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Archive pour août 2019

« Allez, vous aussi, à ma vigne ! »

mercredi 21 août 2019

Le Seigneur ne cesse en aucun temps d’envoyer des ouvriers pour cultiver sa vigne (…) : par les patriarches, puis par les docteurs de la Loi et les prophètes, enfin par les apôtres, il travaillait, en quelque sorte, à cultiver sa vigne par l’entremise de ses ouvriers. Tous ceux qui, à une foi droite, ont joint les bonnes œuvres ont été les ouvriers de cette vigne. (…)

Les ouvriers du point du jour, de la troisième, de la sixième et de la neuvième heure désignent donc l’ancien peuple hébreu, qui, s’appliquant (…) depuis le commencement du monde, à rendre un culte à Dieu avec une foi droite, n’a pas cessé, pour ainsi dire, de travailler à la culture de la vigne. Mais à la onzième heure, les païens sont appelés, et c’est à eux que s’adressent ces paroles : « Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? » Car tout au long de ce si grand laps de temps traversé par le monde, les païens avaient négligé de travailler en vue de la vie éternelle, et ils étaient là, en quelque sorte, toute la journée, sans rien faire. Mais remarquez, mes frères, ce qu’ils répondent à la question qui leur est posée : « Parce que personne ne nous a embauchés ». En effet, aucun patriarche ni aucun prophète n’était venu à eux. Et que veut dire : « Personne ne nous a embauchés pour travailler » sinon : « Personne ne nous a prêché les chemins de la vie » ?

Mais nous, que dirons-nous donc pour notre excuse, si nous nous abstenons des bonnes œuvres ? Songez que nous avons reçu la foi au sortir du sein de notre mère, entendu les paroles de vie dès notre berceau, et sucé aux mamelles de la sainte Église le breuvage de la doctrine céleste en même temps que le lait maternel.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

 

« Viens, suis-moi ! »

mardi 20 août 2019

Pour avoir suivi la Parole de Dieu, son appel, spontanément et librement dans la générosité de sa foi, Abraham était devenu « l’ami de Dieu » (Jc 2,23). Ce n’était pas à cause d’une indigence que le Verbe de Dieu s’est acquis cette amitié d’Abraham, lui qui est parfait dès l’origine ; « Avant qu’Abraham ait été, dit-il, je suis » (Jn 8,58). Mais c’était pour pouvoir, lui qui est bon, donner à Abraham la vie éternelle. (…) Au commencement non plus, ce n’était pas parce qu’il avait besoin de l’homme que Dieu a modelé Adam, mais pour avoir quelqu’un en qui déposer ses bienfaits.

Ce n’était pas davantage parce qu’il avait besoin de notre service qu’il nous a commandé de le suivre, mais pour nous procurer le salut. Car suivre le Sauveur c’est avoir part au salut, comme suivre la lumière c’est avoir part à la lumière. Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et la font resplendir, mais ils sont illuminés et rendus resplendissants par elle. (…) Dieu accorde ses bienfaits à ceux qui le servent parce qu’ils le servent, et à ceux qui le suivent parce qu’ils le suivent ; mais il ne reçoit d’eux nul bienfait, car il est parfait et sans besoin.

Si Dieu sollicite le service des hommes, c’est pour pouvoir, lui qui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent dans son service. Car, si Dieu n’a besoin de rien, l’homme a besoin de la communion de Dieu. La gloire de l’homme, c’est de persévérer dans le service de Dieu. C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi qui vous ai choisis » (Jn 15,16), indiquant par là que (…) pour avoir suivi le Fils de Dieu, ils étaient glorifiés par lui : « Père, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire » (Jn 17,24).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

 

« Si tu veux être parfait. »

lundi 19 août 2019

Ô Jésus ! s’en trouvera-t-il une seule parmi nous pour dire qu’elle ne veut pas aller jusqu’au bout ? (…) Nulle ne le dira, certainement. Toutes nous assurons le vouloir. Mais il faut quelque chose de plus pour que Dieu soit maître absolu d’une âme, et le dire ne suffit pas. Le jeune homme à qui Notre Seigneur demanda s’il voulait être parfait en est la preuve. (…)

Entrez, entrez à l’intérieur de vous, mes filles, dépassez vos petits actes de vertu. Comme chrétiennes, vous êtes tenues à tout cela, et à bien davantage. Contentez-vous d’être les servantes de Dieu, et ne portez pas vos prétentions si haut, que vous risquiez de tout perdre. Considérez les saints qui sont entrés dans la chambre de ce Roi (Ct 1,4), et vous verrez quelle distance nous sépare d’eux. Ne demandez pas ce que vous n’avez pas mérité. Après avoir offensé Dieu comme nous l’avons fait, il ne devrait même pas nous venir à l’esprit que nous pourrons jamais, quels que soient nos services, mériter la faveur accordée aux saints. Ô humilité ! humilité ! (…) Je suis un peu tentée de croire que si certaines personnes s’affligent tant de leurs sécheresses, c’est qu’elles manquent un peu de cette vertu. (…) Éprouvons-nous nous-mêmes, mes sœurs, ou laissons Dieu nous éprouver : il sait bien le faire, quoique souvent nous nous refusions à le comprendre. (…)

Si, au moment où il nous dit ce que nous avons à faire pour être parfaits, nous lui tournons le dos et nous en allons tout tristes, comme le jeune homme de l’Évangile, que voulez-vous qu’il fasse, lui qui doit mesurer la récompense sur l’amour que nous lui portons ? Cet amour, mes filles, ne doit pas être un vain fruit de l’imagination, mais se prouver par les œuvres. Ne vous figurez pas cependant que Dieu ait besoin de nos œuvres ; ce qu’il lui faut, c’est la détermination de notre volonté. (…) C’est même indubitable : si l’on persévère dans ce dépouillement et cet abandon de tout, on obtiendra ce qu’on désire. À une condition cependant, comprenez-le bien, c’est qu’on se considérera comme un serviteur inutile (Lc 12,48).

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

 

 

« C’est ma paix que je vous donne. » (Jn 14,27)

dimanche 18 août 2019

La paix n’est pas une pure absence de guerre et elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses ; elle ne provient pas non plus d’une domination despotique, mais c’est en toute vérité qu’on la définit « œuvre de justice » (Is 32,17). Elle est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son fondateur divin, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’aspirer à une justice plus parfaite. (…) La paix n’est jamais chose acquise une fois pour toutes, mais elle est sans cesse à construire. Comme, de plus, la volonté humaine est fragile et qu’elle est blessée par le péché, l’avènement de la paix exige de chacun le contrôle constant de ses passions et la vigilance de l’autorité légitime. Mais ceci est encore insuffisant (…). La ferme volonté de respecter les autres hommes et les autres peuples ainsi que leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument indispensables à la construction de la paix. Ainsi la paix est-elle aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut apporter.

La paix terrestre qui naît de l’amour du prochain est une image et un effet de la paix du Christ qui vient de Dieu le Père. Car le Fils incarné en personne, « prince de la paix » (Is 9,5), a réconcilié tous les hommes avec Dieu par sa croix, rétablissant l’unité de tous en un seul peuple et un seul corps ; « il a tué la haine dans sa propre chair » (Ep 2,16). Et, après le triomphe de sa résurrection, il a répandu l’Esprit de charité dans le cœur des hommes. C’est pourquoi, accomplissant la vérité dans la charité, tous les chrétiens sont appelés avec insistance à se joindre aux hommes véritablement pacifiques pour implorer et instaurer la paix. (…)

Dans la mesure où les hommes sont pécheurs, le danger de guerre menace, et il en sera ainsi jusqu’au retour du Christ. Mais dans la mesure où, unis dans l’amour, les hommes surmontent le péché, ils surmontent aussi la violence, jusqu’à l’accomplissement de cette parole : « De leurs épées ils forgeront des socs de charrue et de leurs lances des faucilles. Les nations ne tireront plus l’épée l’une contre l’autre et ne s’exerceront plus au combat » (Is 2,4).

Concile Vatican II

 

 

 

 

Venir vers Dieu comme un petit enfant

samedi 17 août 2019

Commencez la journée et terminez-la par la prière. Allez vers Dieu comme un petit enfant se tourne vers sa maman. Si les mots ne vous viennent pas spontanément, dites par exemple : « Viens, Esprit Saint, guide-moi, protège-moi, éclaire mes idées pour que je puisse prier ». Ou bien encore, si vous vous adressez à la Vierge Marie, dites : « Marie, Mère de Jésus, sois à présent une mère pour moi, aide-moi à prier ».

Lorsque vous priez, remerciez Dieu de tous ses dons : puisque tout lui appartient, tout est un don qu’il nous fait. Votre âme est un don de Dieu. Si vous êtes chrétien, vous pouvez réciter la Prière du Seigneur ; si vous êtes catholique, en plus du “Notre Père”, vos prières sont le “Je vous salue Marie”, le chapelet, le Credo. Si votre famille ou vous-même avez vos dévotions particulières, priez selon vos propres traditions.

Si vous avez vraiment confiance dans le Seigneur, dans la puissance de la prière, vous surmonterez vos doutes, vos craintes et cette impression de solitude que tant de gens ressentent.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

« Ils ne sont plus deux, mais un seul. »

vendredi 16 août 2019

Seigneur notre Dieu, regarde avec bonté ces nouveaux époux et daigne répandre sur eux tes bénédictions : Qu’ils soient unis dans un même amour et avancent vers une même sainteté. Qu’ils aient la joie de participer à ton amour créateur et puissent ensemble éduquer leurs enfants. Qu’ils vivent dans la justice et la charité pour montrer ta lumière à ceux qui te cherchent. Qu’ils mettent leur foyer au service du monde et répondent aux appels de leurs frères. Qu’ils soient fortifiés par les sacrifices et les joies de leur vie et sachent témoigner de l’Évangile. Qu’ils vivent longtemps sans malheur ni maladie et que leur travail à tous deux soit béni. Qu’ils voient grandir en paix leurs enfants, qu’ils aient le soutien d’une famille heureuse. Qu’ils parviennent enfin avec tous ceux qui les ont précédés dans ta demeure où leur amour ne finira jamais.

Le Missel romain

 

 

 

Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, patronne principale de la France

jeudi 15 août 2019

Qui célébrera dignement les louanges de sa très sainte assomption ? Qui pourra dire avec quel bonheur elle sortit de son corps, avec quel bonheur elle vit son Fils, avec quelle joie elle s’avança vers le Seigneur, entourée des chœurs des anges, portée par le zèle empressé des apôtres, alors qu’elle contemplait le Roi dans sa beauté et voyait son enfant l’attendre dans la gloire, libre de toute peine comme elle avait été exempte de toute tache ? Elle quitta la demeure de son corps pour demeurer éternellement avec le Christ. Elle passa dans la vision de Dieu, et son âme bienheureuse, plus brillante que le soleil, plus élevée que le ciel, plus noble que les anges, elle l’exhala vers le Seigneur. (…)

N’est-ce pas la vie, quand on va à la source de la vie ? et que, de la vie, on puise la vie éternelle dans un flux incessant ? Avant son départ, la Vierge mère a déjà bu à cette source inépuisable pour que, dans son passage même, elle ne fût pas touchée par le goût de la mort, même le plus léger. C’est pourquoi en sortant, elle a vu la vie, si bien qu’elle ne vit pas la mort. Elle a vu son Fils, si bien qu’elle ne souffrit pas de la séparation de la chair. S’élançant donc, libérée, dans une si bienheureuse vision et se désaltérant au visage, si désiré, de Dieu, elle trouve les vénérables habitants du ciel prêts à la servir et à la conduire.

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

« Je suis là au milieu d’eux. »

mercredi 14 août 2019

Le Seigneur a dit : « Si deux d’entre vous sur la terre unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». Il montre ainsi que ce n’est pas le grand nombre de ceux qui prient, mais leur unanimité, qui obtient le plus de grâces. « Si deux d’entre vous sur la terre unissent leurs voix » : le Christ met en premier l’unité des âmes, il met en avant la concorde et la paix. Qu’il y ait plein accord entre nous, voilà ce qu’il a constamment et fermement enseigné. Or, comment peut-il s’accorder avec un autre, celui qui n’est pas en accord avec le corps de l’Église et avec l’ensemble des frères ? (…) Le Seigneur parle de son Église, il parle à ceux qui sont dans l’Église : s’ils sont d’accord entre eux, s’ils font leur prière conformément à ses recommandations et à ses conseils, c’est-à-dire même si à deux ou trois seulement ils prient d’une seule âme, alors même à deux ou trois seulement, ils peuvent obtenir ce qu’ils demandent à la majesté de Dieu.

« Partout où deux ou trois sont réunis en mon nom je suis avec eux » : c’est-à-dire il est avec les pacifiques et les simples, avec ceux qui craignent Dieu et observent ses commandements. Il dit qu’il est avec deux ou trois seulement comme il était avec les trois jeunes gens dans la fournaise ; parce qu’ils demeuraient simples envers Dieu et unis entre eux, il les a réconfortés d’un souffle de rosée au milieu des flammes (Dn 3,50). Il en a été de même pour les deux apôtres enfermés en prison ; parce qu’ils étaient simples, parce qu’ils étaient unis de cœur, il les a assistés, il a brisé les portes de leur cachot (Ac 5,19)… Quand donc le Christ inscrit parmi ces préceptes cette parole : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux », il ne sépare pas des gens de l’Église qu’il a lui-même instituée. Mais il reproche aux égarés leur discorde et recommande la paix à ses fidèles.

Saint Cyprien (v. 200-258)

 

 

 

 

Ce qui fait plaisir à Dieu

mardi 13 août 2019

Pensez-vous, mes sœurs, le plaisir que Dieu prend à considérer une âme attentive à lui plaire, soigneuse de lui offrir ce qu’elle entreprend de faire ? Ah ! cela n’est pas imaginable, mes sœurs, et l’on a grande raison de dire que cela donnait de la joie à Dieu. Ah ! oui, c’est sa joie, c’est son bon plaisir, ce sont ses délices. Il en est comme d’un enfant qui a soin d’apporter à son père tout ce qu’on lui donne ; si quelqu’un lui donne quelque chose, il n’a point de repos qu’il n’ait trouvé son père : « Tenez, mon papa ; voilà ce que j’ai ; l’on m’a donné ceci ; j’ai fait cela. » Et ce père prend un plaisir indicible à voir la docilité de cet enfant et ces petites marques d’amour et de sa dépendance.

De même, mes chères sœurs, en est-il de Dieu, et à un degré bien autre. Quand une âme, dès le matin lui dit : « Mon Dieu, je vous offre tout ce qui m’arrivera en ce jour », et que, de plus, aux principales occasions qui se présentent de faire ou de pâtir, elle jette un regard vers sa divine Majesté pour lui dire d’un langage muet : « Voilà, mon Dieu, ce que je m’en vais faire pour votre amour ; cette rencontre m’est fâcheuse et dure à supporter ; mais pour votre amour, rien ne m’est impossible » ; alors, mes filles, Dieu augmente la grâce, à mesure que sa bonté voit l’usage que l’âme en fait, et si elle a eu aujourd’hui de la force pour surmonter une difficulté, elle en aura demain pour passer par-dessus une autre ou plusieurs beaucoup plus grandes et fâcheuses.

Saint Vincent de Paul (1581-1660)

 

 

 

« Les fils sont libres. »

lundi 12 août 2019

Puisque le Christ a réconcilié le monde avec Dieu, lui-même n’a certes pas eu besoin de réconciliation. Pour quel péché aurait-il expié, en effet, lui qui n’a commis aucun péché ? Lorsque les juifs réclamaient les deux drachmes qu’on versait à cause du péché, selon la Loi, il avait dit à Pierre : « Simon, les rois de la terre, de qui reçoivent-ils taxes et impôts : de leurs enfants ou des étrangers ? » Pierre répondit : « Des étrangers ». Le Seigneur lui dit alors : « Donc, les enfants n’y sont pas soumis. Mais pour ne pas les heurter, jette l’hameçon, saisis le premier poisson, et en lui ouvrant la bouche, tu trouveras une pièce d’argent : prends-la et donne-la pour moi et pour toi. »

Il montre ainsi qu’il ne doit pas expier les péchés pour lui-même, parce qu’il n’était pas esclave du péché ; comme Fils de Dieu, il était libre de toute erreur. En effet, le fils libère, tandis que l’esclave est assujetti au péché. Donc celui qui est entièrement libre n’a pas à payer de rançon pour sa vie, et son sang pouvait être une rançon surabondante pour racheter tous les péchés du monde entier. Il est normal qu’il libère les autres, celui qui ne doit rien pour lui-même.

J’irai plus loin. Non seulement le Christ ne doit pas verser la rançon de sa propre rédemption ni expier pour son propre péché, mais encore, si tu considères n’importe quel homme, il est compréhensible que chacun d’eux ne doit pas expier pour lui-même. Car le Christ est l’expiation de tous, la rédemption de tous.

Saint Ambroise (v. 340-397)