Du 21 au 23 avril, l’association organise son grand pèlerinage à Lourdes. Des places sont encore disponibles.
Un pèlerinage est comme une longue prière effectuée par le corps. C’est un temps que l’on se donne pour se mettre en plus grande disponibilité intérieure, prêt à la rencontre : de soi-même, des autres, en espérant de tout son être celle de Dieu.
Un pèlerinage, c’est la foi par les pieds. Si souvent, nous pensons avoir la foi dans la tête ! Le pèlerinage nous rappelle qu’elle est appelée à prendre toute notre vie, à se déployer dans le temps, dans les silences, dans les rencontres, même les plus simples.
Pas étonnant, car le pèlerin est disponible. Il a quitté son lieu de vie, son rythme quotidien, ses habitudes. Le pèlerin prend Dieu seul pour boussole, sûr qu’il lui parlera au cœur, dans le silence, dans la marche, dans les rencontres, dans l’inattendu qui souvent le surprend et l’étonne, le fait renaître. (…)
Le pèlerin pose les gestes de la foi par les yeux, les oreilles et le cœur. A Lourdes, il s’attarde longuement en silence devant la Grotte, pose la main sur le rocher, sachant que le Seigneur lui-même est son rocher. [Il] se confie à la Vierge, mais elle lui indique le chemin de son Fils. Et c’est le Seigneur qu’il rencontre, comme un jour en chemin les deux disciples d’Emmaüs (Luc 24).
Le pèlerinage nourrit notre foi, en des lieux où tant d’autres sont venus puiser et faire cette indicible expérience. Quand on devient pèlerin, on le demeure peut-être pour toujours.
L’eau, qui s’écoule, triangle pointe en bas, est connectée à Gabriel, messager de Dieu qui apporte la parole divine ici-bas.
Au pied du rocher coule la source qui surgit lorsque Bernadette creusa la terre boueuse et en but, en ce lieu de Lourdes, « où la conscience redevient limpide », selon le mot magnifique de Jean-Paul II. Le chant discret de cette source habite peu à peu le pèlerin, qui va alors boire aux fontaines, toutes proches, où coule cette eau. Il s’en passe doucement sur le visage, sur les bras… La fraîcheur de cette eau trace en lui le chemin de la fraîcheur intérieure, et avive le chant en lui d’une autre source, celle du baptême où lui fut donné son nom. En ces gestes il accueille le ciel. Plusieurs vont se plonger dans cette eau, dans les « piscines » voisines, ces cuves de pierre dans lesquelles on se plonge simplement, le temps d’une prière. Qui sait le secret de cette eau qui touche les corps et les cœurs, au moment où avec délicatesse plusieurs autour accompagnent ces gestes de la prière ?
(…) Auprès de la Grotte il allume un cierge, qui prolongera sa prière. (…) Le chant lui vient alors sur les lèvres. Le pèlerin chante sa foi. Sa voix est libre, comme son cœur. La lumière de milliers de cierges qui brûlent, de jour et de nuit, poursuit la prière du pèlerin. Il la contemple. Elle porte le poids souvent immense des intentions de tant de gens, traversé par la lumière du Christ.
Le chapelet est la prière du pauvre. Il a été la prière de Bernadette. Tout juste quelques mots que l’on répète à l’infini, et qui vont de la salutation de l’ange à Marie à l’évocation des pécheurs que nous sommes, et à la confiance placée en la mère de Dieu pour ce temps et pour l’heure de la mort. Le pèlerin murmure ces mots comme on égrène la vie, comme on se confie à Dieu, comme on lui confie les siens et la terre entière. A des mots partagés sur place ou ensuite, et toujours d’une extrême simplicité, on pressent l’expérience unique qui bouleverse ici, pour toujours, des existences, traçant désormais un avant et un après.
(…)Car ce qui est vécu ici, est en fait ce que chacun est appelé à vivre aussi chaque jour. Lourdes, c’est l’Evangile, dans une douce et magnifique clarté. (…) Et l’on peut aussi être pèlerin par le cœur. Et ils sont nombreux, par le monde, les pèlerins de Lourdes. La lumière des cierges dans la nuit, auprès de la Grotte, veille sur eux et porte leur prière, de jour et de nuit.
P. Jacques Nieuviarts, assomptionniste
« Lourdes et ses pèlerins » (extraits)
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