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Archive pour le mot-clef ‘Marthe et Marie’

Marthe et Marie

mardi 4 octobre 2016

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« Une femme nommée Marthe le reçut chez elle ; elle avait une sœur du nom de Marie ». Si notre cœur est le lieu d’habitation de Dieu, il faut que ces deux femmes y habitent : l’une qui s’assied aux pieds de Jésus pour l’écouter, l’autre qui s’occupe de le nourrir. Tant que le Christ sera sur la terre, pauvre, en proie à la faim, à la soif, à la tentation, il faudra que ces deux femmes habitent la même maison, que dans le même cœur se vivent ces deux activités…

Ainsi, durant cette vie de labeur et de misères, il faut que Marthe habite votre maison… Tant que nous aurons besoin de manger et de boire, nous aurons aussi à dompter notre chair ou notre corps par les œuvres de la veille, du jeûne et du travail. Telle est la part de Marthe. Mais il faut aussi qu’en nous soit présente Marie, l’action spirituelle. Car nous n’avons pas à nous appliquer sans arrêt aux exercices corporels, il nous faut aussi parfois nous reposer, et goûter combien le Seigneur est doux, nous asseoir pour cela aux pieds de Jésus, et écouter sa Parole.

Amis, ne négligez pas Marie pour Marthe, ni Marthe pour Marie ! Si vous négligez Marthe, qui servira Jésus ? Si vous négligez Marie, de quoi vous servira la visite de Jésus, puisque vous n’en goûterez pas la douceur ?

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167), moine cistercien
Sermon pour l’Assomption

Marthe et Marie

dimanche 17 juillet 2016

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Qui mieux que ceux qui ont la charge d’une communauté méritent qu’on leur applique ces paroles : « Marthe, Marthe, tu te soucies de bien des choses » ? Qui s’inquiète de beaucoup de choses sinon celui à qui il incombe de s’occuper aussi bien de Marie la contemplative que de son frère Lazare et d’autres encore ? Vous reconnaissez Marthe inquiète et accablée de mille soucis : c’est l’apôtre qui a « le souci de toutes les Eglises » (2Co 11,28), qui veille à ce que les pasteurs prennent soin de leurs ouailles. « Nul n’est faible que je ne le sois avec lui, dit-il, et nul n’est scandalisé sans que je sois brûlé aussi » (v. 29). Que Marthe reçoive donc le Seigneur dans sa maison, puisque c’est à elle qu’est confié la direction du ménage… Que ceux qui partagent ses tâches reçoivent aussi le Seigneur, chacun selon son ministère particulier ; qu’ils accueillent le Christ et qu’ils le servent, qu’ils l’assistent dans ses membres, les malades, les pauvres, les voyageurs et les pèlerins.

Tandis qu’ils assument ces activités, que Marie demeure en repos, qu’elle connaisse « combien le Seigneur est doux » (Ps 33,9). Qu’elle ait bien soin de se tenir aux pieds de Jésus, le cœur plein d’amour et l’âme en paix, sans le quitter des yeux, attentive à toutes ses paroles, admirant son beau visage et son langage. « La grâce est répandue sur ses lèvres ; il est plus beau que tous les fils des hommes » (Ps 44,3), plus beau même que les anges dans leur gloire. Connais ta joie et rends grâce, Marie, toi qui as choisi la meilleure part. Heureux les yeux qui voient ce que tu vois, les oreilles qui méritent d’entendre ce que tu entends ! (Mt 13,16) Que tu es heureuse surtout d’entendre battre le cœur de Dieu dans ce silence où il est bon pour l’homme d’attendre son Seigneur !

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
3ème Sermon pour l’Assomption (trad. Béguin, Seuil 1953, p. 1002 rev.)

 

 

 

« C’est vraiment une bonne œuvre qu’elle vient d’accomplir envers moi. » (Mt 26,10)

lundi 21 mars 2016

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L’Evangile nous rapporte aujourd’hui que, le Seigneur étant à table avec Lazare qu’il avait ressuscité des morts, « Marie, la sœur de Lazare et de Marthe, prit une livre d’un parfum de nard et en oignit les pieds de Jésus »… Sainte Marie, on le lit souvent dans l’évangile, plut beaucoup au Christ par la grandeur extraordinaire de sa foi. Dans le passage qui précède, en pleurant la mort de son frère, elle fit pleurer aussi le Seigneur ; car elle provoqua à la tendresse l’auteur de la tendresse. Et, bien qu’il ait été sur le point de ressusciter Lazare de la mort, le Seigneur pleura, alors que Marie pleurait, pour bien montrer à la fois sa propre tendresse et le mérite de Marie… Les larmes du Seigneur nous montrent le mystère de la chair assumée ; la résurrection de Lazare met en lumière la puissance de sa divinité…

Dans ce passage-ci, voyez le dévouement et la foi de cette sainte femme. Les autres étaient à table avec le Seigneur ; elle, elle oignait ses pieds. Les autres échangeaient avec le Seigneur paroles et propos ; elle, dans le silence de sa foi, elle essuyait ses pieds avec ses cheveux. Les autres paraissaient à l’honneur, elle au service ; mais le service rendu par Marie avait plus de prix aux yeux du Christ que la place honorable des convives. D’ailleurs,… le Seigneur dit à son sujet : « En vérité, je vous le dis, partout où sera proclamé cet Évangile, dans le monde entier, on redira aussi à sa mémoire ce qu’elle vient de faire » (Mt 26,13).

Quel a été donc le service rendu par cette sainte femme, pour qu’il ait été proclamé dans le monde entier, et qu’on le proclame chaque jour ? Voyez son humilité. Elle n’a pas commencé par oindre la tête du Seigneur, mais ses pieds… Elle a commencé par les pieds pour mériter d’en arriver à la tête, parce que « qui s’abaisse », comme il est écrit, « sera élevé, et qui s’élève sera abaissé » (Mt 23,12). Elle s’est abaissée pour être élevée.

Saint Chromace d’Aquilée (?-407), évêque
Sermon 11 (trad. SC 154, p 213s)

 

 

Marthe et Marie dans l’unique corps du Christ

mardi 6 octobre 2015

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Dans la parabole du bon Samaritain, il a été question de la miséricorde ; mais il n’y a pas qu’une seule manière d’être vertueux. Vient ensuite l’exemple de Marthe et de Marie ; on y voit l’une dévouée par son action, l’autre religieusement attentive à la parole de Dieu. Si cette attention s’accorde avec la foi, elle est préférable même aux œuvres, selon ce qui est écrit : « C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée ». Efforçons-nous donc, nous aussi, de posséder ce que personne ne peut nous enlever ; prêtons une oreille non pas distraite, mais attentive… Soyons comme Marie, animée du désir de la sagesse : c’est là une œuvre plus grande, plus parfaite que les autres… Ne critique donc pas, ne juge pas oisifs ceux que tu vois désirer cette sagesse…

Marthe, pourtant, n’est pas critiquée pour ses bons offices, même si Marie a choisi la meilleure part. Jésus, en effet, a de multiples richesses et fait de multiples largesses… Les apôtres aussi n’ont pas jugé que le mieux était de laisser la parole de Dieu pour servir aux tables (Ac 6,2). Mais les deux choses sont œuvres de sagesse ; Etienne pour sa part, qui était plein de sagesse, a été choisi comme serviteur. Donc, que celui qui sert obéisse à celui qui enseigne, et que celui qui enseigne encourage celui qui sert. Un est le corps de l’Église, même si les membres sont divers ; l’un a besoin de l’autre. « L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi, ni de même la tête aux pieds » (1Co 12,14s). L’oreille ne peut pas dire qu’elle ne fait pas partie du corps. Il y a des organes qui sont plus importants ; les autres sont cependant nécessaires.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Traité sur l’Evangile de saint Luc, 7, 85-86 (trad. Véricel, L’Evangile commenté, p. 242 ; cf SC 52, p. 36)

 

 

 

« Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. » (Jn 11,5)

mardi 29 juillet 2014

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Aimez tout le monde d’un grand amour de charité, mais réservez votre amitié profonde pour ceux qui peuvent échanger avec vous des choses bonnes… Si vous échangez dans le domaine des connaissances, votre amitié est certes louable ; plus encore si vous communiez dans le domaine de la prudence, de la discrétion, de la force et de la justice. Mais si votre relation est fondée sur la charité, la dévotion et la perfection chrétienne, ô Dieu, que votre amitié sera précieuse ! Elle sera excellente parce qu’elle vient de Dieu, excellente parce qu’elle tend à Dieu, excellente parce que son lien, c’est Dieu, parce qu’elle durera éternellement en Dieu. Qu’il fait bon aimer sur la terre comme on aime au ciel, apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement en l’autre !

Je ne parle pas ici de l’amour simple de charité, car il doit être porté à tous les hommes ; mais je parle de l’amitié spirituelle, par laquelle deux ou trois ou plusieurs communient dans la vie spirituelle et deviennent un seul esprit entre eux (cf Ac 4,32). C’est vraiment à bon droit que peuvent chanter de telles âmes heureuses : « Combien il est bon et agréable que les frères habitent ensemble ! » (Ps 132,1)… Il me semble que toutes les autres amitiés ne sont que l’ombre de celle-ci… Pour des chrétiens vivant dans le monde, il leur est nécessaire de s’aider les uns les autres par de saintes amitiés ; par ce moyen ils s’encouragent, se soutiennent, se portent mutuellement vers le bien… Personne ne saurait nier que notre Seigneur ait aimé d’une amitié plus douce et plus spéciale saint Jean, Lazare, Marthe et Madeleine, car l’Écriture le témoigne.

Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l’Église
Introduction à la vie dévote, III, 19 (français modernisé)

 

Lundi saint

lundi 14 avril 2014

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« Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà… Alors Jésus pleura » (Jn 11,17.35). Pourquoi est-ce que notre Seigneur a pleuré devant la tombe de Lazare ?… Il a pleuré par compassion pour le deuil des autres…; il a vu la détresse du monde…

Hélas, d’autres pensées aussi ont provoqué ses larmes. Comment ce bienfait prodigieux en faveur des sœurs endeuillées allait-il être gagné ? À ses propres dépens… Le Christ allait apporter la vie aux morts par sa propre mort. Ses disciples avaient essayé de le dissuader de revenir en Judée, de peur qu’il n’y soit tué (Jn 11,8) ; leur crainte s’est réalisée. Il y est allé pour ressusciter Lazare, et la renommée de ce miracle a été la cause immédiate de son arrestation et de sa crucifixion (Jn 11,53). Il savait tout cela à l’avance… : il a vu la résurrection de Lazare, le repas chez Marthe, Lazare à table, la joie de tous côtés, Marie qui l’honorait pendant ce repas de fête en versant un parfum de grand prix sur ses pieds, les juifs qui venaient nombreux non seulement pour le voir mais pour voir Lazare aussi, son entrée triomphale à Jérusalem, la foule qui criait « Hosanna », les gens qui témoignaient de la résurrection de Lazare, les Grecs venus adorer Dieu pendant la Pâque qui voulaient absolument le voir, les enfants qui participaient à la joie générale — et puis les pharisiens qui complotaient contre lui, Judas qui le trahissait, ses amis qui l’abandonnaient, et la croix qui le recevait…

Il pressentait que Lazare revenait à la vie à cause de son propre sacrifice, qu’il descendait dans la tombe que Lazare quittait, que Lazare allait vivre et lui-même mourir. Les apparences allaient être renversées : on célébrerait la fête chez Marthe mais la dernière pâque de l’amertume serait uniquement la sienne. Et il savait qu’il acceptait ce renversement de son plein gré ; il était descendu du sein de son Père pour expier dans son sang les péchés de tous les hommes et ressusciter ainsi du tombeau tous les croyants.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
Sermon « The Tears of Christ at the Grave of Lazarus », PPS, t. 3, n° 10

 

 

 

 

« Moi, je suis la résurrection et la vie. »

dimanche 6 avril 2014

Giotto_di_Bondone_-_Résurrection_de_Lazare_(détail)Quand il a demandé : « Où l’avez-vous déposé ? », les larmes venaient aux yeux de notre Seigneur. Ses larmes ont été comme la pluie, Lazare comme le grain, et le sépulcre comme la terre. Il a crié d’une voix de tonnerre, la mort a tremblé à sa voix, Lazare a jailli comme le grain, est sorti et a adoré le Seigneur qui l’avait ressuscité.

Jésus…a rendu la vie à Lazare et est mort à sa place, car, lorsqu’il l’eut tiré du sépulcre et pris place à sa table, lui-même a été enseveli symboliquement par l’huile que Marie a versée sur sa tête (Mt 26,7). La force de la mort qui avait triomphé depuis quatre jours est écrasée…pour que la mort sache qu’il était facile au Seigneur de la vaincre le troisième jour…; sa promesse est véridique : il avait promis qu’il ressusciterait lui-même le troisième jour (Mt 16,21)… Le Seigneur a donc rendu leur joie à Marie et à Marthe en terrassant l’enfer pour montrer que lui-même ne serait pas retenu par la mort pour toujours… Maintenant, chaque fois qu’on dira que ressusciter le troisième jour est impossible, qu’on regarde celui qui a été ressuscité le quatrième jour…

« Approchez-vous et enlevez la pierre. » Quoi donc, celui qui a ressuscité un mort et lui a rendu la vie n’aurait-il pas pu ouvrir le sépulcre et renverser la pierre ? Lui qui disait à ses disciples : « Si vous avez la foi gros comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne : Déplace-toi, et elle se déplacera » (Mt 17,20), n’aurait-il pas pu par un mot déplacer la pierre qui fermait l’entrée du sépulcre ? Certes, il aurait pu aussi enlever la pierre par sa parole, lui dont la voix, alors qu’il était suspendu à la croix, a fendu les pierres et les sépulcres (Mt 27,51-52). Mais, parce qu’il était l’ami de Lazare, il dit : « Ouvrez, pour que l’odeur de la pourriture vous frappe, et déliez-le, vous qui l’avez enveloppé dans son suaire, pour que vous reconnaissiez bien celui que vous aviez enseveli. »

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Commentaire de l’Évangile concordant, 17, 7-10 ; SC 121 (trad. cf  SC p. 307)

 

 

 

 

Gemme du paradis

vendredi 2 août 2013

Marie

Ma Mère est la femme à l’âme d’enfant. Plus encore. Elle est la Femme à l’âme angélique. Telle Eve sortie des mains du Père. Imagines-tu, Marie, ce qu’aura été le premier lys fleuri dans le jardin terrestre? Ils sont si beaux aussi ceux qui conduisent à cette eau. Mais le premier sorti des mains du Créateur! Était-ce une fleur ou un diamant? Était-ce des pétales ou des feuilles d’argent très pur? Eh bien, ma Mère est plus pure que ce premier lys qui a parfumé les vents. Et son parfum de Vierge inviolée emplit le Ciel et la Terre, et c’est derrière elle que marcheront ceux qui seront bons dans les siècles des siècles. Le Paradis est lumière, parfum et harmonie. Mais si en lui le Père ne se délectait pas dans la contemplation de la Toute Belle qui fait de la Terre un paradis, mais si le Paradis devait dans l’avenir ne pas posséder le Lys vivant dans lequel se trouvent les trois pistils de feu de la Divine Trinité, lumière, parfum et harmonie, la joie du Paradis seraient amoindris de moitié. La pureté de la Mère sera la gemme du Paradis.

Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

 

 

 

 

 

Marthe et Marie

lundi 22 juillet 2013
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Marie-MadeleineMarthe survient toute essoufflée: “Tu es encore ici, Marie? Et moi, je me fais tant de soucis!… L’heure avance. Les invités seront bientôt là, et il y a tant à faire. Les servantes sont au pain, les serviteurs découpent et font cuire les viandes. Moi je prépare les nappes, les tables et les boissons. Mais il y a encore les fruits à cueillir et l’eau de menthe et de miel à préparer…” Marie écoute tant soit peu les lamentations de sa sœur. Avec un sourire bienheureux, elle continue de regarder Jésus sans bouger de place. Marthe réclame l’aide de Jésus: “Maître, regarde comme je suis échauffée. Te paraît-il juste que je sois seule à faire les préparatifs? Dis-lui, Toi, de m’aider.” Marthe est vraiment fâchée. Jésus la regarde avec un sourire qui est à moitié doux, à moitié un peu ironique, ou plutôt moqueur. Marthe s’offense un peu: “Je parle sérieusement, Maître. Regarde-la comment elle est oisive pendant que je travaille. Et elle est ici à regarder…” Jésus prend un air plus sérieux: “Ce n’est pas de l’oisiveté, Marthe. C’est de l’amour. L’oisiveté, c’était avant. Et tu as tant pleuré pour cette oisiveté indigne. Tes larmes ont rendu encore plus agile ma démarche pour la sauver pour Moi et la rendre à ton honnête affection. Voudrais-tu lui disputer l’amour qu’elle a pour son Sauveur? Préférerais-tu alors qu’elle soit loin d’ici pour ne pas te voir travailler, mais aussi loin de Moi? Marthe, Marthe! Dois-je donc te dire qu’elle (et Jésus lui met la main sur la tête), venue de si loin, t’a surpassée en amour? Dois-je donc dire qu’elle, qui ne savait pas une seule parole de bien, est maintenant savante dans la science de l’amour? Laisse-la à sa paix! Elle a été si malade! Maintenant c’est une convalescente qui revient à la santé en buvant les boissons qui la fortifient. Elle a été tellement tourmentée… Maintenant, sortie du cauchemar, elle regarde autour d’elle et en elle, et elle se découvre nouvelle et elle découvre un monde nouveau. Laisse-la s’en donner la sécurité. C’est avec son « nouveau » qu’elle doit oublier le passé et se conquérir l’éternité… Elle ne sera pas seulement conquise par le travail, mais aussi par l’adoration. Il aura une récompense celui qui aura donné un pain à l’apôtre et au prophète, mais double récompense aura celui qui aura oublié même de se nourrir pour m’aimer, parce qu’il aura eu l’esprit plus grand que la chair, un esprit qui aura crié plus fort que les besoins humains, même licites. Tu te préoccupes de trop de choses, Marthe. Pour elle, il n’y en a qu’une seule. Mais c’est celle qui suffit à son esprit et surtout à son Seigneur qui est aussi le tien. Laisse tomber les choses inutiles. Imite ta sœur. Marie a choisi la meilleure part. Celle qui ne lui sera jamais ôtée. Quand toutes les vertus seront dépassées, parce qu’elles ne seront plus nécessaires aux citoyens du Royaume, la seule qui restera sera la Charité. Elle restera toujours. Elle seule, souveraine. Marie, elle l’a choisie, elle l’a prise comme écu et comme bourdon. Avec elle, comme sur des ailes d’anges, elle arrivera dans mon Ciel.” Marthe, mortifiée, baisse la tête et s’en va. “Ma sœur t’aime beaucoup et se donne du mal pour te faire honneur…” dit Marie pour l’excuser. “Je le sais et elle en sera récompensée. Mais elle a besoin d’être purifiée, comme s’est purifiée cette eau, de sa façon de penser humaine. Regarde comme l’eau est redevenue limpide pendant que nous parlions. Marthe se purifiera grâce aux paroles que je lui ai dites. Toi… toi, par la sincérité de ton repentir…” “Non, par ton pardon, Maître. Mon repentir ne suffisait pas pour laver mon grand péché…” “Il suffisait et il suffira pour toutes tes sœurs qui t’imiteront. Pour tous les pauvres infirmes de l’esprit. Le repentir sincère est un filtre qui purifie; l’amour ensuite est la substance qui préserve de toute nouvelle souillure. Voilà la raison pour laquelle ceux que la vie a rendus adultes et pécheurs pourront redevenir innocents comme des enfants et entrer comme eux dans mon Royaume. Allons maintenant à la maison. Que Marthe ne reste pas trop dans sa douleur. Apportons-lui notre sourire d’Ami et de sœur.” Jésus dit: “Il n’est pas besoin de commentaire. La parabole de l’eau est un commentaire pour l’opération du repentir dans les cœurs. Tu as ainsi le cycle complet de Marie-Magdeleine. De la mort à la Vie. C’est la plus grande ressuscitée de mon Évangile. Elle est ressuscitée de sept morts. Elle est revenue à la Vie. Tu l’as vue comme une plante à fleur relever de la fange la tige de sa nouvelle fleur de plus en plus haut, et puis fleurir pour Moi, répandre ses parfums pour Moi, mourir pour Moi. Tu l’as vue pécheresse, puis assoiffée s’approchant de la Source, puis repentie, puis pardonnée, puis aimante, puis penchée avec pitié sur le Corps inerte de son Seigneur, puis servante de la Mère, qu’elle aime parce que c’est ma Mère, enfin pénitente sur le seuil de son Paradis. Âmes qui craignez, apprenez à ne pas craindre de Moi en lisant la vie de Marie de Magdala. Âmes qui aimez, apprenez d’elle à aimer avec une séraphique ardeur. Âmes qui avez erré, apprenez d’elle la Science qui prépare au Ciel. Je vous bénis tous pour vous aider à vous élever. Va en paix.”
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Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Ensemble, Marthe et Marie accueillent la Sagesse de Dieu (1Co 1,24)

dimanche 21 juillet 2013

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La vertu n’a pas qu’un seul visage. L’exemple de Marthe et de Marie nous montre dans les œuvres de l’une le dévouement actif et chez l’autre l’attention religieuse du cœur à la parole de Dieu. Si cette attention est unie à une foi profonde, elle est préférable aux œuvres : « Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée ». Efforçons-nous donc, nous aussi, de posséder ce que personne ne pourra nous enlever, en prêtant une oreille non pas distraite, mais attentive ; car il arrive que même le grain de la parole venue du ciel soit emporté, s’il est semé le long du chemin (Lc 8, 5.12).

      Sois donc animé du désir de la sagesse, comme Marie : c’est là une œuvre plus grande, plus parfaite. Que les soucis du service ne t’empêchent pas d’accueillir la parole venue du ciel. Ne critique pas et ne juge pas oisifs ceux que tu verras occupés à acquérir la sagesse, car Salomon, cet homme paisible, l’a invitée chez lui pour qu’elle demeure avec lui (Sg 9,10). Pourtant il ne s’agit pas de reprocher à Marthe ses bons services : Marie a la préférence parce qu’elle a choisi une meilleure part. Jésus a de multiples richesses, et il les distribue largement ; la femme la plus sage a reconnu et a choisi ce qui est le plus important.

Les apôtres aussi ont estimé qu’il était préférable de ne pas délaisser la parole de Dieu pour servir aux tables (Ac 6,2). Mais les deux choses sont des œuvres de sagesse : Étienne a été choisi comme serviteur, comme diacre, et il était rempli de sagesse (Ac 6,5.8)… En effet, le corps de l’Église est un, et si ses membres sont divers, ils ont besoin les uns des autres : « L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de tes services, ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous » (1Co 12,21)… Si certains membres sont plus importants, les autres sont cependant nécessaires. La sagesse réside dans la tête, l’activité dans les mains.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 85-86 ;  SC 52 (trad. SC p. 36 rev.)