Nous nous retrouverons les samedi 14 et dimanche 15 mai 2016 à Ste-Anne-d’Auray (56)
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« Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Le Christ semble nous dire par là : « Par où veux-tu passer ? Je suis le chemin. Où veux-tu arriver ? Je suis la vérité. Où veux-tu demeurer ? Je suis la vie. » Marchons donc en toute sécurité sur le chemin ; et en dehors du chemin, craignons les pièges, car sur le chemin l’ennemi n’ose pas attaquer — le chemin, c’est le Christ — mais en dehors du chemin il dresse ses pièges…
Notre chemin, c’est le Christ dans son humilité ; le Christ vérité et vie, c’est le Christ dans sa grandeur, dans sa divinité. Si tu marches dans le chemin de l’humilité, tu parviendras au Très-Haut ; si dans ta faiblesse tu ne méprise pas l’humilité, tu demeureras plein de force dans le Très-Haut. Pourquoi le Christ a-t-il pris le chemin de l’humilité ? C’est à cause de ta faiblesse qui était là comme un obstacle insurmontable ; c’est pour t’en délivrer qu’un si grand médecin est venu vers toi. Tu ne pouvais pas aller à lui ; il est venu jusqu’à toi. Il est venu t’enseigner l’humilité, ce chemin du retour, car c’est l’orgueil qui nous empêchait de revenir vers la vie qu’il nous avait fait perdre…
Alors Jésus, devenu notre chemin, nous crie : « Entrez par la porte étroite ! » (Mt 7,13) L’homme s’efforce d’entrer, mais l’enflure de l’orgueil nous en empêche. Acceptons le remède de l’humilité, buvons ce médicament amer mais salutaire… L’homme enflé d’orgueil demande : « Comment pourrai-je entrer ? » Le Christ nous répond : « Je suis le chemin, entre par moi. Je suis la porte (Jn 10,7), pourquoi chercher ailleurs ? » Pour que tu ne t’égares pas, il s’est fait tout pour toi, et il te dit : « Sois humble, sois doux » (Mt 11,29).
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 142
Être ton épouse, ô Jésus, être carmélite, être par mon union avec toi la mère des âmes, cela devrait me suffire. Il n’en est pas ainsi. Sans doute, ces trois privilèges sont bien ma vocation — carmélite, épouse et mère — cependant je sens en moi d’autres vocations… Je sens le besoin, le désir d’accomplir pour toi, Jésus, toutes les œuvres les plus héroïques… Malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les prophètes, les docteurs ; j’ai la vocation d’être apôtre. Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais, ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées. Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles…
Ô mon Jésus ! à toutes mes folies que vas-tu répondre ? Y a-t-il une âme plus petite, plus impuissante que la mienne ? Cependant à cause même de ma faiblesse tu t’es plu, Seigneur, à combler mes petits désirs enfantins, et tu veux aujourd’hui combler d’autres désirs plus grands que l’univers… J’ai compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux ; en un mot qu’il était éternel… Ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’amour.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Manuscrit autobiographique B, 2v°-3v°
n ce temps-là, Jésus s’écria : « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé ;
et celui qui me voit voit Celui qui m’a envoyé.
Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.
Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle, moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver.
Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée : c’est elle qui le jugera au dernier jour.
Car ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé : le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer ;
et je sais que son commandement est vie éternelle. Donc, ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit. »
L’invocation de Dieu comme « Père » est connue dans beaucoup de religions. La divinité est souvent considérée comme « père des dieux et des hommes ». En Israël, Dieu est appelé Père en tant que créateur du monde. Dieu est Père plus encore en raison de l’alliance et du don de la Loi à Israël son « fils premier-né » (Ex 4,22). Il est aussi appelé Père du roi d’Israël (2S 7,14). Il est tout spécialement « le Père des pauvres », de l’orphelin et de la veuve qui sont sous sa protection aimante (Ps 68,6)…
Jésus a révélé que Dieu est « Père » dans un sens inouï : il ne l’est pas seulement en tant que créateur, il est éternellement Père en relation à son Fils unique, qui réciproquement n’est Fils qu’en relation à son Père : « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11,27). C’est pourquoi les apôtres confessent Jésus comme « le Verbe qui était au commencement auprès de Dieu et qui est Dieu » (Jn 1,1), comme « l’image du Dieu invisible » (Col 1,15), comme « le resplendissement de sa gloire et l’effigie de sa substance » (He 1,3).
À leur suite, suivant la tradition apostolique, l’Église a confessé en l’an 325 au premier Concile œcuménique de Nicée que le Fils est « consubstantiel » au Père, c’est-à-dire un seul Dieu avec lui. Le deuxième Concile œcuménique, réuni à Constantinople en 381, a gardé cette expression dans sa formulation du Credo de Nicée et a confessé « le Fils unique de Dieu avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père ».
Catéchisme de l’Église catholique
§ 238, 240-242
Le Père est ce qu’il est et on doit le croire ainsi. Quant au Fils, notre esprit se décourage à l’atteindre, et toute parole hésite à se faire entendre. Il est en effet la génération de l’inengendré, l’unique né de l’unique, le vrai issu du vrai, le vivant né du vivant, le parfait venant du parfait, la puissance de la puissance, la sagesse de la sagesse, la gloire de la gloire, « l’image du Dieu invisible » (Col 1,15)…
Comment allons-nous comprendre la génération du Fils unique par l’Inengendré ? … Cette génération n’est pas une brisure ou une division… : « Le Père est en moi, et je suis dans le Père » (Jn 10,38). Ce n’est pas une adoption, car le Fils est le vrai Fils de Dieu et dit « Qui me voit voit le Père » (Jn 14,9). Il n’est pas venu à l’existence comme les autres êtres, pour obéir à un ordre, car…il a en lui-même la vie, comme celui qui l’a engendré a la vie en lui-même (Jn 5,26)… Il est parfait, celui qui vient du Parfait, puisque celui qui possède tout lui a tout donné. Le Père et le Fils possèdent chacun le secret de cette naissance.
Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l’Église
De Trinitate II, 8 (trad. Soleil levant et DDB, 1981, p. 70)
Malades, nous avons besoin du Sauveur ; égarés, de celui qui nous conduira ; assoiffés, de la source d’eau vive ; morts, nous avons besoin de la vie ; brebis, du berger ; enfants, de l’éducateur ; et toute l’humanité a besoin de Jésus…
Si vous le voulez, nous pouvons comprendre la suprême sagesse du très saint pasteur et éducateur, qui est le Tout-Puissant et le Verbe du Père, lorsqu’il se sert d’une allégorie et se dit le pasteur des brebis ; mais il est aussi l’éducateur des tout-petits. C’est ainsi qu’il s’adresse longuement aux anciens, par l’intermédiaire d’Ezéchiel, et qu’il leur donne l’exemple de sa sollicitude : « Je soignerai celui qui est boiteux, et je guérirai celui qui est accablé ; je ramènerai celui qui s’est égaré, et je les ferai paître sur ma montagne sainte » (Ez 34,16). Oui, maître, conduis-nous vers les gras pâturages de ta justice. Oui, toi notre éducateur, sois notre pasteur jusqu’à ta montagne sainte, jusqu’à l’Eglise qui s’élève au-dessus des nuages, qui touche aux cieux. « Et je serai leur pasteur, dit-il, et je serai près d’eux » (Ez 34,12). Il veut sauver ma chair en la revêtant de la tunique d’incorruptibilité… « Ils m’appelleront, dit-il, et je dirai : Me voici » (Is 58,9)…
Tel est notre éducateur ; il est bon avec justice. « Je ne suis pas venu pour être servi, dit-il, mais pour servir » (Mt 20,28). C’est pourquoi, dans l’Évangile, on nous le montre fatigué (Jn 4,5), lui qui se fatigue pour nous, et qui promet de « donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20,28). Il affirme que seul le bon pasteur agit ainsi. Quel donateur magnifique, qui donne pour nous ce qu’il a de plus grand : sa vie ! Quel bienfaiteur, l’ami des hommes, qui a voulu être leur frère plutôt que leur Seigneur ! Et il a poussé la bonté jusqu’à mourir pour nous.
Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Le Pédagogue, 9,83s ; (trad. SC 70, p. 258 ; cf Delhougne, p.63)
Voici que celui qui est bon, non par un don reçu, mais par nature, dit : « Je suis le bon Pasteur ». Et il poursuit, pour que nous imitions le modèle qu’il nous a donné de sa bonté : « Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11). Lui, il a réalisé ce qu’il a enseigné ; il a montré ce qu’il a ordonné. Bon Pasteur, il a donné sa vie pour ses brebis, pour changer son corps et son sang en notre sacrement, et rassasier de l’aliment de sa chair les brebis qu’il avait rachetées. La route à suivre est montrée : c’est le mépris qu’il a fait de la mort. Voici placé devant nous le modèle sur lequel nous avons à nous conformer. D’abord nous dépenser extérieurement avec tendresse pour ses brebis ; mais ensuite, si c’est nécessaire, leur offrir même notre mort.
Il ajoute : « Je connais — c’est-à-dire j’aime — mes brebis et mes brebis me connaissent ». C’est comme s’il disait en clair : « Qui m’aime, me suive ! », car celui qui n’aime pas la vérité ne la connaît pas encore. Voyez, frères très chers, si vous êtes vraiment les brebis du bon Pasteur, voyez si vous le connaissez, voyez si vous percevez la lumière de la vérité. Je parle non de la perception de la foi mais de celle de l’amour ; vous percevez non par votre foi, mais par votre comportement. Car le même évangéliste Jean, de qui vient cette parole, affirme encore : « Celui qui dit qu’il connaît Dieu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur » (1Jn 2,4). C’est pourquoi, dans notre texte, le Seigneur ajoute aussitôt : « De même que le Père me connaît et que je connais le Père, et je donne ma vie pour mes brebis », ce qui revient à dire clairement : Le fait que je connais mon Père et que je suis connu de mon Père, consiste en ce que je donne ma vie pour mes brebis. En d’autres termes : Cet amour par lequel je vais jusqu’à mourir pour mes brebis montre combien j’aime le Père.
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélie 14 sur l’Evangile ; PL 76, 1129-1130 (trad. Brésard, 2000 ans C, p 136)
n ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez : ainsi votre joie sera parfaite.
En disant cela, je vous ai parlé en images. L’heure vient où je vous parlerai sans images, et vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père.
Ce jour-là, vous demanderez en mon nom ; or, je ne vous dis pas que moi, je prierai le Père pour vous,
car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et vous avez cru que c’est de Dieu que je suis sorti.
Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant, je quitte le monde, et je pars vers le Père. »
Vénérer et honorer celui que nous croyons être le Verbe, notre Sauveur et notre chef, et par lui le Père, tel est notre devoir, et non pas à certains jours particuliers comme d’autres le font, mais continuellement, pendant toute la vie, et de toutes les manières. « Sept fois le jour j’ai chanté ta louange » (Ps 118,164) s’écrie le peuple élu… Ce n’est donc pas en un lieu déterminé, ni dans un temple choisi, ni à certaines fêtes ou à certains jours fixes, mais c’est durant toute la vie, en tous lieux, que le vrai spirituel honore Dieu, c’est-à-dire proclame son action de grâces de connaître la vraie vie.
La présence d’un homme de bien, par le respect qu’il inspire, rend toujours meilleurs ceux qui le fréquentent. Combien plus celui qui est continuellement en présence de Dieu par la connaissance, la manière de vivre et l’action de grâces n’en deviendrait-il pas chaque jour meilleur en tout : actions, paroles et dispositions ? … Vivant donc toute notre vie comme une fête, dans la certitude que Dieu est totalement présent partout, nous labourons en chantant, nous naviguons au son des hymnes, nous nous comportons à la manière de « citoyens des cieux » (Ph 3,20).
La prière est, si j’ose dire, un entretien intime avec Dieu. Même si nous murmurons doucement et que, sans remuer les lèvres, nous parlons en silence, nous crions intérieurement. Et Dieu prête constamment l’oreille à cette voix intérieure… Oui, le vrai spirituel prie durant toute sa vie, car prier est pour lui effort d’union à Dieu et il rejette tout ce qui est inutile parce qu’il est parvenu à cet état où il a déjà reçu, en quelque sorte, la perfection qui consiste à agir par amour… Toute sa vie est une liturgie sacrée.
Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Stromates 7,7 ; PG 9, 450s (trad. Orval)
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Nous lisons dans l’Évangile que lorsque le Seigneur s’est mis à prêcher et, sous le mystère de son corps donné en nourriture, à instruire ses disciples sur la nécessité de participer à ses souffrances, certains ont dit : « Cette parole est dure », et ont cessé de l’accompagner. Mais comme Jésus demandait à ses disciples si eux aussi voulaient le quitter, ils ont répondu : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
De même, je vous le dis, frères, encore de nos jours pour certains les paroles de Jésus sont « esprit et vie », et ils marchent à sa suite. Mais à d’autres elles paraissent dures, si bien qu’ils cherchent ailleurs une misérable consolation. En effet « la Sagesse élève la voix sur les places » (Pr 1,20), et plus précisément sur « la route large et spacieuse qui conduit à la mort » (Mt 7,13), pour appeler ceux qui s’y sont engagés. « Quarante ans, dit un psaume, je me suis tenu proche de cette génération, et j’ai dit : ce peuple a toujours le cœur égaré » (94,10). « Une fois Dieu a parlé » (Ps 61,12) : une fois, oui, parce que sa Parole est unique, sans interruption et perpétuelle. Il invite les pécheurs à rentrer dans leur cœur, parce que c’est là qu’il habite, là qu’il parle… « Si aujourd’hui vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (Ps 94,8). Et dans l’Évangile ce sont presque les mêmes paroles… : « Mes brebis entendent ma voix » (Jn 10,27)… « Vous êtes son peuple, les brebis de son pâturage, si aujourd’hui vous écoutez sa voix. » (Ps 94,8)
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon divers n°5, sur Habaquq ; PL 183,556 (trad. cf. bréviaire)
Le chemin qui conduit à la vie intérieure et aux chœurs des esprits bienheureux chantant l’éternel Sanctus, c’est le Christ. Son sang est le rideau du Temple à travers lequel nous pénétrons dans le Saint des Saints de la vie divine (Hé 9,11s ;10,20). Il nous purifie du péché dans le baptême et le sacrement de pénitence, il ouvre nos yeux à la lumière éternelle, il ouvre nos oreilles pour percevoir la Parole divine, il ouvre nos lèvres pour entonner le chant de louange, pour prier la prière de réconciliation, de demande, d’action de grâce, et toutes ces prières ne sont que des formes différentes de la seule adoration…
Mais c’est par-dessus tout le sacrement où le Christ est présent en personne qui fait de nous les membres de son corps. En participant au sacrifice et au repas sacré, en étant nourris de la chair et du sang de Jésus, nous devenons nous-mêmes sa chair et son sang. Et c’est seulement lorsque nous sommes membres de son corps, et dans la mesure où nous le sommes en vérité, que son Esprit peut nous vivifier et régner en nous… Nous devenons membres du corps du Christ « non seulement par l’amour…, mais aussi très réellement en étant un avec sa chair : cela est réalisé par la nourriture qu’il nous a offerte pour nous prouver le désir qu’il a de nous. C’est pourquoi il s’est lui-même abaissé jusqu’à venir en nous et qu’il a façonné en nous son propre corps, afin que nous soyons un, comme le corps est uni à la tête » (St Jean Chrysostome). En tant que membres de son corps, animés par son Esprit, nous nous offrons nous-mêmes en sacrifice « par lui, avec lui et en lui » et nous unissons nos voix à l’éternelle action de grâce.
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
La Prière de l’Eglise (trad. Source cachée, Cerf 1999, p. 73)