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Archive pour le mot-clef ‘pasteur’

« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis. »

jeudi 7 novembre 2019

Je me suis égaré dans le désert,

J’ai erré dans la région inhabitée,

Selon la parabole de la brebis,

Une parmi le groupe des cent.

 

Le méchant Ennemi l’a déchirée :

Il l’a couverte de plaies incurables ;

C’est pourquoi il n’y a pas d’autre remède à la plaie,

Sinon Toi, pour la guérir.

 

Je te supplie tout en larmes,

J’élève mes cris vers mon Sauveur :

Toi, bon Pasteur venu du ciel,

Mets-toi à la recherche du petit troupeau.

 

Cherche, Seigneur, la pièce d’argent tombée

Qui est ton image perdue (Cf. Gn 1,26),

Que j’ai enfouie dans le vice du péché

Et dans la boue fétide.

 

Lave-moi, Seigneur, de ma souillure ;

Rends mon âme pure, telle la blancheur de neige (Cf. Is 1,18).

Veuille compléter le nombre des dix pièces,

Comme tu l’as fait pour les quarante saints [de Sébaste].

 

Porte-moi sur tes épaules, Toi qui as porté la croix,

Veuille relever mon âme tombée ;

Réjouis l’armée céleste des anges

Pour le retour d’un seul pécheur.

 

Saint Nersès Snorhali

« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue. »

vendredi 28 juin 2019

Je sens que mon Jésus se fait toujours plus proche de moi. Il a permis ces jours-ci que je tombe à la mer et que je me noie dans la considération de ma misère et de mon orgueil, pour me faire comprendre à quel point j’ai besoin de lui. Au moment où je risque d’être submergé, Jésus, marchant sur les eaux, vient à ma rencontre en souriant pour me sauver. Je voudrais lui dire avec Pierre : « Éloignez-vous de moi, Seigneur, car je suis un pécheur » (Lc 5,8), mais je suis devancé par la tendresse de son cœur et par la douceur de ses paroles : « N’aie pas peur » (Lc 5,10).

Oh ! je ne crains plus rien à côté de vous ! Je repose tout contre vous ; pareil à la brebis perdue, j’entends les battements de votre cœur ; Jésus, je suis à vous une fois de plus, à vous pour toujours. Avec vous je suis vraiment grand ; sans vous je ne suis qu’un faible roseau, mais appuyé à vous je suis une colonne. Je ne dois jamais oublier ma misère, non pour trembler sans cesse, mais pour que, malgré mon humilité et ma confusion, je m’approche de votre cœur avec toujours plus de confiance, car ma misère est le trône de votre miséricorde et de votre amour.

Saint Jean XXIII (1881-1963)

 

 

 

 

« Sois le pasteur de mes brebis. »

vendredi 7 juin 2019

L’évêque de Rome est l’évêque de l’église qui demeure marquée par le martyre de Pierre et par celui de Paul… L’évangile de Matthieu décrit et précise la mission pastorale de Pierre dans l’Église… : « Je te dis : tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église… » (16,18). Luc fait ressortir que le Christ recommande à Pierre d’affermir ses frères, mais qu’il lui montre en même temps sa faiblesse humaine et son besoin de conversion (22,32). C’est comme si, à partir de la faiblesse humaine de Pierre, il devenait pleinement manifeste que son ministère spécifique dans l’Église est entièrement l’effet de la grâce…

Pierre, aussitôt après son investiture, est réprimandé avec une rare sévérité par le Christ qui lui dit : « Tu me fais obstacle » (Mt 16,23). Comment ne pas voir dans la miséricorde dont Pierre a besoin un lien avec le ministère de cette même miséricorde dont il fait l’expérience le premier ?… L’évangile de Jean souligne aussi que Pierre reçoit la charge de paître le troupeau en réponse à une triple profession d’amour qui correspond à son triple reniement… Quant à Paul, il peut conclure la description de son ministère par l’affirmation bouleversante qu’il lui a été donné de recueillir des lèvres du Seigneur : « Ma grâce te suffit ; car la puissance se déploie dans la faiblesse », et il peut s’écrier ensuite : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2Co 12,9-10)…

Héritier de la mission de Pierre…, l’évêque de Rome exerce un ministère qui a son origine dans les multiples formes de la miséricorde de Dieu, miséricorde qui convertit les cœurs et communique la force de la grâce, là même où le disciple connaît le goût amer de sa faiblesse et de sa misère. L’autorité propre de ce ministère est toute au service du dessein miséricordieux de Dieu et il faut toujours la considérer dans cette perspective. Son pouvoir s’explique dans ce sens. Se fondant sur la triple profession d’amour de Pierre qui correspond à son triple reniement, son successeur sait qu’il doit être signe de miséricorde. Son ministère est un ministère de miséricorde, procédant d’un acte de miséricorde du Christ. Il faut sans cesse relire toute cette leçon de l’Évangile, afin que l’exercice du ministère pétrinien ne perde rien de son authenticité et de sa transparence.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Je leur donne la vie éternelle. »

dimanche 12 mai 2019

Le Seigneur dit : « Mes brebis écoutent la voix, et moi je les connais ; elles me suivent, et je leur donne la vie éternelle ». Un peu plus haut il avait dit à leur sujet : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer et sortir, et il trouvera un pâturage » (Jn 10,9). Il entrera en venant à la foi ; il sortira en passant de la foi à la vision face à face, de la croyance à la contemplation, et il trouvera un pâturage en arrivant au festin éternel.

Les brebis du bon pasteur trouvent donc un pâturage parce que tous ceux qui le suivent avec un cœur simple sont nourris dans le pâturage des prairies éternellement vertes. Et quel est le pâturage de ces brebis-là, sinon les joies intérieures d’un paradis à jamais verdoyant ? Car le pâturage des élus, c’est le visage de Dieu, toujours présent : puisqu’on le contemple sans interruption, l’âme se rassasie sans fin d’un aliment de vie…

Recherchons donc, frères très chers, ce pâturage où nous trouverons notre joie au cœur de la fête célébrée au ciel par tant de nos concitoyens. Que leur allégresse nous y invite… Réveillons donc nos âmes, mes frères ! Que notre foi se réchauffe en ce qu’elle croit, que nos désirs s’enflamment pour les biens d’en haut. Aimer ainsi c’est déjà se mettre en route. Ne laissons aucune épreuve nous détourner de la joie de cette fête intérieure, car si on désire se rendre à un endroit qu’on s’est fixé, aucune difficulté ne peut détourner de ce désir. Ne nous laissons pas non plus séduire par des réussites flatteuses. Stupide serait le voyageur qui, au spectacle du paysage merveilleux, oublierait en chemin le but de son voyage.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

« Mes brebis écoutent ma voix ; je les connais et elles me suivent. »

mardi 24 avril 2018

Bon Pasteur, Jésus, pasteur vraiment bon, pasteur plein de bienveillance et de tendresse, vers toi monte le cri d’un pasteur pauvre et misérable : pasteur fragile, pasteur maladroit, pasteur quelconque (cf Lc 17,10), mais malgré tout, pasteur de tes brebis. Oui, vers toi, Bon Pasteur, monte le cri de ce pasteur qui est loin d’être bon ; vers toi il crie, inquiet pour lui-même, inquiet pour tes brebis… Tu connais mon cœur, Seigneur : tu sais que mon souhait est de dépenser entièrement pour ceux que tu m’a confiés tout ce que tu as donné à ton serviteur…, et plus que tout, me dépenser pour eux sans compter (2Co 12,15)…

Toi-même, tu n’as pas dédaigné de te dépenser pour eux. Apprends-moi donc, Seigneur, à moi ton serviteur, apprends-moi, par ton Esprit Saint, comment me dépenser pour eux… Donne-moi, Seigneur, par ta grâce inexprimable, de supporter avec patience leurs faiblesses, d’y compatir avec bonté, de les secourir avec discrétion. Que l’enseignement de ton Esprit m’apprenne à consoler les affligés, à fortifier les craintifs, à relever ceux qui tombent, à être faible avec les faibles, à partager la brûlure de ceux qui trébuchent, à me faire tout à tous pour les gagner tous (2Co 11,29; 1Co 9,19.22). Mets sur mes lèvres une parole vraie, une parole droite, une parole juste, afin qu’ils grandissent dans la foi, l’espérance et l’amour, en chasteté et en humilité, en patience et en obéissance, en ferveur d’esprit et pureté de cœur. Puisque c’est toi qui leur as donné ce guide aveugle (Mt 15,14), cet enseignant ignorant, ce chef incapable, enseigne celui que tu as établi comme enseignant, conduis celui à qui tu as ordonné de conduire les autres.

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167), moine cistercien
Prière d’un pasteur, 1.7 (trad cf coll. Pain de Cîteaux, n°24, p. 261s)

 

 

 

« Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. »

lundi 23 avril 2018

« Moi, je suis le bon pasteur. » Il est évident que le titre de pasteur convient au Christ. Car de même qu’un berger mène paître son troupeau, ainsi le Christ restaure les fidèles par une nourriture spirituelle, son propre corps et son propre sang… D’autre part, le Christ a dit que le pasteur entre par la porte et qu’il est lui-même cette porte ; il faut donc comprendre que c’est lui qui entre, et par lui-même. C’est bien vrai : c’est bien par lui-même qu’il entre ; il se manifeste lui-même et il montre qu’il connaît le Père par lui-même, tandis que nous, nous entrons par lui, et c’est lui qui nous donne le bonheur parfait.

Personne d’autre que lui n’est la porte, parce que personne d’autre n’est « la vraie lumière, qui éclaire tous les hommes » (Jn 1,9)… C’est pourquoi aucun homme ne dit qu’il est la porte ; le Christ s’est réservé ce nom comme lui appartenant en propre. Mais le titre de pasteur, il l’a communiqué à d’autres, il l’a donné à certains de ses membres. En effet, Pierre l’a été aussi (Jn 21,15), et les autres apôtres, ainsi que tous les évêques. « Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur » dit l’Écriture (Jr 3,15)… Aucun pasteur n’est bon s’il n’est uni au Christ par la charité, devenant ainsi membre du pasteur véritable.

Car le service du bon pasteur, c’est la charité. C’est pourquoi Jésus dit qu’il « donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11)… Le Christ nous a montré l’exemple : « Il a donné sa vie pour nous. Nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1Jn 3,16).

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l’Église
Commentaire de l’évangile de Jean, 10,3 (trad. cf bréviaire)

 

 

 

Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis

dimanche 22 avril 2018

« Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. » Pilate a vu ce pasteur ; les juifs l’ont vu, conduit à la croix pour son troupeau, comme le chœur des prophètes l’avait annoncé clairement bien avant la Passion : « Comme un agneau, il est conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs » (Is 53,7). Il ne refuse pas la mort, il ne fuit pas le jugement, il ne repousse pas ceux qui le crucifient.

Il n’a pas subi la Passion : il l’a voulue pour ses brebis. « J’ai le pouvoir de déposer ma vie, dit-il, et le pouvoir de la reprendre. » Il détruit la souffrance par la souffrance de sa Passion, la mort par sa mort. Par son tombeau, il ouvre les tombeaux. Il ébranle le séjour des morts, il en fait sauter les verrous. Les tombeaux sont scellés et la prison fermée tant que le Berger ne descend dans la mort pour y annoncer la libération à celles de ses brebis qui sont endormies (cf 1P 3,19). On le voit au séjour des morts : il donne l’ordre d’en sortir, on le voit renouveler même là l’appel à la vie. « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » : c’est ainsi qu’il cherche l’amour de ses brebis. Celui qui aime le Christ, c’est celui qui sait entendre sa voix.

Basile de Séleucie (?-v. 468), évêque
Homélie 26, sur le Bon Pasteur ; PG 85, 299 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 220 rev.)

 

 

 

Pasteur à la suite du seul Pasteur

vendredi 2 juin 2017

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Le vrai pasteur est celui qui, par sa bonté, son zèle et sa prière, est capable de chercher et de remettre dans le bon chemin les brebis raisonnables qui se sont perdues. Le pilote est celui qui a obtenu, par la grâce de Dieu et par ses propres labeurs, une force spirituelle qui le rend capable d’arracher le vaisseau non seulement aux flots déchaînés, mais à l’abîme lui-même. Le médecin est celui qui a acquis la santé du corps et de l’âme et qui n’a besoin pour eux d’aucun remède.

Un bon pilote sauve son vaisseau ; et un bon pasteur vivifie et guérit ses brebis malades. Quand les brebis sont au pâturage, que le pasteur ne cesse pas de se servir de la flûte de la parole, surtout quand le troupeau s’apprête à dormir. Car le loup ne craint rien tant que la flûte pastorale. Autant les brebis auront suivi fidèlement le pasteur et auront fait des progrès, autant celui-ci répondra pour elles devant le Maître de maison.

C’est la charité qui fait connaître le vrai pasteur, puisque par charité le grand pasteur a voulu être crucifié.

Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650), moine au Mont Sinaï
L’Échelle sainte (trad. Bellefontaine 1993, coll. Spiritualité orientale n°24, p. 314-319, rev.)

 

 

 

 

« Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. »

lundi 8 mai 2017

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Le service du bon pasteur, c’est la charité. C’est pourquoi Jésus dit qu’il « donne sa vie pour ses brebis ». Car il faut savoir ce qui le distingue : le bon pasteur veille à l’intérêt de son troupeau, le mauvais cherche son propre intérêt. C’est bien ce que dit le prophète : « Malheur aux pasteurs d’Israël qui ne cherchent que leur propre pâture. N’est-ce pas leur troupeau qu’ils doivent paître ? » (Ez 34,2). Celui qui ne fait qu’utiliser le troupeau pour son propre intérêt n’est pas un bon pasteur… Un bon berger, au sens naturel, supporte beaucoup pour le troupeau sur lequel il veille, comme en témoigne Jacob : « J’étais dévoré le jour par la chaleur, et la nuit par le froid » (Gn 31,40)…

Mais le salut du troupeau spirituel importe plus que la vie même du pasteur ; c’est pourquoi, lorsque le troupeau est en danger, son pasteur doit supporter de perdre la vie de son corps pour le salut du troupeau. Le Seigneur a dit : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis », sa vie corporelle par l’exercice charitable de l’autorité… Le Christ nous a montré l’exemple : « Il a donné sa vie pour nous. Nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1Jn 3,16).

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l’Église
Commentaire de l’évangile de Jean, 10,3 (trad. Orval)

 

 

 

« Il les appelle chacune par son nom. »

dimanche 7 mai 2017

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Quand Jésus se présentait lui-même comme le Bon Pasteur, il se rattachait à une longue tradition biblique, déjà familière à ses disciples et aux autres auditeurs. Le Dieu d’Israël, en effet, s’était toujours manifesté comme le bon Pasteur de son peuple. Il en avait écouté la plainte, l’avait libéré de la terre d’esclavage, il avait guidé dans sa bonté le peuple sauvé par lui dans sa rude marche au désert vers la Terre promise… Siècle après siècle, le Seigneur avait continué à le guider, bien plus, à le porter dans ses bras comme le pasteur porte ses agneaux. Il l’avait aussi conduit depuis la punition de l’exil, l’appelant de nouveau et rassemblant les brebis dispersées pour les acheminer dans la terre de leurs pères.

C’est pour ces motifs que nos pères dans la foi se tournaient filialement vers Dieu, l’appelant leur Pasteur : « Le Seigneur est mon Berger, je ne manque de rien ; sur des prés d’herbe fraîche il me fait reposer, vers les eaux du repos il me mène, il y refait mon âme ; il me guide par le juste chemin » (Ps 22). Ils savaient que le Seigneur est un Pasteur bon, patient, parfois sévère, mais toujours miséricordieux envers son peuple et aussi envers tous les hommes…

Lorsque, dans la plénitude des temps, Jésus vint, il trouva son peuple « comme un troupeau sans pasteur » (Mc 6,34) et il en éprouva une peine profonde. En lui s’accomplissaient les prophéties et s’achevait l’attente. Avec les paroles mêmes de la tradition biblique, Jésus s’est présenté comme le Bon Pasteur qui connaît ses brebis, les appelle chacune par son nom, et donne sa vie pour elles. Et ainsi, « il y aura un seul troupeau et un seul pasteur » (Jn 10,16).

Bienheureux Paul VI, pape de 1963-1978
Message pour la Journée de prière pour les vocations 1971 (trad. DC, t. 68, p. 405)