passé à travers la Vierge comme à travers un canal, mais il a réellement pris d’elle sa chair et a réellement été allaité d’elle, il a mangé réellement comme nous et bu réellement comme nous.

Si en effet l’ “l’hominisation” était un vain semblant, vain semblant aussi serait le salut. Double était le Christ, homme selon ce qui se voyait, Dieu selon ce qui ne se voyait pas, mangeant réellement en tant qu’homme, comme nous car il éprouvait les mêmes exigences corporelles que nous, et nourrissant, en tant que Dieu, les cinq mille personnes à partir des cinq pains (cf. Mt 14,17-21) ; mourant réellement en tant qu’homme, et ressuscitant en tant que Dieu, le mort de quatre jours ; dormant réellement sur la barque en tant qu’homme, et marchant sur les eaux en tant que Dieu.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Crois en la résurrection !

lundi 24 juillet 2023

Dans un sépulcre de roc, il fut comme homme déposé réellement, mais les rochers se brisèrent de crainte à cause de lui. Il descendit dans les lieux souterrains pour racheter jusque de là, les justes. (…) Celui qui est descendu aux enfers en est remonté, et Jésus enseveli est ressuscité le troisième jour, réellement.

Si un jour on t’attaque, fais vite front en posant cette question : « Jonas après trois jours n’est-il donc pas ressuscité de terre ? » Un mort, pour avoir touché les os d’Élisée, a ressuscité (cf. 2R 13,21), et le créateur des hommes, à plus forte raison, par la puissance du Père ne ressuscite-t-il pas plus aisément encore ? Il est donc ressuscité réellement et une fois ressuscité il a été revu par ses disciples. Et les douze disciples, témoins de sa résurrection (cf. Ac 2,32.33), n’ont point témoigné en des discours fleuris, mais ils ont soutenu, sur la réalité de la résurrection, des combats qui allèrent jusqu’aux supplices de la mort.

Eh quoi ? selon l’Écriture : « Sur l’affirmation de deux et de trois témoins sera réglée toute affaire » (Dt 19,15). En voici douze et tu es encore incrédule sur la résurrection ?

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

 

Je crois au Fils unique, assis à la droite du Père

vendredi 9 juin 2023

Souviens-toi de ce que j’ai dit sur la présence du Fils assis à la droite du Père, parce qu’ainsi [affirme] le symbole : « monté dans les cieux, et assis à la droite du Père » ! (…)

Le prophète Isaïe qui avait vu ce trône avant la présence du Sauveur dans la chair, dit : « Je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé » (Is 6,1). Mais comme « personne n’a jamais vu le Père » (Jn 1,18 ; 1Tm 6,16), le personnage qui apparut alors au prophète était le Fils. Le psalmiste dit aussi : « Ton trône est prêt depuis lors, depuis l’éternité tu existes » (Ps 92,2). Nombreux sont les témoignages à ce sujet. (…) Le psaume cent neuvième dit clairement : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis un escabeau sous tes pieds.” » Et le Seigneur, dans l’Évangile, renforçant cette parole, dit que David ne l’a pas prononcée de lui-même, mais sous l’inspiration du Saint-Esprit : « Comment donc, dit Jésus, David grâce à l’Esprit l’appelle-t-il Seigneur lorsqu’il dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Assieds-toi à ma droite ?” » (Mt 22,43-44). Et dans les Actes des Apôtres, le jour de la Pentecôte, Pierre avec les onze s’étant mis debout et discutant avec les Israélites, leur remet en mémoire, en citant les paroles mêmes, ce témoignage contenu dans le Psaume cent neuvième (Ac 2, 34). (…)

Il existe assurément d’autres témoignages sur la session du Fils unique à la droite de Dieu ; contentons-nous cependant pour l’instant de ceux-ci. Nous rappellerons encore une fois qu’il n’est pas entré en possession de cette dignité du trône à la suite de son avènement dans la chair ; mais il y est entré bien avant tous les siècles, lui, le fils unique engendré de Dieu, notre Seigneur Jésus Christ, qui depuis toujours possède le trône à la droite du Père.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

L’espérance de la résurrection

mercredi 7 juin 2023

L’espérance de la résurrection est la racine de toute activité vertueuse. L’attente de la récompense incite l’âme à bien agir. Tout ouvrier est prêt à supporter les fatigues s’il voit d’avance la récompense de ses fatigues ; au contraire chez ceux qui peinent sans en être dédommagés, corps et âmes s’écroulent de concert avant la fin de la tâche. Un soldat qui s’attend à recevoir une récompense pour ses combats, est prêt à guerroyer, mais nul homme enrôlé par un chef sans discernement n’est prêt à affronter la mort pour celui qui ne lui propose de sa peine aucune récompense.

Ainsi toute âme qui croit à la résurrection se traite elle-même – et elle a raison – avec respect, tandis que l’âme qui ne croit pas à la résurrection est vouée à la ruine. Celui qui croit que son corps attend la résurrection respecte son vêtement ; il évite de le salir (…) La sainte Église nous enseigne donc comme un grave avertissement la foi en la résurrection des morts. Article important et très nécessaire, combattu par beaucoup, mais établi par la vérité.(…)

Bien instruits et bien formés dans cette sainte Église catholique, nous posséderont le royaume des cieux et nous obtiendrons pour notre partage, la vie éternelle. Pour elle nous supportons tout, afin que le Seigneur nous en donne la jouissance. Car nous ne poursuivons pas un but médiocre, mais l’objectif de notre effort, c’est la vie éternelle. Aussi nous apprend-on, dans la proclamation de la foi, après l’article : « Et en la résurrection de la chair », c’est-à-dire la résurrection des morts, à croire aussi « en la vie éternelle », objet de notre combat, à nous autres chrétiens.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière. » (Jn 16,13)

mercredi 17 mai 2023

Puisque sur l’ « esprit » — sans plus — beaucoup de choses différentes sont écrites dans les divines Écritures, et qu’il est à craindre que parfois l’ignorance n’amène des confusions, parce qu’on ne saurait pas de quel esprit s’occupe le texte scripturaire, il est bon (…) d’affermir ses connaissances sur la sorte d’esprit que l’Écriture affirme être le Saint. (…) Bien des choses sont appelées « esprit ». L’ange aussi est en effet appelé esprit, notre âme est appelée esprit, et ce vent qui souffle est appelé esprit ; une grande vertu aussi est appelée esprit, (…) ; même le démon notre adversaire est appelé esprit. En présence de ces diverses acceptions, veille à ne pas prendre, par suite de l’homonymie, l’un pour l’autre.

De notre âme, en effet, l’Écriture dit : « Son esprit (souffle) s’en ira et il (l’homme) retournera à sa terre » (Ps 145,4). Et au sujet de la même âme, elle dit encore : « Celui qui modèle l’esprit de l’homme en lui » (Za 12,1). Sur les anges, elle dit dans les psaumes : « Celui qui établit ses anges esprits et ses ministres flammes de feu » (Ps 103,4). Quant au vent, elle en dit « Dans un souffle violent, tu brises les vaisseaux de Tharsis » (Ps 47,8), et « comme dans une forêt un arbre est agité par la vent » (Is 7,2) ; et « feu, grêle, neige, glace, vent de tempête » (Ps 148,8).

Sur le bon enseignement, le Seigneur lui-même dit : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie » (Jn 6,63), c’est-à-dire de nature spirituelle. Le Saint-Esprit, lui, ne parle pas avec une langue, mais, personne vivante, il accorde de parler avec sagesse, c’est alors lui-même qui parle et assiste.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. » (2Co 1,3)

jeudi 11 mai 2023

Le nom du Père, dès qu’on l’énonce, fait aussi penser au Fils ; tout de même qu’en nommant le Fils, on pense aussitôt au Père. Si donc Père il y a, il faut entendre absolument Père d’un Fils ; et si Fils il y a, absolument entendre Fils d’un Père. (…) Certes, en un sens très large, Dieu est le Père de la multitude des êtres, mais par nature et en réalité, il est le Père du seul Fils unique et Seul-engendré notre Seigneur Jésus Christ ; il l’est sans avoir eu à utiliser le temps, mais parce qu’il se trouve depuis toujours être le Père du Seul-engendré. (…)

C’est un Père parfait qui a engendré un Fils parfait, qui a tout donné à celui qu’il a engendré – car « tout m’a été donné, dit Jésus, par mon Père » (Mt 11,27), qui est honoré par le Seul-engendré « car moi, j’honore mon Père » (Jn 8,49) dit le Fils, et encore : « Comme moi, j’ai observé les préceptes de mon Père, et je demeure dans son amour » (Jn 15,10) – nous disons donc, nous aussi avec l’Apôtre : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes, et le Dieu de toutes consolations » (2Co 1,3), et « nous fléchissons les genoux devant le Père, de qui toute paternité prend son nom dans les cieux et sur la terre » (Ep 3,14-15), le glorifiant avec le Seul-engendré. (…)

Si en effet, il nous a été accordé et principalement dans nos prières, de dire : « Notre Père qui êtes aux cieux » (Mt 6,9), cependant c’est là pure munificence de la miséricorde. Car ce n’est pas pour être nés selon la nature, du Père des cieux, que nous l’appelons « Père » mais transformés par la grâce du Père, par l’action du Fils et du Saint-Esprit, de l’esclavage à l’adoption, nous sommes admis, par l’indicible miséricorde, à employer ce nom.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Nous avons reçu la promesse indéfectible de la vie éternelle

jeudi 20 avril 2023

La vie subsistante et vraie, c’est le Père qui, par le fils et en l’Esprit Saint, déverse sur tous sans exception les dons célestes. Grâce à sa miséricorde, nous aussi, hommes, nous avons reçu la promesse indéfectible de la vie éternelle. Et il ne faut pas refuser de croire, « car tout est possible à Dieu » (Mt 19,26). (…)

Les preuves de la vie éternelle foisonnent. À notre désir de l’acquérir, les divines Écritures indiquent les méthodes pour y arriver. Tout d’abord, il arrive aux Écritures d’enseigner qu’on l’obtient par la foi, car il est écrit : « Celui qui croit dans le Fils a la vie éternelle » (Jn 3,36) (…). Ailleurs, elle indique le martyre et la confession dans le Christ, quand elle dit : « Et qui hait sa vie en ce monde la gardera pour la vie éternelle » (Jn 12,25). Elle dit encore que la vie éternelle s’acquiert en mettant le Christ avant les richesses et la parenté : « Et quiconque a quitté frères ou sœurs, etc. aura la vie éternelle en partage » (Mt 19,29). Ou encore que c’est par l’observation des commandements : « Tu ne seras pas adultère, tu ne tueras pas, … » (Mt 19,18) ; c’est ce que Jésus répondit à cet interlocuteur qui lui disait : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Mt 19,16). Encore, c’est évident, en se tenant à l’écart des œuvres mauvaises et en servant Dieu, car Paul dit : « Maintenant, délivrés du péché et devenus les serviteurs de Dieu, vous recueillez votre fruit sous forme de sanctification, et, finalement, la vie éternelle » (Rm 6,22).

La recherche de la vie éternelle comporte tant d’aspects qu’à cause de leur grand nombre, je l’ai laissée de côté. En effet, le Seigneur miséricordieux, a ouvert, non pas une porte unique, non pas une deuxième porte, mais de nombreuses portes pour entrer dans la vie éternelle, afin que tous, chacun autant qu’il dépend de lui, en profitent sans difficulté.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

Établi sur le roc de la foi en la résurrection

samedi 15 avril 2023

Tu es établi sur le roc de la foi en la résurrection. (…)

« Le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis ; et il est apparu à Céphas, puis aux Douze » (1Co 15,20 ;15,5). Si en effet tu ne crois pas au témoin unique, voici douze témoins. « Ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois. » (1Co 15,6). S’ils n’ont pas foi dans les douze, qu’ils croient les cinq cents. (…)

Il y a beaucoup de témoins de la résurrection du Sauveur : la nuit et la lumière de la pleine lune ; car c’était la seizième nuit de la lune. Le roc du monument qui accueillit (…) : car la pierre a vu directement le Seigneur ; la pierre qu’on enleva alors en la roulant est aussi un témoin direct de la résurrection, elle qui gît là jusqu’à ce jour. Les anges de Dieu par leur présence ont témoigné de la résurrection du Fils unique.

Pierre, Jean et Thomas et tous les apôtres : les premiers parce qu’ils ont couru au monument et vu les linges de l’ensevelissement, dont il avait été enveloppé auparavant, restés à terre sur place après la résurrection ; ceux-là parce qu’ils ont palpé ses mains et ses pieds et contemplé la place des clous ; tous ensemble parce qu’ils ont bénéficié du souffle du Sauveur et reçu, par la puissance du Saint-Esprit, le pouvoir et l’honneur de pardonner les péchés.

Autres témoins : les femmes qui tinrent ses pieds et contemplèrent l’importance du tremblement de terre et la splendeur de l’ange qui était là ; les linges aussi dont le Christ ressuscité s’était débarrassé et qu’il avait abandonnés. (…) Témoigne aussi Pierre qui sans doute avait d’abord renié trois fois, mais qui, après la triple déclaration, fut préposé au gouvernement des brebis mystiques. (…)

Tu as donc quantité de témoins.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)