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Archive pour le mot-clef ‘coeur’

« Dieu, crée pour moi un cœur pur ! » (Ps 50,12)

mercredi 28 août 2019

« Déchirez vos cœurs, dit le prophète, et non vos vêtements. » Parmi vous qui est celui dont la volonté est particulièrement portée à l’entêtement ? Qu’il déchire son cœur avec le glaive de l’Esprit, qui n’est autre que la Parole de Dieu. Qu’il le déchire et qu’il le réduise en poussière, car on ne peut se convertir au Seigneur qu’avec un cœur brisé. (…) Écoute un homme que Dieu a trouvé selon son cœur : « Mon cœur est prêt, ô Dieu, mon cœur est prêt. » Il est prêt pour l’adversité, il est prêt pour la prospérité, il est prêt pour les choses humbles, il est prêt pour celles qui sont élevées, il est prêt pour ce que tu ordonneras (…) « Mon cœur est prêt, ô Dieu, mon cœur est prêt. » Qui est, comme David, prêt à sortir et à entrer et à marcher selon la volonté du Roi ?

David disait encore, à propos des pécheurs : « Leur cœur s’est figé comme de la graisse ; moi, je trouve mes délices dans la méditation de ta Loi. » La dureté du cœur, l’obstination de l’esprit viennent de ce que nous méditons notre propre volonté, au lieu de méditer la Loi de Dieu.

Saint Bernard (1091-1153)

(Références bibliques : Jl 2,13; Ep 6,17; Ps 50,19; 1Sm 13,14; Ps 56,8; 2S 5,2; Ps 118,70)

St Vincent de Paul

mercredi 27 septembre 2017

Mes enfants, je pourrais dire mes frères et sœurs, je vais encore faire remonter certaines critiques.  Vous savez, comme je dis à chaque fois, on m’appelait le petit père. Aujourd’hui, je trouve que vous manquez d’énergie, vous manquez de foi en vous-mêmes,  vous avez peur de cet avenir, mais cet avenir était pareil à mon époque, qu’avez-vous fait depuis ? Je vous demande simplement si la prière, c’est l’amour avec autrui. Allez, il faut donner à autrui. La bourse, elle est pleine chez vous et elle est vide à côté, alors donnez votre bourse et vous verrez que le Seigneur rendra cette bourse multipliée par dix, par cent ! Le savez-vous ça ? Que cette bourse matérielle ne correspond à rien, elle n’est qu’une excuse dans votre vie, elle n’est qu’un passage, elle n’apporte rien à rien, cette bourse n’existe pas, il n’y a que votre cœur. Cette référence à votre cœur envers autrui, cette largesse envers autrui, oui là, vous êtes enfants de Dieu, enfants de Dieu. Et le chemin n’est pas aussi long que vous croyez. Chacun met des embûches devant ses pieds, alors appelez-moi, je ferai sauter ces embûches autant que je le pourrai, mais soyez fermes dans votre cœur, fermes dans votre foi et si vous allez au devant d’autrui, allez-y jusqu’au bout. Laissez votre bourse, laissez-la et vous comprendrez. Merci.

Message du 15 août 2010

« Si ta main t’entraîne au péché » : la conversion du cœur

jeudi 23 février 2017

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On ne peut parvenir au Royaume annoncé par le Christ que par la conversion, la « metanoia », c’est-à-dire par le changement et le renouvellement intime et total de l’homme tout entier, dans ses pensées, ses jugements et sa vie, changement et renouvellement qui s’opèrent en lui à la lumière de la sainteté et de l’amour de Dieu qui nous ont été manifestés et communiqués en plénitude dans le Fils.

L’invitation du Fils à la « metanoia » nous oblige d’autant plus qu’il ne l’a pas seulement prêchée, mais qu’il s’est offert lui-même en exemple. Le Christ est en effet le modèle suprême des pénitents. Il a voulu souffrir non pas pour ses péchés, mais pour ceux des autres.

Lorsqu’il se met devant le Christ, l’homme est éclairé d’une lumière nouvelle, il reconnaît la sainteté de Dieu et la gravité du péché. Par la parole du Christ, lui est transmis le message qui invite à la conversion et accorde le pardon des péchés. Ces dons, il les reçoit en plénitude dans le baptême, qui le configure à la Passion, à la mort et à la résurrection du Seigneur. C’est sous le signe de ce mystère que se place toute la vie à venir du baptisé.

Tout chrétien doit donc suivre le Maître en renonçant à lui-même, en portant sa croix et en participant aux souffrances du Christ (Mt 16,24). Ainsi, transfiguré en image de sa mort, il devient capable de méditer la gloire de la résurrection.

Bienheureux Paul VI, pape de 1963-1978
Constitution apostolique « Paenitemini » (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Mt 5,8)

mercredi 15 février 2017

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Tel un miroir brillant, l’homme doit avoir une âme pure. Une fois la rouille au miroir, l’homme ne peut plus y voir le reflet de son visage. De même, tant qu’il y a le péché dans l’homme, il n’est pas possible à cet homme de voir Dieu…

Mais si tu veux, tu peux guérir. Confie-toi au médecin, il ouvrira les yeux de ton âme et de ton cœur. Qui est le médecin ? C’est Dieu qui guérit et vivifie par le Verbe et la Sagesse. C’est par sa Parole, son Verbe, et sa Sagesse que Dieu a fait l’univers : « Par sa Parole les cieux ont été faits, et par son souffle, son Esprit, toute leur puissance » (Ps 32,6). Sa Sagesse est toute-puissante : « Dieu par la Sagesse a fondé la terre, il a établi les cieux avec intelligence » (Pr 3,19)…

Si tu sais cela, homme, et si tu mènes une vie pure, sainte et juste, tu peux voir Dieu. Qu’avant tout la foi et la crainte de Dieu prennent place en ton cœur, et tu comprendras cela. Quand tu auras déposé la condition mortelle et revêtu une nature impérissable, alors tu seras digne de voir Dieu. Car Dieu aura ressuscité ta chair devenue immortelle avec ton âme. Et alors, devenu immortel, tu verras l’Immortel, si maintenant tu lui donnes ta foi.

Saint Théophile d’Antioche (?-v. 186), évêque
Premier discours à Autolycus, 2, 7 ; PG 6, 1026s (trad. Orval rev.)

 

 

 

 

 

« Dieu, crée en moi un cœur pur. » (Ps 50,12)

mercredi 8 février 2017

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Il est dit que seule l’aide de Dieu sauve. Quand un homme sait qu’il n’a plus de secours, il prie beaucoup. Et plus il prie, plus son cœur se fait humble, car on ne peut pas prier et demander sans être humble. « Un cœur brisé et humilié, Dieu ne le méprisera pas » (Ps 50,19). Tant que le cœur ne s’est pas fait humble, il lui est impossible en effet d’échapper à la dispersion l’humilité recueille le cœur.

Quand l’homme s’est fait humble, aussitôt la compassion l’entoure, et son cœur sent alors le secours divin. Il découvre qu’une force monte en lui, la force de la confiance. Quand l’homme sent ainsi le secours de Dieu, quand il sent qu’il est là et qu’il vient à son aide, son cœur aussitôt est comblé de foi, et il comprend alors que la prière est le refuge du secours, la source du salut, le trésor de la confiance, le port dégagé de la tempête, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le soutien des faibles, l’abri au temps des épreuves, l’aide au plus fort de la maladie, le bouclier qui délivre dans les combats, la flèche lancée contre l’ennemi. En un mot la multitude des biens entre en lui par la prière. Il a donc ses délices désormais dans la prière de la foi. Son cœur rayonne de confiance.

Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours spirituels, 1ère série, n° 21 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 143)

 

 

Psaume 50

 

 

 

 

 

« Heureux les pauvres de cœur. »

lundi 6 juin 2016

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Tous les hommes sans exception désirent le bonheur, la béatitude. Mais ils ont sur elle des idées différentes : pour l’un, elle est dans la volupté des sens et la douceur de la vie ; pour un autre, dans la vertu ; pour un autre, dans la connaissance de la vérité. C’est pourquoi celui qui enseigne tous les hommes…commence par redresser ceux qui s’égarent, dirige ceux qui sont sur la route, et accueille ceux qui frappent à la porte… Celui donc qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6) redresse, dirige, accueille, et il commence par cette parole : « Heureux les pauvres en esprit ».

La fausse sagesse de ce monde, qui est vraiment folie (1Co 3,19), se prononce sans comprendre ce qu’elle affirme ; elle déclare bienheureuse « la race étrangère, dont la main droite est remplie d’injustice, dont la bouche profère le mensonge » parce que « leurs greniers sont pleins et débordants, leurs brebis fécondes et leurs vaches grasses » (Ps 143,7-13). Mais toutes leurs richesses sont incertaines, leur paix n’est pas la paix (Jr 6,14), leur joie est stupide. Au contraire, la Sagesse de Dieu, le Fils par nature, la main droite du Père, la bouche qui dit la vérité, proclame bienheureux les pauvres, destinés à être rois, rois du Royaume éternel. Il semble dire : « Vous cherchez la béatitude, mais elle n’est pas où vous cherchez ; vous courez, mais hors du chemin. Voici le chemin qui conduit au bonheur : la pauvreté volontaire à cause de moi, tel est le chemin. Le Royaume des cieux en moi, voilà la béatitude. Vous courez beaucoup mais mal ; plus vous allez vite, plus vous vous éloignez du terme… »

Ne craignons pas, frères. Nous sommes pauvres ; écoutons le Pauvre recommander aux pauvres la pauvreté. Nous pouvons croire en son expérience. Pauvre il est né, pauvre il a vécu, pauvre il est mort. Il n’a pas voulu s’enrichir ; oui, il a accepté de mourir. Croyons donc la Vérité qui nous indique le chemin vers la vie. Il est ardu, mais il est court ; la béatitude, elle, est éternelle. Le chemin est étroit, mais il mène à la vie (Mt 7,14).

Isaac de l’Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
Sermon 1, pour la Toussaint (trad. cf SC 130, p.93s)

 

 

 

« Une seule chose te manque. »

dimanche 11 octobre 2015

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Il y a une richesse qui sème la mort partout où elle domine : liberez-vouz-en et vous serez sauvés. Purifiez votre âme, rendez-la pauvre pour pouvoir entendre l’appel du Sauveur qui vous redit : « Viens et suis-moi ». Il est la voie où marche celui qui a le cœur pur : la grâce de Dieu ne se glisse pas dans une âme encombrée et déchirée par une multitude de possessions.

Celui qui regarde sa fortune, son or et son argent, ses maisons, comme des dons de Dieu, celui-là témoigne à Dieu sa reconnaissance en venant en aide aux pauvres avec ses biens. Il sait qu’il les possède plus pour ses frères que pour lui-même ; il reste maître de ses richesses au lieu d’en devenir esclave. Il ne les enferme pas en son âme, pas plus qu’il n’enserre sa vie en elles, mais il poursuit sans se lasser une œuvre toute divine. Et si un jour sa fortune vient à disparaître, il accepte sa ruine d’un cœur libre. Cet homme-là, Dieu le déclare bienheureux, il l’appelle « pauvre en esprit », héritier assuré du Royaume des Cieux (Mt 5,3)…

Il y a, à l’opposé, celui qui blottit sa richesse en son cœur, au lieu du Saint Esprit. Celui là garde en lui son argent ou ses terres ; il accumule sans fin sa fortune, et ne s’inquiète que d’amasser toujours davantage. Il ne lève jamais les yeux vers le ciel ; il s’embarrasse dans les pièges de ce monde, car il n’est que poussière et il retournera à la poussière (Gn 3,19). Comment peut-il éprouver le désir du Royaume, celui qui, au lieu du cœur, porte un champ ou une mine, lui que la mort surprendra fatalement au milieu de ses désirs déréglés ? « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6,21).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Homélie « Quel riche peut être sauvé ? » (trad. cf coll. Icthus, t. 6, p. 34)

 

 

« Son cœur est loin de moi. »

dimanche 30 août 2015

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La vie intérieure est une chose primordiale… La vie active est la conséquence de la vie intérieure et n’a de valeur que si elle en dépend. On voudrait tout faire le mieux possible, avec perfection. Mais si ce n’est pas relié à la vie intérieure, cela ne sert de rien. Toute la valeur de notre vie et de notre activité relève de la vie intérieure, la vie de l’amour de Dieu et de la Vierge Marie, l’Immaculée, pas de théories ni de douceurs, mais la pratique d’un amour qui consiste dans l’union de notre volonté à la volonté de l’Immaculée.

Avant tout et par-dessus tout, nous devons approfondir cette vie intérieure. S’il s’agit vraiment de la vie spirituelle, les moyens surnaturels sont nécessaires. La prière, la prière et seulement la prière est nécessaire pour entretenir la vie intérieure et son épanouissement ; le recueillement intérieur est nécessaire.

Ne soyons pas inquiets pour des choses sans nécessité, mais doucement et dans la paix, essayons de garder le recueillement de l’esprit et d’être prêts à la grâce de Dieu. Voilà pourquoi le silence nous aide.

Saint Maximilien Kolbe (1894-1941), franciscain, martyr
Entretiens spirituels inédits (trad. Eds. Lethielleux)

 

 

 

 

« Dieu, crée pour moi un cœur pur. » (Ps 51,12)

mercredi 11 février 2015

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Si, par un effort de vie parfaite, tu nettoies les scories de ton cœur, la beauté divine brillera de nouveau en toi. C’est ce qui arrive avec un morceau de métal, lorsque la meule le débarrasse de sa rouille. Auparavant il était noirci, et maintenant il brille et rayonne au soleil. De même l’homme intérieur, ce que le Seigneur appelle « le cœur », lorsqu’on aura enlevé les taches de rouille qui altéraient et détérioraient sa beauté, retrouvera la ressemblance de son modèle (Gn 1,27), et il sera bon. Car ce qui devient semblable à la Bonté est nécessairement bon…

Et ainsi celui qui a le cœur pur devient heureux (Mt 5,8) parce que, en redécouvrant sa pureté, il découvre, à travers cette image, son origine. Ceux qui voient le soleil dans un miroir, même s’ils ne fixent pas le ciel, voient le soleil dans la lumière du miroir aussi bien que s’ils regardaient directement le disque solaire. De même vous, qui êtes trop faibles pour saisir la lumière, si vous vous tournez vers la grâce de l’image placée en vous dès le commencement, vous trouvez en vous-mêmes ce que vous recherchez.

En effet, la pureté, la paix de l’âme, l’éloignement de tout mal, voilà la divinité. Si tu possèdes tout cela, tu possèdes certainement Dieu. Si ton cœur est dégagé de toute inconduite, libre de toute passion, pur de toute souillure, tu es heureux, car ton regard est clair.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Homélie 6 sur les Béatitudes ; PG 44, 1269 (trad. bréviaire 12e sam. rev.)

 

 

« Purifie d’abord l’intérieur » : préparer un chemin dans notre cœur

mardi 27 août 2013

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Nous lisons cette parole chez le prophète Isaïe : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez un chemin au Seigneur ! Redressez ses sentiers » (40,3). Le Seigneur veut trouver en vous un chemin par où il pourra entrer dans vos cœurs et y cheminer. Préparez-lui ce chemin ; redressez ses sentiers… Quel chemin allons-nous préparer au Seigneur ? Est-ce un chemin matériel ? Mais la Parole de Dieu peut-elle emprunter un tel chemin ? Ne faut-il pas plutôt préparer au Seigneur un chemin intérieur et tracer dans notre cœur des routes droites et unies ? Oui, voilà le chemin par où la Parole de Dieu pourra entrer pour s’installer dans le cœur humain capable de l’accueillir.

Qu’il est grand, le cœur de l’homme ! Quelle largeur et quelle capacité, pourvu qu’il soit pur ! Veux-tu connaître sa grandeur et sa largeur ? Regarde l’étendue des connaissances divines qu’il contient. Ce cœur le dit lui-même : « Dieu m’a donné une vraie connaissance de ce qui est : il m’a fait connaître la structure du monde et l’activité des éléments, le commencement, la fin et le milieu des temps, les alternances des solstices et les changements des saisons, les cycles de l’année et les positions des astres, la nature des animaux et les instincts des bêtes sauvages, le pouvoir des esprits et les pensées des hommes, les variétés de plantes et les vertus des racines » (Sg 7,17-20). Tu vois qu’il n’est pas petit, le cœur de l’homme qui embrasse tant de choses…

Or, s’il n’est pas petit et s’il peut saisir tant de choses, on peut y préparer un chemin au Seigneur et y tracer une route droite où cheminera la Parole, la Sagesse de Dieu (1Co 1,24). Prépare un chemin au Seigneur par une bonne conscience, aplanis la route pour que le Verbe de Dieu marche en toi sans heurts et te donne la connaissance de ses mystères et de sa venue.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur l’évangile de Luc, n°21 ; PG 13, 1855 ; SC 87 (trad. Orval rev.)