Archive pour le mot-clef ‘enseignement’
« Jésus passait par les villes et les villages en enseignant. »
dimanche 21 août 2016Faites bien attention, frères très chers : les saintes Écritures nous ont été transmises pour ainsi dire comme des lettres venues de notre patrie. Notre patrie, en effet, c’est le paradis ; nos parents, ce sont les patriarches, les prophètes, les apôtres et les martyrs ; nos concitoyens, les anges ; notre roi, le Christ. Quand Adam a péché, nous avons été pour ainsi dire jetés dans l’exil de ce monde. Mais parce que notre roi est fidèle et miséricordieux plus qu’on ne peut le penser ou le dire, il a daigné nous envoyer, par l’intermédiaire des patriarches et des prophètes, les saintes Écritures, comme des lettres d’invitation par lesquelles il nous invitait dans notre éternelle et première patrie… En raison de son ineffable bonté, il nous a invités à régner avec lui.
Dans ces conditions, quelle idée se font d’eux-mêmes les serviteurs qui…ne daignent pas lire les lettres qui nous invitent à la béatitude du Royaume ? … « Celui qui ignore sera ignoré » (1Co 14,38). Certainement, celui qui néglige de chercher Dieu dans ce monde par la lecture des textes sacrés, Dieu à son tour refusera de l’admettre dans la béatitude éternelle. Il doit craindre qu’on ne lui ferme les portes, qu’on ne le laisse dehors avec les vierges folles (Mt 25,10) et qu’il ne mérite d’entendre : « Je ne sais pas qui vous êtes ; je ne vous connais pas ; écartez-vous de moi, vous tous qui faites le mal »… Celui qui veut être écouté favorablement de Dieu doit commencer par écouter Dieu. Comment aurait-il le front de vouloir que Dieu l’écoute favorablement, s’il en fait si peu de cas qu’il néglige de lire ses préceptes ?
Saint Césaire d’Arles (470-543), moine et évêque
Sermon 7 ; CCL 103, 37s (trad. SC 175, p. 341s rev.)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,44-51.
jeudi 14 avril 2016n ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.
Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ;
mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Quand c’est Dieu qui suspend et arrête l’entendement, il lui donne de quoi admirer et de quoi s’occuper ; alors, sans raisonner, nous recevons dans l’espace d’un Credo plus de lumière que nous ne pourrions en acquérir en bien des années avec tout l’effort du monde. Mais de nous-mêmes vouloir lier les puissances de notre âme et arrêter leur activité, c’est une folie…
Pendant bien des années, j’ai lu beaucoup de choses sans les comprendre. Ensuite, j’ai passé un temps considérable sans pouvoir trouver de termes pour expliquer les grâces que Dieu m’accordait, ce qui a été pour moi la source de bien des peines. Mais quand il plaît à sa Majesté, elle enseigne tout en un instant, et d’une manière qui me jette dans la stupeur. Voici une chose que je peux affirmer en toute vérité. Bien des hommes spirituels avec qui j’avais des entretiens ont cherché à m’expliquer les dons que Dieu faisait à mon âme, espérant ainsi m’aider à en rendre compte. Ma stupidité a rendu tous leurs efforts entièrement inutiles. Peut-être que notre Seigneur le voulait ainsi, afin d’avoir seul des droits à ma reconnaissance. En fait, c’est lui qui a toujours été mon maître. Qu’il en soit béni ! Mais aussi, quelle confusion pour moi qu’un tel aveu soit l’expression de la vérité ! … C’est donc sans que je l’aie ni désiré ni demandé, que Dieu m’a éclairée en un instant et mise en état de m’exprimer. Mes confesseurs en étaient surpris, et moi bien davantage, parce que je connaissais mieux mon incapacité… Oui, je le redis encore, il est très important de ne pas élever son esprit avant que Dieu ne l’élève ; et quand il le fait, on le comprend tout de suite.
Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l’Église
Vie, ch. 12 (trad. OC, Seuil 1995, p. 87)