ACCUEIL

Archive pour mai 2017

« C’est l’Esprit qui vivifie. » (2Co 3,6)

mardi 23 mai 2017

Baptism-by-Fire

« L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle » (Jn 4,14). C’est une eau toute nouvelle, vivante et jaillissante, jaillissant pour ceux qui en sont dignes. Pour quelle raison le don de l’Esprit est-il appelé une « eau » ? C’est parce que l’eau est à la base de tout ; parce que l’eau produit la végétation et la vie ; parce que l’eau descend du ciel sous forme de pluie ; parce que, tombant sous une seule forme, elle agit pourtant de façon multiforme… Elle est différente dans le palmier, différente dans la vigne, elle se fait toute à tous. Elle n’a qu’une seule manière d’être, et elle n’est pas différente d’elle-même. La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là mais, en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient.

L’Esprit Saint agit ainsi. Il a beau être un, simple et indivisible, « il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté » (1Co 12,11). De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint Esprit, porte des fruits de justice. Bien que l’Esprit soit simple, c’est lui, sur l’ordre de Dieu et au nom du Christ, qui anime de nombreuses vertus.

Il emploie la langue de celui-ci au service de la sagesse ; il éclaire par la prophétie l’âme de celui-là ; il donne à un autre le pouvoir de chasser les démons ; à un autre encore celui d’interpréter les divines Écritures. Il fortifie la chasteté de l’un, il enseigne à un autre l’art de l’aumône, il enseigne à celui-ci le jeûne et l’ascèse, à un autre il enseigne à mépriser les intérêts du corps, il prépare un autre encore au martyre. Différent chez les différents hommes, il n’est pas différent de lui-même, ainsi qu’il est écrit : « Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (1Co 12,7).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l’Église
Catéchèse baptismale n° 16 (trad. bréviaire 7e lundi de Pâques)

 

 

 

 

« L’Esprit de vérité…rendra témoignage en ma faveur. »

lundi 22 mai 2017
Esprit de Vérité, Brise du Seigneur ! Esprit de liberté, Passe dans nos cœurs !

Esprit de Vérité, Brise du Seigneur ! Esprit de liberté, Passe dans nos cœurs !

L’Esprit Saint est un « fleuve de feu » (Dn 7,10), un feu divin. Comme le feu agit sur le fer, ainsi ce feu divin agit sur les cœurs souillés, froids et durs. Au contact de ce feu, l’âme perd peu à peu sa noirceur, sa froideur, sa dureté. Elle se transforme toute à la ressemblance du feu qui l’embrase. Car si l’Esprit est donné à l’homme, s’il lui est insufflé, c’est pour le transformer à sa ressemblance, autant que c’est possible. Sous l’action du feu divin, l’homme se purifie, il s’échauffe, il se liquéfie, il arrive à l’amour de Dieu, selon ce que dit l’apôtre Paul : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 169)

 

 

 

« Il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. »

dimanche 21 mai 2017

esprit-saint-paraclet

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.

Viens en nous, Père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière en nos cœurs.

Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos,
dans la fièvre, la fraîcheur,
dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime Gilles-Voirin-Consulting-Bandeau-vertical-pois-jaunes1
le cœur de tes fidèles.

Sans ta présence divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi,
et qui en toi se confient,
donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
dans la joie éternelle. Amen.

 

Liturgie latine
Séquence de Pentecôte : Veni Sancte Spiritus (trad. AELF)

 

 

« Le Serviteur n’est pas plus grand que son maître. »

samedi 20 mai 2017

87793561

La volonté de Dieu, c’est ce que le Christ a fait et enseigné : l’humilité dans la conduite, la fermeté dans la foi, la retenue dans les paroles, la justice dans les actions, la miséricorde dans les œuvres, la rectitude dans les mœurs ; être incapable de faire du mal, mais pouvoir le tolérer quand on en est victime ; garder la paix avec les frères ; chérir le Seigneur de tout son cœur ; aimer en lui le Père et craindre Dieu ; ne préférer absolument rien au Christ, car lui-même n’a rien préféré à nous ; s’attacher inébranlablement à son amour ; se tenir à sa croix avec force et confiance ; quand il faut lutter pour son nom et son honneur, montrer de la constance dans notre confession de foi ; montrer, sous la torture, cette confiance qui soutient notre combat et, dans la mort, cette persévérance qui nous obtient la couronne. C’est cela, vouloir être héritier avec le Christ. C’est cela, obéir au précepte de Dieu. C’est cela, accomplir la volonté du Père.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La prière du Seigneur (trad. cf. bréviaire, 11e mercredi)

 

 

 

« Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

vendredi 19 mai 2017

ob_1eaef0_jesus-est-amour

Toutes les paroles sacrées de l’Évangile sont remplies des commandements du Seigneur. Pourquoi donc le Seigneur dit-il que l’amour est son commandement à lui ? « Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres. » C’est que tout commandement découle du seul amour, que tous les préceptes n’en sont qu’un, et qu’ils reposent sur le seul fondement de la charité. Les branches d’un arbre sortent de la même racine : ainsi toutes les vertus naissent de la seule charité. La branche d’une bonne œuvre ne reste pas verte, si elle se détache de la racine de la charité. Les commandements du Seigneur sont donc multiples, et en même temps ils sont un – multiples par la diversité de leurs œuvres, un dans la racine de l’amour.

Comment garder cet amour ? Le Seigneur lui-même le laisse entendre : dans la plupart des préceptes de son Évangile, il ordonne à ses amis de s’aimer en lui, et d’aimer leurs ennemis à cause de lui. Celui qui aime son ami en Dieu et son ennemi à cause de Dieu possède la vraie charité.

Il est des hommes qui aiment leurs proches, mais seulement à cause des sentiments d’affection qui naissent de la parenté naturelle… Les paroles sacrées de l’Évangile ne font à ces hommes aucun reproche. Mais ce que l’on accorde spontanément à la nature est une chose, ce que l’on doit par charité à l’obéissance en est une autre. Les hommes dont je viens de parler aiment sans doute leur prochain…, mais selon la chair et non selon l’esprit… En disant : « Voici mon commandement : vous aimer les uns les autres », le Seigneur a donc tout de suite ajouté : « comme je vous ai aimés ». Ces paroles signifient clairement : « Aimez pour la même raison que je vous ai aimés ».

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur les évangiles, n° 27 ; PL 76, 1204 (trad. Jean expliqué, DDB 1985, p. 119 rev.)

 

 

 

« Je vous ai dit cela pour que…vous soyez comblés de joie. »

jeudi 18 mai 2017

110390680

La joie est un besoin et une force pour nous, même physiquement. Une sœur qui a cultivé l’esprit de joie ressent moins la fatigue et est toujours prête à faire le bien. Une sœur remplie de joie prêche sans prêcher. Une sœur joyeuse est comme le rayon de soleil de l’amour de Dieu, l’espérance d’une joie éternelle, la flamme d’un amour brûlant.

La joie et une des meilleures garanties contre la tentation. Le diable est porteur de poussière et de boue, toute occasion de les jeter sur nous lui est bonne. Un cœur joyeux sait comment s’en protéger.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Jesus, the Word to Be Spoken, ch. 12 (trad. Jésus, celui qu’on invoque, Nouvelle Cité 1988, p. 160)

 

 

 

 

Demeurez en moi, comme moi en vous

mercredi 17 mai 2017

4f235814f1716896febc00b971d7852e

Il n’est pas possible de s’engager dans l’apostolat direct si l’on n’est pas une âme de prière. Nous devons être conscients de notre union avec le Christ, comme il était conscient d’être un avec son Père. Notre activité n’est véritablement apostolique que dans la mesure où nous le laissons travailler en nous et à travers nous avec sa puissance, son désir et son amour. Nous devons devenir saints, non pas pour nous sentir en état de sainteté, mais pour que le Christ puisse pleinement vivre en nous. Nous sommes appelés à devenir pleinement l’amour, la foi, la pureté, pour les pauvres que nous servons. Et quand nous aurons appris à chercher Dieu et sa volonté, nos rapports avec les pauvres deviendront un moyen de grande sanctification pour nous et pour autrui.

Aimez prier : au cours de la journée éprouvez souvent le besoin de prier et prenez la peine de prier. La prière dilate le cœur jusqu’à la capacité de ce don que Dieu nous fait de lui-même. « Demandez, cherchez » (Lc 11,9), et votre cœur s’agrandira jusqu’à pouvoir l’accueillir et le garder en vous.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God, p. 64 (trad. cf La Joie du don, p. 70)

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14,27-31a.

mardi 16 mai 2017

E-5n ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.
Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise,
mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. »

 

1406904507_96553_large

 

Je désire beaucoup que vous puissiez acquérir le calme et la paix. Le meilleur moyen d’acquérir ce calme est une résignation absolue à la sainte Volonté de Dieu : c’est là la région de la paix… Tâchez de ne rien désirer, de n’attacher votre cœur à rien sans l’avoir auparavant présenté à Dieu et placé dans le Sacré Cœur de Jésus, afin de le vouloir en Lui et avec Lui.

Une des principales raisons pour lesquelles nous perdons la paix de l’âme est que nous désirons quelque chose, que nous attachons notre cœur à quelque objet, sans savoir si Dieu le veut ou non ; et alors, quand un obstacle s’oppose à nos désirs, nous nous troublons, nous sortons de la conformité à la sainte Volonté, et nous perdons la paix.

Bienheureux Columba Marmion (1958-1923), abbé
L’union à Dieu dans le Christ d’après les lettres de direction de Dom Marmion (Dom R. Thibaut, Eds DDB, p. 13, rev.)

 

 

 

« L’Esprit Saint vous enseignera tout. »

lundi 15 mai 2017

esprit-saint-paraclet

La vie de contemplation est la vie du ciel… Grâce à l’amour d’union avec Dieu en effet, l’homme passe au-delà de son être de créature, pour découvrir et savourer l’opulence et les délices que Dieu est lui-même et qu’il laisse couler sans cesse au plus caché de l’esprit humain, là où celui-ci est semblable à la noblesse de Dieu. Lorsque l’homme recueilli et contemplatif a ainsi rejoint son image éternelle, et lorsque, dans cette limpidité, grâce au Fils, il a trouvé sa place dans le sein du Père, il est éclairé par la vérité divine…

Car il faut savoir que le Père céleste, abîme vivant, est tourné, par des œuvres, avec tout ce qui vit en lui, vers son Fils, comme vers son éternelle Sagesse (Pr 8,22s) ; et cette même Sagesse, avec tout ce qui vit en elle, se réfléchit, par des œuvres, dans le Père, c’est-à-dire dans l’abîme dont elle est sortie. De cette rencontre jaillit la troisième Personne, celle qui se tient entre le Père et le Fils, c’est-à-dire le Saint-Esprit, leur commun amour, qui est un avec les deux dans la même nature. Cet amour embrasse et traverse avec jouissance le Père, le Fils et tout ce qui vit en eux, et cela avec une telle opulence et une telle joie que toutes les créatures en sont réduites à un silence éternel. Car la merveille insaisissable, cachée en cet amour, dépassera éternellement la compréhension de toute créature.

Lorsque nous reconnaissons cette merveille et la savourons sans étonnement, c’est que notre esprit se trouve au-delà de lui-même et qu’il est un avec l’Esprit de Dieu, savourant et regardant sans mesure, comme Dieu savoure et regarde sa propre richesse dans l’unité de sa profondeur vivante, selon son mode incréé… Cette délicieuse rencontre, qui a lieu en nous selon le mode de Dieu, est sans cesse renouvelée… Car de même que le Père regarde sans cesse toutes les choses comme nouvelles dans la naissance de son Fils, elles sont aussi aimées d’une façon nouvelle par le Père et par le Fils dans le jaillissement du Saint-Esprit. Voilà la rencontre du Père et du Fils en laquelle nous sommes amoureusement étreints, grâce au Saint-Esprit, dans un amour éternel.

Bienheureux Jan van Ruusbroec (1293-1381), chanoine régulier
Les Noces spirituelles, III (trad. Louf, Bellefontaine 1993, p. 214 rev.)

 

 

 

« Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »

dimanche 14 mai 2017

XVW8pF46

« Je suis la voie, la vérité et la vie. » La voie, c’est l’humilité, qui conduit à la vérité. L’humilité, c’est la peine ; la vérité est le fruit de la peine. Tu diras : d’où est-ce que je sais qu’il parle de l’humilité puisqu’il dit simplement : « Je suis la voie » ? C’est lui-même qui te répond quand il ajoute : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29). Il se propose donc comme exemple d’humilité et de douceur. Si tu l’imites, tu ne marcheras pas dans les ténèbres, mais tu auras la lumière de la vie (Jn 8,12). Qu’est-ce que la lumière de la vie sinon la vérité ? Elle illumine tout homme venant en ce monde (Jn 1,9) ; elle lui montre la vraie voie…

Je vois le chemin, c’est l’humilité ; je désire le fruit, c’est la vérité. Mais que faire si la route est trop difficile pour que je puisse arriver au but que je désire ? Écoutez sa réponse : « Je suis moi-même le chemin, c’est à dire le viatique qui te soutiendra le long de cette route ». À ceux qui se trompent et ne connaissent pas le chemin, il crie : « C’est moi qui suis la voie » ; à ceux qui doutent et ne croient pas : « C’est moi qui suis la vérité » ; à ceux qui montent déjà mais se fatiguent : « C’est moi qui suis la vie ». Écoutez encore ceci : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela — cette vérité secrète — aux sages et aux intelligents, c’est à dire aux orgueilleux, et de l’avoir révélé aux tout petits, c’est à dire aux humbles » (Lc 10,21)…

Écoutez la vérité dire à ceux qui la cherchent : « Venez à moi, vous qui me désirez et vous serez rassasiés de mes fruits » (Eccl 24,19) et encore « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai » (Mt 11,28). Venez, dit-il. Où ? À moi, la vérité. Par où ? Par le chemin de l’humilité.

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Traité sur les degrés d’humilité, ch. 1-2