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Archive pour septembre 2015

Marie, mère du Christ, mère de l’Eglise

mardi 22 septembre 2015

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Celui qui est le fruit d’une seule Vierge sainte est la gloire et l’honneur de toutes les autres saintes vierges ; car elles sont elles-mêmes, comme Marie, les mères du Christ, si elles font la volonté de son Père. La gloire et le bonheur de Marie d’être la mère de Jésus Christ éclatent surtout dans les paroles du Seigneur : « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère. » (Mt 12,50)

Il indique ainsi les parentés spirituelles qui le rattachent au peuple qu’il a racheté. Ses frères et ses sœurs sont les saints hommes et les saintes femmes qui ont part avec lui à l’héritage céleste. Sa mère est l’Église tout entière, parce que c’est elle qui, par la grâce de Dieu, enfante les membres de Jésus Christ, c’est-à-dire ceux qui lui sont fidèles. Sa mère est encore toute âme sainte qui fait la volonté de son Père et dont la charité féconde se manifeste dans ceux qu’elle enfante pour lui, jusqu’à ce que lui-même soit formé en eux (Ga 4,19)…

Marie est certainement la mère des membres du Corps du Christ, c’est à dire de nous-mêmes, parce que par sa charité elle a coopéré à enfanter dans l’Église les fidèles, qui sont les membres de ce divin chef, dont elle est véritablement la mère selon la chair.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sur la sainte virginité, 5

 

 

 

Fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste

lundi 21 septembre 2015

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Il ne peut pas y avoir un plus grand ni un plus petit nombre d’évangiles. En effet, puisqu’il existe quatre régions du monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque d’autre part, l’Église est répandue sur toute la terre et qu’elle a pour « colonne et pour soutien » (1Tm 3,15) l’Évangile et l’Esprit de vie, il est naturel qu’elle ait quatre colonnes qui soufflent l’immortalité de tout côté et rendent la vie aux hommes. Le Verbe, artisan de l’univers, qui siège sur les Chérubins et qui soutient toutes choses (Ps 79,2 ;He 1,3), lorsqu’il s’est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quatre formes, maintenu cependant par un unique Esprit. David, implorant sa venue, disait : « Toi qui sièges sur les Chérubins, montre-toi » (Ps 79,2). Car les Chérubins ont quatre figures (Ez 1,6), et leurs figures sont les images de l’activité du Fils de Dieu.

« Le premier de ces vivants, est-il écrit, est semblable à un lion » (Ap 4,7), ce qui caractérise la puissance, la prééminence et la royauté du Fils de Dieu ; « le second est semblable à un jeune taureau », ce qui manifeste sa fonction de sacrificateur et de prêtre ; « le troisième a un visage pareil à celui d’un homme », ce qui évoque clairement sa venue humaine ; « le quatrième est semblable à un aigle qui vole », ce qui indique le don de l’Esprit volant sur l’Église. Les évangiles selon Jean, Luc, Matthieu et Marc seront donc eux aussi en accord avec ces vivants sur lesquels siège le Christ Jésus…

Les mêmes traits se retrouvent aussi dans le Verbe de Dieu lui-même : aux patriarches qui ont existé avant Moïse il parlait selon sa divinité et sa gloire ; aux hommes qui ont vécu sous la Loi il assignait une fonction sacerdotale et ministérielle ; ensuite, pour nous, il s’est fait homme ; enfin, il a envoyé le don de l’Esprit sur toute la terre, nous abritant ainsi sous ses propres ailes (Ps 16,8)… Ils sont donc futiles, ignorants, et présomptueux ceux qui rejettent la forme sous laquelle se présente l’Évangile et qui introduisent soit un plus grand, soit un plus petit nombre de figures d’Évangile que celles que nous avons dites.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, III, 11,8-9 (trad. Cerf 1984, p. 314 ; cf SC 210)

 

 

« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

dimanche 20 septembre 2015

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Souviens-toi de ce proverbe : « Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6). Aie présente la parole du Seigneur : « qui s’humilie sera élevé, et qui s’élève sera abaissé » (Mt 23,12)… S’il te semble avoir quelque chose de bon, mets-le à ton compte, mais sans oublier tes fautes ; ne t’enfle pas de ce que tu as fait de bien aujourd’hui, n’écarte pas le mal récent et passé ; si le présent te donne sujet de gloriole, rappelle-toi le passé ; c’est ainsi que tu perceras le stupide abcès ! Et si tu vois ton prochain pécher, garde-toi de ne considérer en lui que cette faute, mais pense aussi à ce qu’il fait ou à ce qu’il a fait de bien ; et souvent, tu le découvriras meilleur que toi, si tu examines l’ensemble de ta vie et ne fais pas le calcul de choses fragmentaires. Car Dieu n’examine pas l’homme de façon fragmentaire… Rappelons-nous souvent tout cela pour nous préserver de l’orgueil, nous abaissant pour être élevés.

Imitons le Seigneur qui est descendu du ciel jusqu’au dernier abaissement… Mais après un tel abaissement, il a fait éclater sa gloire, glorifiant avec lui ceux qui avaient été méprisés avec lui. Tels étaient bien en effet, ses bienheureux premiers disciples, eux qui, pauvres et nus, parcoururent l’univers, sans paroles de sagesse, sans escorte fastueuse, mais seuls, errants et dans la peine, vagabonds sur terre et sur mer, battus de verges, lapidés, poursuivis, et finalement mis à mort. Tels sont pour nous les enseignements divins de notre Père. Imitons-les pour arriver, nous aussi, à la gloire éternelle, ce don parfait et véritable du Christ.

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie sur l’humilité, 5-6 (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 232)

 

 

 

Message de N.D. de La Salette

samedi 19 septembre 2015

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Lors de son apparition, la Vierge Marie a confié à Maximin et Mélanie ensemble un Message à destination de « tout son peuple ».
L’Evêque de Grenoble l’a authentifié par mandement le 19 septembre 1851.

Voici le texte du Message de Marie à La Salette :

« Avancez, mes enfants, n’ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.

Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je ne puis plus le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse. Pour vous autres, vous n’en faites pas cas ! Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j’ai prise pour vous autres.

Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est ça qui appesantit tant le bras de mon Fils.

Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon Fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon Fils.

Si la récolte se gâte, ce n’est rien qu’à cause de vous autres. Je vous l’avais fait voir l’an dernier par les pommes de terre, vous n’en avez pas fait cas. C’est au contraire : quand vous en trouviez des pommes de terre gâtées, vous juriez, vous mettiez le nom de mon Fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n’y en aura plus.

(Jusqu’ici la Belle Dame a parlé en français. Elle prévient une question de Mélanie et termine son discours en patois.)

Vous ne comprenez pas, mes enfants ! Je vais vous le dire autrement. Si la recolta se gasta…
Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer. Tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront et ce qui viendra tombera tout en poussière quand on le battra. Il viendra une grande famine.
Avant que la famine vienne, les petits enfants au-dessous de 7 ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront.
Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront.

(A ce moment Mélanie voit que la Belle Dame dit quelques mots à Maximin, mais elle n’entend pas. Puis c’est au tour de Maximin de comprendre qu’elle dit quelques mots à Mélanie qu’il n’entend pas non plus. Puis elle poursuit.)

S’ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé et les pommes de terre seront ensemencées par les terres.

Faites-vous bien votre prière, mes enfants ?
Pas guère, Madame.
Ah ! Mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous seulement qu’un « Notre Père » et un « Je vous salue ». Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage.
L’été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la Messe. Les autres travaillent le dimanche tout l’été, et l’hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la Messe que pour se moquer de la religion.
Le Carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens.
N’avez-vous point vu de blé gâté, mes enfants ?
Non Madame !
Mais vous, Maximin, mon enfant, vous devez bien en avoir vu une fois, au Coin, avec votre père. Le maître du champ dit à votre père de venir voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Votre père prit deux ou trois épis dans sa main, les froissa et ils tombèrent tous en poussière. En vous en retournant, quand vous n’étiez plus qu’à une demi-heure de Corps, votre père vous donna un morceau de pain en vous disant : « Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, car je ne sais pas qui va en manger l’an qui vient si le blé continue comme ça ».
Ah ! Oui, Madame. Je m’en rappelle à présent. Je ne m’en rappelais pas tout à l’heure.

Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple !
Allons, mes enfants, faites-le bien passer à tout mon peuple ! »

 

 

 

 

« Les Douze étaient avec lui, ainsi que des femmes. »

vendredi 18 septembre 2015

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En ce qui concerne la mission, le fait d’être homme ou femme n’entraîne aucune restriction, de même que l’action salvifique et sanctifiante de l’Esprit chez l’homme n’est aucunement limitée par le fait qu’il soit Juif ou Grec, esclave ou libre, suivant les paroles bien connues de l’apôtre Paul : « Car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).

Cette unité ne supprime pas les différences. L’Esprit Saint, qui opère cette unité dans l’ordre surnaturel de la grâce sanctifiante, contribue dans la même mesure au fait que « vos fils et vos filles prophétiseront » (Jl 3,1). Prophétiser, cela veut dire exprimer par la parole et par la vie « les merveilles de Dieu » (Ac 2,11), en sauvegardant la vérité et l’originalité de chaque personne, homme ou femme. L’égalité évangélique, la parité de la femme et de l’homme vis-à-vis des merveilles de Dieu, telle qu’elle s’est manifestée d’une manière si claire dans les œuvres et les paroles de Jésus de Nazareth, constitue le fondement le plus évident de la dignité et de la vocation de la femme dans l’Eglise et dans le monde. Toute vocation a un sens profondément personnel et prophétique. Dans la vocation ainsi comprise, la personnalité de la femme trouve une dimension nouvelle : c’est la dimension des « merveilles de Dieu » dont la femme devient le vivant sujet et le témoin irremplaçable.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Mulieris dignitatum » § 16 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

« Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés. »

jeudi 17 septembre 2015

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Quand elle a vu les paroles du Christ se répandre partout comme des aromates, la pécheresse…s’est mise à détester la puanteur de ses actes… : « Je n’ai pas eu égard à la miséricorde dont le Christ m’environne, me cherchant quand je m’égare par ma faute. Car c’est moi qu’il cherche partout ; c’est pour moi qu’il dîne chez le pharisien, lui qui nourrit le monde tout entier. Il fait de la table un autel de sacrifice où il s’offre, remettant leur dette à ses débiteurs pour qu’ils s’approchent avec confiance en disant : ‘ Seigneur, délivre-moi du gouffre de mes œuvres. ‘ »

Avidement, elle y accourt et, dédaignant les miettes, elle a saisi le pain ; plus affamée que la Cananéenne (Mc 7,24s), elle a rassasié son âme vide, car elle avait autant de foi. Ce n’est pas son cri d’appel qui l’a rachetée mais son silence, car elle a dit dans un sanglot : « Seigneur délivre-moi du gouffre de mes œuvres »…

Elle s’est hâtée à la maison du pharisien, se précipitant dans la pénitence. « Allons, mon âme, dit-elle, voici le temps que tu demandais ! Celui qui purifie est là, pourquoi rester dans le gouffre de tes œuvres ? Je m’en vais à lui, car c’est pour moi qu’il est venu. Je laisse mes anciens amis, car celui qui est là aujourd’hui, je le désire passionnément ; et puisqu’il m’aime, à lui mon parfum et mes larmes… Le désir du désiré me transfigure et j’aime celui qui m’aime comme il veut être aimé. Je me repens et me prosterne, c’est ce qu’il attend ; je cherche le silence et la retraite, c’est ce qui lui plaît. Je romps avec le passé ; je renonce au gouffre de mes œuvres.

« J’irai à lui donc pour être illuminée, comme le dit l’Écriture, je vais approcher du Christ et je ne serai pas confondue (Ps 33,6 ;1P 2,6). Il ne me fera pas de reproches ; il ne me dira pas : ‘ Jusqu’à présent tu étais dans les ténèbres et tu es venue me voir, moi le soleil. ‘ C’est pourquoi je prendrai du parfum et je ferai de la maison du pharisien un baptistère où je laverai mes fautes et où je me purifierai de mon péché. De larmes, d’huile et de parfum, je remplirai la cuve baptismale où je me laverai, où je me purifierai, et je m’échapperai du gouffre de mes œuvres ».

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d’hymnes
Hymne 21 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p.327 / SC 114, p. 25s)

 

 

 

 

Le Seigneur embauche

mercredi 16 septembre 2015

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C’est lui, le Seigneur, qui embauche. Je réponds à son appel. C’est lui qui s’approche de moi, qui fait le premier pas, qui m’invite à le suivre. Il ne se lasse pas de sortir à la recherche de travailleurs, de prophètes d’aujourd’hui qui acceptent de se mettre à son service. Ce n’est pas une recherche égoïste, bien au contraire. Car la vigne du Seigneur c’est l’instauration de son Royaume dans le monde, dans le cœur des hommes, en nous. C’est donc pour nous, dans notre intérêt. Cultiver sa vigne, c’est enseigner son peuple. Depuis les tous premiers temps de la création, notre Dieu a-t-il cessé un instant de nous annoncer qu’il nous aime ?
Les ouvriers ne connaissent pas le maître du domaine et ils murmurent contre lui. Et cependant il est juste, il ne trompe pas : il ne se trompe et il ne nous trompe pas. Il se met d’accord avec nous. (…) Il nous écoute, même quand nous récriminons. Ils se plaignent et pourtant ce ne sont pas de si mauvais serviteurs puisqu’ils ont travaillé pour le Seigneur, ils ont enduré la fatigue, la chaleur, la souffrance même. Mais ils n’ont peut-être pas su la générosité et la bonté que le maître a eues pour eux. Ils ne se rendent pas compte de la récompense : le Ciel ! Le bonheur éternel ! Réjouissons-nous d’y être appelés, et désirons et œuvrons pour que le plus de personnes possibles y arrivent. Dans notre vie combien le Seigneur nous donne, nous protège, nous encourage, nous récompense, nous pardonne ! Chaque jour, dès aujourd’hui, je peux le bénir, le remercier de tant de bienfaits. Tous les bienfaits quotidiens, matériels, spirituels, mais surtout, surtout le Ciel. Il n’y a sûrement qu’au Ciel que nous saurons et nous rendrons compte et valoriserons tout ce qu’il a fait pour nous ! Soyons comme le lépreux qui est revenu remercier Jésus de sa guérison et non comme les neuf autres qui ont continué leur vie sans rien dire à leur guérisseur et sauveur.
Laissons au Seigneur la préoccupation de déterminer si je suis de la première heure ou de la dernière heure. Faisons-lui confiance. À lui les comptes, il est le maître de ma vigne, et il espère l’être de ma vie. À moi de donner le meilleur de moi-même dans la vigne où il m’a envoyé, et qui est sienne. (…) Appelés les premiers ou les derniers, nous sommes égaux devant Dieu. Certains souffrent de la chaleur et du travail dans la vigne et d’autres souffrent de la chaleur d’être sans emploi, oubliés, rejetés dehors. Mais notre Dieu vient pour nous tous. Il est bon, éternel est ton amour !

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
Extrait de la méditation sur la parabole des ouvriers de la dernière heure Mt, 20, 1-16
catholique.org 18/08/2015

http://escapamargue.blogspot.fr

 

 

Notre-Dame des Sept-Douleurs – mémoire obligatoire

mardi 15 septembre 2015

Le 15 septembre (depuis la rénovation liturgique du Pape Saint Pie X en 1914), la Liturgie de l’Église nous invite à faire mémoire des douleurs de la Vierge Marie. « Votre peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu’une pure créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que l’on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison de Votre douleur. Elle a été si grande et si immense, qu’elle a crucifié toutes Vos entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de Votre Cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que Vous n’auriez jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l’esprit de vie de Votre aimable Fils, pour lequel Vous souffriez de si grands tourments, ne Vous avait soutenue et fortifiée par Sa puissance infinie » (Saint Anselme – « De l’exercice de la Vierge », I, 5)

La Mémoire obligatoire de Notre-Dame des Sept-Douleurs – que l’Église nous invite, en cette Octave de la Nativité de la Vierge, à méditer plus particulièrement – a pour but de nous rappeler le martyre inouï qu’endura l’Auguste Vierge Marie en tant que Co-Rédemptrice du genre humain. L’Église honore en ce jour Ses incomparables douleurs, spécialement celles qu’Elle ressentit au pied de la Croix au moment de la consommation du mystère de notre Rédemption. Après s’être concentré sur le déchirement de l’âme de Marie au jour de la Passion de Son Divin Fils, jour où Ses souffrances atteignirent leur maximum d’intensité, la piété des fidèles s’est étendue à d’autres douleurs que la Divine Mère éprouva à différentes occasions de Sa Très Sainte vie. Pour illustrer les douleurs de la Vierge Mère, les peintres représentent Son Cœur percé de sept glaives, symbole des sept douleurs principales de la Mère de Dieu, qui la couronnèrent comme Reine des Martyrs. Voici la liste de ces sept douleurs dont le souvenir est cher aux vrais enfants de Marie :

1. La prophétie du Saint Vieillard Syméon (Luc, 2, 34-35)
2. La fuite de la Sainte Famille en Égypte (Matthieu, 2, 13-21)
3. La disparition de Jésus pendant trois jours au Temple (Luc, 2, 41-51)
4. La rencontre de la Vierge Marie et Jésus sur la via dolorosa (Luc, 23, 27-31)
5. Marie contemplant la souffrance et la mort de Jésus sur la Croix (Jean, 19, 25-27)
6. La Vierge Marie accueille Son Fils mort dans Ses bras lors de la déposition de Croix.
7. La Vierge Marie abandonne le Corps de Son Divin Fils lors de la mise au Saint Sépulcre.

Contemplons donc dans les bras de la Vierge Marie, l’Homme-Dieu crucifié à cause de nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du Ciel. Joignons nos larmes aux Siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de Son Divin Fils, ont également été la cause de Son intime martyre. Prions-La de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de Ses exemples et imiter Ses vertus lorsqu’Il Lui plaira de nous faire part de Ses humiliations, de Ses douleurs et de Sa croix.

Pour un approfondissement :
>>> Notre-Dame des douleurs – Missel

 

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STABAT MATER

Stabat Mater dolorosa
Juxta Crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.
Debout, la Mère douloureuse
Serrait la Croix, la malheureuse,
Où son pauvre enfant pendait.
Cujus animam gementem,
Contristatam et dolentem,
Pertransivit gladius.
Et dans son âme gémissante,
Inconsolable, défaillante,
Un glaive aigu s’enfonçait.
O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti !
Ah ! qu’elle est triste et désolée,
La Mère entre toutes comblée !
Il était le Premier-Né !
Quae moerebat et dolebat
Pia Mater, dum videbat
Nati poenas inclyti.
Elle pleure, pleure, la Mère,
Pieusement qui considère
Son enfant assassiné.
Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio ?
Qui pourrait retenir ses pleurs
A voir la Mère du Seigneur
Endurer un tel Calvaire ?
Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
Dolentem cum Filio ?
Qui peut, sans se sentir contrit,
Regarder près de Jésus-Christ
Pleurer tristement sa Mère ?
Pro peccatis suae gentis,
Vidit Jesum in tormentis,
Et flagellis subditum.
Pour les péchés de sa nation,
Elle le voit, dans sa Passion,
Sous les cinglantes lanières.
Vidit suum dulcem natum
Moriendo desolatum,
Dum emisit spiritum.
Elle voit son petit garçon
Qui meurt dans un grand abandon
Et remet son âme à son Père.
Eia Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.
Pour que je pleure avec toi,
Mère, source d’amour, fais-moi
Ressentir ta peine amère !
Fac, ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.
Fais qu’en mon coeur brûle un grand feu,
L’amour de Jésus-Christ mon Dieu,
Pour que je puisse lui plaire !
Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.
Exauce-moi, ô sainte Mère,
Et plante les clous du Calvaire
Dans mon coeur, profondément !
Tui nati vulnerati,
Tam dignati pro me pati,
Poenas mecum divide.
Pour moi ton Fils, couvert de plaies,
A voulu tout souffrir ! Que j’aie
Une part de ses tourments !
Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolore,
Donec ego vixero.
Que je pleure en bon fils avec toi,
Que je souffre avec lui sur la Croix
Tant que durera ma vie !
Juxta Crucem tecum stare,
Et me tibi sociare
In planctu desidero.
Je veux contre la Croix rester
Debout près de toi, et pleurer
Ton fils en ta compagnie !
Virgo virginum proeclara,
Mihi jam non sis amara,
Fac me tecum plangere.
O Vierge, entre les vierges claire,
Pour moi ne sois plus si amère :
Fais que je pleure avec toi !
Fac, ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.
Fais que me marque son supplice,
Qu’à sa Passion je compatisse,
Que je m’applique à sa Croix !
Fac me plagis vulnerari,
Fac me Cruce inebriari,
Et cruore Filii.
Fais que ses blessures me blessent,
Que je goûte à la Croix l’ivresse
Et le sang de ton enfant !
Flammis ne urar succensus,
Per te, Virgo, sim defensus
In die judicii.
Pour que j’échappe aux vives flammes,
Prends ma défense, ô notre Dame,
Au grand jour du jugement !
Christe, cum sit hinc exire,
Da per Matrem me venire
Ad palmam victoriae.
Jésus, quand il faudra partir,
Puisse ta Mère m’obtenir
La palme de la victoire.
Quando corpus morietur,
Fac, ut animae donetur
Paridisi gloria.
Et quand mon corps aura souffert,
Fais qu’à mon âme soit ouvert
Le beau paradis de gloire !

Source principale : notredamedesneiges.over-blog (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

lundi 14 septembre 2015

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La vénération de la Sainte Croix, le 14 septembre, se rattache aux solennités de la dédicace de la basilique de la Résurrection, érigée sur le tombeau du Christ, en 335. Le Christ a offert sur la Croix son sacrifice pour l’expiation des péchés de la multitude ; la Croix est pour le peuple chrétien le signe de l’espérance du Royaume, que le peuple juif célèbre lors de la fête des Tentes. C’est dire de quelle lumière brille la Croix glorieuse de Jésus : objet de mépris, la Croix est devenue « notre fierté ». Si l’arbre planté au paradis originel a produit pour Adam un fruit de mort, l’arbre de la Croix a porté pour nous un fruit de vie, le Christ, « en qui nous avons le salut et la résurrection ».

Sous le règne de l’empereur Héraclius Ier, les Perses s’emparèrent de Jérusalem et y enlevèrent la principale partie de la vraie Croix de Notre-Seigneur, que sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, y avait laissée. Héraclius résolut de reconquérir cet objet précieux, nouvelle Arche d’alliance du nouveau peuple de Dieu. Avant de quitter Constantinople, il vint à l’église, les pieds chaussés de noir, en esprit de pénitence ; il se prosterna devant l’autel et pria Dieu de seconder son courage ; enfin il emporta avec lui une image miraculeuse du Sauveur, décidé à combattre avec elle jusqu’à la mort.

Le Ciel aida sensiblement le vaillant empereur, car son armée courut de victoire en victoire ; une des conditions du traité de paix fut la reddition de la Croix de Notre-Seigneur dans le même état où elle avait été prise. Héraclius, à son retour, fut reçu à Constantinople par les acclamations du peuple ; on alla au-devant de lui avec des rameaux d’oliviers et des flambeaux, et la vraie Croix fut honorée, à cette occasion, d’un magnifique triomphe.

L’empereur lui-même, en action de grâce, voulut retourner à Jérusalem ce bois sacré. Quand il fut arrivé dans la Cité Sainte, il chargea la relique précieuse sur ses épaules ; mais lorsqu’il fut à la porte qui mène au Calvaire, il lui fut impossible d’avancer, à son grand étonnement et à la stupéfaction de tout : « Prenez garde, ô empereur ! lui dit alors le patriarche Zacharie ; sans doute le vêtement impérial que vous portez n’est pas assez conforme à l’état pauvre et humilié de Jésus portant sa Croix. » Héraclius, touché de ces paroles, quitta ses ornements impériaux, ôta ses chaussures, et, vêtu en pauvre, il put gravir sans difficulté jusqu’au Calvaire et y déposer son glorieux fardeau.

Pour donner plus d’éclat à cette marche triomphale, Dieu permit que plusieurs miracles fussent opérés par la vertu de ce bois sacré. À la suite de ces événements fut instituée la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, pour en perpétuer le souvenir.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

« Qu’il me suive. »

dimanche 13 septembre 2015

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Quand le Seigneur nous dit dans l’évangile : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même », nous trouvons qu’il nous commande une chose difficile et nous considérons qu’il nous impose un lourd fardeau. Mais si celui qui commande nous aide à accomplir ce qu’il commande, cela n’est pas difficile…

Où devons-nous suivre le Christ, sinon là où il est allé ? Or, nous savons qu’il est ressuscité et monté aux cieux : c’est là que nous avons à le suivre. Il ne faut certainement pas nous laisser envahir par le désespoir, car, si nous ne pouvons rien par nous-mêmes, nous avons la promesse du Christ. Le ciel était loin de nous avant que notre Tête y soit montée. Désormais, si nous sommes les membres du corps de cette Tête (Col 1,18), pourquoi désespérer de parvenir au ciel ? S’il est vrai que sur cette terre tant d’inquiétudes et de souffrances nous accablent, suivons le Christ en qui se trouvent le bonheur parfait, la paix suprême et la tranquillité éternelle.

Mais l’homme désireux de suivre le Christ écoutera cette parole de l’apôtre Jean : « Celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché » (1Jn 2,6). Tu veux suivre le Christ ? Sois humble, comme il l’a été. Tu veux le rejoindre dans les hauteurs ? Ne méprise pas son abaissement.

Saint Césaire d’Arles (470-543), moine et évêque
Sermon 159, 1,4-6 ; CCL 104,650 (trad Delhougne, Les Pères commentent, p. 288)