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Archive pour le mot-clef ‘St Antoine de Padoue’

Fête de la Transfiguration du Seigneur

jeudi 6 août 2020

« Il fut transfiguré devant eux » (Mt 17,2) Moule-toi, comme de la cire molle, sur cette figure, afin d’y imprimer l’image du Christ dont il est dit : « Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la neige. » Dans ce passage, il faut considérer quatre choses : le visage, le soleil, les vêtements et la neige. Dans la partie antérieure de la tête qui s’appelle le visage de l’homme, il y a trois sens, ordonnés et disposés d’une manière admirable. Ce sont la vue, l’odorat, le goût. D’une manière analogue, dans le visage de notre âme, il y a la vision de la foi, l’odorat de la discrétion et le goût de la contemplation. (…)

Dans le soleil, il y a la clarté, la blancheur et la chaleur. La clarté du soleil convient parfaitement à la vision de la foi qui, avec la clarté de sa lumière perçoit et croit les réalités invisibles. Que le visage de notre âme resplendisse comme le soleil. Que ce que nous voyons par la foi brille dans nos œuvres ; que le bien que nous apercevons par nos yeux intérieurs se réalise au dehors dans la pureté de nos actions ; que ce que nous goûtons de Dieu dans la contemplation se transforme en chaleur dans l’amour du prochain. Ainsi comme celui de Jésus, notre visage « resplendira comme le soleil »

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

Fête de saint Thomas, apôtre

vendredi 3 juillet 2020

Thomas dit aux douze : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » (Jn 20,25) Thomas signifie “abîme”, car par son doute il a acquis une connaissance plus profonde et est devenu plus ferme dans sa foi. (…) Ce ne fut pas par hasard mais par une disposition divine que Thomas était absent et ne voulut pas croire à ce qu’il avait entendu. Admirable dessein ! Saint doute du disciple !

« Si je ne vois pas, dit-il, dans ses mains » (Jn 20,25). Il voulait voir réédifiée la tente de David qui était tombée et dont Amos avait dit : « En ce jour, je relèverai la tente branlante de David qui est tombée et réparerai les brèches de ses murs » (Am 9,11). David désigne la divinité ; la tente, le corps même du Christ dans lequel il y eut, comme dans une tente, la divinité, tombée, anéantie dans la mort et la Passion. Les brèches des murs désignent les plaies des mains, des pieds et du côté. Ce sont ces plaies que le Seigneur réédifia dans sa Résurrection. C’est d’elles que Thomas dit : « Si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. »

Le Seigneur compréhensif ne voulut pas laisser dans le doute son disciple sincère qui allait devenir un vase d’élection. Il ôta donc de son esprit, et par un geste de bonté, la fumée du doute, comme il ôta à Paul l’aveuglement de l’infidélité. « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20,27-28

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

 

Jésus aime celui qui le suit

samedi 30 mai 2020

L’amour de Jésus pour son fidèle disciple est indiqué dans les paroles : « Se retournant, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait, celui-là même qui, durant le repas, s’était penché sur sa poitrine » (Jn 21,20).

Celui qui suit vraiment le Seigneur désire que tous le suivent ; c’est pourquoi, il se retourne vers son prochain par des attentions, la prière et l’annonce de la parole. Le retournement de Pierre signifie tout cela. Nous trouvons la même pensée dans l’Apocalypse : « L’époux et l’épouse – le Christ et l’Église – disent : “Viens !” Que celui qui entend dise : “Viens !” » (Ap 22,17). Le Christ par l’inspiration intérieure, et l’Eglise par la prédication disent à l’homme : “Viens !” Et celui qui entend ces paroles dit à son prochain : “Viens !”, c’est-à-dire “Suis Jésus !”. Pierre se retournant vit donc marchant à sa suite le disciple que Jésus aimait. Jésus aime celui qui le suit.

Bien que son nom ne soit pas dit, Jean se distingue des autres, non parce que Jésus n’aimait que lui, mais parce qu’il l’aimait plus que les autres. Il aimait tous les autres, mais celui-ci lui était plus familier. (…) C’est lui qui « s’était penché sur sa poitrine durant le repas » (Jn 21,20). Ce fut un grand signe d’amour, le fait que lui seul ait pu se pencher sur la poitrine de Jésus, en qui « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3). (…)

Ainsi, durant la Cène du ciel, nous serons rassasiés pour l’éternité, nous reposerons avec Jean sur la poitrine de Jésus. Le cœur est dans la poitrine, l’amour dans le cœur. Nous reposerons dans son amour parce que nous l’aimerons de tout notre cœur et de toute notre âme, et que nous trouverons en lui tous les trésors de la sagesse et de la science. (…) À lui soit donc la louange et la gloire pour les siècles éternels.

Amen.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Que voulez-vous me donner, dit le traître ? » (Mt 26,15)

mercredi 8 avril 2020

Voici ! Celui qui donne la liberté aux prisonniers est livré ; la gloire des anges est tournée en dérision, le Dieu de l’univers est flagellé, le « miroir sans tâche et le reflet de la lumière éternelle » (Sg 7,26) est conspué, la vie de ceux qui meurent est tuée. Que nous reste-t-il à faire sinon aller et mourir avec lui ? (cf. Jn 11,16) Tire-nous, Seigneur Jésus, de la vase des grands fonds (cf. Ps 39,3) avec le crochet de ta croix pour que nous puissions courir après, je ne dis pas le parfum, mais l’amertume de ta Passion. Pleure amèrement, ô mon âme, sur la mort du Fils unique, sur la Passion du Crucifié.

« Que voulez-vous me donner, dit le traître, et je vous le livrerai ? » (Mt 26,15). Ô douleur ! On met à prix une chose qui est inestimable. Dieu est trahi, vendu pour un vil prix ! « Que voulez-vous me donner ? dit-il. Ô Judas, tu veux vendre le Fils de Dieu comme s’il était un vil esclave, comme un chien mort ; tu ne cherches pas à connaître le prix que toi tu donnerais, mais celui des acheteurs. « Que voulez-vous me donner ? » S’ils te donnaient le ciel et ses anges, la terre et ses hommes, la mer et tout ce qu’elle contient, pourraient-ils acheter le Fils de Dieu « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3) ? Le Créateur peut-il être acheté ou vendu par une créature ?

Dis-moi : en quoi t’a-t-il offensé ? Quel mal t’a-t-il fait pour que tu dises : « Je vous le livrerai » ? Aurais-tu oublié l’incomparable humilité du Fils de Dieu et sa volontaire pauvreté, sa douceur et son affabilité, son agréable prédication et ses miracles, le privilège par lequel il t’a choisi comme apôtre et fait son ami ?… Combien de Judas Iscariote encore de nos jours, qui en échange de quelques avantages matériels, vendent la vérité, livrent leur prochain et se pendent à la corde de la damnation éternelle !

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

La triple miséricorde

lundi 9 mars 2020

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6,36). De même que la miséricorde du Père céleste à ton égard est triple, ta miséricorde envers ton prochain doit elle aussi être triple.

La miséricorde du Père est bonne, large et précieuse. « La miséricorde est bonne au temps de l’épreuve, dit Sirac, comme les nuages de pluie au temps de la sécheresse » (Si 35,26). Au temps de l’épreuve, lorsque l’esprit s’attriste à cause des péchés, Dieu infuse la pluie de la grâce qui est rafraîchissement pour l’âme et remet les péchés. Elle est large car au cours du temps elle s’étend dans les bonnes œuvres. Elle est précieuse dans les joies de la vie éternelle. « Je vais célébrer les grâces du Seigneur, les louanges du Seigneur, dit Isaïe, pour tout ce qu’il a accompli pour nous, pour sa grande bonté envers la maison d’Israël, pour tout ce qu’il a accompli dans sa miséricorde » (Is 63,7).

Ta miséricorde envers ton prochain doit avoir, elle aussi, ces trois qualités : s’il a péché contre toi, pardonne-lui ; s’il s’est égaré du chemin de la vérité, instruis-le ; s’il a soif, restaure-le. « Par la foi et la miséricorde, les péchés sont purifiés », dit Salomon (cf. Pr 15,27 LXX). « Celui qui ramène le pécheur de son égarement sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés », rappelle Jacques (Jc 5,20). « Heureux, dit le psaume, celui qui pense au pauvre et au faible » (Ps 40,2).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » (Mc 6,31)

samedi 8 février 2020

Si tu veux venir vers moi et me trouver, suis-moi, cherche-moi à part. Marc dit en effet : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. » (Mc 6,31)

Hélas ! Les passions de la chair, le tumulte des pensées qui vont et qui viennent dans notre cœur sont tels, que nous n’avons pas le temps de manger la nourriture de la douceur éternelle ; de percevoir la saveur de la contemplation intérieure. C’est pourquoi notre Maître dit : « Venez à l’écart » de la foule bruyante ; « dans un lieu désert », dans la solitude de l’esprit et du cœur, « et reposez-vous un peu. » Vraiment un tout petit peu, car, dit-il dans l’Apocalypse : « Il se fit un silence dans le ciel, environ une demi-heure » (Ap 8,1) ; et dans le psaume : « Qui me donnera des ailes comme à la colombe, que je m’envole et me pose ? » (Ps 54,7 LXX)

Mais écoutons ce que dit le prophète Osée : « Je l’allaiterai*, dit-il, et la conduirai au désert, et je parlerai à son cœur » (cf. Os 2,14 Vg.). Les trois expressions allaiter, conduire au désert, parler à son cœur désignent les trois étapes de la vie spirituelle : le début, le progrès, la perfection. Le Seigneur allaite le débutant lorsqu’il l’éclaire de sa grâce, pour qu’il grandisse et progresse de vertu en vertu. Il le conduit ensuite à l’écart du vacarme des vices et du désordre des pensées, dans le repos de l’esprit ; enfin, une fois amené à la perfection, il parle à son cœur. L’âme éprouve alors la douceur de l’inspiration divine et peut se livrer totalement à la joie de l’esprit.

Quelle profondeur de dévotion, d’émerveillement et de bonheur dans son cœur ! Par la dévotion, il s’élève au-dessus de lui-même ; par l’émerveillement, il est conduit au-dessus de lui-même ; par le bonheur, il est transporté hors de lui-même.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

(* “Je l’allaiterai” : “lactabo” le verbe latin peut signifier allaiter ou séduire.)

 

Jésus leur dit : « Allons… » (Mc 1,38)

mercredi 15 janvier 2020

C‘est avec raison qu’il est dit : « Jacob vit en songe une échelle » ; par elle, tu peux t’élever (…). Cette échelle, à deux montants et six marches, représente Jésus Christ, sa nature divine et humaine, et ses vertus : l’humilité et la pauvreté, la sagesse et la miséricorde, la patience et l’obéissance.

Jésus fut humble en assumant notre nature et lorsqu’il « porta son regard sur son humble servante » (Lc 1,48). Il fut pauvre dans la nativité, lorsque la Vierge pauvrette lui donna le jour et n’eut d’autre lieu pour le poser, enveloppé de langes, qu’une mangeoire d’animaux (cf. Lc 2,7). Il fut sage dans sa prédication, puisqu’il commença par faire et enseigner (Ac 1,1). Il fut miséricordieux en accueillant les pécheurs : « Je suis venu, dit-il, appeler non pas les justes, mais les pécheurs à la pénitence » (cf. Mt 9,13). Il fut patient sous les coups de fouet, les gifles, les crachats : « J’ai rendu mon visage dur comme un silex », dit-il par la bouche d’Isaïe (50,7). Jésus « insulté ne rendait pas l’insulte ; dans sa souffrance, il ne menaçait pas » (cf. 1 P 2,23). Il fut enfin « obéissant jusqu’à la mort sur une croix » (Ph 2,8). Cette échelle était appuyée sur la terre lorsque le Christ prêchait et opérait des miracles ; elle touchait le ciel lorsqu’il passait ses nuits en priant son Père.

Voilà donc que l’échelle est dressée. Pourquoi ne montes-tu pas ? Pourquoi continues-tu à traîner par terre tes mains et tes pieds ? Monte donc. Montez, anges, évêques, supérieurs religieux et fidèles de Jésus Christ ! Montez, je vous dis, contemplez combien suave est le Seigneur ; descendez pour aider et conseiller, car c’est de cela que notre prochain a besoin. Pourquoi tentez-vous de parvenir à cette montagne par d’autres voie que par cette échelle ?

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Jésus leur dit : “Venez à ma suite” » (Mc 1,17)

lundi 13 janvier 2020

« Suis-moi ! » Jésus dit ces paroles (…) à chaque chrétien. Suis-moi, nu comme je suis nu, libre de tout empêchement comme je le suis moi-même. Jérémie dit : « Vous m’appellerez “Mon Père” et vous ne cesserez de marcher derrière moi » (Jr 3,19). Suis-moi donc et dépose les fardeaux que tu portes. Tu ne peux, en effet, chargé comme tu es, me suivre, moi qui avance en courant. « J’ai couru plein de soif » (Ps 61, 5 LXX), dit le psaume à mon sujet ; la soif de sauver l’humanité. Et où courut-il ? À la croix. Cours, toi aussi après lui. Comme il a porté sa croix pour toi, prends toi aussi la tienne, pour ton bien. D’où ces paroles de l’évangile de Luc : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même », en renonçant à sa propre volonté ; « qu’il prenne sa croix », en mortifiant ses passions, « chaque jour », continuellement ; « et qu’il me suive. » (cf. Lc 9,23) (…)

Jésus s’adresse à nous comme à une mère qui, voulant apprendre à son petit enfant à marcher, lui montre un pain ou une pomme et lui dit : « Viens après moi et je te le donnerai ». Et lorsque l’enfant est si près qu’il peut presque l’attraper, elle s’éloigne un petit peu en lui montrant l’objet et en lui disant toujours : « Suis-moi, si tu veux l’avoir ». Certains oiseaux tirent les petits de leur nid et en volant leur apprennent à voler et à les suivre. Jésus fait de même. Il se montre lui-même en exemple et nous promet sa récompense dans le royaume, pour que nous le suivions.

« Suis-moi » donc, car je connais le bon chemin et je te guiderai. Dans le livre des Proverbes, nous lisons : « Je te montrerai la voie de la sagesse ; je te guiderai dans les sentiers de la justice : quand tu y seras entré, tes pas seront sans contrainte et si tu cours, tu ne rencontreras pas d’obstacle » (cf. Pr 4,11-12 LXX) . (…) Donc, « suis-moi »

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

 

« Voici l’Époux ! »

vendredi 31 août 2018

Entre Dieu et nous régnait une grave discorde. Pour l’apaiser, pour ramener la bonne entente, il a fallu que le Fils de Dieu épouse notre nature… Le Père a consenti et a envoyé son Fils. Celui-ci, dans le lit nuptial de la Bienheureuse Vierge, a uni notre nature à la sienne. Telles ont été les noces que le Père a fait alors pour son Fils. Le Verbe de Dieu, dit Jean Damascène, a pris tout ce que Dieu avait mis en notre nature : un corps et une âme raisonnable. Il a tout pris pour me sauver tout entier par sa grâce. La Divinité s’est abaissée jusqu’à ce mariage ; la chair ne pouvait conclure un mariage plus glorieux. Des noces se célèbrent encore, quand survient la grâce du Saint-Esprit, pour opérer la conversion de l’âme pécheresse. On lit dans le prophète Osée : « Je reviendrai à ma première épouse ; alors je me trouverai mieux qu’à présent » (cf 2,9). Et plus loin : « Elle m’appellera : mon époux, et non plus : mon maître. Et j’enlèverai de sa bouche les noms des idoles… Je ferai alliance avec eux… » (v. 18-20). L’époux de l’âme c’est le Saint-Esprit, par sa grâce. Quand son inspiration intérieure invite l’âme à la pénitence, tous les appels des vices sont vains. Le maître qui dominait et ravageait l’âme, c’est l’orgueil qui veut commander, c’est la gourmandise et la luxure qui dévorent tout. Leurs noms mêmes sont enlevés de la bouche du pénitent… Quand la grâce se répand dans l’âme et l’illumine, Dieu fait alliance avec les pécheurs. Il se réconcilie avec eux… Alors se célèbrent les noces de l’époux et de l’épouse, dans la paix d’une conscience pure. Enfin, des noces se célèbrent au jour du jugement, quand viendra l’Époux, Jésus Christ. « Voici que vient l’Époux, est-il dit ; allez au-devant de lui. » Alors il prendra avec lui l’Église, son épouse. « Viens, dit saint Jean dans l’Apocalypse, je te montrerai l’épouse de l’Agneau. Et il me montra la sainte cité de Jérusalem, descendant du ciel. » (21,9-10)… À présent, nous ne vivrons dans le ciel que par la foi et par l’espérance ; mais après peu de temps, l’Église célèbrera ses noces avec son Époux : « Bienheureux ceux qui ont été appelés au festin des noces de l’Agneau. » (Ap 19,9)

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église

 

 

 

« Ils disent et ne font pas. »

samedi 25 août 2018

Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues (Ac 2,4). Ces diverses langues sont les divers témoignages rendus au Christ, comme l’humilité, la pauvreté, la patience et l’obéissance. Nous les parlons quand, en les pratiquant nous-mêmes, nous les montrons aux autres. La parole est vivante lorsque ce sont les actions qui parlent. Je vous en prie, que les paroles se taisent et que les actions parlent. Nous sommes pleins de paroles mais vides d’actions ; à cause de cela le Seigneur nous maudit, lui qui a maudit le figuier où il n’a pas trouvé de fruits mais seulement des feuilles (Mc 11,13s). « La loi, dit saint Grégoire, a été présentée au prédicateur pour qu’il pratique ce qu’il prêche. » Il perd son temps à répandre la connaissance de la loi, celui qui détruit son enseignement par ses actions. Mais les apôtres parlaient selon le don de l’Esprit. Heureux celui qui parle selon le don de l’Esprit, et non selon son propre sentiment… Parlons donc selon ce que l’Esprit Saint nous donnera de dire. Demandons-lui humblement et pieusement de répandre en nous sa grâce.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église