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Archive pour le mot-clef ‘Adam’

« Ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. »

lundi 19 mars 2012

« Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus : lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! C’est pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Ph 2,5-9)… Ce texte extraordinairement riche fait clairement allusion à la première chute… Jésus Christ revient sur les pas d’Adam. Contrairement à Adam, il est vraiment « comme Dieu » (cf Gn 3,5). Mais être comme Dieu, être égal à Dieu, c’est « être Fils » et donc totalement relation : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même » (Jn 5,19). C’est pourquoi celui qui est véritablement égal à Dieu ne se cramponne pas à son autonomie, au caractère illimité de son pouvoir et de son vouloir. Parce qu’il parcourt le chemin inverse, il devient le tout-dépendant, il devient le serviteur. Parce qu’il ne prend pas le chemin de la puissance, mais celui de l’amour, il peut descendre jusqu’au mensonge d’Adam, jusqu’à la mort, et là, ériger la vérité, donner la vie.

Ainsi, le Christ devient le nouvel Adam par qui la vie humaine prend un nouveau départ… La croix, lieu de son obéissance, devient ainsi le vrai arbre de vie. Le Christ devient l’image opposée au serpent, ainsi que le dit Jean dans son évangile. De cet arbre ne vient pas la parole de tentation, mais la parole de l’amour sauveur, la parole de l’obéissance, par laquelle Dieu lui-même s’est fait obéissant, et nous offre ainsi son obéissance comme champ de la liberté. La croix est l’arbre de vie à nouveau accessible. Dans sa Passion, le Christ, pour ainsi dire, a écarté le glaive fulgurant (Gn 3,24), a traversé le feu et a dressé la croix comme véritable axe du monde, sur lequel se relève le monde. C’est pourquoi l’eucharistie, comme présence de la croix, est l’arbre de vie qui reste toujours au milieu de nous et nous invite à recevoir les fruits de la vie véritable.

Cardinal Joseph Ratzinger [Pape Benoît XVI]
Sermons de carême 1981 (trad. Au commencement, Fayard 1986, p. 84 rev.)

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Innocence

samedi 25 février 2012

« Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, au parterre des parfums, pour se rassasier au milieu des jardins et cueillir des lys… Lui, se rassasie parmi les lys », ce sont les paroles de Salomon de David dont je descends, Moi, Messie d’Israël. Mon jardin! Quel jardin plus beau et plus digne de Dieu, du Ciel celui dont les fleurs sont les anges que Dieu a créés? Et pourtant non. C’est un autre jardin qu’a voulu le Fils unique du Père, le Fils de l’homme, car pour l’homme, je me suis revêtu de chair sans laquelle je ne pourrais racheter les fautes de la chair de l’homme. Ce jardin aurait pu être de peu inférieur au jardin du Ciel, si, du Paradis terrestre s’étaient répandus, comme les douces abeilles au sortir d’une ruche, les fils d’Adam, les fils de Dieu, pour peupler la terre d’un peuple de saints tout entier destiné au Ciel. Mais l’Ennemi a semé les ronces et les épines au cœur d’Adam, et de là, ronces et épines se sont répandues sur la terre. Ce n’est plus un jardin, mais une forêt sauvage et cruelle où réside la fièvre et où se niche le serpent. Mais pourtant le Bien-Aimé du Père a encore un jardin sur cette terre où règne Mammon. Le jardin où il va se rassasier de sa céleste nourriture: amour et pureté; le parterre où il cueille les fleurs qui lui sont chères, où ne se trouvent pas les taches de la sensualité, de la convoitise, de l’orgueil. Ceux-ci. (Jésus caresse le plus de bambins qu’il peut, passant la main sur la couronne des petites têtes attentives, une unique caresse qui les effleure et les fait sourire de joie.) Voici mes lys. Salomon n’eut pas, au milieu de ses richesses un vêtement plus beau que le lys qui parfume la vallée, ni de diadème d’une beauté plus immatérielle et plus resplendissante que celle du lys en son calice au teint de perle. Et pourtant, pour mon cœur, il n’y a pas de lys qui vaille un seul de ces tout petits. Il n’y a pas de parterre, il n’y a pas de jardin de riches, cultivé uniquement de lys, qui vaille autant qu’un seul de ces purs, innocents, sincères et simples enfants.

Correspondance de l’évangile selon St Marc, ch.2 dans « l’Évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 27, p 133

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« Voici l’Agneau de Dieu »

dimanche 15 janvier 2012

« Jean voit Jésus venir vers lui et il dit : ‘ Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ‘ » (Jn 1,29). Ce n’est plus le temps de dire : « Préparez le chemin du Seigneur » (Mt 3,3), puisque celui dont la venue a été préparée se laisse voir : il s’offre désormais aux regards. La nature de l’événement demande un autre discours : il faut faire connaître celui qui est là, expliquer pourquoi il est descendu du ciel et venu jusqu’à nous. C’est pourquoi Jean déclare : « Voici l’Agneau de Dieu ».

Le prophète Isaïe nous l’a annoncé en disant qu’il est « mené à l’abattoir comme une brebis, comme un agneau muet devant ceux qui le tondent » (Is 53,7). La Loi de Moïse l’a préfiguré, mais…elle ne procurait qu’un salut incomplet et sa miséricorde ne s’étendait pas à tous les hommes. Or, aujourd’hui, l’Agneau véritable, représenté jadis par des symboles, la victime sans reproche, est menée à l’abattoir.

C’est pour bannir le péché du monde, renverser l’Exterminateur de la terre, détruire la mort en mourant pour tous, briser la malédiction qui nous frappait et mettre fin à cette parole : « Tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (Gn 3,19). Devenu ainsi le second Adam, d’origine céleste et non terrestre (1Co 15,47), il est la source de tout bien pour l’humanité…, la voie qui mène au Royaume des cieux. Car un seul Agneau est mort pour tous, recouvrant pour Dieu le Père tout le troupeau de ceux qui habitent la terre. « Un seul est mort pour tous », afin de les soumettre tous à Dieu ; « un seul est mort pour tous » afin de les gagner tous, afin que tous désormais « n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux » (2Co 5,14-15).

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Jean, 2, Prol. ; PG 73, 192 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 85 rev.)

« Comblée-de-grâce »

vendredi 9 décembre 2011

Marie, Notre Dame, le Seigneur t’a faite sa mère unique, te constituant ainsi maîtresse et souveraine de l’univers. C’est pour cela qu’il t’a formée par l’opération de son Esprit, dès le premier instant de ta conception dans le sein de ta mère. Notre Dame, voilà ce qui fait notre joie aujourd’hui. Et nous te demandons, très douce Marie, reine prudente et noble, est-il possible de te placer au niveau ou même en-dessous des autres créatures ?

L’apôtre de la pure vérité affirme certes que tous les hommes ont péché en Adam (Rm 5,12)… Mais en considérant la qualité éminente de la grâce divine en toi, je remarque que tu es placée d’une façon inestimable ; à l’exception de ton fils, tu es au-dessus de tout ce qui a été fait. Et j’en conclus que, dans ta conception, tu n’as pas dû être liée par la même loi de la nature humaine que les autres êtres humains. Par la grâce éminente qui t’a été accordée, tu es restée complètement affranchie de l’atteinte de tout péché. Grâce singulière et action divine impénétrable à l’intelligence humaine !

Il n’y avait que le péché qui puisse éloigner les hommes de la paix de Dieu. Pour enlever ce péché, pour ramener le genre humain à la paix de Dieu, le Fils de Dieu a voulu se faire homme, mais de telle façon qu’en lui rien ne participe d’aucune façon à ce qui séparait l’homme de Dieu. Pour réaliser cela, il convenait que sa mère soit pure de tout péché. Sinon, comment notre chair aurait-elle pu être unie si intimement à la pureté suprême, et l’homme assumé dans une si grande unité avec Dieu que tout ce qui est de Dieu appartiendrait à l’homme et tout ce qui est de l’homme appartiendrait à Dieu ?

Eadmer (v. 1064–1141), moine anglais
La Conception de sainte Marie (trad. cf Maredsous)

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Signe

lundi 10 janvier 2011

Paroles de Jésus :

« Jean n’avait pas besoin de signe pour lui-même. Son esprit, présanctifié dès le sein de sa mère était en possession de cette vue de l’intelligence surnaturelle qui aurait été le lot de tous les hommes sans la faute d’Adam.

Si l’homme était resté en état de grâce, dans l’innocence et la fidélité à son Créateur, il aurait vu Dieu à travers les apparences extérieures. On dit dans la Genèse que le Seigneur Dieu parlait familièrement avec l’homme innocent et que l’homme ne s’évanouissait pas en entendant cette voix et la discernait sans se tromper. Tel était le sort de l’homme : voir et comprendre Dieu, comme un fils à l’égard de son père. Puis la faute est venue et l’homme n’a plus osé regarder Dieu, n’a pu savoir découvrir et comprendre Dieu. Et il le sait de moins en moins.

Mais Jean, mon cousin Jean, avait été purifié de la faute quand la Pleine de Grâce s’était penchée avec amour pour embrasser celle qui autrefois stérile était devenue féconde, Élisabeth. Le bébé avait sauté de joie dans son sein en sentant les écailles de la faute tomber de son âme comme une croûte qui tombe d’une plaie au moment de la, guérison. L’Esprit Saint qui avait fait de Marie la Mère du Sauveur commença Son œuvre de salut à travers Marie, Ciboire Vivant du Salut Incarné pour cet enfant qui allait naître, destiné à M’être uni, non pas tant par le sang que par la mission qui fit de nous comme les lèvres qui forment la Parole. Jean c’était les lèvres et Moi la Parole. Lui le Précurseur dans l’Évangile et sa destinée de martyr. Moi, Celui qui donne Ma divine perfection à l’Évangile inauguré par Jean et son martyre pour la défense de la Loi de Dieu.

Jean n’avait besoin d’aucun signe, mais pour l’épaisseur de l’esprit des autres, un signe était nécessaire. Sur quoi Jean aurait-il fondé son affirmation sinon sur une preuve irrécusable que les yeux des hommes lents à voir et les oreilles paresseuses auraient perçue ?

Moi, également, je n’avais pas besoin de baptême. Mais la Sagesse du Seigneur avait jugé que ce devait être l’instant et la façon de se rencontrer. En faisant sortir Jean de sa grotte dans le désert et Moi de Ma maison, il nous unit en ce moment pour ouvrir sur Moi le Ciel et en faire descendre Soi-Même, Colombe Divine, sur Celui qui aurait à baptiser les hommes avec cette Colombe et faire descendre du Ciel l’annonce encore plus puissante de cette angélique pensée de Mon Père :  » Voici mon Fils Bien Aimé, en qui je me suis complu « . C’est pour que les hommes n’eussent pas d’excuse ou de doute pour savoir s’ils devraient Me suivre ou non.

Les manifestations du Christ ont été nombreuses. La première, après la naissance fut celle des Mages, la seconde au Temple, la troisième sur les rives du Jourdain. Puis vinrent les autres manifestations innombrables que je te ferai connaître parce que Mes miracles sont des manifestations de Ma nature divine jusqu’aux derniers, de Ma Résurrection et de Mon Ascension au Ciel. Ma patrie fut comblée de Mes manifestations. Comme des semences jetées aux quatre points cardinaux, elles arrivèrent en toute couche et tout endroit de la vie : aux bergers, aux puissants, aux savants, aux incrédules, aux pécheurs, aux prêtres, aux dominateurs, aux enfants, aux soldats, aux Hébreux, aux Gentils.

Maintenant encore, elles se répètent, mais comme alors le monde ne les accepte pas ou plutôt il n’accueille pas les miracles actuels et il oublie ceux du passé. Eh bien, Je ne renonce pas. Je me répète pour vous sauver, pour vous amener à la foi en Moi. »

De l’Evangile selon Maria Valtorta

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Psaume 89

dimanche 5 septembre 2010

3 Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit : retournez, fils d’Adam !
4 A tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.

5 Tu les balaies : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante,
6 qui fleurit le matin, et qui change,
mais le soir, se fane et se dessèche.

12 Apprends-nous la vraie mesure de nos jours:
que nos coeurs pénètrent la sagesse.
13 Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.

14 Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
17 Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvrage de nos mains.

Eden

jeudi 23 juillet 2009

HieronymusBosch-TheGardenofEarthlyDelightsLe jardin est présent dès les premières pages de la Genèse lorsque Dieu installe l’homme et la femme au cœur de cet endroit paradisiaque qu’est l’Eden. Le jardin est encore là dans les dernières pages de la Bible, le livre de l’Apocalypse.

En hébreu, jardin se dit gan. En grec, c’est le pardisios, le paradis, mot d’origine persane qui signifie terrain planté d’arbres. Il symbolise l’achèvement de ce qui a été commencé dans la création. C’est le lieu où tout est parfait, un lieu de délices (Eden, en hébreu). On l’imagine avec au centre une source ou une fontaine d’où coulent quatre fleuves dans quatre directions. Il regorge d’arbres gigantesques et merveilleux, de fruits doux et sucrés, de plantes aux parfums délicieux. Tout y pousse en abondance, l’homme a pour tâche de la surveiller avec attention. Au paradis, les animaux vivent en liberté paisiblement et l’homme comprend leur langage.

On retrouve cette symbolique du jardin dans de nombreuses cultures rejoignant le mythe d’un âge d’or où l’homme vivait heureux dans un jardin merveilleux : le livre de la Genèse s’appuie sur ces cultures. On notera que dans l’Islam, le paradis (Al Janna) est un jardin magnifique qui permettra au croyant de connaître tous les plaisirs. L’image du jardin va traverser les siècles et, au Moyen-Age, quand on créait un jardin, on cherchait toujours à le dessiner comme le paradis de la Genèse.