Laisser passer la grâce de Dieu dans notre pauvreté, une joie ! Quelle joie de nous unir aux chrétiens de Belgique pour fêter « Marie médiatrice de grâce ». Nous n’hésitons pas à dire que nous recevons le don de Dieu les uns par les autres. Nous disons aussi que les frères les plus pauvres au milieu de nous sont des « canaux » privilégiés par lesquels nous arrive la grâce de Dieu. C’est une expérience concrète et quotidienne que nous faisons de la médiation de l’Amour de Dieu. Nous expérimentons cette « expérience » entre Dieu, le donateur de la grâce, et les pauvres pécheurs que nous sommes. Les pauvres ont là un rôle privilégié, par leur pauvreté même, ils sont comme des médiateurs, des moyens divins par lesquels la grâce de Dieu nous arrive.
Ainsi cette fête de la Vierge Marie que nous célébrons aujourd’hui, nous l’expérimentons chaque jour. Nous expérimentons aussi que, si nous refusons ces petits moyens par lesquels la grâce de Dieu nous est offerte, nous nous coupons de la grâce de Dieu. Cette fête nous révèle une autre expérience quotidienne. Imaginons que nous ayons un frère, tellement débordant dans son amour pour nous, qu’il nous « étouffe ». Est-ce que cet amour vient de Dieu ? Nous n’en savons rien. Ce que nous savons, c’est qu’il y a un malaise entre cet « enveloppement gênant » et ce que nous sommes prêts à recevoir. Nous avons l’expérience que « cet autre » peut nous gêner dans son amour. Les psychologues parleront de la « captation » pour s’attacher l’autre. Cela nous remet alors devant la source de l’amour et la pureté de cette Source.
Nous comprenons ainsi l’humilité de Dieu. Dieu est un amour tellement fort, grand et puissant que nous prenons l’image du soleil et nous sommes comme une petite goutte d’eau ! Approchez une petite goutte d’eau du soleil, c’est la « désintégration » de la petite goutte d’eau, à moins qu’elle ne soit rendue capable de vivre du Soleil. L’humilité de Dieu va jusqu’à proportionner le don de son amour en l’adaptant, par la médiation, à ce que nous pouvons en recevoir. Les pauvres sont toujours très humbles dans la manière avec laquelle ils nous proposent l’amour qui vient du cœur de Dieu. Toutes ces médiations trouvent leur origine dans l’unique médiateur Jésus. Tout vient de Dieu par Jésus.
L’Église dans sa sagesse, fait passer toutes les prières liturgiques qu’elle adresse au Père par Jésus Notre Seigneur, dans l’Esprit. Dieu, dans sa bonté miséricordieuse, vient nous rejoindre jusque dans notre misère. Il a voulu que la nature coopère, que la créature coopère au don de son amour. Quand Dieu veut nous combler de sa grâce, Il veut que nous la lui demandions, c’est la prière de demande. Il ne nous donne jamais sa grâce sans que nous la lui ayons demandée. Toute prière de demande dans l’Église, nous dispose à recevoir le don de Dieu. Ce don de Dieu nous déborde de toutes parts. Chaque fois que nous demandons notre pain quotidien, la joie dont nous avons besoin pour vivre, nous nous disposons, à recevoir la grâce de Dieu.
Dans sa miséricorde, Dieu veut que sa grâce nous arrive, proportionnée à ce que nous pouvons en recevoir. C’est sa grâce qui nous prépare à recevoir toutes ses grâces. Nous comprenons la fête que nous célébrons aujourd’hui en Église : Marie, médiatrice de toutes grâces est Immaculée. Elle demeure à la Source, c’est son privilège obtenu par la passion de Jésus. Étant toujours à la source, étant aussi de notre peuple, elle est solidaire de l’humanité, de chacun de nous. Elle nous donne Jésus, l’unique médiateur. Dans cet unique médiateur, sont contenus beaucoup de médiations.
Source principale : vallee-aisne60.cef.fr (« Rév. x gpm »).
Paroles de Notre-Seigneur :
« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui se trouvent au purgatoire, et immerge-les dans l’abîme de Ma Miséricorde, afin que les torrents de Mon Sang soulagent leurs brûlures. Toutes ces âmes malheureuses Me sont très chères, pendant qu’elles satisfont à la Justice Divine. Il est en Votre pouvoir de leur apporter un adoucissement, en puisant dans le trésor de l’ Église des indulgences et des offrandes expiatoires… Oh! si Vous connaissiez leurs tourments, Vous ne cesseriez de leur offrir l’aumône de Vos prières de payer leurs dettes à Ma Justice. »
Prions pour les âmes du purgatoire :
Très Miséricordieux Jésus, qui avez dit: « Soyez compatissants comme votre Père est compatissant. » Recevez, nous Vous en prions dans la demeure de Votre Cœur très Miséricordieux, les âmes du purgatoire, qui Vous sont si chères et qui satisfont à la Justice Divine. Que les flots de Sang et d’Eau, jaillis de Votre Cœur, éteignent les flammes du feu du purgatoire, afin que là aussi se manifeste la puissance de Votre Miséricorde.
Pater… Ave… Gloria…
Père Éternel, jetez un regard de compassion sur les âmes qui souffrent au purgatoire, et par les mérites de la douloureuse Passion de Votre Fils, ainsi que par l’amertume dont fut rempli à ce moment Son Sacré-Cœur, ayez pitié de ceux qui se trouvent déjà actuellement sous le regard de Votre Justice. Nous vous supplions de ne regarder ces âmes qu’à travers les plaies de Votre Fils Bien-aimé, convaincus que Votre Bonté et Votre Miséricorde n’ont pas de bornes. AMEN
Paroles de Notre-Seigneur :
« Aujourd’hui, amène-Moi toutes les âmes pieuses et fidèles, immerge-les dans l’océan de Ma Miséricorde. Ces âmes M’ont réconforté sur le chemin du calvaire, elles étaient cette goutte de consolation, au milieu d’un océan d’amertume. »
Prions pour tous les chrétiens fidèles :
Très Miséricordieux Jésus, qui accordez surabondamment les grâces du trésor de Votre Miséricorde, recevez tous les fidèles chrétiens dans la demeure de Votre Cœur très Miséricordieux, et ne nous en repoussez à jamais. Nous Vous en supplions par l’amour inconcevable, dont brûle Votre Cœur pour le Père Céleste.
Pater… Ave… Gloria…
Père Éternel, jetez un regard de compassion sur les âmes fidèles, héritage de Votre Fils, et par les mérites de Sa douloureuse Passion, accordez-leur Votre bénédiction et enveloppez-les de Votre protection perpétuelle, afin qu’ils ne perdent pas l’amour et le trésor de la Sainte Foi, mais qu’avec le chœur des Anges et des Saints ils louent éternellement Votre Miséricorde infinie. AMEN
La Neuvaine à la Miséricorde Divine que Jésus m’ordonna d’écrire et de réciter avant la Fête de la Miséricorde se commence le Vendredi saint :
« Je désire que, durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source de Ma Miséricorde, afin qu’elles puisent force et soulagement, ainsi que toutes les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la vie et particulièrement à l’heure de la mort.
Chaque jour tu amèneras jusqu’à Mon Coeur un nouveau groupe d’âmes et tu les plongeras dans l’immensité de Ma Miséricorde (…)
Je ne refuserai rien à toute âme que tu amèneras à la source de Ma Miséricorde. Et chaque jour tu imploreras Mon Père, au nom de Ma douloureuse Passion, de t’accorder des grâces pour ces âmes-là. »
Sainte Faustine
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« La fête juive des Tentes approchait. Les frères de Jésus lui dirent : Ne reste pas ici, va en Judée, pour que tes disciples là-bas voient les œuvres que tu fais… Jésus leur dit : Mon temps n’est pas encore venu, tandis que pour vous le temps est toujours bon » (Jn 7,2-6)… Jésus répond ainsi à ceux qui lui conseillaient de rechercher la gloire : « le temps de ma gloire n’est pas encore venu ». Voyez la profondeur de cette pensée : ils le poussent à rechercher la gloire, mais lui veut que l’humiliation précède l’élévation ; c’est par l’humilité qu’il veut se frayer un chemin à la gloire. Les disciples qui voulaient être assis l’un à sa droite et l’autre à sa gauche (Mc 10,37) recherchaient la gloire humaine eux aussi : ils ne voyaient que le terme du chemin, sans considérer le chemin qui devait y conduire. Le Seigneur les a donc rappelés à la véritable route, pour qu’ils parviennent à la patrie comme on doit le faire. La patrie est élevée mais la route est humble. La patrie, c’est la vie du Christ ; la route, c’est sa mort. La patrie, c’est la demeure du Christ, la route, c’est sa Passion…
Ayons donc le cœur droit ; le temps de notre gloire n’est pas encore arrivé. Écoutons dire à ceux qui aiment ce monde, comme les frères du Seigneur : « Votre temps est toujours bon, le nôtre n’est pas encore venu ». Osons le dire, nous aussi. Nous qui sommes le Corps de notre Seigneur Jésus Christ, nous qui sommes ses membres, nous qui le reconnaissons avec joie comme notre chef, redisons ces paroles, puisque c’est pour nous qu’il a daigné les dire le premier. Quand ceux qui aiment le monde insultent notre foi, disons-leur : « Votre temps est toujours bon, le nôtre n’est pas encore venu. » L’apôtre Paul, en effet, nous a dit : « Vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu ». Quand viendra notre temps ? « Quand le Christ, notre vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez, vous aussi, avec lui dans la gloire » (Col 3,3).
« Notre vie est cachée en Dieu avec le Christ ». On pourrait bien dire pendant l’hiver : cet arbre est mort, par exemple un figuier, un poirier ou tout autre arbre fruitier ; pendant tout l’hiver, il semble privé de vie. Mais l’été sert de preuve et permet de juger s’il est vivant. Notre été à nous, c’est la révélation du Christ.
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur Saint Jean, n° 28
« De ta miséricorde, Seigneur, la terre est remplie ; enseigne-moi tes volontés » (Ps 118,64). Comment la terre est-elle remplie de cette miséricorde du Seigneur sinon par la Passion de notre Seigneur Jésus Christ dont le psalmiste, qui la voyait de loin, célèbre en quelque sorte la promesse ? … Elle en est remplie, car la rémission des péchés a été donnée à tous. Le soleil a ordre de se lever sur tous, et c’est ce qui arrive chaque jour. C’est pour tous en effet que s’est levé au sens mystique le Soleil de Justice (Ml 3,20) ; il est venu pour tous, il a souffert pour tous, pour tous il est ressuscité. Et s’il a souffert, c’est bien pour « enlever le péché du monde » (Jn 1,29)…
Mais si quelqu’un n’a pas foi dans le Christ, il se prive lui-même de ce bienfait universel. Si quelqu’un, en fermant ses fenêtres, empêche les rayons du soleil d’entrer, on ne peut pas dire que le soleil s’est levé pour tous, car cette personne s’est dérobée à sa chaleur. Pour ce qui est du soleil, il n’en est pas atteint ; pour celui qui manque de sagesse, il se prive de la grâce d’une lumière proposée à tous.
Dieu se fait pédagogue ; il illumine l’esprit de chacun, y répandant la clarté de sa connaissance, à condition toutefois que tu ouvres la porte de ton cœur et que tu accueilles la clarté de la grâce céleste. Quand tu doutes, hâte-toi de chercher, car « celui qui cherche trouve et à celui qui frappe, on ouvrira » (Mt 7,8).
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sermon 8 sur le psaume 118 (trad. Eds. Soleil levant, p. 100s ; cf AELF)
Jean était la voix, mais « au commencement était la Parole » (Jn 1,1). Jean, une voix pour un temps ; le Christ, la Parole dès le commencement, la Parole éternelle. Enlève la parole, qu’est-ce que la voix ? Là où il n’y a rien à comprendre, c’est un bruit vide. La voix sans la parole frappe l’oreille, elle n’édifie pas le cœur. Cependant, découvrons comment les choses s’enchaînent dans notre cœur qu’il s’agit d’édifier. Si je pense à ce que je dois dire, la parole est déjà dans mon cœur ; mais lorsque je veux te parler, je cherche comment faire passer dans ton cœur ce qui est déjà dans le mien. Si je cherche donc comment la parole qui est déjà dans mon cœur pourra te rejoindre et s’établir dans ton cœur, je me sers de la voix, et c’est avec cette voix que je te parle : le son de la voix conduit jusqu’à toi l’idée contenue dans la parole. Alors, il est vrai, le son s’évanouit ; mais la parole que le son a conduite jusqu’à toi est désormais dans ton cœur sans avoir quitté le mien.
Lorsque la parole est passée jusqu’à toi, n’est-ce pas le son qui semble dire, comme Jean Baptiste : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue » ? (Jn 3,30) Le son de la voix a retenti pour accomplir son service, et il a disparu comme en disant : « Moi, j’ai la joie en plénitude » (v. 29). Retenons donc la Parole ; ne laissons pas partir la Parole conçue au plus profond de notre cœur.
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 293, pour la nativité de saint Jean Baptiste (trad. bréviaire 3e dim. Avent)