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Archive pour le mot-clef ‘St Pierre Damien’

« Vous avez négligé ce qu’il y a de plus grave dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. »

mardi 23 août 2016

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Si tu veux cheminer correctement, avec discrétion et avec fruit sur la route de la vraie religion, tu dois être austère et rigide avec toi-même, mais paraître toujours joyeux et ouvert avec les autres, t’efforçant en ton cœur de cheminer sur les sommets de la droiture, tout en sachant t’abaisser avec bonté vers les faibles. Bref, devant le jugement de ta conscience, tu dois modérer les rigueurs de la justice, de telle sorte que tu ne sois pas dur pour les pécheurs, mais accessible au pardon et indulgent…

Estime ton péché dangereux et mortel ; celui des autres, nomme-le fragilité de la condition humaine. La faute que tu estimes chez toi digne d’une correction sévère, pense que, chez les autres, elle ne mérite qu’un petit coup de baguette. Ne sois pas plus juste que le juste : crains de commettre le péché, mais n’hésite pas à pardonner au pécheur. La vraie justice n’est pas celle qui précipite les âmes des frères dans le piège du désespoir… Il est bien dangereux le feu qui, en brûlant des buissons, menace d’embraser la maison elle-même avec l’ardeur de ses flammes. Non, celui qui épluche volontiers les défauts des autres n’évitera pas le péché, car, même s’il est mû par le zèle de la justice, tôt ou tard, il se laissera aller au dénigrement.

Évidemment, si notre vie ne nous paraissait pas si brillante, celle des autres ne nous semblerait pas si laide. Et si, comme il le faudrait, nous étions pour nous des juges sévères, les fautes d’autrui ne trouveraient pas en nous des censeurs aussi rigoureux.

Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l’Église
Opuscule 51 ; PL 145, 749s (trad. Migne 1992, p. 125 rev.)

 

 

Tout quitter pour suivre le Christ

mardi 16 août 2016

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C’est une grande chose, en vérité, de « tout quitter », mais une plus grande de « suivre le Christ » car, comme nous l’apprenons dans les livres, beaucoup ont tout quitté mais n’ont pas suivi le Christ. Suivre le Christ est notre tâche, c’est notre travail, en cela consiste l’essentiel du salut de l’homme, mais nous ne pouvons pas suivre le Christ si nous n’abandonnons pas tout ce qui nous entrave. Car « il s’élance en conquérant joyeux » (Ps 18,6), et personne ne peut le suivre s’il est chargé d’un fardeau.

« Voilà, dit Pierre, que nous avons tout quitté », non seulement les biens de ce monde, mais aussi les désirs de notre âme. Car il n’a pas tout abandonné, celui qui reste attaché ne serait-ce qu’à lui-même. Bien plus, cela ne sert à rien d’avoir abandonné tout le reste à l’exception de soi-même, car il n’y a pas pour l’homme de fardeau plus lourd que son moi. Quel tyran est plus cruel, quel maître plus impitoyable pour l’homme que sa volonté propre ? … Par conséquent, il faut que nous abandonnions nos possessions et notre volonté propre si nous voulons suivre celui qui n’avait « pas d’endroit où reposer la tête » (Lc 9,58) et qui est venu « non pour faire sa volonté, mais pour faire la volonté de celui qui l’a envoyé » (Jn 6,38).

Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l’Église
Sermon 9 ; PL 144, 549-553 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 499)

 

 

 

Recevoir le centuple dès maintenant, au temps présent

mardi 18 août 2015

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Il faut que nous vivions détachés de nos possessions et de notre volonté propre, si nous voulons suivre celui qui n’avait « pas d’endroit où reposer la tête » (Lc 9,58) et qui est venu « non pour faire sa volonté, mais pour faire la volonté de celui qui l’a envoyé » (Jn 6,38)… Aussitôt nous connaîtrons par expérience ce que la Vérité promet à quiconque abandonne tout et marche à sa suite : « Il recevra le centuple…, et il aura en héritage la vie éternelle » (Mc 10,30). En effet, le don du centuple nous est un réconfort pour la marche, et la possession de la vie éternelle fera notre bonheur pour toujours dans la patrie céleste.

Mais quel est ce centuple ? Simplement, les consolations de l’Esprit doux comme le miel, ses visites et ses premiers fruits. C’est le témoignage de notre conscience, c’est l’heureuse et très joyeuse attente des justes, c’est la mémoire de la bonté surabondante de Dieu, c’est aussi, en vérité, l’immensité de sa douceur. Ceux qui ont fait l’expérience de ces dons n’ont pas besoin qu’on leur en parle, et qui pourrait les décrire avec de simples mots à ceux qui ne l’ont pas faite ?

Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l’Église
Sermon 9 ; PL 144, 549-553 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p.499)

 

 

« La Vierge Marie qui a fait lever sur le monde l’espérance et l’aurore du salut » (Prière après la communion)

vendredi 9 septembre 2011

 

« Qui est celle-ci ? » demande l’Esprit Saint lorsque Marie vient au monde. « Qui est celle qui s’avance ? Elle surgit comme l’aurore, elle est belle comme la lune, resplendissante comme le soleil » (Ct 6,10)…

« Elle surgit comme l’aurore. » Dans l’éclat de midi, notre premier père a été fait à l’image et à la ressemblance de son Créateur (Gn 1,26). Quoi de plus glorieux pour le créé que de ressembler au Créateur ?… Il lui a donné l’image éternelle ; la ressemblance était à faire : il fallait que l’homme devienne semblable à son Créateur. Lui pourtant a rejeté l’honneur d’un tel privilège…, se vouant à la mort, avec toute sa descendance, dans les ténèbres. Les ténèbres recouvraient toute la terre (cf Gn 1,2), jusqu’à ce que vienne la Vierge. Il n’y avait personne pour sortir de ces ténèbres, personne pour les dissiper… Mais avec la Vierge surgit l’aurore : Marie annonce la vraie lumière ; par sa nativité elle fait luire le plus resplendissant des matins. Elle est l’étoile du matin… Elle est cette aurore que suit –- ou plutôt de laquelle naît –- le Soleil de justice (Ml 3,20), qui seul la surpasse de splendeur…

« A toi, Seigneur, le jour » où Adam a été créé ; « à toi la nuit » (Ps 73,16) où il a été chassé de ta lumière. C’est toi qui a créé l’aurore, c’est-à-dire la Vierge Marie, et le Soleil, ce Soleil de justice qui s’est levé de son sein virginal. Comme l’aurore annonce la fin de la nuit et marque le commencement du jour, ainsi la Vierge a mis en fuite la nuit sans fin. Et jour après jour, elle donne à la terre celui qui a germé de sa virginité.

Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l’Église

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