e Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés.
Sur cette montagne, il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations.
Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. Le Seigneur a parlé.
Et ce jour-là, on dira : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! »
Car la main du Seigneur reposera sur cette montagne. Mais Moab sera piétiné sur place, comme la paille est piétinée dans le fumier.
Nous tous qui croyons dans le Christ Jésus, nous sommes appelés « pierres vivantes » selon les paroles de l’Écriture : « Mais vous, vous êtes des pierres vivantes, édifiées en maison spirituelle pour un sacerdoce saint afin d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ » (1P 2,5).
Or, quand il s’agit de pierres matérielles, nous savons qu’on veille à placer en premier dans les fondations les pierres les plus solides et les plus résistantes pour qu’on puisse placer par-dessus avec confiance le poids de l’édifice entier. Les pierres suivantes, de qualité un peu inférieure, on les range tout près des pierres de fondation, et ainsi de suite selon la résistance des pierres…, jusqu’au toit. Il faut comprendre que cela s’applique également aux pierres vivantes, dont certaines sont aux fondations de notre édifice spirituel. Or quelles sont ces pierres placées dans les fondations ? « Les apôtres et les prophètes » ; c’est l’enseignement de Paul : « Édifiés, dit-il, sur les apôtres et les prophètes comme fondations, la pierre angulaire étant le Christ Jésus lui-même » (Ep 2,20).
Pour te préparer plus activement, toi qui m’écoutes, à la construction de cet édifice, pour être une des pierres voisines du fondement, tu dois savoir que c’est le Christ lui-même qui est le fondement de cet édifice que nous décrivons. Ainsi l’affirme l’apôtre Paul : « Nul ne peut poser d’autre fondement que celui qui s’y trouve, à savoir Jésus Christ » (1Co 3,11). Bienheureux donc ceux qui ont bâti des édifices religieux et saints sur un fondement aussi noble !
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur le livre de Josué, n°9, 1-2 ; PG 12, 871-872 (trad. Orval ; cf SC 71, p. 245 et bréviaire commun dédicace)