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Archive pour le mot-clef ‘guérison’

« Pourquoi tenir de tels raisonnements ? »

jeudi 4 juillet 2024

Les scribes disaient : « Il blasphème ! Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? » Quelle est la réponse du Sauveur ? A-t-il désapprouvé un tel langage ? S’il n’était pas l’égal de Dieu, il aurait dû dire : « Pourquoi m’attribuez-vous une telle prétention ? »… Mais il n’a rien dit de semblable ; au contraire, il a confirmé cette déclaration de ses ennemis. Rendre témoignage à soi-même est suspect ; la vérité est mieux appuyée par d’autres, et non seulement par ses amis, mais encore plus par ses ennemis… Notre Maître avait montré sa puissance par ses amis quand il a dit au lépreux : « Je le veux, sois guéri » (Mc 1,41), et au centurion : « Je n’ai jamais trouvé tant de foi en Israël » (Mt 8,10). Maintenant il fait témoigner ses ennemis…

Mais ici il y a encore un autre témoignage de la divinité de Jésus Christ, du fait qu’il est égal au Père. Non seulement Dieu seul peut remettre les péchés, mais Dieu seul peut pénétrer les pensées secrètes des cœurs. Il est écrit ici : « Saisissant dans son esprit les raisonnements qu’ils faisaient, Jésus leur dit : ‘Pourquoi de telles pensées dans vos cœurs ?’ » Le prophète écrit : « Toi seul connaît les cœurs » (2Ch 6,30) ; « Dieu sonde les cœurs et les reins » (Ps 7,10)… ; « L’homme voit l’apparence, mais Dieu voit le cœur » (1S 16,7). En même temps, le Christ donne une nouvelle preuve de sa douceur : « Pourquoi pensez-vous le mal dans votre cœur ? »…

« Qu’est-ce qui vous paraît plus facile : guérir un corps malade ou pardonner les fautes d’une âme ? L’âme est plus élevée ; ses maladies sont plus difficiles à guérir. Mais parce que cette guérison est invisible, je ferai sous vos yeux une guérison visible, quoique moins importante »… Jésus fait donc lever le paralytique et le renvoie chez lui… Il semble lui dire : « Par ce qui t’est arrivé, j’aurais voulu guérir ces gens qui paraissent en bonne santé mais qui en réalité ont l’âme malade. Puisqu’ils ne le veulent pas, va-t’en chez toi ; là du moins, ta guérison portera des fruits ».

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Aussitôt la jeune fille se leva. »

dimanche 30 juin 2024

Le Christ entre dans la maison où se trouve la jeune fille, la prend par la main et lui dit : « Petite fille, je te le dis, lève-toi ! »… Chers jeunes, le monde a besoin de votre réponse personnelle aux paroles de vie du Maître : « Je te le dis, lève-toi ! » Nous voyons comment Jésus vient à la rencontre de l’humanité dans les situations les plus difficiles et les plus pénibles. Le miracle accompli dans la maison de Jaïre nous montre son pouvoir sur le mal. Il est le Seigneur de la vie, le vainqueur de la mort…

Mais nous ne pouvons pas oublier que, selon ce que nous enseigne la foi, la cause première du mal, de la maladie, de la mort même, c’est le péché en ses différentes formes. Dans le cœur de chacun et de chacune de nous se cache cette maladie qui nous touche tous : le péché personnel, qui s’enracine de plus en plus dans les consciences à mesure que se perd le sens de Dieu. Oui, chers jeunes, veillez à ne pas laisser s’affaiblir en vous le sens de Dieu. On ne peut pas vaincre le mal par le bien si l’on n’a pas ce sens de Dieu, de son action, de sa présence, qui nous invite à parier toujours sur la grâce, sur la vie, contre le péché, contre la mort. Le sort de l’humanité est en jeu…

Il s’ensuit que nous devons voir les implications sociales du péché pour construire un monde digne de l’homme. Il y a des maux sociaux qui créent une véritable « communion du péché » parce que, en même temps que l’âme, ils abaissent l’Église et d’une certaine manière le monde entier… Chers jeunes, combattez le bon combat de la foi (1Tm 6,12) pour la dignité de l’homme, pour la dignité de l’amour, pour une vie noble, une vie d’enfants de Dieu. Vaincre le péché à l’aide du pardon de Dieu est une guérison, c’est une résurrection. N’ayez pas peur des exigences de l’amour du Christ. Craignez, au contraire, la pusillanimité, la légèreté, la recherche de vos intérêts propres, l’égoïsme, tout ce qui veut faire taire la voix du Christ qui, s’adressant à chacun de nous, répète : « Je te le dis, lève-toi ».

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Jésus étendit la main, le toucha et dit : ‘ Sois purifié ‘ »

vendredi 28 juin 2024

Jésus ne dit pas simplement : « Je le veux, sois guéri ». Mieux encore : « Il étendit la main et le toucha ». Voilà qui est digne d’attention. Puisqu’il le guérissait par un acte de sa volonté et par une parole, pourquoi l’a-t-il touché de la main ? Pas pour une autre raison, me semble-t-il, que pour montrer qu’il n’est pas inférieur, mais supérieur à la Loi, et que désormais, rien n’est impur pour quelqu’un de pur (cf Lv 13)… La main de Jésus n’est pas devenue impure au contact du lépreux ; au contraire, le corps du lépreux a été purifié par la sainteté de cette main. C’est que le Christ est venu non seulement guérir les corps, mais élever les âmes à la sainteté : il nous enseigne ici à avoir soin de notre âme, à la purifier, sans nous préoccuper des ablutions extérieures. La seule lèpre à craindre, c’est celle de l’âme, c’est-à-dire le péché…

Quant à nous, rendons grâce à Dieu continuellement. Remercions-le non seulement pour les biens qu’il nous a donnés, mais encore pour ceux qu’il a accordés aux autres ; nous pourrons ainsi détruire l’envie, entretenir et accroître notre amour du prochain.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia et il parlait correctement. » (Mc 7,35)

vendredi 9 février 2024

Qu’il serait à désirer, mes frères, que l’on pût dire de chacun de nous ce que l’Évangile dit de ce muet que Jésus guérit, qu’il parlait très bien. Hélas ! Mes frères, ne pourrait-on pas, au contraire, nous reprocher que nous parlons presque toujours mal, surtout lorsque nous parlons de notre prochain.

Quelle est, en effet, la conduite de la plupart des chrétiens de nos jours ? La voici. Critiquer, censurer, noircir et condamner ce que fait et dit le prochain : voilà de tous les vices le plus commun, le plus universellement répandu, et, peut-être, le plus mauvais de tous. Vice que l’on ne pourra jamais assez détester, vice qui a les suites les plus funestes, qui porte partout le trouble et la désolation.

Ah ! plût à Dieu, de me donner un de ces charbons dont l’ange se servit pour purifier les lèvres du prophète Isaïe (cf. Is 6, 6-7), afin d’en purifier la langue de tous les hommes ! Oh ! que de maux l’on bannirait de dessus la terre, si l’on pouvait en chasser la médisance ! Puissé-je, mes frères, vous en donner tant d’horreur, que vous ayez le bonheur de vous en corriger pour toujours ! (…)

Je finis en disant que, non seulement, il est mal fait de médire et de calomnier, mais encore d’écouter la médisance et la calomnie avec plaisir ; car si personne n’écoutait, il n’y aurait pas de médisants. (…) Disons souvent : « Mon Dieu, faites-moi la grâce de me connaître tel que je suis. » Heureux ! mille fois heureux, celui qui ne se servira de sa langue que pour demander à Dieu le pardon de ses péchés et chanter ses louanges !

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

« Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés. »

lundi 5 février 2024

Ô vrai Dieu et mon Seigneur ! Pour l’âme affligée de la solitude où elle vit en ton absence, c’est une grande consolation que de savoir que tu es partout. Mais à quoi bon, Seigneur, quand la force de l’amour et l’impétuosité de cette peine augmentent, et le cœur se trouble, si bien que nous ne pouvons plus comprendre ni connaître cette vérité ? L’âme sait seulement qu’elle est séparée de toi, et elle n’admet aucun remède. En effet, le cœur qui aime beaucoup ne supporte pas d’autres conseils ni consolations que Celui-là même qui l’a blessé ; c’est de lui seul qu’il attend la guérison de sa peine.

Quand tu le veux, Seigneur, tu guéris à l’instant la blessure que tu as faite. Ô Bien-Aimé véritable, avec quelle compassion, quelle douceur, quelles bonté et tendresse, avec quelles marques d’amour, tu guéris les plaies des flèches de ton amour ! Ô mon Dieu, tu es le repos de toute peine. Quelle folie que de chercher des moyens humains pour guérir ceux qui sont malades du feu divin ? Qui peut savoir jusqu’où va cette blessure, d’où elle vient, et comment apaiser un tel tourment ? Comme l’épouse du Cantique des cantiques a raison de dire : « Mon Bien-Aimé est à moi, et je suis à lui ! » (11,6) En effet, l’amour que je ressens ne peut pas avoir son origine dans la bassesse de mon amour. Et pourtant, ô mon Époux, si bas que soit mon amour, comment se fait-il qu’il dépasse toute chose créée pour atteindre son créateur ?

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

 

 

 

« Jésus s’approcha d’elle et la prit par la main. »

dimanche 4 février 2024

C’est une belle chose de lire ce qui est rapporté de la belle-mère de saint Pierre dans l’Évangile. Cette bonne femme, étant malade d’une fâcheuse fièvre, entendait dire que notre Seigneur était en Capharnaüm, qu’il faisait de grands miracles, guérissant les malades, chassant les diables des possédés, et autres merveilles. Elle savait que son gendre était avec le Fils de Dieu et pouvait dire à saint Pierre : « Mon fils, votre maître est puissant et a le pouvoir de me délivrer de cette maladie ». Quelque temps après, voilà que notre Seigneur vint dans sa maison, où elle ne témoigne point d’impatience pour son mal ; elle ne se plaint point, elle ne prie point son gendre, non pas même notre Seigneur, car elle lui pouvait dire : « Je sais que vous avez la puissance de guérir toutes sortes de maladies, Seigneur ; ayez compassion de moi ». Pourtant elle ne dit rien de tout cela, et notre Seigneur, voyant son indifférence, commanda à la fièvre de la quitter, et au même instant elle fut guérie.

Dans toutes les choses fâcheuses qui nous arrivent, ne nous mettons point en peine, abandonnons tout cela à la Providence, et qu’il nous suffise que notre Seigneur nous voit et sait ce que nous endurons pour son amour et pour imiter les beaux exemples qu’il nous a donnés, particulièrement au Jardin des Olives, lorsqu’il accepta le calice… Car, bien qu’il ait demandé qu’il passe, si faire se pouvait, sans qu’il le boive, il ajouta aussitôt que la volonté de son Père soit faite (Mt 26,42).

Saint Vincent de Paul (1581-1660)

 

 

 

« Pourquoi ces pleurs ? … Elle dort. »

mardi 30 janvier 2024

« Parvenu à la maison du chef et voyant les joueurs de flûte et la foule en tumulte, Jésus dit : ‘ Retirez-vous, la fillette n’est pas morte : elle dort. ‘ Et ils se moquaient de lui. » Jésus nous apprend ainsi à ne pas craindre la mort, car la mort n’est plus la mort : elle n’est plus désormais qu’un sommeil. Et comme il allait mourir lui-même, il prépare ses disciples, en ressuscitant les autres, à lui faire confiance et à ne pas s’alarmer de sa mort. Car depuis la venue du Christ, la mort n’est plus qu’un sommeil.

Cependant, ils se moquaient de lui ; mais il ne s’est pas indigné de ce refus de confiance au miracle qu’il allait opérer ; il n’a pas blâmé ces sourires, afin que ces sourires mêmes, avec les flûtes et le reste des préparatifs, rendent bien certaine la mort de la fillette. Apercevant donc les musiciens et la foule, Jésus les a fait tous sortir ; il a accompli le miracle en présence des parents…comme s’il la réveillait de son sommeil…

Il est évident que maintenant la mort n’est plus qu’un sommeil ; c’est une vérité aujourd’hui plus éclatante que le soleil. « Mais, dis-tu, le Christ n’a pas ressuscité mon enfant ! » Oui, mais il le ressuscitera, et avec beaucoup plus de gloire. Car cette fillette, qu’il a rendue à la vie, est morte de nouveau, alors que ton enfant, quand il le ressuscitera, restera immortel. Que personne donc ne pleure plus, que personne ne gémisse, que personne ne critique l’œuvre du Christ. Car il a vaincu la mort. Pourquoi verses-tu des larmes inutiles ? La mort est devenue un sommeil : pourquoi gémir et pleurer ?

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. »

jeudi 18 janvier 2024

Le Verbe de Dieu, incorporel, incorruptible et immatériel, est arrivé dans notre région, bien qu’il n’en ait pas été loin auparavant. En effet, il n’avait laissé aucune partie de la création privée de sa présence, car il remplissait tout, lui qui demeure auprès de son Père. Mais il s’est rendu présent en s’abaissant à cause de son amour pour nous, et il s’est manifesté à nous… Il a eu pitié de notre race, il a eu compassion de notre faiblesse, il a condescendu à notre condition corruptible.

Il n’a pas accepté que la mort domine sur nous ; il n’a pas voulu voir périr ce qui avait commencé, ni échouer ce que son Père avait accompli en créant les hommes. Il a donc pris un corps, et un corps qui n’est pas différent du nôtre… Dans le sein de la Vierge, il a construit pour lui-même le temple de son corps ; il en a fait son instrument adapté, pour se faire connaître et pour y demeurer. Après avoir pris parmi nos corps un corps de même espèce, comme nous sommes tous soumis à la corruption de la mort, il l’a livré à la mort pour nous tous, et l’a offert à son Père. Il a fait cela par amour pour les hommes.

Saint Athanase (295-373)

 

 

 

« Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé. »

vendredi 12 janvier 2024

Un homme dont les forces intérieures sont affaiblies pour tout bien, ne pouvons-nous pas le soulever comme le paralytique de l’Evangile, et lui ouvrir le toit de l’Écriture pour le descendre aux pieds du Seigneur ?

Vous le voyez bien, un tel homme est un paralytique spirituel. Et je vois ce toit (de l’Écriture), et je sais que le Christ est caché sous ce toit. Je vais faire donc, autant qu’il me sera possible, ce que le Seigneur a approuvé chez ceux qui découvrirent le toit de la maison et descendirent le paralytique à ses pieds. Celui-ci lui dit en effet : « Mon fils, prends courage ! Tes péchés te sont remis. » Et Jésus guérit cet homme de la paralysie intérieure : il lui remit ses péchés et il affermit sa foi.

Mais il y avait là des gens dont les yeux ne pouvaient pas voir la guérison de la paralysie intérieure. Ils prirent pour un blasphémateur le médecin qui l’avait opérée. « Quel est donc cet homme, disent-ils, qui remet les péchés ? Il blasphème. Quel autre que Dieu peut remettre les péchés ? » Mais comme ce médecin était Dieu, il entendait ces pensées en leur cœur. Ils croyaient que Dieu avait vraiment ce pouvoir mais ils ne voyaient pas Dieu présent devant eux. Alors ce médecin agit aussi sur le corps du paralytique, pour guérir la paralysie intérieure de ceux qui tenaient ce langage. Il opéra quelque chose qu’ils puissent voir pour qu’ils croient eux aussi.

Courage donc, toi aussi dont le cœur est faible, toi qui es malade jusqu’à être incapable de tout bien face à ce qui se passe dans le monde. Courage, toi qui es intérieurement paralysé ! Ensemble, découvrons le toit des Écritures pour descendre aux pieds du Seigneur.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« À l’instant même, elle se trouva toute droite, et elle rendait gloire à Dieu. »

lundi 30 octobre 2023

Il fut un temps où je n’étais pas, et tu m’as créé.
Je n’avais pas prié, et toi, tu m’as fait.
Je n’étais pas encore venu à la lumière, et tu m’as vu.
Je n’avais pas paru, et tu as eu pitié de moi.
Je ne t’avais pas invoqué, et tu as pris soin de moi.
Je n’avais pas fait un signe de la main, et tu m’as regardé.
Je n’avais pas supplié, et tu m’as fait miséricorde.
Je n’avais pas articulé un son, et tu m’as entendu.
Je n’avais pas soupiré, et tu as prêté l’oreille.

Tout en sachant ce qui allait m’arriver actuellement,
tu ne m’as pas dédaigné.
Ayant considéré avec tes yeux prévoyants
les fautes du pécheur que je suis,
tu m’as cependant façonné.
Et maintenant, moi que tu as créé,
moi que tu as sauvé,
moi qui ai été l’objet de tant de sollicitude,
que la blessure du péché, suscité par l’Accusateur,
ne me perde pas pour toujours ! …

Liée, paralysée,
courbée comme la femme qui souffrait,
mon âme malheureuse reste impuissante à se redresser.
Elle fixe la terre sous le poids du péché,
à cause des durs liens de Satan…
Penche-toi vers moi, seul Miséricordieux,
pauvre arbre pensant qui est tombé.
Moi qui suis desséché, fais-moi refleurir
en beauté et splendeur,
selon les paroles divines du saint prophète (Ez 17,22-24)…
Toi, seul Protecteur,
veuille jeter sur moi un regard
sorti de la sollicitude de ton amour indicible…
et de rien tu créeras en moi la lumière même. (cf Gn 1,3)

Saint Grégoire de Narek (v. 944-v. 1010)