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Archive pour avril 2015

Devenir un seul pain, un seul corps

vendredi 24 avril 2015

pains

Ce pain que vous voyez sur l’autel, consacré par la parole de Dieu, c’est le corps du Christ. Ce calice consacré par la parole de Dieu, ou plutôt ce qu’il contient, c’est le sang du Christ. Dans ces éléments, le Seigneur a voulu transmettre à notre vénération, à notre amour, son corps et son sang qu’il a répandu pour la rémission de nos péchés. Si vous les avez reçus avec de bonnes dispositions, vous êtes ce que vous avez reçu. L’apôtre Paul déclare : « Tous, nous ne sommes qu’un seul pain, un seul corps » (1Co 10,17)…

Ce pain vous rappelle combien vous devez aimer l’unité. Ce pain a-t-il été fait d’un seul grain ? N’y avait-il pas d’abord un grand nombre de grains de froment ? Avant de prendre la forme du pain, ils étaient séparés. C’est l’eau qui les a unis après qu’ils aient été broyés ; si le froment n’est pas d’abord moulu et s’il n’est pas imbibé d’eau, on ne peut pas lui donner la forme d’un pain. De même, vous avez été comme broyés par l’humiliation des jeûnes et l’exorcisme des scrutins, puis l’eau du baptême est venue vous imprégner pour que vous puissiez prendre la forme du pain. Mais on ne peut pas faire de pain sans feu. Par quoi le feu est-il représenté ici ? Par le saint chrême, car l’huile qui alimente notre feu, c’est le sacrement de l’Esprit Saint…; le jour de la Pentecôte, l’Esprit Saint s’est révélé sous la forme de langues de feu… L’Esprit Saint vient donc ici comme le feu après l’eau, et vous devenez ce pain qui est le corps du Christ. Ce sacrement est donc comme un symbole de l’unité.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 227, 4e pour le jour de Pâques ; aux nouveaux baptisés, sur le sacrement

 

 

« Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

jeudi 23 avril 2015

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Frères bien-aimés, si votre âme a soif de la source divine dont je vais vous parler, attisez cette soif et ne l’éteignez pas. Buvez, mais ne soyez pas rassasiés. Car la source vivante nous appelle et la fontaine de vie nous dit : « Que celui qui a soif vienne à moi et qu’il boive » (Jn 7,37)…

Voyez d’où jaillit cette source : elle vient du lieu d’où est descendu le Pain, car le Pain et la source sont un — le Fils unique, notre Dieu, Jésus Christ le Seigneur, dont nous devons toujours avoir soif. Même si nous le mangeons et le dévorons par notre amour, notre désir nous donne encore soif de lui. Comme l’eau d’une source, buvons-le sans cesse avec un immense amour, buvons-le avec toute notre avidité, et délectons-nous de sa douce saveur. Car le Seigneur est doux et il est bon. Que nous le mangions ou que nous le buvions, nous aurons toujours faim et soif de lui, car il est pour nous une nourriture et une boisson absolument inépuisables… En effet il est la fontaine des assoiffés et non celle des satisfaits. Les assoiffés, qu’ailleurs il déclare bienheureux (Mt 5,6), il les invite : ceux qui n’en ont jamais assez de boire, mais qui ont d’autant plus soif qu’ils ont bu.

Frères, « la source de la sagesse, la Parole de Dieu dans les hauteurs » (Si 1,5), désirons-la, cherchons-la, aimons-la ; en elle sont cachés, comme dit l’apôtre Paul, « tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3)… Si tu as soif, bois à la source de vie ; si tu as faim, mange le Pain de vie. Heureux ceux qui ont faim de ce Pain et soif de cette source !… Que c’est bon, ce que l’on peut continuellement goûter sans cesser de le désirer ! Le roi prophète David le dit : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » (Ps 33,9).

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction 13, 1-2 ; PL 80, 254 (trad. Orval ; cf bréviaire 21e merc.)

 

 

Mère de l’Eglise

mercredi 22 avril 2015

st Gabriel

Le 28 novembre 1964, à l’occasion de la promulgation de la constitution dogmatique Lumen Gentium, Paul VI a proclamé Marie « Mère de l’Eglise », sans exprimer en cela la position unanime des Pères réunis en concile. Nombreux étaient les évêques qui souhaitaient un texte particulier consacré à Marie ; avec le risque de faire d’elle une quasi déesse, elle-même rédemptrice, à l’égal du Christ. Mais finalement, la majorité des évêques a préféré rester sobre dans la présentation de Marie en la situant clairement dans l’Eglise. C’était aussi une manière de réaffirmer que le Christ est le seul Rédempteur et seul médiateur entre Dieu et les hommes.
(…) Les conclusions du concile Vatican II (Lumen Gentium, 62), confirmées par Paul VI, puis Jean-Paul II [insistent]: « Aucune créature ne peut faire nombre avec le Verbe incarné et rédempteur ». Autrement dit, seul le Christ, Dieu fait homme, sauve l’homme.
La foi catholique est la foi en un Dieu unique et trinité : le culte est rendu au Père, par le Fils, dans l’Esprit. Le culte rendu à la Vierge n’est pas un culte d’adoration, réservé à Dieu seul. Il souligne la place unique et privilégiée que tient Marie dans l’histoire du salut et dans la vie de l’Église, et le fidèle doit s’y garder de toute dérive sentimentaliste. « L’Église honore à juste titre d’un culte spécial celle que la grâce de Dieu a faite inférieure à son Fils certes, mais supérieure à tous les anges et à tous les hommes, en raison de son rôle de Mère très sainte de Dieu, et de son association aux mystères du Christ » (Lumen Gentium, 66).
(…)
Marie a certainement été celle qui a initié Jésus à la prière, elle qui a demandé aux serviteurs de Cana de « faire tout ce qu’il dira ».
« Je ne prie pas Marie, je prie Jésus avec elle », écrivait la théologienne protestante France Quéré. On ne peut mieux définir le sens de la prière à la Vierge. En se tournant vers Marie, dans la prière, le chrétien se tourne avec elle vers le Christ qu’elle ne cesse de nous présenter.
La première et la plus universelle de toutes les prières à Marie est celle qui reprend les paroles de l’ange Gabriel à l’heure de l’Annonciation : « Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous… » (Luc 1,28).
« Que les fidèles se souviennent qu’une véritable dévotion ne consiste nullement dans un mouvement stérile et éphémère de la sensibilité, pas plus que dans une vaine crédulité ; la vraie dévotion procède de la vraie foi qui conduit à reconnaître la dignité de la Mère de Dieu, et pousse à aimer cette Mère d’un amour filial et à poursuivre l’imitation de ses vertus » (Vatican II Lumen Gentium, 67).

Hors-série Pèlerin « 50 clés pour comprendre Marie »

 

 

« C’est mon Père qui vous donne le vrai pain descendu du ciel. »

mardi 21 avril 2015

the-holy-eucharist-body-and-blood-soul-and-divinity-of-our-lord-jesus-christDieu, dont la nature est bonté, dont la substance est amour, dont toute la vie est bienveillance, voulant nous montrer la douceur de sa nature et la tendresse qu’il a pour ses enfants, a envoyé dans le monde son Fils, le pain des anges (Ps 77,25), « à cause de l’amour extrême dont il nous a aimés » (Ép 2,4). « Car Dieu a aimé le monde au point de donner son Fils unique » (Jn 3,16).

Telle est la manne véritable que le Seigneur a fait pleuvoir pour qu’on la mange… ; c’est ce que Dieu, dans sa bonté, a préparé pour ses pauvres (Ps 67,9s). Car le Christ, descendu pour tous les hommes et jusqu’au niveau de chacun, attire tout à lui par sa bonté indicible ; il ne rejette personne et admet tous les hommes à la pénitence. Il a pour tous ceux qui le reçoivent le goût le plus délicieux. Lui seul suffit à combler tous les désirs…, et il s’adapte de manière différente aux uns et aux autres, selon les tendances, les désirs et les appétits de chacun…

Chacun goûte en lui une saveur différente… Car il n’a pas la même saveur pour le pénitent et le commençant, pour celui qui avance et celui qui touche au but. Il n’a pas le même goût dans la vie active et dans la vie contemplative, ni pour celui qui use de ce monde et pour celui qui n’en use pas, pour le célibataire et l’homme marié, pour celui qui jeûne et fait une distinction entre les jours et pour celui qui les estime tous semblables (Rm 14,5)… Cette manne a une douce saveur parce qu’elle délivre des soucis, guérit les maladies, adoucit les épreuves, seconde les efforts et affermit l’espérance… Ceux qui l’ont goûté « ont encore faim » (Eccl 24,29) ; ceux qui ont faim seront rassasiés.

Baudouin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien, puis évêque
Le Sacrement de l’autel III, 2 ; PL 204, 768-769 (trad. Orval ; cf SC 94, p.565)

 

 

« L’œuvre de Dieu c’est que vous croyiez. »

lundi 20 avril 2015

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Le Christ a refusé de rendre témoignage à lui-même, de dire qui il était et d’où il venait ; il a été parmi ses contemporains « comme celui qui sert » (Lc 22,27). Apparemment, ce n’était qu’après sa résurrection, et surtout après son ascension, quand l’Esprit Saint est descendu, que les apôtres ont compris qui avait été avec eux. Quand tout était fini ils l’ont su, mais non sur le moment. Or nous voyons ici, je crois, la manifestation d’un principe général qui se présente à nous souvent, à la fois dans l’Écriture et dans le monde : c’est que nous ne discernons pas la présence de Dieu au moment où elle est avec nous, mais seulement après, quand nous reportons nos regards vers ce qui s’est passé et qui n’est plus…

Des événements nous arrivent, agréables ou pénibles ; nous n’en connaissons pas sur le moment la signification ; nous ne voyons pas en eux la main de Dieu. Si nous avons bien la foi, nous confessons ce que nous ne voyons pas, et nous prenons tout ce qui nous arrive comme venant de lui. Mais, que nous l’acceptions ou non dans un esprit de foi, il n’y a certainement pas d’autre moyen de l’accepter. Nous ne voyons rien. Nous ne voyons pas pourquoi telle chose arrive, ou à quoi elle tend. Un jour, Jacob s’est écrié : « Tout est contre moi ! » (Gn 42,36) ; certainement il semblait bien que ce soit ainsi… Et pourtant tous ses malheurs devaient tourner à bien. Considérez son fils Joseph, vendu par ses frères, emmené en Égypte, emprisonné, les fers entrant même dans son âme, et qui attendait que le Seigneur jette sur lui un regard de bienveillance. Plusieurs fois le texte sacré dit : « Le Seigneur était avec Joseph »… Après coup, il a compris ce qui sur le moment était si mystérieux, et il dit à ses frères : « Dieu m’a envoyé en avant de vous pour sauver vos vies. Ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, c’est Dieu » (Gn 45,7).

Merveilleuse providence, si silencieuse et pourtant si efficace, si constante et infaillible ! C’est ce qui déjoue le pouvoir de Satan ; il ne peut pas discerner la main de Dieu à l’œuvre dans le cours des événements.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), Cardinal, théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
PPS IV,17 « Christ Manifested in Remembrance »

 

 

France

dimanche 19 avril 2015

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« Pourquoi êtes-vous bouleversés ? »

dimanche 19 avril 2015

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Lorsque Jésus vint à ses apôtres, alors que « les portes étaient fermées, et qu’il se tint au milieu d’eux, ils furent troublés et effrayés, croyant voir un fantôme » (Jn 20,19; Lc 24,37). Mais lorsqu’il a soufflé sur eux en disant : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), et puis quand il leur a envoyé du ciel ce même Esprit comme un don nouveau, ce don a été une preuve indubitable de sa résurrection et de sa nouvelle vie. En effet, c’est l’Esprit qui témoigne dans le cœur des saints et ensuite par leur bouche que le Christ est la vérité, la vraie résurrection et la vie. C’est pourquoi les apôtres, qui avaient d’abord douté, même à la vue de son corps vivant, « ont rendu témoignage à la résurrection avec beaucoup de puissance » (Ac 4,33) une fois qu’ils avaient goûté à cet Esprit qui donne la vie. Il nous est bien plus avantageux d’accueillir Jésus dans notre cœur que de le voir avec les yeux ou de l’entendre parler. L’action du Saint Esprit sur nos sens intérieurs est beaucoup plus puissante que l’impression que font les objets matériels sur nos sens extérieurs…

Maintenant, frères, quel est le témoignage que la joie de votre cœur rend à votre amour du Christ ?… Aujourd’hui dans l’Église tant de messagers proclament la résurrection et votre cœur exulte et s’écrie : « Jésus, mon Dieu, est vivant ; ils me l’ont annoncé ! A cette nouvelle mon esprit découragé, tiède et assoupi de chagrin, a repris vie. La voix qui proclame cette bonne nouvelle réveille de la mort même les plus coupables… » Frère, le signe auquel tu reconnaîtras que ton esprit a repris vie dans le Christ, le voici : s’il dit : « Si Jésus est vivant, cela me suffit ! » Parole de foi et bien digne des amis de Jésus !… « Si Jésus est vivant, cela me suffit ! »

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
1er Sermon pour la résurrection du Seigneur, 4 ; PL 185A, 143 ; SC 202

 

 

« Sur la mer fut ton chemin, ton sentier sur les eaux innombrables. » (Ps 76,20)

samedi 18 avril 2015

ferme2Tu es saint, Seigneur, Dieu tout-puissant,
Père de notre Seigneur Jésus Christ,
le paradis du bonheur, le sceptre royal,
l’amour somptueux, l’espérance assurée…

Tu es saint, Seigneur Dieu,
tu es « le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.
Seul tu possèdes l’immortalité.
Tu habites une lumière inaccessible
que nul n’a jamais vue » (1Tm 6,15-16).
Tu te promènes sur les ailes des vents (Ps 103,3) ;
tu as créé le ciel, la terre et la mer
et tout ce qu’ils renferment (Ac 4,24).

Tu fais des vents tes messagers
et du feu brûlant ton serviteur (Ps 103,4) ;
tu as façonné l’homme à ton image et ressemblance (Gn 1,26),
tu as mesuré le ciel avec l’empan
et la terre tout entière avec le doigt de ta main (Is 40,12).
Oui, tes œuvres sont très belles, en ta présence.

Prière dite « de Pierre et des autres apôtres »
Papyrus de l’Eglise primitive (trad. Prières des premiers chrétiens, Fayard 1952)

 

« A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : ‘ C’est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde ‘ »

vendredi 17 avril 2015

multiplication des pains

Gouverner l’univers est en vérité un miracle plus grand que de rassasier cinq mille hommes avec cinq pains. Personne toutefois ne s’en étonne, alors que l’on s’extasie devant un miracle de moindre importance parce qu’il sort de l’ordinaire. Qui, en effet, nourrit aujourd’hui encore l’univers sinon celui qui, avec quelques grains, crée les moissons ? Le Christ a donc fait ce que Dieu fait. Usant de son pouvoir de multiplier les moissons a partir de quelques grains, il a multiplié cinq pains dans ses mains. Car la puissance se trouvait entre les mains du Christ, et ces cinq pains étaient comme des semences que le Créateur de la terre multipliait sans même les confier à la terre.

Cette œuvre a donc été placée sous nos sens pour élever notre esprit… Il nous est ainsi devenu possible d’admirer « le Dieu invisible en considérant ses œuvres visibles » (Rm 1,20). Après avoir été éveillés à la foi et purifiés par elle, nous pouvons même désirer voir sans les yeux du corps l’Etre invisible que nous connaissons à partir du visible… En effet, Jésus a fait ce miracle pour qu’il soit vu de ceux qui se trouvaient là, et ils l’ont mis par écrit pour que nous en ayons connaissance. Ce que les yeux ont fait pour eux, la foi le fait pour nous. Aussi bien, nous reconnaissons en notre âme ce que nos yeux n’ont pas pu voir et nous avons reçu un plus bel éloge, puisque c’est de nous qu’il a été dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20,29).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°24, 1.6.7 ; CCL 36, 244 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 272)

 

 

 

Citation

jeudi 16 avril 2015

citation Bernadette